Je venais tout juste d’arriver à Durmstrang que déjà je le quittais pour revenir à Beauxbâtons, encore marqué par les traces de cette guerre qui nous avait rongés. Peut importe notre camps, L’OS nous avait détruit, nous faisant don d’une académie déchu, d’une société en déclin, d’un ministre incompétent bref, nous n’avions jamais tombé aussi bas… Moi, je tentais d’oublier. De m’enfuir, de tout recommencer comme si rien de tout cela n’était jamais arrivé. J’avais quitté Beauxbâtons dans l’intention de ne jamais y remettre les pieds, mais je n’aurais jamais cru que quelque chose ou encore quelqu’un m’y obligerais à revenir. Seulement, j’avais besoin de la voir, de lui parler, de savoir qu’elle allait bien. Sa présence à mes côtés me manquait, son visage m’avait hanté tout l’été alors que j’étais cloitrée au domaine familial. Je l’avais déjà perdue une première fois, je n’avais pas l’intention quelle ne me file entre les doigts une nouvelle fois.

Je venais tout juste d’arriver à l’académie française, épuisée de mon voyage de la Russie. Je respirais l’air alors que je marchais à travers le château, me remémorant tout les bons moments passés ici. Je savais que j’avais un rendez-vous important, mais je ne pouvais m’empêcher de trainer un peu dans les couloirs, c’était plus fort que moi. Je réalisais alors que Beauxbâtons m’avait manqué plus que je ne l’aurais cru. Il resterait le chez-moi que j’aimais, avant que la guerre éclate. Il s’était passé tant de chose à cette académie, mais le plus important, elle y était. Alors qu’en Russie, tout était si loin, si froid… si différent. Tentant de me vider l’esprit, je pris alors le chemin pour me rendre au kiosque à colombe, là où nous nous étions donné rendez-vous. J’ignorais si la revoir une nouvelle fois était une bonne idée, mais j’avais simplement besoin de ma meilleure amie. Peut-importe où notre relation était rendue, je savais que je pouvais compter sur elle quoi qu’il arrive et en cet instant, tout ce que je désirais, c’était de me blottir dans les bras de Liora. La serrer comme si ma vie en dépendait, la serrer jusqu’à ce que mes côtes se fêlent, jusqu’à ce que la respiration me manque. Elle me manquait, horriblement. Je m’étais tant habitée à sa présence que le vide se faisait encore plus sentir.

Je marchais d’un pas rapide, me retenant pour ne pas me mettre à courir. Si j’étais revenue à l’académie, c’était uniquement pour elle. Pour l’avoir près de moi pendant un mois alors que j’allais partir le reste de l’année en Russie. Quelle idée… J’étais ici pour retrouver ma meilleure amie et aussi, surtout, tenter d’expliquer tout ce qui s’était passé la dernière fois que nous nous étions vu. Tenter de savoir ou nous en étions, ensemble, tout les deux suite au baiser que nous avions échangé il y avait quelques mois. Je ralentissais ma course alors que j’apercevais au loin le kiosque à colombe. Liora devait y être déjà. Je ralentissais le pas, pour finalement complètement m’arrêter. J’essuyais mes mains moites sur ma petite robe jaune qui volait tranquillement au vent. Je n’avais qu’à pousser la porte pour y entrer, pour enfin lui faire face. Mon cœur cognait contre ma poitrine, s’enfonçant toujours un peu plus profondément. Tout devait paraitre normal. Je voulais lui montrer qu’entre nous rien n’avais changé, j’étais toujours là même, que j’étais toujours là pour elle, même si… même si… même si je n’arrivais plus à comprendre où j’en étais. Même si je n’étais plus aussi sûr de mes sentiments, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi tout avait changé si rapidement. Réunissant tout mon courage, je poussais enfin la porte pour pénétrer dans la voilière à colombe. Ses cheveux bruns qui lui descendaient aux épaules relâcher encadrait son visage, se fut la première chose que j’apperçus. Un sourire apparut instinctivement sur mes trais alors que je m’avançais vers ma meilleure amie. Elle était jolie, un peu différente de mes souvenirs, mais toujours aussi lumineuse, aussi… unique. Mes yeux se posèrent rapidement sur sa tenue. Simple mais féminine, distraite mais… sexy ? Je chassais cette pensée remarquant alors les escarpins que Liora portait aux pieds. Liora ne portait jamais de talons hauts, jamais. Liora c’était préparé pour moi… J’aurais assurément dû me changer avant de venir ici, mais il était trop tard, je ne pouvais pas faire marche arrière.

« Salut… »
Sa voix résonna sur les murs, puissante et mélodieuse. Mon sourire s’élargissait alors que Liora brisa enfin la glace.

« Salut » dis-je un peu anxieuse, mais surtout heureuse de la revoir. Je m’approchais près d’elle pour la serrer dans mes bras. Ce contact familier me rassura, me donnant la force qui semblait me manquer quelque instant plus tôt. « Tu es vraiment magnifique, tu as… tu as tout fais ça pour moi ? » Dis-je émue de cette attention. Je regardais alors autour de moi, cherchant quelque chose pour que nous puissions nous assoir. J’étais épuisé, il fallait que je m’appuis, que je me repose tant mon énergie semblait m’avoir quitté.

Sans un mot de plus, je lui pris la main pour l’amener jusqu’au band avec moi. Une vague de reconnaissance m’envahie, son visage m’avait tant manqué, je n’arrivais pas à croire qu’elle était enfin avec moi. Les larmes aux yeux, je regardais Liora. D’un battement de cils je les chassais pour finalement, appuyer ma tête contre les épaules de ma meilleure amie. « Tu m’as tellement manqué. Pourquoi a-t-il fallu que j’aille m’inscrire à Durmstrang, en ? » dis-je en réalisant alors que passer une année complet aussi loin d’elle allait être encore plus douloureux que je ne l’aurait cru.