La guerre des écuries

Nous choisissons d'interroger les élèves

La soirée avait pourtant bien commencé… Une coupe de champagne à la main, Eden s’efforçait de faire preuve de civilité, d’être agréable pour tout le monde. Ce n’était pas forcément aisé, elle n’avait pas spécialement envie d’être là, mais c’était néanmoins des choses qui se faisaient. Alors elle le faisait pour ses collègues, de l’Académie et de l’Université, pour ses élèves actuels et de l’année précédente et en souvenir de ceux qui ne pourraient plus jamais assister à ce genre de cérémonie. Si je m’écoutais, je ne tarderais pas à rentrer… songea Eden, désireuse de faire autre chose que la conversation. Elle fut, miraculeusement, exaucée par l’arrivée paniquée d’une silhouette les informant qu’un Hestia venait d’être retrouvé à l’agonie dans l’observatoire. Par la barbe de Merlin ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? La belle blonde se retourna vers les personnes avec lesquelles elle discutait pour s’excuser auprès d’eux. « Je vais aller voir de quoi il retourne, m’assurer que tout va bien. » Posant sa coupe de champagne sur le plateau d’un serveur passant par là, elle joignit le geste à la parole et ses talons claquèrent bientôt sur le sol alors qu’elle se dirigeait à pas décidés vers l’observatoire. Je ne pensais pas à ce genre de récréation, m’enfin…

Rapidement, elle parvint sur les lieux du ‘crime’, dirons-nous. Deux élèves et le concierge encadraient la victime qui venait d’agoniser. Eden se tourna vers les deux jeunes gens. « Que s’est-il passé ? » Rien de plus, pour l’instant. Si c’était une blague, elle n’était pas drôle. La jeune femme n’avait qu’une envie, s’occuper de l’élève au sol. Il lui fallait lutter contre sa nature, mais il lui semblait clair qu’il n’y avait, malheureusement, plus rien à faire pour ce pauvre enfant. Encore une victime innocente songea-t-elle encore. Mais une victime de quoi, cette fois ? L’idée qu’il puisse à nouveau s’agir de l’Organisation Secrète la traversa, et un frisson glacé lui parcourut l’échine. Mon Dieu… Protège-nous songea-t-elle encore avant de voir qu’elle venait d’être rejointe par trois de ses élèves : Justin, Rosie et Eve. « Que faites-vous là ? La curiosité est un vilain défaut, vous savez ? » leur dit-elle avant de se retourner vers les deux jeunes gens qui se trouvaient sur place. « Alors ? »

Dire qu’elle s’impatientait était un euphémisme. La vérité était qu’elle n’avait qu’une envie, en finir rapidement. Elle était inquiète de voir que même après la fin de la guerre, ils n’étaient pas en sécurité. Que même après la fin de la guerre, d’autres continuaient à mourir encore et encore. Ce n’était pas juste. Réellement. Eden secoua la tête, son regard effleurant le concierge, le corps, les trois élèves qui venaient d’arriver, puis revenant se poser sur ceux qui étaient vraisemblablement des témoins de la scène. Réellement ? C’était bien ce qu’elle voulait découvrir. « Vous êtes arrivés depuis quand ? »

Une chose était certaine : attendre n’était pas forcément une chose aisée en cet instant…