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What if this storm ends? ♣ Valérie [PM]
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Mar 24 Juil - 5:10.



What if this storm ends?
And leaves us nothing except a memory, a distant echo.

★ noms des participants: Nathaniel D. Lestrade & Valérie Desrosiers
★ statut du sujet: Privé.
★ date: Début du mois.
★ heure: Vers 11h du soir.
★ météo: Il y a un orage et on entend le tonnerre.
★ saison: 2.
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: 2x01
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: 2x01
★ intervention de dominus: Non merci.
★ récompenses: Non.





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Message Posté Mer 25 Juil - 6:05.
What if this storm ends? ♣ Valérie [PM] Tumblr_m7jugeW62a1qav4fy

Tu as trop bu. Ou plutôt, tu as encore trop bu. Ta tête tourne, tu sens que ton esprit t’échappe peu à peu. La réalité se brouille, tu ne marches plus vraiment droit et tu ne sais pas vraiment où tu vas. Tu t’accroches aux murs comme tu peux et tu avances laborieusement. Tu as cette affreuse manie de boire autant que tu le peux dès que tes cauchemars prennent le dessus sur toi. Tu détestes ça, mais tu n’y peux rien. D’une façon ou d’une autre, tu as l’impression que tu aimes mieux être saoul que de revivre cette bataille, encore et encore, de revoir tes amis mourir, de revoir tout ce sang, d’entendre ces rires et de revoir ces masques qui hantent désormais tes cauchemars les plus sombres. Tu te rappelles vaguement de tes bonnes actions, de ces actions qui font que tu peux être fier d’avoir combattu aux côtés de tes camarades. Tu peux être fier d’avoir été dans l’ordre Alpha, de t’être levé contre les oppresseurs. Tu sais que tu as commis certaines erreurs, et que tu ne recommencerais pas tout de la même façon si tu le pouvais. Néanmoins, tu sais que tu es sorti grandi de cette épreuve, et que tu es devenu quelqu’un de meilleur. Enfin, quand tu es sobre. Tu commences à comprendre le sens de l’entraide, et tu ne vois plus tous tes camarades comme une race inférieure. Encore, certes, mais comme une race inférieure qui mérite d’être sauvée quand elle a besoin d’aide, ce qui est une nette amélioration.

On t’avait félicité. Tes amis, et même des gens que tu ne connaissais pas et qui t’avaient vu te battre t’avaient félicité pour ta bravoure et ton adresse au combat. Alors que c’était supposé te rendre fier, cela t’avais rendu plus mal à l’aise que d’autre chose. Pourquoi on te félicitait alors que des gens étaient morts par ta faute? Des gens que tu aurais pu sauver? Dans une guerre, on fait des choix. Des choix parfois inconscients, parfois irréfléchis, mais des choix néanmoins. Tu ne sauras jamais expliquer pourquoi tu as lancé un sort à gauche plutôt qu’à droite pour sauver cette fille blonde au lieu de cette rousse. Tu ne sauras jamais pourquoi tu es resté figé alors qu’un masqué s’en prenait à ton colocataire, Félix, et que tu n’as pas pu le sauver. Tu ne pourras jamais l’expliquer, ni à toi, ni aux autres. Tu pourrais leur mentir en leur disant que tu y allais à l’instinct. C’était probablement une partie de la vérité, mais l’autre partie était un peu moins glorieuse et épique : tu aimais mieux les blondes que les rousses. Et cette seule pensée te faisait gerber, de penser qu’à l’instinct, tu avais préféré sauver la blonde plutôt que la rousse, sans savoir ce qu’elle faisait dans la vie, si elle avait un copain, si elle était garce, si elle t’en voudrait, si dans le fond elle aurait préféré mourir. Tu avais laissé la rousse mourir parce que sur le coup de l’émotion tu as préféré en sauvé une autre. Peut-être aurais-tu gagné à la connaître. Peut-être était-ce une fille adorable, qui a deux petits frères qui comptent sur elle pour manger à chaque soir parce que leurs parents sont morts. Peut-être. Tu ne le sauras jamais, parce que la rousse est morte et la blonde vit encore, sans savoir qu’elle te doit son salut. Tu as la mort de la rousse sur la conscience, et c’est pire, parce que tu sais que tu l’aurais probablement sauvée si c’avait été elle, la blonde, et que la blonde avait été rousse. C’était stupide, mais l’instinct est stupide, et tu n’y peux absolument rien, à part te saouler autant que tu le peux pour oublier que tu as, un jour, laissé mourir une fille à cause de sa couleur de cheveux. Pathétique, vraiment.

Alors, pour oublier, tu buvais. Tu buvais jusqu’à ne plus te rappeler qui tu étais, et en te réveiller le matin, tu devais toujours recommencer la même litanie. Je m’appelle Nathaniel. J’ai 18 ans. Je suis à l’académie de Beauxbâtons, dans l’écurie d’Athéna. Je suis surdoué. J’ai fait partie de l’ordre alpha. J’ai participé aux batailles qui ont éclaté dans le monde magique contre l’Organisation. Et je suis un raté. Toujours la même rengaine, toujours les mêmes phrases, dans le même ordre, avec les mêmes mots. Surtout la dernière phrase, histoire de bien finir de t’achever. Ton père te l’avait fait comprendre à 5 ans, en partant de la maison familiale sous tes yeux. Tu n’étais pas à la hauteur de ses attentes, sinon, il serait resté. Tu en étais convaincu. Tu étais, à 5 ans, un raté pour ton père et il ne voyait pas quel futur tu aurais. Il ne pensait pas que tu avais un futur digne de ce nom et, dégoûté, il était parti. Il avait eu raison. Tu n’as ni futur glorieux devant toi, ni réalisations géniales à ton actif. Tu étais seulement Nathaniel Lestrade, 18 ans, et surdoué. Seulement, tu ignorais quoi faire avec ce savoir, quoi faire avec toutes les pensées qui se bousculent dans ta tête, toutes les secondes qui s’égrènent dans ton esprit, tout ce temps qui défile sous tes yeux et te fascine. Le temps. Cela faisait un moment que tu n’y avais pas pensé. Ce temps qui défile, ce temps qui ne prend jamais de pause et ne s’arrête jamais. Quand on aimerait que le temps s’arrête, il file toujours plus vite, parce que la notion de temps est relative. Et toi, tu aimerais que les nuits passent vite, pour que tu puisses passer plus rapidement à autre chose. Pourtant, elles n’en finissent plus, les minutes semblent durer des heures, et tu finis par croire que la lumière du jour ne se pointera jamais. Pourtant, elle arrive toujours, aussi vite que les autres jours. C’est ta perception du temps qui change selon ton humeur, tes pensées et des cauchemars. Plus c’est affreux, moins ça passe vite. Tu comprenais ce principe, même si en théorie, les heures ont toujours 60 minutes, et les minutes ont toujours 60 secondes.

Tu as réussi à te traîner jusqu’à l’infirmerie. Tu ne sais pas encore comment tu as fait, mais tu réussis à voir Valérie, l’infirmière, encore debout à cette heure tardive. Tu ne poses pas de questions. Tu n’es définitivement pas en état de poser une question en cet instant.

NATHANIEL « Valérie? … Valérie, je suis désolé. Encore une fois. »

Tu réussis à énoncer clairement ces mots, puis tu t’effondres sur le premier lit libre à côté de toi.
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Message Posté Jeu 2 Aoû - 15:22.
What if this storm ends? ♣ Valérie [PM] Tumblr_lo2ocr8ScC1qc85hro1_500

Les yeux rivés au plafond, elle avait le regard vague. Totalement détendue, Valérie comptait les secondes. Les minutes. Les quarts d’heure. Tout était en ordre, et passé la fébrilité du premier jour au cours duquel s’étaient succédés les maladroits, les malchanceux et les bagarreurs, la jeune femme s’était finalement laissée glisser dans un semblant de léthargie, seule dans la pénombre, faute d’avoir eu suffisamment d’énergie pour prendre sa baguette et allumer les lumières. Il était franchement temps d’aller se coucher, passer dans la pièce voisine pour se glisser dans les couvertures malgré la chaleur pesante qui s’était invitée dans la pièce par les fenêtres entrouvertes. Son nouveau lieu de travail était de taille raisonnable, et au fond de la pièce principale qui accueillait les lits destinés aux patients se trouvaient deux petites annexes, soit le bureau dans lequel elle se trouvait présentement et la chambre de garde, qui l’accueillerait jusqu’à ce qu’elle se soit trouvée un logement, bientôt elle l’espérait. C’est qu’elle venait tout juste d’arriver, à un point tel que sa valise était encore posée sur le sol du bureau. Ladite valise contenait l’intégralité de ses biens, de ses services d’ustensile bon marché jusqu’au buffet en merisier qui autrefois trônait dans sa salle à manger, le tout entassé dans l’antique malle en compagnie de ses vêtements, sa bibliothèque, bref, tout ce qui tenait difficilement dans un appartement de 40m² soudainement ramené par un surpuissant sortilège de réduction dans un espace aussi réduit qu’une malle de voyage, elle-même agrandie intérieurement par les bons soins de l’infirmière avant d’y caser quoi que ce soit. On ne se donnait pas autant de mal pour rien, et ce départ, ce retour au bercail avait été avant toute chose une fuite. Une fuite qui n’engageait à rien, puisque plus personne n’avait réellement besoin d’elle de là où elle venait, - ou du moins pas plus que là où elle allait – et elle seule souffrait et bénéficiait des conséquences de son départ de Londres. La souffrance de quitter des gens appréciés et de les laisser dans l’horreur qui avait suivi l’effondrement de Ste-Mangouste, le bénéfice d’échapper à cette même tension qui ne l’avait plus quittée depuis les attentats : Valérie avait donc, à l’issue des combats, erré en quête de sécurité dans un monde qui ne lui appartenait plus. Puis, après la victoire des rebelles, la route vers le sud de la France lui avait semblé toute indiquée : sa Provence natale, sa ville, sa famille, là où un poste d’infirmière s’était ouvert dans sa tendre Beauxbâtons. Intervention divine, cadeau des cieux pour la sortir des limbes.

Valérie se leva, sortit du bureau et agita sa baguette afin de refermer les fenêtres qui vinrent se replacer dans leur cadre, soigneusement, avec un petit déclic. Le bruit de la brise dans les branches des arbres de l’extérieur lui parvint subitement plus étouffé, et ce fut avec un air satisfait qu’elle esquissa quelques pas en direction de la chambre de garde, déboutonnant les premières attaches la blouse blanche estampillée sur le cœur des armoiries de Beauxbâtons qui lui servait d’uniforme. À cet instant, un élève rentra dans l’infirmerie, l’air mal en point, et regarda l’infirmière d’un air absent avant de dire:

    « Valérie? … Valérie, je suis désolé. Encore une fois. »

Sur quoi il s’effondra sur le premier lit venu, complètement abattu par le mal qui le tourmentait. Tout de suite plus éveillée, Valérie se dirigea rapidement vers lui en reboutonnant sa blouse d’un geste machinal. Avec délicatesse et l’air attentif, elle le positionna sur le dos, regarda ses yeux avec une attention particulière et prit son pouls sur son poignet pour se donner une idée de son état. Celui-ci était particulièrement rapide. Comme il semblait dans un état de conscience vaseuse et sachant qu’il valait mieux garder son esprit actif, elle se mit à lui parler en évaluant son état.

    « Tu n’as pas à être désolé. » déclara-t-elle sans toutefois savoir de quoi il parlait. « Sais-tu ce qui t’arrive? As-tu fait quelque chose de spécial? Comment t’appelles-tu? »

Elle lui sourit d’un air calme et rassurant, évaluant sa respiration d’un vif coup d’œil. À en juger ses signes vitaux de base qui semblaient en proie à une frénésie bien particulière, il avait fait une surdose de quelque chose. Cependant, pour l’instant, elle était incapable de dire quoi. Quelques petits détails pouvaient éventuellement la mettre sur la bonne piste, entre autres l’odeur d’alcool ténue mais bien présente qui semblait émaner de lui, sa respiration saccadée et ses pupilles étrangement dilatées, mais il valait mieux avoir une confirmation de ses doutes de vive voix. Malgré cela, il était clair que ses pires troubles n’étaient pas physiques mais bien psychologiques : Comment se retrouvait-t-on dans un état pareil, si toutefois il s’agissait bien d’un massif abus d’alcool, sans avoir de gros problèmes ou remords à oublier? À en juger l’expression meurtrie de son visage, il ne revenait pas d’une soirée entre amis.

Gardant une main sur son bras pour le garder moindrement alerte, l’infirmière saisit sous la table de chevet du lit le petit chaudron qui lui servirait à faire la potion requise pour alléger ses maux, qui dans le cas présent était à base de charbon végétal et de bézoard pilé. Elle anticipait de loin sa réponse.
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Message Posté Lun 20 Aoû - 6:56.
Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu bois. À quelque part, tu en ressens le besoin, mais ce n’est pas parce que tu ne fonctionnes pas bien lorsque tu es sobre. Donc, tu n’es pas vraiment alcoolique. Tu en ressens le besoin, mais ce n’est pas physique. C’est mental. Tu as besoin d’oublier, d’effacer ces images qui se superposent dans ta tête et tu n’as pas trouvé de moyen plus efficace. Tu aimerais en trouver un qui soit un peu moins destructeur, mais tu ne vois pas en quoi te droguer vas arranger ta situation. Tu continues donc à boire en te disant qu’un jour, tu finiras par ne plus avoir besoin de la bouteille pour t’endormir. Ou alors, un jour, tu devras te prendre en main, décider que tu fais un homme de toi, aller te coucher et prendre sur toi. Revoir toutes ses images et les accepter, accepter qu’elles font partie de toi et que tu ne réussiras jamais à les oublier complètement et qu’il te faudra vivre avec ces souvenirs. Mais c’est difficile. C’est une épreuve qui n’est pas facile à surmonter, et tu le sais. Tu aimerais juste avoir plus de force à le faire, plus de temps à accorder à tes cauchemars, pour les accepter. Tu aimerais pouvoir revoir ces images sans que cela ne te fasse rien, mais il est inutile d’espérer. Tu sais que ça te touche, tu sais que ça te fait mal, que ça te fait peur. Tu en es parfaitement conscient. Tu sais que tu n’oublieras pas ça facilement. Tu sais que tu as fait des erreurs. Tu sais que tu as des réussites, et des échecs. Tu sais que tu as sauvé des vies, et tu sais que certains sont morts par ta faute, parce que tu n’as pas pu les sauver, tu n’as pas été assez rapide. Tu le sais et tu t’en veux parce qu’à quelque part, tu penses que tu aurais dû mourir à leur place.

Tu n’arrives pas à accepter le fait que tu sois encore en vie. Tu n’étais rien. Tu n’avais pas un cercle social très élaboré, tu n’avais pas une belle et grande famille unie. Tu étais intelligent mais tu ne savais pas quoi en faire. Tu étais plutôt beau garçon mais tu repoussais les filles qui tentaient de s’approcher de toi, les faisant fuir. Tous savaient que tu n’étais pas vraiment fréquentable, que tu aimais bien te vanter et que tu avais tendance à manipuler ceux qui se laissaient faire. Tous savaient que tu riais des plus faibles que toi et que tu détestais qu’on rie de toi. Tous connaissaient ta compétitivité extrême. Tous savaient que tu n’étais rien et que tu ne ferais jamais rien d’intéressant de ta vie. Quelques-uns trouvaient ça dommage, de gâcher toute cette intelligence. La plupart trouvaient ça drôle et ne se gênaient pas pour te dire ce qu’ils deviendraient plus tard, faisant miroiter à ta figure que tu n’en avais pas la moindre idée et qu’il n’y avait pas beaucoup d’options qui t’intéressaient. Tu étais blasé, voilà ce que tu étais. Blasé de la vie, blasé d’avoir toutes ces connaissances, blasé de tout savoir, blasé de n’avoir plus rien à apprendre. Blasé. Tu ne t’en sortirais pas et tu commençais à le réaliser. Pourtant, tu aurais voulu être le mec sympathique. Le gentil garçon. Celui qu’on apprécie beaucoup mais qui ne deviendra jamais notre copain pour une raison tout à fait inconnue. Tu aimerais être le nice guy, celui qui ne s’inquiète jamais vraiment pour lui, mais plus pour les autres. Celui que tout le monde aime d’une certaine manière, celui qui connait sa place et n’en déroge pas. Celui pour qui la vie semble plutôt facile, outre le fait qu’il est toujours pris comme le gentil type, et non pas comme le futur copain. Ce type-là au moins était quelque chose. Toi, tu n’étais ni l’un ni l’autre. Tu n’étais rien.

Alors, pour t’enlever ce goût amer de la bouche, tu buvais. Tu prenais une bouteille et tu la finissais rapidement. Puis, tu t’assoyais à quelque part et tu attendais d’être étourdi. C’était complètement stupide et sans dessein, tu t’en rendais bien compte, mais tu avais l’impression que c’était ce que tu faisais de mieux, bousiller ta vie. Tu avais beaucoup de difficulté à construire quelque chose, mais il te fallait simplement une bouteille pour tout détruire ce que tu t’échinais à construire pendant la journée. Une image respectable. Un type que tu aimerais être. Un type bien. À quelque part, tu te dégoûtais et tu ne savais pas trop pourquoi. Tu avais besoin de changement sans savoir changer. Tu voulais être quelqu’un d’autre sans savoir qui, ni pourquoi. Tu aimerais changer tes mauvaises habitudes sans les connaître. Tu voudrais qu’on t’apprécie sans savoir réellement ce que c’est, être apprécié pour ce qu’on est. Tu voudrais faire toutes ces expériences que les gens ont de la vie sociale et que tu n’as pas, à défaut d’en avoir une. Tu voudrais être celui que Félix, ton ancien camarade de chambre mort au combat, voyait en toi. Tu voudrais être un héro, mais tu n’y arrives pas. Tu n’en es pas un. Certaines personnes sont faites pour réussir, pour aider, pour être appréciées, et d’autres, comme toi, sont là pour détruire, pour échouer et pour se faire détester. Et il te serait difficile de sortir de cette étiquette.

La guerre te changeait, petit à petit. Tu devenais quelqu’un de nouveau, à défaut d’être véritablement mieux. Tu en avais reperdu et tu en avais gagné ailleurs. Tu t’intéressais plus aux autres, à ce qu’ils vivaient. Tu croyais qu’ils valaient ton attention, qu’ils n’étaient pas que du bétail qui suivait simplement le mouvement. Tu croyais qu’ils pensaient, qu’ils avaient une pensée propre et cette pensée t’intéressait étrangement. Tu voulais comprendre, comprendre en quoi tu étais différent des autres. Tu voulais apprendre à mieux te connaître, apprendre à mieux réagir en compagnie des filles, apprendre à être quelqu’un de mieux. Tu faisais désormais des gestes désintéressés, tu aidais des gens sans savoir pourquoi. Tu avais envoyé quelques lettres pour t’expliquer ou t’excuser, ce que tu n’aurais jamais fait quelques mois auparavant. Mais, tu avais tous ces cauchemars, tu disais des choses affreuses à propos de ce que tu avais vu lorsque tu dormais, et tu hurlais parfois dans ton sommeil. Tu avais honte de cette faiblesse, mais tu devrais vivre avec. C’était toi, maintenant, c’était qui tu étais et tu ne pourrais absolument rien y changer. Tu voulais tout ça, mais tu n’arrivais pas à mettre des mots sur les sentiments qui t’animaient. Tu voulais du changement sans réellement en prendre conscience. Tu voulais du renouveau sans comprendre le sens du mot. Alors, pour oublier tes lacunes, tu buvais, histoire de t’en créer des nouvelles. Au moins, cette fois, tu avais une excuse pour en avoir.

Tu t’étonnes un peu qu’elle ne connaisse pas ton nom. Tu savais ne pas être un client régulier de l’infirmerie, tu y étais déjà passé quelques fois, et tu n’avais probablement pas été bien sympathique, surtout si cela faisait plusieurs mois de cela. Peut-être se rappelait-elle de l’acariâtre Nathaniel, du garçon qui ne fronçait même pas des sourcils alors que son bras était cassé, du jeune homme qui se vantait de ses exploits à la course de cheveux ailés même s’il s’était pris des sabots dans le dos. En théorie, quand on vient à l’infirmerie, c’est pour se faire soigner d’une faiblesse. Tu n’avais jamais paru faible devant Valérie, parce que tu n’avais pas l’impression que tu pouvais être vulnérable. Pourtant, cette nuit, tu l’étais. Tu étais plus vulnérable que jamais, et si tu avais conscience de ça, tu en aurais probablement très honte. Il y a des choses que tu ne pourras jamais changer chez toi, et ton égo en est probablement un bon exemple. « Tu n’as pas à être désolé. » Si, tu l’étais. De lui infliger tes faiblesses si tard le soir. D’être si pathétique. D’être toi, dans les vapes à cause de l’alcool. « Sais-tu ce qui t’arrive? As-tu fait quelque chose de spécial? Comment t’appelles-tu? » Les belles questions. Les grandes questions. Où suis-je, qui suis-je, que fais-je? « Je suis bourré, c’est ça ? » Tu n’avais pas besoin de confirmation, et ton sourire débile le confirmais probablement. « J’ai trop bu. Ouais. Définitivement. Et j’suis Nathaniel. »

Tu avais juste envie de dormir, mais tu ouvris les yeux pour la regarder. « J’ai un truc à vous demander. C’est super important. J’sais que vous avez des trucs à remplir, là, des papiers… Pour dire ce qui s’est passé et tout. Mais j’veux pas que vous les remplissiez cette fois. S’il vous plaît. » Tu tentes de retrouver tes idées pour t’expliquer un peu mieux. « C’est à cause des cauchemars… Des masqués. Je les vois, je les entends tout le temps, et j’en peux plus. » Tu espères qu’elle comprendra que tu fais des cauchemars à cause de la guerre, de la bataille et que tu bois pour oublier. Et avec un peu de chance elle ne dira rien à personne et ta réputation sera sauvée.
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