I'm on the pursuit of happiness and I know

everything is shining all is gonna be gold

Ce soir c'était une grosse soirée. Un jour avant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques et il y avait déjà du monde. Je n'osais imaginer ce que ce serait le lendemain, dans le stade. J'imaginais le stade noir de monde, la foule en délire. Une ambiance comme on en rêvait depuis longtemps. Bref, j'avais hâte d'être au lendemain malgré que cette soirée s'annonçait tout aussi bien. Je m'étais donc préparée en attendant que mon binôme, Amadeus, vienne me chercher. J'avais opté pour une tenue décontractée et confortable. Un pantalon à motif léopard, une chemise blanche sans manches, des ballerines noires. Les cheveux relevés en un chignon ordonné et sophistiqué. Et un maquillage raffiné mais, pas comme un camion volé. Finalement, peu de temps après que j'ai finis de me préparer, Amadeus était arrivé. Il était classe comparé à moi mais, je n'ai jamais réellement aimé m'habiller de manière sophistiquée. Parfois, je savais être une vraie fille. Quand j'en avais envie. Nous prîmes la route pour le Houdini. La boîte où nous étions sortis deux soirs auparavant. Je connaissais déjà l'endroit et il me plaisait. Même si la soirée n'avait pas fini comme nous l'avion voulu, nous nous étions quand même bien amusé. Nous nous sommes installés à un bar. Il était vingt-deux heures passés et la soirée ne faisait que commencer. Il y avait déjà du monde sur la piste mais, pas autant que dans quelques heures voir quelques minutes. Je commandais un cocktail à base de vodka et de tequila. Je ne buvais pas souvent à Londres mais lorsqu'il y avait une fête, je ne crachais jamais sur un verre ou deux ou plusieurs en fait.

Le monde arrivait au fur et à mesure. La musique commençait à avoir un rythme plus énergique. L'ambiance commençait à être bon enfant. Mon binôme et moi discutions ensemble. Parfois, des connaissances venaient nous saluer et discuter avec nous. Je croisais de vieilles connaissances. Des personnes que je n'avais plus croisées depuis que j'avais quitté Beauxbâtons pour Londres. Ca me faisait plaisir de les revoir et parfois, une pointe de nostalgie venait s'ajouter à l'excitation de la soirée. Je me rendais compte à quel point, Beauxbâtons me manquait parfois. J'y avais vécu des bonnes comme des mauvaises choses. J'avais été témoin d'horreurs comme beaucoup de membre de l'académie. Je commandai un autre verre afin de vider ma tête de toutes ses pensées mélancoliques. Ce soir, j'étais là pour m'amuser et profiter. Et puis, demain sera un autre jour chargé en émotions et en sensation. Je repris la conversation avec mon binôme. Nous nous connaissions d'avant mais, cet évènement, ces derniers évènements, nous avait rapprochés. Je l'appréciais vraiment. Il était un type bien derrière l'image mauvais genre qu'il se donnait. Finalement, une musique que j'adore finit par passé.

« Tu viens, on va se dégourdir les jambes. » Il me sourit et hocha la tête comme réponse affirmative. J'attrapai donc Amadeus par la main et l'emmenai danser avec moi. Tout le monde avait dû avoir la même idée puisque tout le monde dansait et sautait au rythme de la musique. Il y avait une ambiance de malade et c'est ça que j'aimais. Lorsque tout le monde est sur la piste de danses et s'amuse sans penser aux regards des autres. Des filles dansaient sur les podiums. Des corps se rapprochaient pour ne former qu'une danse sensuelle. Je n'avais toujours pas croisé mes amis Enora, Artémis, Eve, Nathaniel et tous les autres avec qui j'avais passé la soirée ici-même. A vrai dire, j'avais perdu la notion du temps et je ne savais plus quelle heure il était, mais tout ce que je savais, c'est que je m'amusais comme jamais et l'ambiance battait son plein. C'était une soirée comme ça faisait longtemps que je n'en avais pas eu et vu.

DANCE UNTIL YOU'RE DEAD
Heads will roll

Une soirée. Cela ne faisait que quelques heures que j'étais arrivée à Beauxbatons, que déjà une soirée était organisée. Les français avaient fini par enlever les balais qui leur coinçaient les fesses? Étonnant... Oui, j'étais mauvaise langue! En attendant, je me devais d'y assister. Pas parce que je me sentais d'une quelconque manière concernée par la fête, mais simplement car cela paraitrait étrange que Miss Blackburn n'y mette pas les pieds. Toute envie de réellement faire la fête m'avait quitté depuis le mois de mai, depuis le début de l'enfer... mais afin de garder mon image et de ne surtout pas montrer ma dépression, je me forçais à chaque fois de participer aux soirées auxquelles j'étais conviée. Pas question que mes amis aient le moindre soupçon et hors de question que mes parents comprennent que je leur avais menti au sujet de mon rétablissement.

Affairée d'escarpins verts, de collants en dentelle, d'un short noir et d'un haut vert au décolleté généreux, je fis mon entrée au Houdini. Même loin de mon école, j'arborais les couleurs de ma maison. J'aimais les serpentards et cela me donnait l'occasion de montrer que je les soutenais pour les jeux de demain, et par conséquent que je soutenais mon école. J'aurais d'ailleurs bien voulu participer aux JO, mais on va dire que je n'ai jamais été une grande sportive. Alors offrir mon soutien était une meilleure idée.

A l'intérieur, la fête avait déjà bien commencé. La musique énergique et entraînante avait créé une foule sur la piste de danse, ne laissant guère de passage pour rejoindre l'autre côté de la salle. Parmi le monde, je réussis à reconnaître quelques têtes. Pour la plupart, des français que j'avais croisé lorsque j'étais coincée à Beauxbatons par l'Organisation. J'allai donc en saluer quelques uns - feintant la joie que me procurait leurs retrouvailles - leur donnant de mes nouvelles lorsqu'ils le demandaient et acceptant les verres qu'ils m'offraient. En fait, j'avais réellement envie d'être contente de les revoir, mais c'est comme si mon cerveau bloquait toute forme de bonheur voulant émaner de mes réactions. Alors n'arrivant pas à les ressentir, je les mimais, essayant de paraître le plus naturel possible. Après un mois à jouer ce jeu, je me trouvais moi-même crédible. Je reproduisais presque à la perfection la moindre expression de joie. C'est donc dans le même esprit que j'acceptai d'aller danser avec quelques connaissances françaises. Et puis il fallait l'avouer que, en dehors de l'alcool, danser m'aidait à oublier mes tourments, alors me défouler sur la piste de danse ne pouvait pas me faire de mal.

Alix écrasa le mégot contre l'une des pierres mur avant de le jeter négligemment sur le sol. La folle effervescence des Jeux Olympiques et de l'ouverture qui se faisait à Beauxbâtons emplissait les couloirs de l'Académie d'une joie perdue depuis trop longtemps. L'école de magie française, siège de la Grande Bataille portait encore de nombreuses cicatrices de ces événements passés, dont l'un majeur était l'ambiance morose des couloirs... Peut-être que les nouvelles règles de Rubens avait leur part de responsabilité ? La jeune femme, elle ne savait que penser: son état dépressif la rongeait certes un peu plus chaque jour, malgré parfois des journées moins difficiles que d'autres, mais sa grossesse et ses hormones n'arrangeaient rien à ses humeurs changeantes, de même que de croiser Augustin Lefebvre dans les couloirs, le voir assis à la table des professeurs. Le voir tout court. Alix lui en voulait à mort, son orgueil blessé ne cicatrisait pas et cela le détester lui permettait de ne pas ployer sous la douleur. La haine valait mieux que le chagrin.

Mais l'état d'esprit de la jeune femme flottait à des kilomètres de la peine à cet instant précis. Vêtue d'un short en jean noir et d'une blouse bleue pâle, la jeune femme se dirigeait vers l'un des lieux où comme toute Dionysos, elle gouvernait en reine : le Houdini. Bien que coquette, le choix de sa tenue lui avait pris plus de temps que d'accoutumée ; cacher les rondeurs de son bas-ventre devenant chaque jour un peu plus compliqué. Cependant, rien ne pouvait gâcher le sentiment de joie qui habitait la jeune femme. Faire la fête, frivole comme sérieuse, lui collait à la peau comme une seconde nature. La jeune femme palliait à la solitude envahissante qui la hantait par son exubérance lors des soirées où elle participait.

Machinalement, alors qu'elle quittait l'académie pour rejoindre le village Olympique où se trouvait le club, elle se ralluma une autre cigarette. Les Dionysos avaient participé à la mise en place de cette soirée, à l'organisation et une impression que cette soirée serait grandiose ne la quittait pas : son écurie n'avait plus de réputation à faire, il s'agissait maintenant de la tenir. Il y aurait de l'alcool, bien sûr, bien que la décence voudrait que les jeunes ne boivent pas. Il n'y aurait pas d'enfant admis à l'intérieur, espérait-elle. Tirant sur le tube à intervalle régulier, elle arriva enfin devant le club, où elle pénétra la tête haute.

A peine dix heures, peu de personnes se trouvaient déjà dans le club, quelques professeurs à qui elle n'accorda aucune attention, quelques camarades de son écurie à qui elle adressa un signe de tête pour les saluer. La jeune femme se dirigea d'emblée vers le bar où elle commanda d'emblée deux shooters de vodka qu'elle avala l'un après l'autre avant d'allumer une autre cigarette et de se placer dans un coin, attendant Justin ou Noah pour s'amuser un peu avec eux, et surtout attendre que la salle se remplisse un peu plus. Au fil du temps et de son paquet qui se vidait petit à petit, l'ambiance prenait de l'ampleur au fur et à mesure que les gens arrivaient, prêts à faire la fête et à s'amuser.

La blonde décida qu'il était temps de chauffer un peu plus l'ambiance et se dirigeant vers l'une des estrades, elle se saisit de l'une des barres de fer placées là, et au rythme de la musique, s'amusa à danser le plus lascivement possible. Les verres d'alcool s'étant enchaîné sans qu'elle ne les compte vraiment, elle nageait dans un état conscient, mais totalement désinhibée et peu lui importait ce qu'on dirait encore sur elle ou sa réputation qui n'irait sûrement pas en s'améliorant. Avec un peu de chance, Justin la rejoindrait et elle pourrait vraiment passer une merveilleuse soirée.

Noah était allé chercher Rakel chez-elle, tel le gentleman qu’il n’était pas. Le jeune homme n’avait pas prit le temps de s’habiller convenablement pour l’occasion, mais ce détail l’importait peu. Les costumes vestons cravates, très peu pour lui. Tout ce qu’il désirait, c’était se défoncer et de profiter du moment présent. Profiter de la présence de la charmante blondinette à ses côtés, s’amuser jusqu’à outrance en compagnie d’Alix et de Justin, ces deux compagnons de fête. Consommer, profiter, jouir des plaisirs simple de la vie. Danser. D’être avec Rakel tout simplement.

Noah était heureux de voir que Beauxbâtons avait été choisi comme hôte des premiers jeux, cela donnait d’excellente raison pour faire la fête, prouvant aux autres nations comment les français savaient recevoir. Afin… comment ils étaient bon pour se saouler la gueule. Le vin, le champagne, tout cela coulait à flot pour démontrer comment les français étaient merveilleux. Oui tout cela n’était que des conneries, mais au moins, il faisait oublier les tragiques évènements qui s’y étaient produit quelques mois auparavant. Tentant de redonner l’ancien prestige à cette académie, tentant de nettoyer le sang qui avait souillé les murs de Beauxbâtons autrefois. Sur un coup de tête, Noah avait même décidé de s’inscrire dans la première épreuve. Sans savoir ce qui lui avait pris, Noah avait décidé de participer à la course de balai. Oui, malheureusement pour lui, le jeune homme avait le vertige. Décidément, il n’avait plus les idées claires lorsqu’il se saupoudrait le nez. Noah n’avait pas regretté cette décision insensée. Il avait accepté le fait, ce promettant de prendre quelque chose avant la course afin de diminuer le stresse.

Mais ce soir, Noah avait bien envie d’oublier son inscription involontaire au JO et profiter de la soirée comme il le devait. Une cigarette au coin de la bouche, quelques bouteilles de vodka dissimulées dans sa veste, il était fin près à ce que la véritable soirée commence. Noah était donc allé chercher sa douce chez-elle, en profitant pour gouter à quelques sucreries qui trainaient sur les présentoirs de la confiserie de Rakel. Les poches remplie de bonbons en tout genre, Noah et Rakel sortirent dans les ruelles de vaut sur les pins pour se rendre au village olympique, lieux où la fête se déroulait. Le français était heureux de sentir la chaleur de Rakel près de lui alors qu’ils tentaient de trouver leur chemin dans le village. Noah n’avait encore jamais mis les pieds chez Houdini, se demandant à quoi tout cela pouvait bien ressembler. Il était plus habituer à trainer dans les soirées qu’organisait Alix, les clubs, ce n’était pas toujours son truc, mais ce soir, c’était différent. Ils allaient tous être présents. Rakel, Alix, Justin et peut-être même Grace. Il n’avait pas intérêt à manquer cette soirée qui s’annonçait plus que mouvementé. La musique se faisait de plus en plus forte alors qu’ils avançaient vers la fameuse bâtisse. Les personnes se faisaient aussi de plus en plus nombreuses alors qu’ils s’approchaient. Noah chercha le regard de sa belle, tentant de s’assurer qu’elle ne désirait pas faire demi-tour. Noah lui attrapa la main, la tenant avec force alors qu’ils passaient la porte principale. Bien que l’heure ne fût pas très avancée, plusieurs personnes étaient déjà présentes. Aussi bien des professeurs que des étrangers. La musique résonnait dans ses tympans, la basse faisait trembler le sol, mais malheureusement, l’ambiance ne semblait pas encore au rendez-vous. Seulement, Noah ne cherchait qu’une seule chose, le bar. Positionné un peu plus loin, il surplombait une bonne partie de la pièce, impossible de le manquer. Toujours suivie de Rakel, il se pressa jusqu’au bar afin de se chercher quelque chose à boire. Noah n’aimait pas beaucoup l’alcool, mais lors de soirée comme celui-ci où consommer autre chose devenait trop compliqué à son gout, il ne refusait jamais un verre. C’était une délivrance comme un autre. L’alcool était aussi une drogue, à seule différence près, elle était légale, c’était ce qui la rendait si merveilleuse.

Accoudé au bar, Noah commanda quelques shooter pour Rakel et lui. Pas question d’être sobre ce soir. Pas question d’être sobre tout court. Noah avait hâte que la fête commence vraiment, qu’une ambiance électrisante s’installe enfin dans la pièce déjà assez peuplé. « Tu penses qu’on peut fumer ici ? » demanda-t-il à Rakel « À et puis merde. » Il sortie alors une cigarette de sa poche et vida les deux verres qui lui restait. Il avait hâte de danser, de faire quelque chose. La clope au bec, l’alcool qui commençait déjà à se faire sentir, il attrapa Rakel par la main pour l’amener avec elle sur la piste de danse. Il aperçut alors Alix qui se déhanchait sur l’un des estrades, telle une déesse qui régnait en maitre sur son pauvre peuple. Elle ridiculisait les autres qui tentait de l’imiter, les dépassants par sa grâce, par sa décadence, par son obscénité. Il décida alors de s’approcher de l’estrade, l’escaladant pour venir saluer son amie. Il aspira sur sa clope, heureux d’avoir pu trouver Alix si facilement parmi la foule qui continuait de s’agrandir. « Regarde ce que j’ai apporté pour toi. » lui hurla Noah afin de couvrir la musique qui crachait ses notes sur un décibel qui frôlait le ridicule. Noah sorti une bouteille de vodka et la donna à la jeune fille. « Je l’ai volé au professeur d’astronomie, il en a des tonnes, c'est fou ! » Il sortie une nouvelle bouteille, l’ouvrit et bu à même le gallot. « Que la fête commence, très chère ! »

Aubépine était ravie de revenir à Beauxbâtons, mais elle appréhendait de voir l’académie ravagée. Elle n’avait pas réellement eu l’occasion de voir ce qu’elle était devenue, après la grande bataille. En effet, elle s’était évanouie au cours de celle-ci, et était repartie dans la foulée en Angleterre, elle n’avait donc pas vu quoi que ce soit. Elle avait prévu d’y aller, mais elle n’était arrivée que la veille, et avait passé son temps à faire connaissance avec la Binôme qui l’accueillait à l’académie pour qu’elle ne soit pas perdue, Garance. Elle avait d’ailleurs beaucoup apprécié la jeune fille, et était ravie qu’elles soient en binôme.

C’était d’ailleurs pour elle qu’elle venait à la soirée au Houdini, ce soir là. Dire qu’Aubépine n’y serait pas à sa place était peu dire. La jeune fille n’avait jamais assisté à aucune des fêtes clandestines de Poudlard, n’avait jamais bu une goutte d’alcool. Ainsi, elle se préparait à reculons pour cette soirée où elle se sentirait surement plus que perdue, même si elle connaitrait probablement des gens – qu’ils viennent de Poudlard ou des autres écoles et qu’elle les ait croisés à Beauxbâtons l’an dernier -, elle ne saurait pas où se mettre, quoi faire.

Elle était toutefois décidée à se faire belle. Après tout, son amour de la mode était plus important que le malaise qu’elle ressentait. Elle avait donc revêtu une magnifique robe rouge, de sa création, échancrée et qui mettait joliment en valeur ses formes bien que la demoiselle ne se rende absolument pas compte de l’effet que cela pourrait avoir sur les gens qui l’observeraient. Elle l’avait agrémentée de diverses breloques qui lui donnaient un petit air fantaisiste digne de la jeune fille et faisaient du bruit à chacun de ses mouvements. Elle ne se maquilla que très peu, faisant ressortir ses yeux d’un trait de crayon noir.

Ainsi prête, elle mit rapidement sa baguette et son porte-monnaie, dans lequel elle avait quelques Gallions, quelques Noises et quelques Mornilles, dans une pochette noire dont l’anse était faite de boucles de métal argenté, qui allait bien avec sa robe et qui ne le dérangerait pas, qu’elle pourrait porter très facilement. Elle sortit donc du domaine qui leur était dévoué, et se dirigea en marchant vers le club, respirant l’air frais de la France et contemplant émue le paysage qu’elle rêvait depuis toujours de mieux connaître.

Tout avait une saveur différente de celle qu’elle avait ressentie l’an dernier lorsqu’elle était venue en France. Le fait qu’elle connaisse maintenant l’identité de sa mère biologique qui n’était nulle autre que Pénélope Courterois, l’ancienne directrice de Beauxbâtons maintenant auprès de sa fille à Poudlard. Elle déambulait dans des lieux que sa mère avait foulé chaque jour, où elle avait suscité tant l’admiration que les insultes. Elle rêvait à ce que cela aurait fait, si elle avait pu fouler ces lieux auprès de celle qui lui avait toujours tant manqué. Elle était là, mais toujours sans sa mère. Son visage s’assombrit quelque peu, mais elle reprit contenance en entendant la musique qui provenait de la boite de nuit qu’on qualifiait comme la plus en vogue du moment.

Alors qu’elle y entrait, elle fut décontenancée par le volume sonore de la musique, par la lumière aveuglante, par les gens qui y entraient en quantité. Tous tenaient un verre à la main. Devait-elle faire de même, alors qu’elle n’avait jamais bu d’alcool ? Elle voulut commander un jus de citrouille, mais le serveur lui répondit qu’il n’en servait pas. Elle fut stupéfaite. Personne ne boit donc de boissons non alcoolisées, ici ? Elle n’envisagea même pas une seule seconde que ce dernier lui ait menti, ce qui était pourtant bel et bien le cas. Elle n’envisageait même pas un sombre dessein derrière cela. La jeune fille était bien naïve et n’aurait jamais du se trouver seule dans un tel endroit. Elle demanda donc au serveur sa boisson la moins forte, la moins alcoolisée, qu’elle paya, puis elle s’éloigna, pour finir par se planter au milieu de la pièce, déboussolée, ne sachant que faire.

Elle but une gorgée de sa boisson, qui lui brula la gorge, et manqua de la recracher sur la personne qui passait devant elle. Elle se força à l’avaler, et partit dans une quinte de toux interminable, l’alcool lui brulant la gorge, se maudissant de ne pas avoir pensé à demander un verre d’eau, au lieu de prendre l’alcool le moins fort des lieux pour se désaltérer. Décidemment, elle avait beau être intelligente en cours, elle n’en demeurait pas moins idiote. Cette pensée la traversait alors qu’elle continuait à tousser à cause du liquide qu’elle avait ingurgité. Elle jura en français.

« Quelle imbécile je suis ! »

La voilà, la fameuse soirée tant attendue. Tu l’avais promis à Vahon, tu en avais parlé à Justin qui ne se pouvait plus quand tu lui as dit que tu voulais aller te saouler la gueule avec un pote pour lui changer les idées et qu’il était invité. Les deux se connaissaient de vue, et pour une fois, c’était toi qui présentais des amis. Tu en profitais, parce que tu te doutais bien que ça allait également être la dernière. Tu avais dit à Justin que tu le retrouverais au Houdini, te doutant qu’il était très au courant d’où c’était. De toute façon, tu voulais t’assurer que Vahon était en pleine forme et qu’il ne regrettait pas cette décision d’aucune sorte avant de le présenter à Lesieur. Parce que quand tu lui demanderais de lui changer les idées… Vahon n’aurait plus aucune manière de se sortir de cette soirée-là. Tu souriais qu’à cette idée complètement débile. Tu espérais simplement que l’Hypnos n’allait pas trop déconner, parce que tu voulais juste lui changer les idées, pas devoir tenter de minimiser les dégâts, encore une fois. Certes, cette fois-ci, si ça tournait mal, ce serait un peu de ta faute en plus, mais bizarrement, tu le vivais bien. Vahon était une loque humaine ces temps-ci, il était grand temps qu’il fasse autre chose, que ce soit une connerie ou pas, d’ailleurs. Même si tu avais l’impression que ça allait plus finir en connerie qu’autre chose. Mais bon. Tu ramasserais ce qu’il restait de lui après cette soirée-là, en temps que bon pote. Ce n’était pas comme si tu ne l’avais pas déjà fait.

« Alors, t’es sûr que t’es prêt? » demandes-tu en jetant un regard oblique à Vahon, avant d’éclater de rire et de pousser les portes du Houdini. C’était officiellement commencé. Tu sondes la foule et tu vois ton ami accoudé au bar. Tu entraînes donc Vahon jusqu’à lui, tout en saluant ceux que tu connaissais : Jane et Aurélia, à qui tu offres un grand sourire, Alix, à qui tu fais un clin d'oeil, et tu vois également Noah, que tu aurais bien salué s'il te regardait. Tu atteins donc le bar, et tu fais les présentations. « Alors, Justin, ça c’est Vahon, le type à qui tu dois absolument changer les idées – et décoincer un peu si tu y arrives, » ajoutes-tu avec un clin d’œil. Bon, côté coincé, tu n’étais pas franchement mieux, mais tu aimais mieux en rire. De toute façon, vous étiez là pour lui. « Et Vahon, voilà Justin, qui essaye vainement de me décoincer depuis quelques temps, vu le résultat j’imagine que tu peux douter de son talent dans ce genre de situations, mais je te jure qu’il sait s’y prendre. Enfin genre. » Tu t’amusais décidément beaucoup, et tu avais bien hâte de voir ce que ça donnerait. Si Justin n’arrivait pas à changer les idées de Vahon, personne ne le pouvait, et tu en étais parfaitement convaincu. Connaissant le jeune Lesieur depuis quelques temps, tu savais qu’il était dans son élément et, bizarrement, tu lui faisais amplement confiance. De toute façon, tu n’assumais aucune des potentielles conneries que ferait très probablement Vahon. Même si au bout du compte, tu devrais le ramasser à la petite cuillère, tu en étais presque certain. Mais là n’était pas la question. Là, vous étiez juste trois potes qui allaient passer une excellente soirée.

La soirée… À la base, je n’avais pas très envie d’y aller et puis Nathaniel s’était rappelé à mon bon souvenir. Il m’avait aussi rappelé que j’avais émis le désir de me retourner la tête il y a de ça un petit moment. J’aurais dû prévenir mon p’tit pote de Poudlard mais je n’en avais pas eu le temps directement. Je lui avais laissé un mot, on verrait s’il nous rejoignait. J’avais trouvé que c’était une bonne idée, c’était sous-estimer Nath’ et son pote mais ça, je n’en savais encore rien du tout.

« Alors, t’es sûr que t’es prêt? » Sans blague ? « On est devant la porte, j’ai eu tout le temps de me tirer en courant, pourtant, je suis toujours là. » Je reste de sale humeur ces temps-ci, je fais des efforts mais je crois que ça se voit un peu trop. Il y en a du monde. Des gens que je n’aurais pas cru revoir avant un moment… Bon, pas tant que ça au final mais je m’apparente de près à un ermite. Jane, Aubépine. Et bien j’espère qu’elles ne m’estimaient pas trop parce que je ne suis pas bien sûr de l’état dans lequel je vais être. Je ne compte pas ressortir de là dans un état clean. C’est déjà une mauvaise décision à la base mais il n’y a pas pire que celle que j’ai prise d’embrasser ma cousine. Autant faire avec.

« Alors, Justin, ça c’est Vahon, le type à qui tu dois absolument changer les idées – et décoincer un peu si tu y arrives, » Je file un coup de coude à mon ami. « T’as pas fini ? » Je bougonne. « J’suis pas… » Je ferme mon clapet. Si en fait… Il a raison, je suis coincé, autant que lui, voir pire. « Et Vahon, voilà Justin, qui essaye vainement de me décoincer depuis quelques temps, vu le résultat j’imagine que tu peux douter de son talent dans ce genre de situations, mais je te jure qu’il sait s’y prendre. Enfin genre. » C’est vrai que le résultat n’est pas probant avec Nath… Mais Nath étant une véritable tête de mule, je peux comprendre l’échec. Sauf que je ne suis pas nettement mieux. « Salut. » Je suis maussade. Il va falloir que je me file un grand coup de pied dans le cul. Cette soirée est finalement une très bonne idée. Être ce que je ne suis pas. « Je suis là, j’pense que ça veut tout dire. J’ai du fuir presque toutes les soirées sauf ces derniers temps. » Dernier temps où je n’étais pas frais mais pas non plus complètement jeté. Quelque chose me disait que ce soir, c’était une autre histoire. La grande question c’était… Nathaniel savait-il que j’avais commis quelques écarts ces derniers temps ? Aucune idée. Je supposais que non. Comment le pouvait-il. À sa demande et son obligation express, j’étais retourné en cours et je crois que c’était déjà un bon point de son côté. Il avait eu l’air de très mal prendre le fait que je foute ma vie en l’air. En gros, j’avais juste planqué les symptômes, j’étais toujours au fond du trou. Amoureux de ma propre cousine que je ne risquais pas d’approcher à nouveau de si tôt. Je planquais ma mauvaise humeur permanente. « Alors ? On fait quoi ? On commence par quoi ? » J’y mettais du mien, c’était beau et surtout exceptionnel.

Que la fête commence ...
…et mes recherches aussi.

La fête des sorciers. La grande soirée pour l'ouverture des Jeux Olympiques. Tout autour de moi irradiait de lumière et de musique. Un reflet d'effervescence, des moments de joie. L'esprit était à la fête, tout le monde allait s'amuser et en profiter pour se connaître. Pourtant, j'avais beau être là. J'étais absent. Dans un autre monde. Je n'écoutais que d'une oreille, peu attentif au grand désespoir d'Angélic.

Trop de choses à penser, trop de questions sans réponse tournaient inlassablement en moi. Je n'arrivais toujours pas à redescendre sur terre. La soirée avec Zaïsynia m'avait ébranlé, elle m'avait atteint d'une façon inattendue. Je n'aimais pas cette situation, depuis son départ j'avais une impression d'inachevée. Que c'était loin d'être terminé.

J'étais déterminé. J'avais besoin de savoir. Qu'avait-elle voulue dire ce soir-là ? Avant de quitter notre table, elle avait laissé les choses en suspend me laissant muet de stupéfaction. Depuis cet évènement, j'avais essayé de la retrouver. J'étais retourné au tigre vert, j'avais même fait un tour à l'université sans succès. Son visage était toujours présent, graver en moi.

Je m'en voulais de n'avoir rien fait, de l'avoir laissé filer entre mes doigts. Les Jeux olympiques avaient débuté dans la célèbre académie française et comme si le destin avait voulu me donner un coup de pouce, Zaïsynia était là. Avec moi. Nous étions dans la même équipe. En quelques sortes. J'arrivais à l'apercevoir de temps en temps. Furtivement. Sans pouvoir véritablement l'atteindre.

Pour l'occasion, j'avais mis un costume noir, chemise blanche et même une cravate. Moi ? Une cravate ? Ce bout de tissu qui gratte la gorge et qui sert comme si on avait la corde au cou. J'arpentais la foule avec Angélic pendu à mon bras mais à peine arrivée au milieu de la foule, ma chère cousine me fit faux bond, me laissant à nouveau seul, au milieu de tout ce monde en mouvement. Aucun mot, ni aucune indication, elle avait tout simplement disparue.

Avec difficultés, je rejoignais le bar non sans oublier de donner de rapide coup d'oeil autour de moi. Qui sait ? Zaïsynia était peut-être dans les parages ? Enfin, on peut toujours rêver ? ... Je n'arrivais pas à la trouver à l'université alors dans un lieu inconnu, c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Je soufflais d'énervement, d'impatience ... Mais ou était-elle ?

Je décidais de commander un rafraichissement. Il faut dire que la chaleur commençait à être pesante. Je desserrais ma cravate me permettant enfin de respirer normalement. La musique battait dans mes tempes, comme un bruit de fond. Autour de moi, les corps bougeaient au rythme de la musique, insouciant.

Je bu quelques gorgées ruminant toujours au fond de moi. Normalement, une grande partie des équipes étaient présentes. Pourrais-je avoir l'espoir de la voir enfin ? Une tête brune ... Il ne devrait pas y avoir de souci ... Etrangement, il y avait un nombre affolant de tête blonde. C'était presque effrayant.

Comme pour me confirmer ma malchance, je ne vis pas cette magnifique cascade de cheveux bruns qui m'obsédaient, ni ses yeux bleus transperçant. Etais-je donc maudit à ce point ? Alors que la motivation s'envolait, une lueur d'espoir fit son apparition. Au loin, à l'autre bout de la salle. Une femme, grande, brune ... Je ne la voyais que de dos, c'était peut-être qu'une inconnue, mais avant que je me pose plus de questions, j'avais déjà traversé la moitié de la piste.

I wanna live my life

Revenir à Beauxbâtons fut plus difficile que je ne le pensais. Cette terre était emplit de souvenirs, la plupart désagréables. C’est ici que l’Organisation a prit le pouvoir, a instauré la terreur et semé la mort. C’est ici que nous avons été attaqué, et tué pour certains. C’est ici que j’ai vu Alec pour la dernière fois. C’est ici que mon innocence s’est envolée. Poser les pieds ici m’a donné la nausée. Mais aujourd’hui tout était différent. J’étais différente.
Les Jeux Olympiques sorciers, voilà la raison de ma venue. La Communauté magique se préparait à un nouvel évènement de grande ampleur, c’était l’occasion de soutenir ses camarades et de revoir les anciens. Ce soir, une soirée était organisée au Houdini. Tout les étudiants y étaient conviés, et je savais déjà de source sûre que deux de mes colocataires y seraient, Serafima et Arizona. Je n’allais pas loupée une soirée aussi prometteuse que celle-ci.
J’accrochais mes boucles d’oreilles, resserrais ma queue de cheval haute et tirais un peu sur ma robe. Ceux que je n’avais pas vu depuis longtemps allaient voir la différence. Cheveux plus long, maquillage, talons hauts.

Je ne connaissais pas le Houdini. Je savais juste que c’était une boîte de nuit très en vogue, où les meilleurs dj mixaient. Elle avait été créé spécialement pour les Jeux Olympiques, et y accueillaient les sorciers les plus célèbres. Après avoir payé mon entrée, je pénétrais à l’intérieure. La décoration était magnifique, le son également. Un bain de foule, voilà dans quoi je me lançais. Je souriais franchement, l’euphorie collective me gagnant peu à peu. Il fallait d’abord que je sirote un coktail avant de me lancer. Sur le chemin, je saluais plusieurs visages connus. Ca faisait du bien de se sentir au milieu de gens connus. Maintenant que j’étais russe, et que j’habitais avec deux d’entre eux, j’étais habituée à l’alcool fort. Je commandais une Vodka pomme et la prit à la main, cherchant du regard mes amis de Poudlard. C’est rapidement que je retrouvais Hayleen, ma Serpentarde préférée. Et quelle fut ma surprise, de la voir en compagnie de mes colocataires. Je me frayais un chemin jusqu’à elle, non sans avoir échangé des clins d’oeils avec de jolis garçons, et m’exclamais par-dessus la musique. « Le monde est tellement petit que ma meilleure amie connait déjà mes colocataires ? » Je fis trinquer mon verre aux leurs, réellement ravie de les voir ensemble. J’aimais que tout mes amis soit réunis, toutes écoles confondues.

Je jetais un coup d’œil autour de nous, espérant voir d’autres visages familier comme Enora ou … Velkan. Etant auror il allait forcément venir. Et je devais avouerque le revoir ne me déplairait pas. A Londres, j’avais apprécié sa compagnie. Je ne savais pas encore si je voulais plus, ou ce que je voulais tout court. Je reportais mon attention sur mes amis, un sourire aux lèvres. « Vous vous recroiserez dans quelques jours, j’organise une sacrée fiesta au Manoir. » Dix-huit ans ça se fête. Surtout si on ne sait pas où on sera l’année suivante.

Que la fête commence ...
…et mes recherches aussi.

Je me dirigeais d'un pas décidé vers la jeune femme. Plus je me rapprochais et plus l'espoir me gagnait. L'espoir et la peur ... Etais-je en train de douter alors qu'elle n'était qu'à quelques mètres de moi ? Qu'allais-je lui dire ? Est-ce que j'aurai le courage de lui poser la question qui me brulait les lèvres ? Allons McFaden, tu tiens à cette fille oui ou non ? ... oui, bien sûr que oui. Depuis le début elle me faisait tourner la tête comme un adolescent. Depuis cette fameuse soirée, je ne cherchais qu'à la retrouver.

Il fallait que je sache sans quoi, j'allais peut-être passer à côté de quelque chose. Me faufilant à travers la foule, je tentais tant bien que mal de ne pas écraser les pieds sur mon passage. Zaïsynia était entouré de visage totalement inconnu. Des filles que je n'avais jamais vus, peut-être des étudiantes de Durmstrang. La belle affaire, comment lui parler avec tous ces visages autour de nous ? Si je lui demande de me suivre allait-elle le faire ? C'est dingue toutes ces questions qui nous passent par la tête au moment ou on a le plus besoin d'être posé et de garder ces moyens.

J'étais juste derrière elle, je pouvais sentir la chaleur de son corps, sentir son parfum. Il émanait une aura de chez cette femme que je ne connaissais pas. Rassemblant le courage qui me restait, je mis ma main sur son épaule dénudée pour annoncer ma présence. Je sentais son corps de raidir et frissonner. Savait-elle que c'était moi ?

"Zaïsynia?"

Elle fit un quart de tour pour me faire face. J'allais enfin revoir son doux visage et ses yeux bleus qui m'avaient tant manqué. Mon bonheur était à son comble, mais une chose se produisit. Une chose à laquelle je n'avais pas pensé. Cette hypothèse n'avait qu'effleurer mon esprit, elle lui ressemblait tellement. De dos j'avais confondu la jeune russe avec une autre femme qui visiblement n'a pas apprécié mon audace et ma familiarité.

Sans plus attendre, elle vida son verre sur moi et hurla dans un français à peu près correct. Je n'avais absolument rien compris à ces paroles. Enfin, je n'avais surtout pas écouté. J'étais sous le choc. Je trouvais la réaction de cette inconnue très excessive. Voilà une française au tempérament de feu. Je regardais les dégâts sur ma tenue. J'avais fait un effort en m'habillant, je voulais être convenable ce soir et me voilà tremper jusqu'au os d'un liquide alcoolisé et collant. C'était mon jour de chance.

Mes illusions s'effondraient encore une fois. À force de chercher la jeune femme, je la voyais partout. C'était peut-être un signe pour me dire d'arrêter ? Que je prenais mes rêves pour la réalité ? L'endroit était devenu étouffant. Je n'avais plus le coeur à la fête. Il fallait que je quitte les lieux, que je prenne l'air et surtout que je sèche.

What's wrong with you tonight?

I d'ont recognize you...

Une fête. Je ne voyais absolument pas l'intérêt d'aller faire la fête. Je n'en avais ni l'envie ni l'humeur. Mais, après maintes demandes de Mathew et Arizona, j'avais fini par accepter de m'y rendre. Alors, j'avais enfilé les fringues les plus potables que j'avais apportées avec moi. Voilà comment je me retrouvais vêtue d'une robe noire avec des ballerines noires ornées d'un noeud sur le dessus. J'avais donc pris la direction de cette boîte appelée le Houdini. Je trouvais que c'était un drôle de nom pour une boîte de nuit mais, au moins, on le retenait facilement. Une fois arrivée, je cherchais des yeux mon cousin ou mon amie. Mais je ne les trouvais pas, alors je me mis à marcher au milieu de la foule. Des gens dansaient et me bousculaient en même temps. J'évitais à un verre plein de finir sur ma robe au tissu délicat. Je lançais un regard noir au propriétaire du dit verre. Il ne s'excusa même pas. Déjà que je n'avais pas vraiment envie d'être là, alors risquais de me prendre un verre rempli d'alcool dessus ne m'enchantait guère. Je finis par trouver mon cousin. Il discutait avec une fille. Je ne la connaissais pas mais, apparemment, elle non plus ne connaissait pas Mathew. Un verre jetait à la figure et un détour de la demoiselle me le prouva. Mais bon sang, à quoi jouait-il ? Avait-il bu ?

Je commençais à marcher vers lui mais, avant que je ne puisse l'atteindre, une fusée brune et américaine du nom d'Arizona l'atteint. Je continuais tout de même à m'approcher tout en gardant des distances. Je voulais voir ce qui allait se passer avant de réagir et de m'interposer. Mais, c'était une mauvaise idée. Un deuxième verre atterrit sur le beau costume de mon cousin. Costume que je reconnus immédiatement. Sa mère n'allait pas être contente si elle voyait l'état dans lequel il rentrerait. Une remarque acerbe sortit alors de la bouche de mon amie. « J'ai cru que t'étais au moins quelqu'un d'intègre et d'honnête, je vois que non. » Ah bah là, on pouvait dire que les carottes étaient cuites. Il avait, encore une fois, joué au boulet. Je peux paraître dure avec lui mais, il y a des moments où il n'y avait pas d'autres mots. Je vis Arizona courir jusqu'aux toilettes. C'était le moment où je devais intervenir. Mais, ce soir, ils n'allaient pas connaître Angelic la gentille amie qui remonte le moral et essaie d'arranger les choses. Non, ce soir, ils verraient l'Angelic qui en a marre, qui n'avait pas envie de se trouver là où elle se trouve pour assister à une scène digne de la maladresse et de la bêtise de son cousin.

Je me dirigeais enfin vers Mathew. Je le rattrapais par le bras avant qu'il ne se dirige vers les toilettes. "Angélic, il faut que ..." Il allait dire quelque chose mais je ne le laissais pas en placer une. J'étais déçue, blasée et j'en avais marre de leur petit jeu à ses deux-là. « Mais merde Mathew, tu fous quoi là hein ? T'as trop bu et tu ne sais pas ce que tu fais ? Je ne te reconnais pas ce soir... » Il ne réagit pas à ce que je venais de lui dire. Il avait le regard dans le vague par-dessus mon épaule. Mais bon sang, le faisait-il exprès ? Voulait-il me mettre hors de moi ce soir ? Si c'était le cas, il avait réussi. Je lui mis la gifle la plus monumentale qu'il n'ait jamais connue. Faute d'avoir un verre à la main, je faisais avec les moyens du bord. « J'espère que t'es content de toi. T'as gâché la soirée de deux personnes et la tienne au passage. Tu peux être fier. T'as intérêt de réparer tes âneries vite fait et bien fait sinon je te renis c'est clair ?! » Je ne lui laissais pas en placer une. J'en avais marre et j'étais fatiguée de les voir se pourrir la vie sans s'avouer les choses. Ils s'aimaient bien tous les deux, je ne voyais pas le mal à ce qu'ils se l'avouent. Il ne devait pas faire les mêmes erreurs que moi. Je finis par tourner les talons sans plus de cérémonie.