and you can follow me

and follow your destiny.

.De petits pieds partaient à toute allure. Froids et épuisés. Le craquement des feuilles trahissant l’enfant qui courait. Elle voulait se cacher ? Elle ne semblait pas comprendre que tout était fini pour elle. Alors, elle entendait les cris de la bête, sa respiration qui était si forte, ses longues pattes qui touchaient le sol, et son corps qui s’approchait. Cachée derrière un arbre qui était si grand à côté de son corps menu, la petite fille pleurait et tentait de reprendre sa respiration. Alors, elle pouvait sentir ce souffle dans son cou, et les crocs de la bête se planter dans sa peau brûlante. Le silence habituel de la forêt était alors brisé par un hurlement de douleur, celui d’une enfant.



Nirvana sa réveillait en sursaut. Comme depuis quelques nuits, elle avait refait ce cauchemar. Souvenir ou simple histoire d’épouvante ? Elle commençait à avoir des doutes. Son passé lui échappait. Ses souvenirs d’enfance n’étaient plus les siens. Ses cheveux orangés attachés en chignon, elle regardait l’heure. Elle n’avait eu le temps de ne dormir qu’une seule heure. Le cauchemar arrivait de plus en plus tôt, chaque nuit. Alors elle se rhabillait. L’intérieur de l’académie n’était pas son lieu préféré, bien au contraire, toutes ces dorures lui donnaient la nausée. A quoi bon décorer un lieu qui a abrité les pires horreurs ? Les français étaient si stupides qu’ils ne comprenaient pas que la forêt grouillait de loups garous, pendant les nuits de pleine lune. Tous plus stupides, les uns que les autres. Lançant un profond soupir, la rousse sortait de sa chambre. Sortir en douce de l’académie ? Elle l’avait fait maintes et maintes fois avec le reste de la meute, et heureusement pour les élèves, sinon le carnage aurait été démentiel. Alors, dans les couloirs sombres, Nirvana se pavanait, en direction de la sortie. Bien qu’elle pense être la seule à sortir après le couvre-feu, elle remarqua très vite qu’elle s’était trompée. Des cheveux blonds, un visage angélique. Une apparence si trompeuse. Peu de gens connaissaient vraiment Alice. Cette fille qui faisait aussi partie de la meute. Elle avait l’apparence d’un ange et pourtant lors des nuits de pleine lune, elle devenait une toute autre personne. Même Nirvana avait du mal à la comprendre, bien qu’elle l’apprécie. Comme la rousse n’avait rien à faire, autant avoir un but. Elle commençait alors à suivre Alice. Sans se douter que la blonde n’était pas du genre à aller dans les jardins comme les blondes romantiques du château. L’une des choses qu’elle aimait dans la meute de Beauxbâtons était justement leur différence. Elles n’étaient pas comme toutes les autres. Stéréotype de la française : blonde, cheveux longs et rien dans le cerveau. Elle détestait toutes ces filles superficielles qui pensaient déjà avoir tout vécu, avoir tout vu et être si exceptionnelles. Elles n’étaient pourtant rien. Elles n’avaient jamais connu cette douleur que provoquait la morsure, puis la transformation. Cette sensation de liberté et de force. Cette famille qu’était la meute. Alors, elle les regardait, avec pitié. Et appréciait les marginaux, même si la plupart s’inventaient une vie pour paraitre spécial, unique. Nirvana ne pouvait pas s’inventer une toute autre vie, ni même raconter sa propre histoire. Elle aurait aimé partager ses souvenirs d’enfance avec ses amies, revoir le visage de son père, entendre la voix de sa mère et savoir si elle était fille unique ou si au contraire, elle avait un frère ou une sœur. Ce genre de choses que chacun faisait, naturellement, que personne n’enviait, à part elle. Ses bottes noires écrasaient les feuilles mortes des arbres vieillis. Cette forêt lui rappelait ses meilleurs souvenirs, avec les siens. Ses transformations, sa seule source de bonheur. Nirvana suivait toujours Alice, la nuit était de plus en plus sombre, et la pleine lune ne sortirait pas ce soir. Mais qu’est-ce qu’Alice faisait à l’extérieur, seule, en pleine nuit ? Bien qu’elle pense être conduite, indirectement, dans les bois, Nirvana voyait très vite que les ronces n’étaient pas loin. Folle. Alice perdait la tête ?

« ALICE ! »

Un ton autoritaire mais rassurant, peut-être celui qu’aurait utilisé une grande sœur. Au fond, c’est ce qu’elle était bien que les demoiselles ne parlaient jamais de leur ressenti. Nirvana ne savait pas ce qu’Alice pensait d’elle. Et quand elle tentait d’aborder le sujet, la blonde évitait comme si se dévoiler lui faisait peur. Sourire rassurant sur le visage, la rousse courrait rejoindre la blonde.

« Tu fais quoi ici ? En pleine nuit en plus. Je t’accompagne. »

Alice n’avait pas le choix. La meute était une famille. Hors de question de la laisser seule, en pleine nuit, et sans défense, même si Alice semblait avoir des ressources, et être forte.

codes par meijy.