| Just for a week-end... or maybe more. [Liam, Mermaid & Vahon] - PM ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it. |
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| Posté Lun 27 Aoû - 15:45. | | |
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| Posté Lun 27 Aoû - 17:36. | | La journée n’avait même pas réellement commencé que je me mettais à stresser. Et disons-le clairement, ça ne me ressemblait pas. Mais c’était aujourd’hui-même que Liam arrivait pour passer le week-end à Beauxbâtons… Ou plutôt chez moi. Le pire dans tout ça, c’était que jamais passer du temps avec un homme ne m’avait rendue dans cet état-là. Je commençai donc à réaliser que Liam était spécial et que je n’avais pas intérêt à foirer les choses. Même si, à ce que j’avais compris, c’était lui qui les foirait le plus souvent. Au fond de mon lit, je montai mes bras au dessus de la tête, soupirai et ouvris les yeux ; le soleil commençait à peine à pointer le bout de son nez. Ça avait dû me trotter dans la tête toute la nuit, à coup sûr. Je n’étais pas souvent stressée, mais lorsque c’était le cas, je l’étais vraiment. Je ne me souvenais plus quand est-ce que je l’avais été ainsi la dernière fois… peut-être pour mes premières visites au village ; ça remontait. Même pour mes examens, je n’avais pas été particulièrement nerveuse. C’était donc avec une certaine appréhension que j’entamai la journée.
Je me levai et descendis me préparer un petit déjeuner ; je n’avais pas faim mais il me fallait quand même remplir l’estomac. Je voyais encore mes camarades de classe me dire « Si tu ne dors pas et que tu ne manges pas, c’est que tu es amoureuse ! » mais je chassais ces pensées en secouant mon bras autour de ma tête comme si ces paroles flottaient autour de moi. Je n’avais absolument pas envie de réfléchir à ce propos, ça me tomberait dessus bien assez vite. Je mâchouillai donc un pain au chocolat avant d’aller me laver les dents et de sortir de la maison. Le soleil était à peine brillant ; il ne devait même pas être huit heures. Au moins, j’allais profiter d’un peu de fraîcheur pour faire ma première ronde. Finalement, j’y restais plus que prévu, si bien qu’à la pause, Kacey vint me rejoindre. J’avais vraiment pris mon temps. La présence de ma cousine me faisait plaisir. J’aimais marcher avec elle, faire les quatre cent coups avec elle, discuter avec elle. Le souci était qu’aujourd’hui… je n’avais pas envie de parler. Mais elle remarqua bien que quelque chose n’allait pas. Ou du moins, n’était pas normal. Elle connaissait Liam, ou du moins je lui avait déjà parlé de lui. Mais je ne lui avais pas parlé de notre rapprochement, ni du fait qu’il venait ce week-end. J’hésitai même à le lui dire, elle allait à coup sûr monter sur ses grands chevaux.
Finalement, je réussi à détourner la conversation et elle finit ma ronde à mes côtés. A la fin de la matinée, je rentrai pour piquer une tête au bord de la rivière ; je n’avais pas le temps d’aller au village. Je rassemblai quelques coquillages et les mis dans une cavité sous l’eau, au bord des vagues, où je laissais d’autres trouvailles. Il valait mieux pour leur conservation qu’elles ne sortent pas à l’air libre. Du moins jusqu’à ce que je leur trouve une utilité. Je sortis au bout d’une petite demi-heure et j’allai prendre un bain. Oui, je venais de sortir de l’eau mais j’avais envie de me laver correctement – non pas que je me lavais mal d’ordinaire – et de profiter surtout d’un nouveau moment de sérénité. Autant se détendre dans un bain que sous la douche. Je devais dire que quelques minutes à me forcer à penser à autre chose qu’à Liam et son arrivée n’étaient pas de refus. Après quoi je passais… un bon quart d’heure devant ma penderie. Ça non plus, ça ne me ressemblait pas du tout. J’aimais être présentable et surtout plaire, mais j’arrivais toujours à me décider plus ou moins rapidement pour une tenue. Mais cette fois, j’hésitais vraiment sur ce que je devrais porter devant Liam. Un truc trop beau serait trop solennel ; je n’allais pas sortir la robe. Un jean ferait bien trop décontracté ; oui, dans l’esprit des filles il fallait quand même séduire un minimum. Alors j’optai pour une jupe, plutôt longue mais très légère, le genre à prendre à la main pour monter des marches ou courir. En toile bleu marine, elle convenait plutôt bien. Je la mariai avec un débardeur blanc quelque peu moulant, et le tour était joué.
Je grignotai un sandwich maison en guide de déjeuner et j’attachai ma jupe pour faire ensuite le ménage. Ça, c’était l’une des choses les plus importantes. On n’accueillait personne, qui plus est pour ce genre de venues, avec une maison mal rangée et surtout pleine de poussière. Finalement, ça ne me prit pas tant de temps que ça, et j’eu terminé en milieu d’après-midi. Prochaine question : qu’allais-je préparer pour le dîner ? Je me posai sur un fauteuil un moment pour réfléchir. Au moins, avec toute cette dernière activité, j’avais évité de me torturer l’esprit. Je ne connaissais pas vraiment ses goûts en matière gastronomique… Je pensais à des fajitas. C’était bon, original, et surtout pas hautain. Cependant, à moins de les manger avec les mains… ça n’allait pas être pratique. Un poulet ? Trop commun. Des tagliatelles à la carbonara ? On allait s’en foutre de partout… Une omelette. Un peu vide. Et trop commun également. Cependant je n’avais réellement pas d’idées, alors je décidai de rajouter des choses dans ladite omelette. Au moins, elle ferait un peu plus sophistiquée. Et en dessert… de la glace. J’avais justement fait le plein de pots, il allait pouvoir choisir son parfum à sa guise.
Le poids du repas enlevé – il ne me restait plus qu’à faire l’omelette le soir-même – je décidai de me détendre un peu avant l’arrivée « fatidique ». Il allait débarquer en fin d’après-midi, il me restait une bonne heure et demie devant moi. Alors je sortis de la maison. Un peu d’air frais me ferait le plus grand bien. Je n’allais pas me baigner, ni faire ma ronde, ça prendrait trop de temps. D’autant que j’étais habillée, je n’avais pas envie de me changer. La jupe flottant au vent, je rejoignis un coin à l’herbe haute et m’y assis un moment. Le soleil commençait à redescendre, j’aimais ce moment agréable de la journée. Elle était d’ailleurs passée bien trop lentement à mon goût. Je commençai à arracher quelques fleurs autour de moi quand le geste devint tellement répétitif que je m’allongeai et m’endormis. Lorsque je rouvris les yeux, j’étais clairement paniquée. Le soleil était plus bas, bien que de pas beaucoup. Mais ce que je craignais, c’était que Liam m’attende. Je me remis debout et m’inspectai quelques secondes. Ma tenue n’avait pas l’air défaite, aucune tâche, tout allait bien. Surtout que je n’avais pas de coiffure particulière – grande préoccupation des filles. J’aimais laisser mes cheveux ainsi, surtout qu’ils n’étaient pas affreux pour un sous. Je me mis sur le chemin du retour ; lorsque j’étais en mesure d’apercevoir ma maison, je pus constater avec soulagement que Liam ne poireautait pas devant la porte. Au moins, s’il arrivait en même temps que moi, j’allais pouvoir le voir arriver.
Dernière édition par S. Mermaid Hellys-Leänik le Ven 31 Aoû - 10:21, édité 1 fois |
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| Posté Lun 27 Aoû - 21:55. | | |
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| Posté Mar 28 Aoû - 11:21. | | Sur le chemin du retour vers la maison, de nouvelles interrogations virent me tirailler. Et si je ne trouvais pas assez d’activités ? Et si nous ne savions pas quoi faire ? Que ce week-end était un désastre ? Je secouai la tête en me tapant. Jamais je n’avais autant douté sur toute une journée, c’était affolant. Il fallait simplement que j’arrête de me prendre la tête pour des broutilles, j’allais bien voir le moment venu. Ça avait toujours marché jusqu’à présent. Et c’est là que je le vis. Arrivant auprès de la bâtisse. Un moment j’eu peur qu’il s’aperçoive que je n’étais pas là, et qu’il attende. Mais fort heureusement, il me vit au loin. Liam. Il me fit un signe et je me mis à rire, c’était ridicule mais tellement attendrissant. Il déposa son sac devant la maison et commença à me rejoindre alors que j’étais presque arrivée. Il me salua en arrivant devant moi, d’une façon tellement ordinaire et nonchalante qu’elle m’arracha un sourire. Il était tellement… lui. Après quoi il me planta un baiser sur la joue. Allez savoir pourquoi, mais tous mes doutes s’envolèrent. Avec lui j’étais juste… bien. C’est fou comme un ami peut évoluer comme un pokemon et changer votre cœur.
Je sentis que je m’empourprais. Ça n’était pourtant qu’un simple baiser ; sur la joue qui plus est. Il me demanda comment j’allais avant de me retirer un brin d’herbe qui trainait dans mes cheveux. Moi qui pensais être présentable, c’était raté. Je passai une main dans mes cheveux pour tenter de les remettre en ordre à cause du vent, et au passage essayer de dénicher d’autres brins ; mais je n’en avais plus. Je soupirai presque de soulagement. Nous nous mîmes sur le chemin de la maison et je retins une certaine distance à ses côtés. Je ne savais toujours pas comment me comporter. Je n’allais pas lui prendre la main, ni me jeter dans ses bras. Alors je marchai avec un bras ballottant et l’autre tenant un pan de ma jupe qui, finalement, n’était pas pratique pour marcher dans les hautes herbes.
« Ça va bien, et toi ta journée ? »
Bravo ! J’étais décidément très forte aujourd’hui. Y avait-il une question plus banale que celle-ci ? Je me mordis la lèvre. Nous arrivions à la porte et j’ouvris la maison, invitant Liam à entrer et poser ses affaires. Je fermai derrière lui et buguais quelques secondes. Et maintenant ? On n’allait pas sortir faire la ronde du soir alors que le repas approchait ; on n’allait pas aller nager non plus. Mettre un film ? Trop nunuche, trop long. Et j’allais être complètement nerveuse à ses côtés. Je soupirai presque tellement mon comportement m’énervait. Bougeant enfin de derrière la porte, je l’invitai à s’installer. Je lui dis qu’il pouvait se sentir à l’aise, ça n’était pas moi qui allais l’engueuler s’il s’asseyait au mauvais endroit. Le repas. Voilà, j’allais préparer le repas. Et lui ? Je n’allais pas le faire poireauter. Peut-être qu’il pouvait m’aider ?
« On commence à préparer le repas ? Omelette, ça te va ? J’espère que tu as faim. »
Allez, je pouvais lui demander ce qu’il avait fait de telle heure à telle heure, pendant que j’y étais. Il fallait que je me détende, je pensais pourtant que je l’avais été en le voyant. Je me mis à sortir une grande poêle, des œufs, des petites pommes de terres et des dès de jambons, puis lui indiquai la télévision s’il voulait la mettre en fond. Je m’arrêtai un instant me rappelant qu’une télévision était typiquement moldue, et qu’il ne savait peut-être pas s’en servir. Ayant grandi avec eux, je n’avais aucun mal à associer le monde normal avec le monde magique, et j’oubliai très souvent que ça n’était pas le cas de tout le monde. Première boulette. Combien allais-je en faire au cours du week-end ?
Je m’arrêtai donc dans mon mouvement et le dévisageai. Il était très difficile de deviner ce qu’il avait en tête, même si ses expressions m’étaient très utiles. Alors je dérivai sur… lui. Je n’avais même pas pris le temps de constater sa tenue, alors que c’était d’ordinaire l’une des premières choses que je faisais lorsque je voyais un homme susceptible de me plaire. Lui me plaisait clairement, soyons d’accord, mais j’étais dans un état tellement inhabituel que mes réflexes finissaient par m’abandonner. Liam était vêtu de vêtements que je qualifiai de normaux, les vêtements du boulot, je présumais. Non pas que ça ne me plaisait pas, je n’exigeais pas de lui qu’il vienne en costume ridicule, rendant la chose encore plus solennelle et plus difficile à supporter. Sauf qu’en m’arrêtant sur son haut, je me pris à penser aux muscles qui se trouvaient très certainement en dessous. Ce n’était pas un sportif pour rien. Me rendant compte que je devais rougir et que ma bouche était très légèrement ouverte, je revins d’un coup vers ses yeux, hésitant à lâcher un « Hein ? » |
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| Posté Mar 28 Aoû - 18:13. | |
Dernière édition par Liam M. Franklin le Mar 28 Aoû - 23:41, édité 1 fois |
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| Posté Mar 28 Aoû - 22:42. | | Liam me ramena à la réalité en me demandant s’il y avait un problème. Un problème ? Enlève ton t-shirt pour voir ? Je n’allais très certainement pas lui dire que j’étais en train de m’imaginer son corps. C’était un week-end d’essai, et il venait d’arriver, je n’allais pas commencer à appréhender notre relation ainsi. Autant lui sauter dessus, dans ces cas-là. Tout ce que j’allais réussir à faire, c’était le faire fuir. Je ne savais même pas si nous pouvions réellement déjà nous qualifier de couple. J’étais perdue, tout simplement. Je n’avais jamais ressenti quelque chose de si… intense, rien qu’à la vue d’un homme et la perspective de ce que ça pouvait devenir, et soyons honnêtes, ça n’était pas mon premier. Il m’observait bizarrement. J’étais si rouge que ça ? Je détournai le regard pour me mettre à la confection de l’omelette. Devant ma poêle, j’attrapai un premier œuf. J’étais tellement discrète dans mes rêveries que lui demander directement de retirer son t-shirt aurait été moins embarrassant. La meilleure chose à faire était de chasser ces pensées. Mais plus je m’efforçai à le faire, plus je me sentais rougir. Piquer une tête dans la rivière n’aurait pas été une mauvais idée, finalement…
« Je peux t’aider à faire quelque chose ? Tu veux que je les épluche ou que je casse les œufs ? »
Bonne idée. Je lui mis un économe dans les mains et lui répondis que j’aurais bien besoin d’un coup de main pour les pommes de terres. Penser à la bouffe, c’était un bon moyen de substitution à mes pensées déplacées. Je m’occupai donc des œufs et les battis avec un bon coup de poignet, peut-être pour me calmer intérieurement. Ça n’était pas le moment de faire une nouvelle bourde, je tâchai donc de ralentir le mouvement pour ne pas éveiller ses soupçons. Comme si j’avais besoin de ça, en plus. Mon visage me trahissait déjà, si en plus mes gestes s’ajoutaient à la note, ça allait coûter cher, toute blague mise à part. Je souris légèrement en voyant du coin de l’œil comment Liam se débrouillait avec les pommes de terre ; de toute évidence, ça ne devait pas être son fort.
« Tu revenais de la rivière ? »
Sa question m’arracha un petit rire. Evidemment que non, je n’étais pas mouillée, je n’étais pas revenue avec une serviette, je n’étais même pas arrivée par le bon chemin. Je ne savais pas si c’était dû à de l’innocence, de la bêtise ou de la nervosité, mais il était évident qu’il ne maîtrisait pas plus que moi la situation. Je m’empourprai davantage.
« Non, je suis allée m’allonger dans les herbes hautes et je me suis endormie. Ça n’était pas dans mon intention de revenir avec les cheveux n’importe comment, tu sais. »
Vas-y, étale-lui ta gêne ma pauvre fille ! Mais qu’est-ce qu’il fallait donc que je fasse pour me calmer ? J’avais fini de battre les œufs et j’allumai le feu sous la poêle pour verser le contenu du bol et j’attendis que l’omelette commence à chauffer pour y ajouter les dés de jambon. J’aimais faire la cuisine moi-même. La plupart des sorciers se faisaient aider de la magie, si ce n’était confectionner l’intégralité du repas par ce biais. Mais où était le plaisir ? Peut-être que j’avais passé trop de temps en compagnie moldue, après tout. Je jetai un coup d’œil à Liam ; il galérait avec les patates, même s’il avait avancé. Mais non désireuse de voir l’omelette cramer pendant qu’il finissait, je me mis à ses côtés, pris les féculents déjà épluchés, et les coupai en morceaux pour les ajouter à la préparation. Après quoi je lui pris l’économe des mains.
« Laisse moi finir, va. »
Je lui lançai un regard taquin pour ne pas qu’il se sente vexé ou qu’il croit que je le disputais. Comme il avait l’air de vouloir se sentir utile, je lui suggérai de mettre la table et lui indiquai le placard où étaient rangés les assiettes, les verres et les couverts. Je finis de m’occuper des pommes de terre et les rajoutai à l’omelette, que je laissai terminer de cuire. Me retournant pour constater que Liam avait fait sa part du travail, je me fis une raison pour m’enlever l’idée de la tête qui me disait que j’avais tout simplement envie… de l’embrasser. |
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| Posté Mar 28 Aoû - 23:50. | | |
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| Posté Mer 29 Aoû - 10:29. | | J’étais de nouveau en train de le regarder bêtement. S’il ne se doutait de rien, c’est que j’avais une chance incroyable. J’étais en train de passer pour la plus parfaite des idiotes, jamais je n’avais bugué, littéralement, sur un homme de cette façon. Généralement, c’était moi qui menais la danse, alors qu’aujourd’hui je me comportais comme une adolescente en proie à vivre son premier amour passionné. Encore un peu et je pouvais me revoir plus jeune dans ce cas de figure. Et encore, même après avoir rompu je n’avais pas réagi comme les filles de cet âge-là. Quand je disais que Liam était… spécial. En parlant du loup, il cria pour me rappeler que l’omelette cuisait, et qu’elle était très certainement en train de cramer. Il se précipita vers moi et nous pûmes constater que les dégâts n’étaient pas très importants, bien que la préparation ne soit plus toute à fait « baveuse ». Finalement, il rit face à la boulette ; je le décelai aussi nerveux que moi. Alors qu’il se retournait pour farfouiller dans son sac, je fermai les yeux et mis mes doigts en haut de mon nez pour me calmer. On n’était vraiment pas fichus de se comporter en adultes. Être à ce point gaga était bien la dernière chose que je m’attendais à vivre. Je soupirai et rouvris les yeux, alors que Liam se pointait à nouveau devant moi, les mains dans le dos.
« Je t’ai emmené un petit compagnon. »
Je levai un sourcil, curieuse et étonnée par la chose à la fois. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il ait apporté quelque chose. Bon, pour le repas à la limite aurait été normal, les moldus faisaient souvent ce genre de choses. Mais un cadeau, réellement, je n’y avais absolument pas pensé. Peut-être que j’aurais dû lui prendre quelque chose également ? Je passais pour quoi moi, maintenant, les bras ballotant sans savoir à quoi m’attendre et surtout sans rien à lui présenter en retour ?
« C’est un poisson-chirurgien. Le plus vigoureux de tous ! »
Je fis les yeux ronds. Si je ne m’attendais à rien, en tous cas je ne l’avais pas vu venir, celle-là ! Un poisson enfermé dans un sac. Ces moldus étaient tellement tordus ! Et ils s’étonnent que la nature se retourne contre eux, la belle affaire ! Je devais tout de même bien admettre que ce poisson était réellement magnifique. Bleu, avec une forme arrondie particulièrement attrayante. De petites nageoires, des bandes jaunes sur les côtés, un régal pour les yeux. J’adorais découvrir de nouvelles espèces. Le plus magique était de nager dans les récifs, là où les poissons s’en donnent à cœur joie pour nous montrer leurs couleurs éclatantes. Je devais avoir une tête affreuse pour que Liam perde son enthousiasme quant à la présentation de son cadeau. Je me secouai la tête.
« Liam ! »
Sans dire un mot de plus, j’attrapai le sac dans lequel le poisson était enfermé, j’ouvris la porte de la maison et attrapai Liam de mon autre main. Après quoi je me mis à marcher très vite vers la rivière, Liam sur les talons. Dans ma précipitation, je n’avais pas du tout pensé au fait que je lui prenais la main pour la première fois – du moins depuis notre « mise en couple ». J’en avais même oublié l’énorme gêne que nous avions tous deux, mais dans l’immédiat, c’était le poisson qui me préoccupait. Je me doutais bien qu’il n’avait pas fait ça par méchanceté, qu’il ne pensait pas à mal. Il avait sûrement dû vouloir me faire plaisir en m’offrant un compagnon de « mon espèce », et même si c’était très maladroit, je ne pouvais que sourire à cette pensée. J’étais contente qu’il ne voit pas mon visage en cet instant, j’aurais paru bien bête avec mon sourire inexpliqué. Mais ça me touchait. Au moins, ma nature de sirène n’avait pas l’air de le déranger, et c’était le plus important. Nous arrivions au bord de la rivière et je m’agenouillai, l’invitant à en faire de même. Je m’apprêtai à ouvrir le sac pour relâcher le poisson lorsque je m’arrêtai dans mon geste.
« Ça ne te dérange pas que je relâche ton cadeau ? »
J’étais mal à l’aise, quand même. Il avait dû acheter ce poisson, et moi j’allais le laisser vivre sa vie. Mais j’allais peut-être le revoir un jour, qui sait ? D’un coup, je repensais à l’omelette. Déjà qu’elle était à moitié fichue, nous la laissions en plus refroidir. Mais au point où nous en étions, je me dis qu’avec un simple sort, tout irait mieux. J’aurais dû procéder ainsi dès le début, mais j’avais l’habitude de tout faire moi-même, du moins une bonne partie des choses. Et le fait d’avoir indirectement obligé Liam à en faire autant me mettait d’un coup mal à l’aise. Il aurait très bien pu se débrouiller avec la magie, mais je lui avais mis l’économe dans les mains par réflexe. Je regrettai d’ailleurs d’avoir pris le relais avec les pommes de terre. Je relevai les yeux vers lui, attendant sa réaction quant au poisson. Décidemment, tout arrivait dans le désordre dans ma tête, aujourd’hui.
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| Posté Mer 29 Aoû - 19:56. | | |
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| Posté Mer 29 Aoû - 23:01. | | Lorsque Liam me donna son feu vert, je versai le contenu du sac dans la rivière. Je regardai le poisson nager un moment jusqu’à ce qu’il disparaisse totalement sous la surface de l’eau, dans les profondeurs. J’étais réellement navrée pour Liam. J’avais dû lui paraître bien dure en le faisant sortir ainsi de la maison et ne lui expliquant rien. Ça n’était pas dans mon intention mais libérer ce poisson avait été ma seule préoccupation sur le moment. Je me serais bien excusée s’il n’avait pas enchaîné en bredouillant.
« Je suis désolé… je ne pensais pas que ça te déplairait. J’aurais dû m’abstenir. Franchement désolé. »
Il me tendit une main que je saisie pour me relever face à lui. Il avait complètement l’air perdu, j’étais vraiment mal. Je bafouillai quelques explications, comme quoi ça n’était pas sa faute, il ne pouvait pas se douter que je trouvais ça abominable d’enfermer des animaux si innocents, surtout s’ils étaient de la même espèce que la mienne. Si je devais moi-même être enfermée dans un sac, je deviendrais folle, tout simplement. Ça n’était pas une vie, et ce pauvre poisson ne méritait pas ça non plus. Ce n’était pas parce qu’il était plus petit et moins intelligent que nous que nous devions le séquestrer. Voilà. Je brodais des excuses et me perdais moi-même dans mes explications ; j’espérais qu’il eut compris. Je ne voulais surtout pas qu’il me croit en colère, ça n’était pas le cas.
Face à lui, il était difficile de savoir s’il était réellement rassuré, si mes explications avaient suffis. J’aurais eu peur également si j’avais été à sa place. Je ne savais pas à quoi il avait pu penser mais je devinai qu’il était encore paniqué. Je relâchai sa main que je remarquai encore dans la mienne, et le remerciai pour m’avoir aidée. Être si proche de lui me mettait étrangement et soudainement autant mal à l’aise que bien. Je baissai la tête vers son torse, puis vers le sac en plastique que je tenais toujours de l’autre main. Je sentais son regard sur moi, c’était indéniable. J’aurais donné n’importe quoi pour savoir ce qu’il avait en tête. Lorsque je relevai mon visage vers le sien, voyant son regard si intense, et mes pensées qui se bousculaient, je fis ce que j’avais tant attendu avant même de me raisonner à son sujet. Je lâchai le sac, attrapai sa nuque et plaquai ses lèvres contre les miennes. Là, s’il ne comprenait pas que je ne lui en voulais pas, je ne savais pas ce qu’il lui fallait.
Je fronçai les sourcils pour m’accrocher à lui tellement j’eus peur qu’il se détache de moi. Et s’il allait fuir ? Si je n’avais pas tout gâché en cet instant ? Si c’était trop rapide ? Je me doutais que non, un baiser entre adultes ne tuait personne, mais Liam était à prendre avec des baguettes en ce qui concernait les relations, j’avais pu le comprendre. Même si pour le coup, je ne pouvais pas me montrer plus fière à propos de ce début de soirée. Bon sang, j’arrivai encore à m’assaillir de question alors que j’étais dans une situation qui ne prêtait d’ordinaire pas à la réflexion. Je détendis mon visage. Enfin ; j’allais pouvoir profiter de ce baiser. Mes mains relâchèrent la pression également, même si je ne les défis pas de sa nuque pour autant. Au moins, il ne s’en allait pas. J’ouvris légèrement mes lèvres pour sentir la douceur des siennes. C’était aussi intense que je me l’étais imaginé. Au moins, je pourrais clairement dire que notre premier baiser avait été exemplaire. Et si j’étais plutôt douée pour une chose, c’était bien celle-ci. Non pas que je me jetais des fleurs, mais j’avais eu les occasions de me perfectionner dans ce domaine. Alors je ne m’en faisais jamais pour ce qui était des baisers – et tout ce qui s’en suivait. Généralement, je ne me torturais pas l’esprit pour savoir si j’allais bien faire ou non. C’était naturel.
Le temps s’était comme arrêté. Je ne saurais dire combien de temps j’ai caressé ses lèvres avec les miennes, mais ça me parut tout de même trop court. Je ris intérieurement. J’étais plutôt du genre à mener la danse et prendre les devants, je n’aurais pas pensé me jeter ainsi au cou d’un homme de sept ans mon aîné. Loin de trouver ça gênant, je me retrouvais quand même à nouveau avec les joues empourprées grandement. Je me faisais l’effet d’une véritable ado, et ça, c’était dérangeant. Lorsque je m’écartai enfin de lui, je restai à quelques millimètres de lui et ramenai une main à son visage pour passer mes doigts sur ses lèvres, comme pour m’assurer que tout ceci était réel. Oui. J’avais bien échangé mon premier baiser avec Liam. Et quel baiser…
Je reculai complètement à présent, totalement consciente d’avoir un sourire idiot qui me barrait le visage. Sourire qui voulait autant dire « je suis désolée pour le poisson, pour tout ça » que « non, je ne regrette absolument pas ce qu'il vient de se passer ». Je passai une main dans mes cheveux, signe évident d’une certaine gêne. Je ramassai le sac que j’avais laissé tomber à terre et me redressai. Sauf qu’en me redressant, j’aperçu quelqu’un à la porte de la maison que j’avais laissé ouverte en plan. Vahon. Ça ne pouvait être que lui, et ça l’était, je ne le reconnaissais que trop bien. Cependant, la tête tournée vers nous, je le vis prendre le chemin de l’académie plutôt que nous rejoindre ou nous attendre. Que lui arrivait-il ? C’était la présence de Liam qui le faisait fuir ? Hors de question qu’il se débine ! Si je voulais voir mon cousin, je verrais mon cousin. Certes la situation n’était pas appropriée mais il ne pouvait pas le nier, nous l’avions vu. Je me mis alors à courir en sa direction. Hé bien, je ne faisais que ça, aujourd’hui. Je laissai Liam en plan, je le savais. J’espérais aussi qu’il ait un minimum de jugeote et qu’il revienne vers la maison. Il n’allait tout de même pas rester à la rivière, si ? Je courais donc vers Vahon, et arrivée à sa hauteur, je lui pris le bras pour le retourner vers moi.
« Je t’ai vu ! Tu ne vas tout de même pas rentrer et te coucher au lieu de rester un peu avec ta cousine un vendredi soir, si ? »
Je ne comprenais pas ce qui clochait chez moi. J’étais là, avec Liam chez moi, nous venions de nous embrasser, et nous n’étions surtout ensemble que pour quarante-huit petites heures. Cependant, je voulais que Vahon reste. Logique, quand tu nous tiens.
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| Posté Jeu 30 Aoû - 0:44. | | Vendredi… Le vendredi était un jour merveilleux, il annonçait la fin de la semaine et jamais rien ne pouvait me pourrir un vendredi. Le vendredi, j’étais même presque à l’heure en cours, ça voulait tout dire. C’était une délivrance, ce jour annonçait deux jours de tranquillité, de grasse matinée, de lecture, de glandage, de repos… Enfin, quand il n’y avait pas de devoirs. Je ne pouvais pas non plus dire que je me réjouissais à l’idée d’avoir une journée de cours mais au moins, le week-end la talonnait de près. Pour être honnête, la journée n’était pas passée si vite que je l’avais espérer. Tout d’abord parce que j’avais eu métamorphose… Ensuite parce que j’avais oublié mon livre d’histoire de la magie… Et finalement parce que je m’étais endormi pendant le cours théorique de soin aux créatures magiques. Ce qui me faisait en tout… Une retenue et un devoir supplémentaire sur l’évolution de l’utilisation de la magie dans le secteur bancaire. Ces foutus gobelins étaient une bande d’emmerdeurs. Sans eux, on aurait un cours moitié moins chiant d’histoire de la magie mais non. Il avait un nombre de révolutions monumental et autres joyeusetés du même acabit à leur actif. En plus… les gobelins étaient affreusement radins, c’était reconnu. Oui, vous l’aurez deviné, je râlais encore sur ce devoir supplémentaire ridicule avant d’aller prendre mon repas du soir. Une bonne quiche, il n’y a rien de tel. J’étais aux anges devant mon assiette, j’en repris trois parts. Je faisais l’impasse sur le dessert. La tartelette aux fruits après une quiche, c’était hors de question.
Absolument pas décidé à me planquer dans ma chambre pour le reste de la soirée, j’étais passé par la bibliothèque pour emprunter un autre livre sous le regard scrutateur de la bibliothécaire.
« Vous passez plus de temps à lire des livres qu’à vous instruire jeune homme. Pourquoi ne pas tenter d’allier l’utile à l’agréable ? »
Je souris et refusais d’un geste de tête.
« J’ai une réputation à tenir et puis que serait un livre à lire pour passer le temps s’il devenait instructif, je vous le demande. »
Elle me sourit et me fit signe de dégager. J’étais insupportable d’après elle mais de bonne humeur. C’était à peu près vrai. J’étais de bonne humeur. Il y avait eu mieux mais pour une fois, oui, ça allait. Ça changeait considérablement de mon humeur massacrante de ces derniers temps d’ailleurs. Embarquant mon livre, je me plantais à une fenêtre et assis sur son rebord, je me mis à bouquiner jusqu’à ce que j’émerge de mon conte. Je retournais à ma chambre pour y déposer le bouquin. Il était encore tôt et c’était un peu rageant. Contrairement aux autres, je n’avais pas cette passion pour les fêtes alors je fis la seule chose censée un vendredi soir. Je pris le chemin de chez Mermaid, les mains dans les poches, l’écharpe pendante autour de mon cou au cas où il ferait plus frais à l’heure où je rentrerais. Après tout, il serait bon qu’elle me voie de meilleure humeur que la dernière fois. J’avais presque réussi à faire l’impasse sur mes humeurs noires et mes sentiments négatifs aujourd’hui ce qui était un énorme progrès. Sans doute grâce à la somme de travail que j’avais dû fournir. Je suis incapable de me morfondre et réfléchir en même temps, ça aidait sans doute pas mal. J’aurais presque pu me mettre à siffler en marchand vers chez Mermaid mais pour siffler, encore fallait-il en être capable et je ne l’étais pas. Seulement voilà, il faut savoir que toute bonne chose a une fin et la fin de ma bonne humeur se fracassa aussi sûrement que se fracasse un vase qui vient de heurter le sol. La raison de ce fracas inattendu ? Cet homme insupportable à mon existence au prénom composé de quatre lettres… Liam. Mais bien entendu, ça ne pouvait pas suffire. Pourquoi cela aurait-il suffit ? N’avais-je pas mérité de souffrir encore un peu plus ? Bien sûr que si voyons. Ce que je n’avais pas mérité, c’était la paix intérieure.
Je me figeais, pétrifié, incapable de détourner mon regard de ce qui était en train de se produire. Ce que j’avais tant redouté, ce que je ne voulais voir sous aucun prétexte… Voir la liaison de Mermaid se concrétiser. Sous mes yeux, Mermaid et Liam était en train de partager un baiser que j’aurai bien aimé ne pas voir. J’inspirais profondément et je fermais les yeux un instant. La douleur n’avait jamais été aussi forte. Ce sentiment d’étouffer écrasé par un poids invisible n’avait jamais été si oppressant. J’aurais tant aimé être à sa place, j’en rêvais tant… Une boule se forma au niveau de ma gorge. Je dus me forcer à respirer. Inspirer, expirer. La haine bouillonnait dans mes veines, je voyais rouge. J’étais fou de rage. Je fis demi-tour et me remis en marche vers ma commune. Ce soir… finalement… je me mettrais bien au lit plus tôt que prévu tout en sachant pertinemment que je ne dormirais pas. Cette nuit, l’insomnie était ma seule certitude.
Bien entendu, je n’avais pas fait un mètre que j’entendis quelqu’un courir derrière moi. Reconnaître Mermaid au son de sa course me prouvait – Comme si j’en avais encore besoin… – que j’avais un sérieux problème. J’étais accroc, accroc à elle, elle me hantait. J’en étais au point que je reconnaissais le son de sa course, la cadence imprimée. Je m’arrêtais et fermais les yeux. Ça ou un coup de poignard en plein cœur, c’était pareil. J’inspirais profondément. Elle n’y était pour rien si je l’aimais. Je me retournais alors qu’elle prononçait le début de sa phrase.
« Je t’ai vu ! Tu ne vas tout de même pas rentrer et te coucher au lieu de rester un peu avec ta cousine un vendredi soir, si ? »
Bien sûr que si j’aurais voulu rentrer me coucher ! Comme si je voulais tenir la chandelle… Comme si j’avais envie de respirer le même air que Liam ? Comme si j’avais envie de les voir se bécoter ? Mais comme de bien entendu, en bon martyre et masochiste… je souris et je hochais la tête me préparant à inventer un mensonge tellement énorme qu’il était susceptible de m’arracher la moitié du visage à l’instant même où il passerait mes lèvres.
« J’ai vu que Liam était là. Je ne voudrais pas vous déranger. Vous ne vous voyez pas souvent après tout. Vraiment, ça ne me gêne pas. Tu as le droit de passer du temps avec lui. »
Ma voix était tellement claire que je me surpris moi-même d’être capable d’inventer une énormité pareille sans même me griller alors qu’une voix dans ma tête me hurlait d’envoyer un sort à la figure de ce médecin de dix ans de plus que moi.
« Je ne veux pas te priver du peu de temps que tu as avec lui. »
Ben voyons ! Comme si j’avais envie de les savoir à deux dans la même maison, collé l’un à l’autre à échanger des baisers langoureux, ou faire tout autre chose qui réclamait une proximité qui me rendait complètement fou de rage... alors que moi, je serais seul comme un con, dans ma chambre à me morfondre, ou dans la salle de sport à me défouler, alors que je n’étais pas sportif pour un sous. Mais bien sûr mon petit Vahon... Et bientôt tu croirais à nouveau tes propres mensonges ? Pourquoi pas… Je l’avais tellement espéré, croire à mes mensonges mais maintenant que j’étais là et que j’avais débité mon amas de conneries sur un ton parfaitement honnête et devant son air de : « Si tu ne me suis pas, je te jure que tu vas le sentir passer. »… J’étais bien obligé d’y aller. Je me retins de soupirer de justesse. Ce fut imperceptible.
« D’accord, d’accord, je viens puisque tu y tiens tellement. »
Martyre, masochiste et idiot… Je lui souris et je l’accompagnais jusqu’à chez elle. J’étais prêt pour la pire soirée de ma vie.
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| Posté Jeu 30 Aoû - 12:51. | | |
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| Posté Jeu 30 Aoû - 14:25. | | Non je ne fuyais pas ; je sais, ça en avait tout l'air. J’avais bien conscience que je venais de planter Liam alors que je l’avais embrassé, uniquement pour courir après Vahon et l’inviter à la maison ; au beau milieu de nous deux. Je n’étais clairement pas bien. Mais ce baiser… Cette façon qu’il avait eu de mettre sa main au creux de mes reins, de passer l’autre dans mes cheveux, de sourire quand nous nous sommes éloignés… je crois que j’aurais très bientôt à nouveau besoin d’une dose de ça. C’était comme si tout avait été assouvi dans ce baiser. Que toutes ces pensées qui m’avaient assaillie le concernant, me représentant son corps et la sensation de ses lèvres avaient enfin trouvé leur bonheur dans ce baiser. Seulement si ça avait peut-être pu me suffire sur le moment, c’était encore pire à présent, car je savais maintenant à quoi m’attendre et j’en voulais encore, tout simplement. Mais le moment était mal choisi, car je venais d’inviter Vahon. A quoi est-ce que je pouvais bien penser ? Mon cousin m’apprit d’abord qu’il ne voulait pas nous déranger, Liam et moi. Qu’il allait retourner à l’académie. Il ne voulait pas nous empêcher de passer du temps ensemble. Il pouvait paraître aussi sincère que possible, bizarrement je n’y croyais pas vraiment. Je levai un sourcil pour voir s’il allait abdiquer ; ce qu’il finit par faire. Liam arriva derrière moi, finalement il avait bien bougé de la rivière. Je me serais bien retournée pour m’excuser une nouvelle fois, lui dire que le baiser m’avait énormément plu, mais que je ne voulais pas que Vahon se sente rejeté. En fait, je crois que j’avais tout simplement tellement aimé vivre ça, que j’avais une trouille bleue de gâcher la suite.
Nous fîmes donc tous trois demi-tour pour rejoindre la maison. Je regardai tantôt devant moi, tantôt le sol pendant je marchai. Discrètement, je pris timidement la main de Liam ; déjà parce que je ne voulais pas que Vahon se sente mal, mais aussi pour m’excuser auprès de Liam par ce geste. J’aurais totalement compris qu’il la rejette, mais il n’en fit rien. Alors je souris. Je me sentais étrangement bien. Nous arrivâmes à la porte restée ouverte et j’invitai Vahon à entrer ; Liam avait déjà toutes les raisons de passer la porte, ne serait-ce que pour récupérer son sac s’il avait voulu s’en aller. Mais comme ça ne fut pas le cas, je fus soulagée. J’allai rajouter un couvert pour Vahon, lorsqu’il m’apprit qu’il avait déjà mangé. L’omelette à raccommoder ne serait donc que pour Liam et moi ; ce qui était de toute façon prévu à la base. Je m’approchai de la poêle et lançai un sort. Après quoi elle retrouva de jolies couleurs et fut de nouveau chaude. J’invitai Liam à s’asseoir et je nous servis, en même temps que je proposai à Vahon de s’occuper avec la télévision qui était restée allumée, le temps que nous passions au dessert.
La glace, il n’allait pas y échapper. « Les cours se sont bien passés ? » Je retombais dans de la banalité pure et dure. Simplement avec Vahon, je n’avais pas besoin de faire semblant, alors je savais qu’il s’en fichait. C’était l’intention qui comptait. Je le vis s’asseoir nonchalamment dans un fauteuil alors que je prenais moi-même place sur une chaise aux côtés de Liam. Alors, cette omelette ? D’un coup de baguette, je fis amener les derniers éléments qui manquaient à la table. Oui, j’avais cette fois la flemme de me relever. Le frigo s’ouvrit et la carafe d’eau se posa sur la table, suivie par une bouteille de vin. Je ne savais pas si Liam aimait ça, où s’il était plus habitué aux breuvages du monde sorcier. Et je devais bien avouer que le vin était spécial, je connaissais peu de personne qui aimaient ça. Je m’en servis un fond et en bu une gorgée. Ce n’était pas ça qui allait me rendre saoule.
Je plantai ma fourchette dans l’omelette et la goûtai ; fort heureusement, elle était délicieuse. Je souris et jetai un coup d’œil à Liam, j’avais peur que ça ne lui convienne pas. Mais le regarder fut une très mauvaise idée. Cela me rappela le baiser. Et ça me rappela surtout que je m’en sortais n’importe comment. Si dans mes lettres j’étais apparue comme j’étais d’ordinaire, sûre de moi, aguicheuse, et tout ce qui s’en suivait, je n’arrivais actuellement pas assurer comme il le fallait. Pire, je ne faisais que m’interroger en enchaînais les bourdes. Je baissai les yeux et sentis mes joues s’empourprer une nouvelle fois. Je me raclai la gorge. « Il y a de la glace en dessert. J’ai plein de parfums, si vous voulez en mélanger. Il y a caramel pour toi, Vahon. » Après quoi je replantai ma fourchette dans l’omelette. Il fallait que j’y arrive, que mes pensées peu catholiques me quittent, au moins pour le temps du repas. Mais le souci, c’est que j’en venais à me demander où Liam allait dormir. Il y avait bien la chambre d’amis, mais je ne savais pas comment appréhender la chose. Lui proposer de dormir avec moi était bien trop suggestif et surtout trop rapide, mais lui imposer la chambre d’ami pouvait clairement dire « je ne veux pas de toi dans mon lit ». Clairement, je n’avais pas fini de me torturer l’esprit à propos de ce week-end. |
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| Posté Jeu 30 Aoû - 15:19. | | Je n’avais vraiment aucune envie de me trouver là où j’étais. Pour la première fois depuis des années, je n’avais aucune envie d’aller chez Mermaid. Je voulais juste… être seul je crois. Ça m’aurait tout à fait plu d’être seul même si je n’étais pas seul dans la chambre. Quoi qu’avec un peu de chance, les autres ne seraient pas là. Enfin… je pouvais toujours songer à ce que je voulais, je n’aurais de toute façon pas ma solitude, ni ma tranquillité, autant en faire mon deuil pour ce soir.
Liam était en train de nous rejoindre. De l’omelette brûlée hein ? Cool, je leur souhaitais bon appétit. Moi, j’avais déjà mangé. Une fois devant la maison de Mermaid, j’eus l’envie irrépressible de prendre mes jambes à mon cou et de rentrer pour faire je ne sais quoi. N’importe quoi en vérité tant que ça me changeait mes idées. Mais j’entrais à l’intérieur et allais me poser dans un fauteuil après l’invitation à manger. Moi, c’était déjà fait. Je croisais les jambes et commençais à regarder la télé en tentant de faire abstraction de tout, même d’eux. Sauf que Mermaid ne comptait évidement pas me laisser tenir la chandelle. Le baiser, le fait qu’ils se soient tenu la main ne suffisaient pas à me rendre la situation plus difficile, il fallait qu’elle s’intéresse à moi alors que je voulais qu’on m’oublie un instant.
« Les cours se sont bien passés ? »
Les cours… pourquoi pas, c’était un sujet neutre après tout…
« Oui, presque à l’heure dans toutes mes matières. Mais j’ai réussi à écoper d’une retenue en soin aux créatures magiques et d’un devoir supplémentaire en histoire de la magie. À part ça, j’ai passé un peu de temps avec des copains ce midi. Tu te rappelles de ce gars-là ? Celui que tu avais embrassé au bord de la rivière. Un mec de Durmstrang je crois… Zut, comment il s’appelait déjà ? Ah oui ! Alexander Blackstone. Un des potes était en correspondance avec lui. Il avait pas eu de nouvelles depuis un bail. On dirait que le courrier a du mal à arriver ces temps-ci. »
Je sais, c’était… très mesquin, vraiment mesquin mais c’était sorti tout seul. Je savais pertinemment bien ce que ça impliquait dans la conversation mais je n’en avais rien à foutre. En vérité, je crois que j’avais voulu foutre la merde alors que je m’étais juré de ne pas le faire car Mermaid le vivrait mal. Ça avait pourtant été plus fort que moi. Je m’étais senti… obligé d’être mesquin même si j’avais parlé de ça sur le ton de la conversation. Je me sentais mieux, cette petite trahison, cette petite méchanceté m’avait fait un bien fou.
Je crois Mermaid ne s’était pas vraiment attendue à ça mais toujours sur le ton de la conversation, je repris à propos de la glace cette fois alors que je zappais. Je n’étais pas fan de télévision mais elle était un sacré bon prétexte.
« De la glace au caramel ? Tu penses à tout. C’est génial. Je vais vous attendre. »
Enfin, si Mermaid ne me collait pas le pot de force dans les mains. Je sais qu’elle n’aimait pas vraiment manger en décalage. Je zappais encore sur une émission qui parlait d’animaux moldus. Ça avait l’air sympa. On y parlait des lions, des tigres. Félins assez sympathiques quand ils n’étaient pas croisés avec autre chose. Je zappais à nouveau pour tomber sur une chaîne où des gens démolissaient un immeuble qui semblait en parfait état. Bizarre ces moldus par moment. Et puis finalement, je tombais sur une chaîne avec un film qui semblait être un film d’action jusqu’à ce que ça tourne au romantisme. Mauvaise pioche. Ce genre de film me foutait le cafard, surtout avec ces deux là à côté.
« Tu devais être impatient d’arriver Liam non ? »
Oh non, ça non, je ne le laisserais pas tranquille. Il en chierait autant que moi en matière de self-control. Il aurait autant de problème que moi pour se maîtriser. Je ne savais pas ce qu’il pensait de moi au final mais je ne comptais pas être le seul à avoir des difficultés ce soir. Tant pis si je devais en payer le prix. Et puis, j’espérais secrètement que cette histoire de baiser au bord de la rivière le mettrait de mauvais poil parce que bien entendu… Je savais exactement qui était cet Alexander. Embrasser Mermaid était de famille chez eux !
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| Posté Jeu 30 Aoû - 18:07. | | |
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| Posté Jeu 30 Aoû - 22:20. | | Au moins, Liam avait l’air d’apprécier l’omelette. Un bon point pour moi ! C’était déjà ça de pris. Je regardai Vahon zapper les chaines pendant qu’il commençait à me raconter sa journée. Il avait l’art de se prendre des retenues à la pelle. Même moi je n’en avais pas eu autant à l’époque où j’étais étudiante. Quoi que, il y avait une bonne raison à cela. Le corps enseignant était au courant de ma nature de sirène et faisait bien souvent l’impasse sur mes absences puisque j’étais obligée d’aller nager. Et je devais bien avouer je me m’étais souvent servie de ce prétexte pour justifier mes retards ou mes cours manqués. « À part ça, j’ai passé un peu de temps avec des copains ce midi. Tu te rappelles de ce gars-là ? Celui que tu avais embrassé au bord de la rivière. Un mec de Durmstrang je crois… Zut, comment il s’appelait déjà ? Ah oui ! Alexander Blackstone. Un des potes était en correspondance avec lui. Il avait pas eu de nouvelles depuis un bail. On dirait que le courrier a du mal à arriver ces temps-ci. » Je me figeai. Liam, à côté de moi, s’étouffa dans son verre. Ou plutôt… il recracha son contenu. Mince. Je fis l’impasse sur l’élégance de la chose tellement j’étais prise au dépourvu. Pourquoi diable Vahon parlait-il de ça ? Déjà, le temps que je me souvienne ce moment-là et surtout de quel garçon il s’agissait, il avait enchaîné sur autre chose. J’étais fichue. Liam allait penser que je fricotais avec tout le monde, à coup sûr. Je lui avais pourtant dit dans mes lettres que je n’étais pas comme ça. Il allait penser que notre baiser au bord de la rivière n’avait été qu’un baiser de plus parmi ma panoplie que j’exhibais fièrement. J’étais vraiment mal.
« De la glace au caramel ? Tu penses à tout. C’est génial. Je vais vous attendre. » Mais le moment ne prêtait pas réellement à penser au dessert. Enfin, j’imagine que pour Vahon oui, mais j’étais dans un état d’hébétement tel que je n’arrivais pas à réagir. Lorsque je repris enfin le contrôle de moi-même, je me sentais honteuse. Honteuse que Vahon m’ait vue, ce fameux jour à la rivière, honteuse que Liam l’ait appris, surtout de cette manière. Il allait réellement me prendre pour allumeuse, et il ne croirait plus rien de ce que je lui avais dit, ni même à notre baiser. Je baissai les yeux et reposai ma fourchette. Je n’avais plus faim. Vu la façon dont Liam avait reposé son verre, il était clair qu’il m’en voulait. Il allait s’en aller, et tout serait fini. Déjà. « Tu devais être impatient d’arriver Liam non ? » Liam lâcha sa fourchette. J’avais beaucoup de mal à les suivre, tous les deux. Liam n’avait réellement pas menti en parlant du souci qui régnait entre eux, je pouvais le voir maintenant. Il se leva de sa chaise. « Excuse-moi, Mermaid, mais j’ai besoin de prendre l’air. » Ça y était, il allait s’en aller à coup sûr. Je me tournai vivement vers lui et ouvris la bouche mais aucun son n’en sorti. Je le regardai sortir, complètement démunie ; et surtout complètement paumée. Après quelques longues secondes je tournai la tête vers mon cousin. « Mais à quoi tu joues ? Qu’est-ce qui t’as pris de parler de ce baiser ? » Je lui lançai un regard noir et sortis à mon tour de la maison sans attendre de réponse.
Liam n’était pas allé très loin. Il s’était considérablement éloigné de la maison, certes, mais pas au point d’aller jusqu’à la rivière. Il s’était arrêté et j’hésitai encore à le rejoindre. Mais au point où on en était, s’il souhaitait partir, autant l’affronter. Il fallait que je lui explique que je n’embrassais pas tous les premiers venus. Cet Alexander… c’était différent. Ça avait été un pur caprice de notre part à tous les deux, je ne le comptais même pas parmi mes conquêtes. Un baiser, ça n’avait été qu’un baiser. J’arrivai derrière lui et me plaçai lentement à ses côtés. Je ne savais pas quoi dire, et je n’allais très certainement pas l’engueuler. C’était moi la fautive. Ou plutôt Vahon, mais passons. J’attendis qu’il se tourne enfin vers moi. Je regardai le sol, j’étais toujours terriblement honteuse. « Est-ce que… tu le savais ? Est-ce que tu sais qui est Alexander ? » Je relevai ma tête vers lui et fronçai les sourcils. Comment ça, je savais qui c’était ? Qu’avais-je à savoir ? Comment le connaissait-il lui, déjà ? Mon incompréhension dû se lire sur mon visage car il enchaîna avec la révélation. « Alexander est mon cousin. » Je fis les yeux ronds et eus un mouvement de recul. Alors que j’ouvrai la bouche face à la surprise, j’y portai une main pour la recouvrir. Son cousin. J’avais embrassé le cousin de Liam. Comment aurais-je pu savoir ? J’avais doublement honte et maintenant, j’étais désolée. Terriblement désolée de devoir lui imposer ça. Mais bon sang, Vahon n’avait pas pu se taire ! « Liam… » Un murmure. Je ne savais pas quoi lui dire ; j’étais sous le choc. Non seulement il allait me prendre pour une allumeuse mais en plus, qui devait apprécier de se taper toute une même famille. La meilleure chose à faire pour le moment était de lui dire que je n’étais pas au courant de son identité. J’aviserai ensuite. Mais Liam continua. « Ton cousin… Vahon… Il fait tout pour m’énerver. » je le regardai sans comprendre. Ou du moins, pas totalement. D’un coup, il était clair qu’il avait parlé de ce baiser pour embêter Liam. Leur querelle était donc loin de s’apaiser. Seulement, avait-il était au courant de leur lien de parenté ? Était-ce fait exprès ? Si c’était le cas, il allait passer un sale quart d’heure, j’y veillerai personnellement.
Je devinai que c’était pour se calmer qu’il était sorti. Vahon l’avait vraiment cherché. Finalement remise de ma découverte, je me mis à rougir en prenant la parole. Tout ça ne m’avait pas éclairée sur la théorie selon laquelle il allait écourter notre week-end. « Ecoute… Je n’étais absolument pas au courant qu’Alexander est… ton cousin. Ça n'était pas voulu, ça s'est fait comme ça, je te passe les uniques détails. Il n'y a rien à en dire. » L’évidence était réellement dure à dire. J’avais embrassé son propre cousin, c’était vraiment étrange comme concept. « Je suis également terriblement désolée pour le comportement de Vahon. Je… Je vais essayer d’avoir une discussion avec lui. Qu’il ne te rentre plus dedans comme ça, du moins pour ce week-end. » Il avait réellement un souci, il n’aurait pas balancé une chose pareille sinon. Et le simple fait de s’inquiéter pour moi n’était plus crédible à présent. Il avait quelque chose contre Liam, confiance mise de côté, c’était bien trop grave à présent. S’il lui avait dit tout ça pour qu’il s’en aille, au moins c’était réussi. Mais je n’en démordrai pas, j’aurais mon explication. Je frottai un bras avec l’autre, signe évident que j’étais paumée. Je me mordis la lèvre. « Excuse moi pout tout ça… tout ce que Vahon t’as dit. Ce n’était vraiment pas intensionnel. Du moins… pas de ma part. » Et j’entendais par là que je n’avais aucunement planifié d’embrasser son cousin…
J’approchai doucement de lui, les yeux baissés. Ça pouvait paraître complètement inapproprié étant donné les événements, mais je n’avais envie que d’une chose, qu’il me pardonne ; et pour ça, je me laissai à nouveau porter par mon instinct et mes envies. Je soupirai de désolation et très lentement, je vins poser une main sur sa joue, tournant son visage vers moi. Si notre premier baiser avait été plus « sauvage » dans la façon dont il s’était produit, cette fois-ci je posai doucement ma bouche sur la sienne. Si notre premier baiser avait été fort en intensité, cette fois-ci j’y passai tous mes sentiments. Oui, ils étaient bien là, ceux-là. Je posai mon autre main sur son torse pour sentir son cœur battre. J’étais tellement bien contre lui que j’avais l’impression de ne pas avoir vécu ce qu’il venait de se passer. C’était maintenant certain, je ne voulais plus me passer de ses baisers. Peu importe ce que j’allais devoir faire pour m’assurer de garder Liam avec moi. Il était hors de question que Vahon arrive à gâcher tout ça.
Lorsque je me défis de lui, sans un mot je pris sa main et je nous dirigeai vers la maison. Je savais qu’il ne voulait très certainement pas revoir mon cousin mais j’étais fortement agrippée à sa main. Aussi, je l’obligeai plus ou moins à avancer avec moi. Nous arrivions à hauteur de l’entrée. Vahon était toujours là, et nous attendait. Je n’arrivais pas à déchiffrer son expression, s’il était désolé ou content de lui. Si bien que ne voulant pas prendre de risque, je brisai la glace. « Je pense qu’il est temps pour toi de rentrer. Tiens. » J’ouvris le congélateur, attrapai le pot de glace au caramel et posai une cuillère par-dessus. Après quoi je fourrai le tout dans les mains de Vahon. « Bonne nuit Vahon. » Je réclamerais mon explication plus tard ; mais je l'aurais. |
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| Posté Jeu 30 Aoû - 23:06. | | Je le savais que je n’aurais pas dû rester. Je le savais que j’aurais dû la laisser me faire ses yeux menaçants. Je le savais que je n’aurais même pas dû m’arrêter quand elle m’avait parlé tout à l’heure. Je le savais que j’aurais dû fuir comme un lâche, ce que j’étais en réalité. Mais non ! Ça avait été plus fort que moi, il avait fallu que je la suive, que je craque face à elle, comme toujours. Comme toujours, quand j’étais en face d’elle, j’étais faible. J’avais été faible et tout le monde en payait le prix. J’avais fait mon petit effet pour emmerder Liam mais Mermaid en souffrait. J’avais gagné… Oh oui, j’avais gagné et je me détestais pour ça.
Que Liam se tire, ça, je n’en avais rien à foutre, vraiment rien. À cet instant précis, j’étais d’un égoïsme sans borne. J’avais mal… mal à en crever. Je culpabilisais mais j’étais aux anges. Je savais que c’était inutile mais ça ne m’empêchait pas de me sentir… inexistant, inutile, invisible. Pour la première fois je crois, je me sentis réellement seul. Le mot solitude venait de prendre tout son sens. Si je n’avais rien montré quand j’avais parlé, il en était autrement quand Mermaid était sortie. Je le savais, je me sentais comme un moins que rien. Sans aucun doute, mon père aurait aimé le spectacle de me voir enfin me sentir comme il me considérait. Le paradoxe c’est que c’était à Mermaid que l’on devait cet état esprit et à Liam. Je passais de l’euphorie à la peine, de la joie à la rage, du contentement à la détresse. Ce poids qui m’écrasait était maintenant insupportable. Un simple coup d’œil par la fenêtre me mit au tapis. Je ne pouvais plus… Je ne pouvais plus jouer au gars pour qui tout va bien dans le meilleur des mondes.
J’aurais été incapable de la regarder droit dans les yeux avec le regard qu’elle m’avait lancée, j’aurais été incapable de lui parler mais il fallait que ça sorte, il le fallait parce que ça allait me tuer. Ce secret trop lourd allait véritablement me tuer si je ne faisais pas quelque chose très vite. Je fouillais rapidement après un morceau de papier mais je ne parvins pas à trouver une plume ou un bic. J’employais la magie. Quelques mots se tracèrent sur le papier comme si je les avais écrits.
- Tu voulais savoir ce qui m’arrivait, si tout allait bien. Bien sûr que ça ne va pas. Rien n’ira jamais bien pour moi tant que je t’aimerais… Je t’aime depuis des années. -
Je n’avais pas besoin de signer, elle reconnaîtrait mon écriture et ma magie. Je rangeais ma baguette, prêt à m’effondrer mais je n’en avais pas encore le droit, j’attendis, j’assistais à leur baiser, je me forçais à regarder, je me forçais à ne jamais oublier cette image tout comme j’imprimais dans ma mémoire le regard qu’elle m’avait lancé avant de le rejoindre. Je commençais à ne plus contrôler mes mains, ni ma respiration. La boule qui se formait dans ma gorge prenait de l’ampleur. Il fallait qu’ils reviennent tous les deux maintenant, tant que j’étais encore capable de tenir debout, tant que j’étais capable de me mettre en route pour m’éloigner d’ici. Je m’obligeais à rester là et à attendre qu’ils reviennent. Pire que tout, la vérité que j’allais balancer, les vérités que j’allais balancer ne me seraient peut-être jamais pardonnées.
Je les vis revenir vers la maison, Mermaid traînant plus ou moins Liam derrière elle. Je glissais de côté, me forçant à rester impassible encore un instant. Elle se dirigea vers le congélateur et en revint, me mettant un pot de glace dans les mains. Elle n’avait pas encore vu la note, logique.
« Je pense qu’il est temps pour toi de rentrer. Tiens. » Je ne bougeais pas encore. « Bonne nuit Vahon. »
Sur mon visage, elle ne trouverait aucune réponse. Je savais qu’elle en cherchait une mais ça n’est pas ainsi qu’elle l’obtiendrait. J’étais parfaitement capable de ne rien exprimer, ne rien démontrer… C’était maintenant ou jamais. Je laissais tomber le pot de glace et la cuillère. Comme si j’avais quelque chose à faire d’objets si insignifiant à cet instant précis. J’entendis les objets heurter le sol, les battements de mon cœur résonnaient à mes oreilles. Egoïstement, je me rapprochais de Mermaid et je l’embrassais, posant à peine quelques secondes ma main sur sa joue. Je me reculais, je regardais Liam. Je m’en fichais qu’il l’ai vu, ils étaient ensemble non ? Il avait le droit de comprendre pourquoi je le haïssais mais dans mes yeux rien ne permettaient de se tromper. J’étais vaincu. Je fis demi-tour et sans plus attendre à présent, je pouvais fuir. Je me mis à courir, me découvrant une endurance que je ne me connaissais pas, je me laissais à présent envahir par les pires sentiments qui soit, je me laisser aller à aimer, je me laissais aller à la haine, à la rage, au dégoût, à la tristesse et avant même que je ne m’en rende compte, je crois que j’avais pleuré. Je ne m’en aperçus qu’une fois arrêté, loin de la Hutte aux Coquillages, loin de Mermaid, loin de la rivière. J’aurais voulu hurler mais c’était irresponsable, combien m’entendrait, à combien d’élèves ferais-je peur ? Alors je m’abstins et je me laisser tomber. J’étais dans le jardin pourpre, l’ironie était complète. Le jardin des amoureux… Je me glissais dans un endroit où je serais tranquille. Je ne dormirais pas cette nuit, à quoi bon rentrer… je fermais les yeux et la sensation fantôme de ce baiser que j’avais volé se mit à me ronger. Un poison dans mes veines, voilà tout ce qu’était cet amour interdit et contre nature. Mes mains tremblaient l’air que j’inspirais était douloureux, celui que j’expirais un soulagement. Je ne désirais qu’une seule chose, la paix, une paix que je n’aurais jamais car dès l’instant où je fermais les yeux, je les revoyais s’embrasser, je les revoyais à deux alors que moi… je ne l’aurais jamais.
Des ravages que j’avais peut-être causés, je ne m’en inquiétais même pas, au moins ne serais-je plus obligé de mentir quand on me demanderait si tout allait bien. Non… rien n’irait jamais bien tant que je l’aimerais.
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| Posté Ven 31 Aoû - 13:49. | | |
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| Posté Ven 31 Aoû - 16:05. | | Je regardai Vahon, j’attendais qu’il s’en aille. Qu’il dise au revoir et qu’il rentre à l’académie. Je sais que j’avais été dure, froide, sèche. Mais j’avais besoin de tranquillité, dans l’immédiat. Me rendre compte qu’il y avait bien un problème ne m’avait pas mise de bonne humeur, et pourtant j’avais réussi à calmer Liam. Tellement paradoxale. Je crois que j’étais en fait trop lessivée pour arriver à me mettre en colère. Alors j’étais simplement sèche. C’était le mieux que je pouvais faire. Le pot de glace et la cuillère dans les mains, Vahon ne bougeait pas. Mais qu’est-ce qu’il attendait ? Finalement, j’aurais préféré ne pas m’interroger. Il lâcha tout, s’approcha de moi et… m’embrassa. Je sentis sa main sur ma joue une fraction de seconde, son air chaud, saccadé, nerveux. Je ne pouvais pas bouger, non, cela m’était impossible. Même lorsqu’il se recula, qu’il regarda Liam et qu’il prit la fuite en courant. Je restai plantée là, sans savoir quoi faire, sans savoir quoi dire. J’avais réellement du mal à réaliser ce qu’il venait de se produire. Ou plutôt, ma tête ne voulait pas l’accepter. Seulement, lorsque je baissai les yeux sur le comptoir de la cuisine et que je remarquai un bout de papier, mon cerveau se débloqua. Je n’avais pas besoin de le saisir pour lire ce qui y était marqué. Vahon me révélait ses sentiments. Il m’aimait. Il m’aimait, et ce depuis des années. J’en vins même à me demander comment j’avais fait pour ne pas m’en apercevoir. Le fait qu’il ne soit jamais sorti avec une fille, du moins pas à ma connaissance ; le fait qu’il passe le plus clair de son temps chez moi ; le fait qu’il ait parlé d’Alexander devant Liam. Tout prenait un sens certain. Je n’arrivais pas à détacher mes yeux du bout de papier. Je relisais encore et encore ses mots, sa magie ; son amour. Il ne voulait pas de Liam ici ni autour de moi parce qu’il m’aimait. C’était tellement clair. Ma tête me tournait. Et je fus surprise de ne pas m’être mise à pleurer. Mon cousin était amoureux de moi, tout simplement. C’était si inattendu, si surprenant, si… banal. Oui, j’avais bien dit banal. Nombre de moldus comme sorciers se fréquentent dans une même famille, souvent entre cousins. Et il n’en ressort pas forcément d’enfants mal formés ou attardés. Je n’étais pas en train de dire que j’allais répondre positivement à Vahon, loin de là… mais maintenant, je n’avais plus autant envie de lui passer un savon. Il était amoureux, et ce genre de choses ne prévenait pas avant d'arriver. Il allait falloir qu’on discute, c’était indéniable. Mais j’éprouvais bien plus de la compassion que de la colère à son égard. Autant le dire, j’étais complètement déroutée. Autant par le fait qu’il avait gâché la soirée, gâché la relation qu’on avait, mais également par le fait que j’étais désolée pour lui. Ça avait dû être affreux pour lui de me fréquenter tout en ayant ce genre de sentiments à mon égard ; affreux de voir Liam me rendre visite, me plaire, venir, et… m’embrasser. Même si, techniquement, c’était moi qui avais fait le premier pas en ce sens. Clairement, je ne savais pas quoi penser. J’étais perdue.
Et Liam ? Qu’allait en penser Liam ? Je pris une grande inspiration, fis disparaître le papier avec un sort murmuré, et attendis mon jugement. Liam allait nous prendre pour des fous, une famille de tarés. Et il y avait de quoi. J’agissais n’importe comment, mon propre cousin m’embrassait… C’était déroutant, même trop. J’aurais très bien compris qu’il s’en aille, même si ça n’était pas mon souhait. Au lieu de ça, je le vis s’approcher de moi et poser sa main sur mon bras. Il allait me frapper ? « Est-ce que ça va ? » Je fermai les yeux pour reprendre mes esprits. Non, ça n’allait pas. Mais j’étais toujours là, Liam aussi, et il n’avait pas l’air de vouloir s’en aller. Je secouai la tête, incapable de prononcer le moindre mot. J’avais trop peur de m’effondrer, de sentir les larmes me monter. Je me baissai pour ramasser le pot de caramel et la cuillère pour les ranger. Je restai un moment devant le congélateur ouvert ; sa fraicheur me faisait un bien fou. Il ne faisait pas excessivement chaud mais tous ces chamboulements m’étaient montés à la tête. D’un mouvement de baguette, et d’un murmure, j’ordonnai à la tablée de se ranger. Je n’avais pas la foi de me mettre à faire le ménage manuellement. Ça aurait pu attendre le lendemain mais je ne voulais pas passer pour une souillon devant Liam. « On ferait peut-être bien d’aller se coucher… pour réfléchir. » Je me tournai enfin vers lui, hésitant à planter mon regard dans le sien. J’avais peur ; peur de ce que je pouvais y trouver. De la colère, de la déception, du dégoût, qu’en savais-je. Ce qui était sûr pour le moment, c’était qu’il n’allait pas s’en aller ce soir ; il ne serait déjà plus là sinon. Le temps d’attraper son sac, de transplaner et pouf. Plus de Liam.
Le congélateur était toujours ouvert. Je m’emparai d’un pot de glace menthe-chocolat, de la cuillère que Vahon aurait dû emmener avec lui, et je passai devant Liam. Je baissai les yeux tant je me sentais mal pour lui. Je récupérai ma baguette, fermai la porte d’entrée, les lumières et me dirigeai vers les escaliers. « … Viens. » Incapable de parler fortement, c’était tout ce que j’arrivai à sortir. Une boule énorme était nichée dans ma gorge. Et je sentais que j’allais m’écrouler si je faisais un trop gros effort. Que j’allais fondre en larmes. Pourtant, les larmes, elles n’arrivaient pas. Une fois à l’étage, je lui indiquai où se trouvaient la salle de bain, les toilettes, et la chambre qu’il pouvait utiliser. Le lit était déjà fait. J’étais à nouveau sur ma précédente interrogation, sauf que cette fois-ci, le tableau était plus clair. J’allais encore hésiter sur le fait de l’inviter à dormir avec moi, ou lui imposer la chambre d’ami. Mais il était clair que dorénavant, je ne savais plus du tout ce qu’il pensait. S’il avait pu se montrer doux et rassurant dans le salon, je ne savais absolument pas comment il allait réagir face au dilemme des chambres ; j’étais certaine qu’il était en colère, qu’il ne voulait plus de moi. Qu’il attendait juste de passer la nuit et de rentrer, parce qu’il était trop fatigué pour le faire maintenant. Je pris une grande inspiration. « Hum… Ta chambre est prête. Je vais dormir juste là… » Je lui montrai ma chambre. J’avais toujours le pot de glace au bout de mon bras. Je n’allais très certainement pas dormir, j’allais donc avoir tout le loisir de le déguster au lieu d’en manger la moitié et de gâcher le reste. J’hésitai à m’avancer vers Liam pour lui souhaiter bonne nuit. Au lieu de cela, je le lui dis tout doucement et entrai dans ma chambre, laissant la porte ouverte. J’habitai seule, c’était donc naturel que je n’aie jamais eu le besoin de la fermer. Et même avec Liam dans la pièce d’à côté, je ne ressentais pas ce besoin. Je posai la glace sur ma table de chevet ainsi que la cuillère, et n’enlevai que ma jupe avant de me glisser sous la couette. Ou du moins, j’y glissai seulement mes jambes car je restai assise, la tête tournée vers la fenêtre. Je m’emparai du pot et l’ouvris, commençant à l’attaquer à coup de cuillère. C’est là que je sentis les larmes me monter. Vahon ne voudrait plus me voir, et Liam allait me quitter.
Dernière édition par S. Mermaid Hellys-Leänik le Sam 1 Sep - 10:01, édité 1 fois |
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| Posté Ven 31 Aoû - 17:52. | | |
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| Posté Ven 31 Aoû - 20:55. | | Je massacrai le pauvre pot de glace. A défaut de me mettre à crier, pleurer fortement ou taper du pied, je me défoulais sur la glace qui n’avait rien demandé. Les larmes coulaient sans bruit sur mes joues, et je reniflais de temps en temps. Charmant. Heureusement que Liam ne dormait pas avec moi. Je ne voulais pas lui imposer ce genre de spectacle. Je devais être tout bonnement affreuse, j’en étais certaine. J’étais en colère. Mais une colère qui affaibli, dont on a envie de se débarrasser. J’étais en colère contre Vahon pour ce qu’il avait fait ; pour qu’il ne m’ait rien dit plus tôt ; pour qu’il ait gâché cette soirée. J’étais en colère contre moi-même pour ne rien avoir vu venir ; pour me comporter n’importe comment, surtout vis-à-vis de Liam. Et j’étais en colère contre lui pour ne rien arriver à voir ni comprendre ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête. Je le savais, ça n’était pas très légitime. Je me secouai ; je mis mes jambes en tailleur, bien quelles restèrent encore sous la couette. J’avais besoin de bouger, de changer de position. J’étais restée trop longtemps dans un état d’hébétement pour arriver à présent à garder la même place dans ce grand lit. Je passai une main sur mes joues pour les essuyer mais les larmes continuaient de couler, ce qui me fit pleurer de plus belle. J’étais incapable de m’arrêter, ma tête n’avait pas encore l’intention d’oublier tout ça. Reniflant à nouveau, essayant de me calmer, je m’enfilai une nouvelle cuillerée de glace. C’était fou ce que c’était efficace. Retrouver des goûts que l’on aimait était apaisant. J’entendis Liam s’allonger dans la chambre d’à côté. Est-ce qu’il allait arriver à dormir, lui ? Pour moi il était clair que c’était exclu. Mais encore une fois, je ne savais pas ce qu’il se passait dans sa tête.
Peut-être que j’aurais dû prendre un animal à la maison, je me serais sentie bien moins seule en cet instant. Voilà que je pensais contre nature. Un animal n’était pas fait pour être enfermé. Encore, ici, c’était différent, il aurait pu avoir toute la liberté de se balader. Je divaguais. Je n’étais décidemment pas fichue de penser correctement. Je rallongeai mes jambes. Puis j’en relevai une qui forma un angle avec le genou, une bosse sous la couette. Le pot de glace était déjà vidé de moitié. Je ne m’étais même pas aperçue que j’en avais mangé autant. J’entendis soudainement du bruit dans le couloir. Liam s’en allait, finalement ? J’avais vraiment touché le fond, pour qu’il ne veuille plus me voir. J’avais peut-être été trop impolie en lui souhaitant bonne nuit comme je l’avais fait. C’est pourquoi je fis les yeux ronds lorsque je le vis entrer dans ma chambre. « Je peux ? » J’ouvris la bouche mais ne dis rien. Il vint s’asseoir à mes côtés, par-dessus la couette. Il était en t-shirt et en sous-vêtement. Mais je ne m’attardai pas sur sa tenue, ça n’était pas le moment de faire parler mes hormones. Quelle situation étrange… je ne savais pas ce qu’il voulait, ni quoi lui dire. Je jouai un moment avec la glace avant de porter une nouvelle cuillerée à ma bouche. Après quoi j’eu un sursaut de lucidité. Je reposai la cuillère dans le pot et essuyai mes joues d’un revers de main qui, avouons-le, n’avait servi à rien. Je devais être pitoyable à voir. J’avais honte ; encore. Honte qu’il me voit comme ça. « Tu sais, tu devrais arrêter de manger cette glace. Tu vas prendre dix kilos. » Je souris dans un nouveau sanglot. S’il y avait bien quelque chose que j’aimais chez lui, c’était son naturel. Sa façon de détendre l’atmosphère, de décoincer les gens. Je sentais que mes larmes ne s’arrêtaient pas, mais au moins, il m’avait fait sourire.
Je lui tendis le pot. « Tu en veux ? C’est menthe-chocolat, je ne sais pas si tu aimes… » Hé bien ! Première phrase censée depuis… la bombe. Si je n’étais pas totalement certaine de mes sentiments jusqu’à présent, je pouvais maintenant clairement me dire que j’étais… amoureuse. Comme une gamine, certes, mais amoureuse. Que Liam ait réussi à me faire parler avec une vanne était bien représentatif de mon ressenti. J’étais toujours mal, c’était clair ; je commençai d’ailleurs à parvenir d’ordonner à mes larmes de se calmer un peu. Mais la présence de Liam était comme une délivrance. Un déclic qui me disait de bouger, d’assimiler, de passer à autre chose. Même si ça resterait là, gravé au fer rouge – Vahon m’avait tout de même embrassée… - je pouvais commencer à penser à moi, à nous. Liam était là, il ne rentrerait pas. Je souris largement à cette pensée. « Tu veux parler ? » Je me tournai vers lui. Son visage paraissait tellement calme, c’était incroyable. Il n’était peut-être pas doué, mais il m’apaisait. Et même s’il m’était toujours impossible de comprendre ce à quoi il pouvait penser, c’était certain qu’il était là pour moi. Je soupirai de soulagement. « Je ne sais pas trop… Qu’est-ce que je pourrais bien te dire… Je ne pense pas que tu aies réellement envie que je te parle de Vahon, soyons honnêtes. » Je ne le repoussai pas, au contraire. Mais je savais pertinemment que parler de ce qu’il s’était passé n’était pas la solution ; du moins, pas la meilleure. Vahon était un peu trop présent ce soir alors qu’il n’aurait pas dû l’être en tout premier lieu. J’avais clairement envie de parler et de penser à autre chose. Je me tournai pleinement vers Liam et sortis du lit pour ne pas être gênée par la couette lorsque je posai timidement la tête sur son torse. J'étais moi-même seulement en débardeur et en sous-vêtement mais je m'en moquais. Nous étions en couple après tout... non ? « Merci d'être resté... » Il avait le pot de glace en l’air, dans sa main, et je ne savais franchement pas comment il allait réagir… |
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| Posté Sam 1 Sep - 20:55. | | |
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| Posté Dim 2 Sep - 12:41. | | Être ainsi contre Liam était réconfortant. Je m’arrêtai de pleurer au bout de quelques minutes. Lorsqu’il m’entoura de ses bras je fus soulagée au point de ne plus sentir mes larmes couler. C’était un bon début. « C’est normal. » Je resserrai ma prise autour de lui en passant un bars autour de sa taille. C’était tout ce que j’avais besoin d’entendre ; qu’il était là, qu’il ne s’en irait pas. Même si sa présence le confirmait, je lui avais bien expliqué que j’avais besoin d’être rassurée, à chaque fois que c’était possible. J’avais beau avoir l’habitude, voire être même plutôt douée dans mes relations – du moins celles que j’avais eues jusqu’à maintenant – j’avais besoin de cette reconnaissance, d’élan d’assurance pour ne pas me perdre. Vahon était toujours là, dans mes pensées. Et cette scène qui inlassablement, continuait de tourner. Mais j’étais à présent trop faible – surtout émotionnellement parlant – et je n’arrivais plus à pleurer, à broyer du noir. Il me fallait juste dormir. Après un moment passé ainsi, je sentis que Liam s’était endormi. Il ne bougeait plus, et sa respiration était régulière. Je mis un bon moment avant de tomber à mon tour dans un profond sommeil. Mais pas celui que j’aurais souhaité ; un sommeil sans rêve aurait été l’idéal, mais je n’avais pas fini d’en baver, de toute évidence. Celui qui m’assailli toute la nuit durant mettait en scène l’une des pires espèces de sirènes, à laquelle appartenait ma mère. Elles avaient une apparence affreuse et emmenaient Vahon avec elles. C’était son choix, et il l’avait fait pour ne plus me voir. Je tendis la main, criai son nom mais je ne pouvais que le regarder s’éloigner de moi, impuissante. Je pensais me réveiller mais non, Liam entra à son tour sur les lieux. Je vis son regard dégoûté, énervé, il s’en allait également. Il retournait à Londres et ne voulait plus entendre parler de moi, de ma famille de détraqués. Je fondis en larmes et assistai à l’abandon des personnes auxquelles je tenais le plus sans rien pouvoir faire. Je me retournai et me retrouvai au village, où Noyana installait une grille à l’entrée de la cavité dans laquelle la cité aquatique se trouvait. Pour ne plus que je remonte et que je fasse du mal aux humains. Astian m’attrapa par l’épaule, et je vis son expression désolée pour moi, celle qui disait que nous étions forcés d’être ensemble, mais il avait très bien compris que ce n’était pas mon souhait. Je commençai à paniquer. Plus jamais de Vahon, de Liam, de Kacey, de papa, je n’allais plus voir leur visage, c’était terminé. Je nageai jusqu’à la grille et la secouai de toutes mes forces en criant et en pleurant. Mais rien n’y faisait. Et puis plus rien. Le noir complet. J’étais punie pour le mal que j’avais causé. A mon père en fuguant le jour où j’avais appris que j’étais une hybride. A Vahon pour son mal être et les sentiments qu’il avait par ma faute. A Liam pour lui avoir imposé un week-end raté et un cousin qui l’avait provoqué. Je restai donc là, dans cet endroit inconnu et bien trop sombre pour pouvoir distinguer quoi que ce soit, avec mes pleurs pour seule compagnie.
Lorsque j’entendis du bruit, enfin. Ou plutôt des murmures, pas très clairs à dire vrai. Je finis par comprendre qu’on m’appelait, puis il était question de petit-déjeuner. Je fronçai les sourcils, n’arrivant pas à faire le lien entre ma condition de séquestrée et cette proposition alléchante. Puis je sentis une douce pression sur mes lèvres. Avais-je succombé à la folie ? J’ouvris les yeux en prenant une grande inspiration. J’avais du mal à me réhabituer à la lumière du jour qui traversait ma fenêtre. Oui, j’étais allongée, dans ma chambre. Et non pas accroupie dans l’obscurité la plus totale. Ouvrant de grands yeux, je m’aperçu que Liam était en face de moi. M’avait-il embrassée ? Je me sentis rougir violemment. J’étais totalement perdue. J’étais certaine de n’avoir plus rien, plus personne. C’est là que je me rendis compte que ça n’avait été qu’un rêve. J’étais en vie, Liam était là ; si on omettait Vahon, le tableau était une perfection, comparé à ce que mon rêve m’avait obligé à supporter. Je me redressai sur mon lit, un peu trop rapidement ; ma tête me tourna. Je posai une main sur mes yeux. « Salut toi… » Je le regardai à nouveau et réfléchis un moment. Avais-je bien compris ? « Hum… t’as parlé du petit-déjeuner ? » Pour toute réponse, il me tendit la main. Je supposai que ça voulait dire oui. Je l’attrapai donc et me mis debout. Mon dieu, que je devais avoir une tête affreuse. Moi qui avait attendu de pouvoir me réveiller à ses côtés un jour, je n’avais pas prévu de passer une soirée puis une nuit pareille ; je devais avoir un visage hideux. Je m’empourprai. J’étais toujours en débardeur et en sous-vêtement. Remettre ma jupe allait trop m’encombrer, et aller chercher un pantalon – chose que je mettais rarement – me rappelait à quel point j’étais flemmarde. Hypnos un jour, Hypnos toujours, pas vrai ?
Je le suivis donc dans la même tenue. De toute façon, je n’avais pas froid. Je me demandais si Liam avait bien dormi, mais je m’abstins de poser la question ; la réponse était plus qu’évidente. Nous descendîmes les escaliers, avec mon autre main posée sur le dos de Liam comme un réflexe, au cas où, puisque j’étais toujours fatiguée. D’ordinaire, j’aurais bien râlé en me réveillant – si le réveil était volontairement fait par quelqu’un – mais les circonstances étaient spéciales. Je découvris une table installée, le jus d’orange sorti, et… des viennoiseries ? Liam avait dû se lever tôt pour aller à Vaux-sur-les-pins. Cette pensée m’arracha un sourire sincère ; c’était adorable. Lui qui disait ne pas être doué, pour un premier matin, c’était une totale réussite. Je restai émerveillée devant la tablée, même si en soit, ça n’avait rien d’exceptionnel. Mais après tout ce qu’il s’était passé la veille, j’avais bien besoin de ça. La veille. Douloureux souvenir que je chassai d’un mouvement de bras autour de ma tête, comme j’avais l’habitude de le faire. Liam avait dû me prendre pour folle, mais finalement je m’en contrefichais. Si nous restions un couple, il fallait bien accepter les bizarreries de l’autre, non ? « Merci, pour tout ça… » J’étais réellement… heureuse, du moins autant qu’on pouvait l’être avec tous ces souvenirs. Ma réflexion de la veille me revint comme une évidence. Être amoureuse était vraiment un état étrange. Je l’avais déjà été mais pas comme ça, pas avec cette sensation nouvelle, celle qui vous donne le sourire rien qu’en voyant le petit-déjeuner servi par l’homme… aimé. J’avalai difficilement les mots. J’avais beau avoir une expression débile sur le visage, je m’en doutai, j’avais quand même du mal à me rendre à l’évidence selon laquelle Liam était… un pur bonheur. Que ces semaines où j’avais sentis mon amitié pour lui changer, j’étais tout simplement en train de tomber amoureuse. Je passai une main dans mes cheveux pour me rendre plus présentable. C’était décidé. J’avais envie de mettre ma souffrance de côté le temps du week-end. Je voulais profiter pleinement de la présence de Liam. C’est ce qui était prévu à la base, non ? Je lui souris et pris place à table avant de me faire rejoindre par mon beau brun. J’avais besoin de mon jus d’orange du matin. Je m’en servis un verre plein avant de me relever pour faire un chocolat chaud. Que buvait Liam ? Du café ? J’avais une cafetière si besoin, même si j’en buvais rarement. J’attendis que le lait chauffe et allai attraper un pain au chocolat en attendant, dans lequel je croquai vivement ; j’étais affamée, nous n’avions quasiment rien mangé la veille, sans parler du pot de glace. Tiens, où était-il passé celui-là ? « Qu’est-ce que tu veux boire ? » J’allai touiller le lait puis le versai dans un bol avant d’y ajouter trois cuillères de chocolat en poudre et de mélanger le tout. Je ne tardai pas à finir mon pain au chocolat avant d’en choper un deuxième. Je ne savais pas ce que Liam préférait, mais il y en avait assez pour nous deux. « Au fait, ça te dit d’aller au village après ? » Moi qui cherchais comment nous occuper ce week-end, il y avait là une activité toute trouvée qui nous prendrait un certain temps. Et il me tardait d’aller enfin nager avec lui. |
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| Posté Lun 3 Sep - 17:10. | | |
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| Posté Mar 4 Sep - 10:26. | | Le village. Cité aquatique qui renfermait ma deuxième famille. J’étais bien décidée à la faire découvrir à Liam. Si j’étais destinée à partager sa vie pour les prochains mois – prochaines années ? – à venir, j’avais réellement envie de lui faire partager mon monde dès maintenant. Je commençai à avaler mon chocolat en terminant mon deuxième pain avant de m’emparer d’un croissant que je coupai au milieu pour le passer au grille-pain. J’avais réellement faim. Et si je voulais des forces pour aller nager un moment, il fallait bien ça. « Oh oui ! Allons voir Astian. » Je me mis à glousser. Astian, ce triton qui me faisait du gringue sans m’intéresser pour autant, et dont j’avais parlé à Liam. De toute évidence, il ne lui plaisait pas et je devais bien avouer que c’était très appréciable. La jalousie dans un couple, quand ça n’est pas abusé, c’est toujours mignon. Je me mis à m’imaginer la rencontre entre ces deux-là ; ça promettait d’être un brin comique. Pauvre Astian… Mais nous allions également voir Noyana, et ça, c’était déjà plus enthousiasmant. Elle avait été une vraie sœur à mon égard, dans tous les sens du terme. J’étais très heureuse à l’idée de lui présenter Liam.
« Comment est-ce que ça va se passer ? » Je relevai la tête vers lui. Il était évident que j’allais devoir lui donner des explications à un moment ou à un autre. J’allai chercher le croissant qui avait sauté de la machine et y étalai du beurre suivi de confiture de framboise. Mais moins que d’habitude, je devais déjà assez passer pour une goinfre devant Liam à l’heure qu’il était ; c’était terminé, adieux la belle image. Un ombre passa sur mon visage ; moi qui voulais le séduire avec mon charme naturel, c’était fichu. J’espérais au moins que mon apparence de sirène rattrape le coup. Je réfléchi un moment. Je n’allais peut-être pas lui imposer le bouche-à-bouche « je te passe de l’air » même si j’en avais très envie. Si mes hormones se réveillaient sous l’eau, ça allait être problématique. Le mieux, c’était encore de lui laisser le choix. « Alors voilà… l’eau que je respire se transforme en oxygène lorsque je suis sous ma forme de sirène. Ce qui fait que je peux passer cet oxygène en… embrassant, plus ou moins, la personne qui m’accompagne. Je ne l’ai pratiqué qu’une fois à défaut d’avoir eu des sorts à disposition les fois d’après, ce à quoi je n’ai pas pensé de suite. » Je me perdais un peu dans mes explications, mais ça n’alla pas en s’arrangeant… Je croquai dans mon croissant, puis bu un peu de chocolat. « C’est donc le truc. Soit tu veux t’en tenir à ma… méthode, qui soit dit en passant doit te faire passer de l’air toutes les douzaines de secondes, selon comment tu tiens, soit tu as un sorts ou quelque chose tout prêt pour te permettre de respirer sous l’eau. » Je me cachai derrière mon croissant. J’avais terriblement envie de l’embrasser. Et pourtant je ne souhaitais pas forcément recourir à ce bouche-à-bouche trop tentant.
Je finis mon bol et mon croissant, attendant de voir si Liam avait également terminé. Je lui laisserais le temps de préparation pour qu’il choisisse le moyen de respiration à sa convenance. Je devais passer pour une cruche avec mon bouche à bouche de Cro-Magnon. Encore un argument pour me traiter d’allumeuse. Mais tant pis. Je pris une grande inspiration et m’étirai les bras en l’air avec un sourire. J’étais motivée. Me rendre au village était toujours une source de bonheur. Malgré les événements de la veille et la souffrance que je pouvais encore éprouver, je me sentais capable de sautiller de partout. Aussi, tant pressée que j’étais, je décidai de débarrasser en agitant ma baguette, sous le regard plus ou moins moqueur de Liam. Ce déjeuner m’avait requinquée. « Bon ! » Il fallait maintenant se préparer pour aller à la rivière, mais je n’avais qu’une salle de bain. De toute façon, ça n’était pas comme si je me lavais réellement avant de nager, loin de moi l’idée d’être sale. Je me tournai vers Liam, prête à me lancer dans de nouvelles explications dans lesquelles j’allais à nouveau me perdre. « Alors comment je procède habituellement… Je me « débarbouille » seulement avant d’aller nager, et je ne prends une douche qu’après. Je ne sais pas si tu souhaites en prendre une toi, mais la salle de bain est libre si tu veux. » L’histoire de la douche, fait. Se changer, maintenant. « Pour ce qui est d’aller à la rivière, je ne peux que t’inciter à te changer ici. Je n’ai pas à le faire donc je ne vais pas te faire mettre ton short dehors… Ton fameux short ! Vas donc le mettre que je vois un peu pourquoi on en a fait toute une montagne. » Je ne parlais pas sur le ton de l’ordre. Au contraire, je lui fis un grand sourire innocent pour montrer que je plaisantais. Mais surtout, j’étais bien décidée à voir enfin son short. Nous montâmes à l’étage et je me dirigeai vers un placard pour prendre des serviettes. J’en avais un bon stock, vu mon nombre de sorties. « Tu as la tienne ou je t’en prends une ? » D'un coup, une évidence m'envahis. J'allais voir Liam avec nettement moins de vêtements, et j'allais plonger nue...
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