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« Un amour impossible Qui devient possible, C'est tout un monde qui s'écroule. »
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Lun 5 Mar - 3:06.
« Un amour impossible Qui devient possible, C'est tout un monde qui s'écroule. » François Brunet




STATUT DU SUJET : Privé
NOM DES PARTICIPANTS : Lycaon Aleksandrov & Lola Matanza
DATE : Deuxième week end de mai,
HEURE : Début de soirée
METEO : La température reste fraîche, la nuit commence à tomber.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : OO9 ; résistance
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : INTRIGUE OO8; la libération.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Non merci

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Message Posté Mer 7 Mar - 1:55.
    La gorge nouée, Lola avait vu Lycaon passer l'alliance au doigt fin de Faith. Elle avait entendu Krushnic sceller leur union. Et le reste d'espoir que Lola nourrissait inconsciemment s'écroula. Son univers même perdait le peu de saveur qu'il lui restait, les couleurs lui semblaient maintenant plus fade, et les paroles des autres ne formaient qu'un brouhaha sans aucun sens. Artémis la serrait fort dans ses bras, lui murmurant à toute vitesse des mots réconfortants qu'elle ne comprenait pas. Il se balançait légèrement d'avant en arrière comme pour la bercée, et Lola, l'esprit complètement anesthésié ne réagissait pas. Même pas elle ne pleurait, elle restait là, amorphe, agrippée à la chemise de son ami, les yeux ouverts fixant un point invisible. Puis, comme il l'avait de trop nombreuses fois fait durant les semaines passées, il la prit par le bras pour rejoindre le cercle qui trinquait en l'honneur des mariés, lui mit de façon autoritaire le shooter de vodka plein à ras-bord. Elle suivit le mouvement, complètement détachée de la réalité, avala son verre d'un coup sec et le jeta par dessus son épaule, comme tout le monde. Le goût âcre de l'alcool lui brula longuement la gorge le temps de la descente et elle ne put retenir une grimace. Non, décidément, Lola n'aimait pas l'alcool.

    Le groupe se sépara, chacun allant passer du temps en petit comité, pour panser ses plaies ou autre. Lola, elle, alla s'asseoir sur une chaise. Ce n'était pas une nouvelle, mais la jeune femme tenait très mal l'alcool et un avaler shooter de vodka alors qu'elle mangeait trop peu et se contentait de comater à l'aide de sa potion contre l'hyperactivité ne pouvait en rien arranger ses affaires. Elle sentit la tête lui tourner et sa vision se troubler quelque peu. Lola se laissa tomber lourdement sur une chaise. Sa tête semblait peser des tonnes alors qu'elle perdait peu à peu contact avec la réalité. Pourtant, elle s'entendit dire à Artémis d'une voix relativement claire qu'elle allait monter se reposer un peu, qu'elle ne se sentait pas bien et qu'elle préférait être seule.

    Allongée sur le flanc, dans le noir, Lola délirait à moitié à présent. Monter les quelques marches qui menaient aux étages et trouver une chambre pour s'installer l'avait vidé de ses forces et l'alcool lui était monté à la tête deux fois plus vite. A présent, bien qu'étendue sur un matelas, il lui semblait que le temps passait à la fois très vite et lentement, que les vagues ombres des meubles qu'elle distinguait grâce à la lumière qui passait par la porte laissée grande ouverte tournaient à n'en plus finir, lui donnant une nausée encore plus tenace. La jeune femme se sentait épuisée, vidée de toute volonté, toute énergie. Elle voulait rester là toute sa vie, attendre que ça se passe, que la douleur dans son estomac, le nœud dans sa gorge disparaisse ; que la vague de chagrin finisse de la submerger définitivement pour qu'elle puisse s'y noyer à volonté plutôt que de garder un peu la tête hors de l'eau.

    Elle ne se rendait même pas compte qu'elle tremblait de tous ses membres, à cause de l'alcool qui lui tordait les boyaux, mais aussi et surtout de froid. Elle ne portait que sa fine robe et rien d'autre, elle n'avait même pas eu la force de soulever la couette pour se glisser dessous. Ses dents claquaient dans un rythme effréné sans qu'elle ne tente même de se contrôler. Les larmes coulaient à flot sur l'oreiller et elle ne pouvait pas s'arrêter de pleurer. Ses pensées peu ordonnées, confuses et douloureuses tournaient en rond dans son esprit chauffé à blanc et une seule pensée restée marquée : Il ne m'aime pas.

    Elle aurait préféré qu'il ne joue jamais avec elle, qu'il ne soit jamais aussi gentil avec elle, ni aussi prévenant dès qu'elle faisait une crise d'angoisse et qu'il se trouvait dans les parages. Elle aurait aimé qu'il n'ait pas cette voix qui l'apaisait tant, ni ses mots si justes qui savaient la toucher. Elle aurait tant aimé que jamais il ne lui sourit, ni même qu'il l'embrasse durant ce strip-poker de malheur. Elle aurait aimé ne jamais tomber amoureuse de lui, à en être malade, à en crever dès qu'elle le voyait. Et devoir assister à son mariage.

    La jeune femme remarqua vaguement la source de lumière se troubler un instant alors que quelqu'un entrait manifestement dans la chambre. Elle ne se retourna pas, l'esprit trop agité pour penser de façon cohérente.
Lycaon Aleksandrov
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Message Posté Ven 9 Mar - 2:09.
    L’alliance le brûlait. Ses phalanges, meurtries, le lançaient de cette douleur singulière lui rappelant la jouissance de sa propre violence tandis qu’il frappait son père au beau milieu du vin d’honneur, pour l’avoir vendu, pour l’avoir trahi, pour lui arracher Eleonora marquée de son sang et de sa vie. Pour se libérer de cet homme superficiel, vénal, répugnant alors que son regard brillait encore du désir primaire bouillant dans ses tripes, hypersensible aux charmes de vélane de Gabriel. Un adolescent. Malédiction ou humour retors de Merlin, les Aleksandrov portaient en écharpe leur réputation glanée dans les hautes sphères de la noblesse sorcière, écharpé par ces générations portant chacune leur lot de mésaventures : accumuler un mariage arrangé du fils postulant d’une certaine folie agressive avec une femme aux allures de démon enragé, et un père épris des plaisirs de la chair à tel point qu’il se trouve incapable de résister aux plus bas instincts humains tandis que ses hormones lui soufflaient leur désir brûlant n’était que pour rappeler leur tendance chronique et maladive à faire tourner en dérision l’étiquette de l’aristocratie.

    Lycaon, pour ce qu’il était de noble, ne crachait pas sur la qualité de son sang et cette dignité glaciale qui se dégageait de sa prestance tandis qu’il laissait son père aux mains d’une Ylena paniquée, plus encore transpirant de terreur à l’égard de ce beau-fils qui, de son regard impitoyable, ne l’avait jamais toisée avec ne serait-ce qu’avec la moindre politesse, dénigrant jusqu’à même son existence. Lui volant sa fille. Théodora, au contraire de sa mère, ne buvait pas le même vin aux veines de l’aîné ; bien assez certaine qu’Alexei se trouvait entre de bonnes mains, ou pour Merlin savait quelle véritable raison, c’était vers lui qu’elle s’était, par instinct, approchée. C’était son poing meurtri qu’elle avait examiné. C’était Lycaon qu’elle avait choisi. Tombe ancestrale, tandis qu’ils perdaient leur fille pour l’avoir manipulé depuis sa naissance, contrepartie adorée arrachée de ce mariage qu’il n’avait pas accepté – de ces mariages qu’il n’avait pas accepté. De celui d’Alexei et d’Ylena, du sien, avec Faith Aleksandrova. Ylena voyait dans ses iris glacées et voilées aux pupilles dilatées cette victoire incestueuse, glaçante et terrifiante ; Alexei l’acide aristocratie qui coulait dans ses veines, dignité glacée, élégante, fière.

    Ce n’était pas l’ombre étrange qui grandissait dans son âme, ce n’était pas l’ombre étrange qui se distillait dans ses veines. C’était la latence de sa personnalité qui prenait relief dans son désir cuisant de vengeance. D’indépendance. Tu me dois ma vie, père. Les ailes noires de l’ombre se refermaient sur sa silhouette élancée, l’enveloppant de sa tiède chaleur réconfortante ; dans sa main, celle de sa sœur benjamine, contre sa taille, celle de sa sœur cadette. Théodora. Eleonora.

    Lola.

    L’incident, s’il n’était pas oublié, n’apparut plus ; non seulement parce qu’Aleksandrov père avait mystérieusement disparu de la circulation que parce que Madame Turner s’était occupée de relancer ce qui devait être une fête en l’honneur d’épousailles heureuses. Heureuses. Nervseuement, Lycaon plia et déplia ses doigts endoloris tandis que ses iris incandescentes embrassaient la foule compacte des « invités » de la mascarade. Trop nombreux. Trop curieux. Ses doigts glissèrent sur son front, débraillant davantage ses cheveux pour une fois ordonner, tentant d’écarter son col qu’il trouvait trop serré, trop étouffant ; il crevait de chaud. De colère contenue. De fureur impuissante. De rage désespérée. Ce qu’il n’avait pu ressentir aux instants cruciaux, alors que l’alliance glissait audacieusement à son doigt, alors qu’il saisissait le poignet de sa femme, alors qu’il menaçait son professeur de Sortilèges pour sceller cette union dépassée, le labourait avec la force retorse de sa sournoiserie. Son alliance luisait d’une lueur victorieuse, goguenarde dans au coin de son œil ; sa main tremblait.

    Son âme saignait. Le loup geignait. Et dans son incapacité d’endiguer ces écumes ravageuses, Lycaon subissait les assauts de ce à quoi il n’avait pas réagi. Ses insultes, son désespoir sensible, l’idée qu’il jouait avec elle. La carapace, de plâtre, se fendillait, creusée des lames de ces milles couteaux plantés dans son cœur ; cette crinière de feu qu’il entrevoyait parmi leurs convives, cette lueur moqueuse de son alliance, chaque détail lui rappelait la douloureuse évidence des chaînes qui s’étaient enroulées autour de son être. Il était engagé. Il était prisonnier, d’un mariage si nocif, meurtrier pour eux qui ne sauraient voir en l’autre ne serait-ce qu’une connaissance, rien de moins qu’une figure démoniaque sur qui décharger la figure terne de leurs vies. Je ne me moquais pas de toi. Il n’avait pas le choix.

    « Si peu. » Lycaon s’ébroua. « Tu as le choix. » Ses ongles s’enfoncèrent dans ses paumes, sentant poindre de nouveau ce conflit incessant, cet étrange combat qu’il semblait mener contre ce qu’il connaissait par cœur sans en saisir véritable l’essence, lui-même, ou une part de lui-même ; la raison ou la folie ? Son cœur cognait contre sa poitrine, sa respiration, trop courte, sifflait dans sa gorge obstruée, des spasmes s’emparaient de ses muscles d’autorité. Il n’était pas un familier des crises d’angoisse, ni de nerfs, trop indolent pour souffrir de pareils symptômes ; ou avait-il était trop indolent ? « Tu as le choix. » L’évidence s’imposait tandis que l’étau de son alliance semblait se resserrer, s’enfonçant dans sa chair. Pourquoi ne voulait-il pas le comprendre ? Ses griffes lacéraient sa peau. Laisse-moi. Piètre défense, d’autant plus alors que ses pupilles affolées avisaient les jeunes silhouettes des français qu’il avait vu aux côtés de la jeune femme. Où est-elle ? Question instinctive. « Tu as le choix. » Question presque essentielle. « Tu as le choix. » Nécessité. « Tu as le choix. »

    Il aurait pu l’envoyer sur les roses, refuser de lui dire où elle était partie. Pourtant, dans son français trébuchant, il lui avait répondu, avec une pointe de méfiance dans la voix. Aucune indiscrétion, une confiance peut-être aveugle en ce qu’il comptait faire en lui demandant où elle était partie. Le garçon l’observa prendre la direction des étages, mais Lycaon, imperturbable, oublia jusqu’à son existence et son étrange élocution butée. Il ne se demanda même pas comment Lola avait bien pu le rencontrer, ni même quel était leur lien. Ce qui lui importait, c’était la trouver. C’était… lui parler. L’idée était devenue étrangement fixe.

    « Détruis-la. » La trouver, gisante et tremblante en travers d’un lit, ébrécha de nouveau sa carapace. Son expression, fermée, s’assombrit davantage ; cette néfaste nuit, enfermés dans la Salle des statues, lui revint en mémoire, cette soirée éternelle où il s’était fait faire la morale par des statues. L’idée, pathétique, prêtait à rire ; sauf que Lycaon avait toujours eu conscience de sa capacité à communiquer égale à celle d’un chaudron bon marché, et s’il l’avait toujours assumé par indolence consommée, il n’en riait pas. Il l’avait blessée, il l’avait torturée, il l’avait écharpée, en toute connaissance de cause. Et elle… La porte se referma en silence derrière lui, et d’instinct, il choisit de s’avancer, de s’installer au bout du canapé. De longues secondes, il détailla sa silhouette, sentant avec peine la brûlure couler dans ses veines ; il résista à l’envie de replacer ses cheveux sombres étalés sur la couverture.

      « Tu le pensais vraiment ? »

    Sa déclaration. Ses déclarations. Capacité de communication nulle : vérifiée. Sincérité… « Ou aime-la. »
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Message Posté Ven 9 Mar - 3:51.
    La porte fermée. Le noir remplaça la faible lumière qui n'éclairait qu'en partie la pièce, et, instantanément, quelques bougies s'allumèrent dispensant une lumière plus douce. Lola se tendit immédiatement et alors qu'elle reconnaissait la voix qui s'éleva, son estomac se tordit à nouveau dans un spams douloureux. Dans son esprit ébréché par l'alcool, où la réalité perdait de sa consistance plus le temps avançait, cette situation de huit-clos se mélangea avec des souvenirs moins agréables. Les statues. Le labyrinthe, Jed et Ilyas morts dans une flaque de sang, Gabriel sur ses genoux, ses mains qui remontent le long de son corps, lui disant qu'il a un petit secret pour elle, que Lycaon embrasse particulièrement bien et... Il lui coûta un immense effort de volonté pour stopper la suite d'idées sans queue ni tête qui lui trottait en tête, lui mangeait petit à petit le reste de lucidité qu'il lui restait.

    Lycaon se trouvait derrière elle, la regardait encore une fois pleurer -l'avait-il vu rire ses derniers temps ?- et ne disait plus rien. Il attendait une réponse ? C'était quoi, déjà, la question ? Prenant appuie sur son bras, Lola trouva la position assise avec difficulté. Sa tête lui semblait lourde, terriblement lourde et son champ de vision encore plus troublé que lorsqu'elle était allongée. Il lui semblait que le plafond de la pièce tournait à toute allure alors que le reste restait bien en place comme il le fallait. Il lui semblait aussi que le lui tournait sur lui même mais toujours dans la même direction. Sauf que ce n'était pas possible, ça. Sa tête lui ordonnait de se rallonger et d'arrêter de lui imposer une telle migraine, mais son corps refusait d'obtempérér. Chaque geste lui coûtait trop pour qu'elle ne s'économise pas. Elle se tourna vers l'homme assis sur le matelas, à côté d'elle -proche, trop proche-, le regard trouble, mouillé de larmes qui collait encore sur ses joues. Les hoquets lui arrachaient la poitrine, mais elle ne parvenait pas à reprendre une respiration normale. Non, pleurer restait la seule chose qu'elle pouvait faire à cet instant. Et tant pis si elle offrait d'elle une image misérable, une image pitoyable, après tout, elle n'en avait plus rien à faire. Chaque tremblements de son corps lui faisait l'effet d'un marteau qu'on lui enfonçait dans ses membres, comme lorsqu'on a une grosse fièvre.

    D'un geste maladroits, Lola attrapa la fine courtepointe qui se trouvait au bout du lui et s'enroula dedans. « J'ai f-f-f-froid. », dit-elle comme une justification à son geste. Cela ne répondait sûrement pas à la question posée par Lycaon, mais la jeune femme l'avait complètement oubliée, incapable d'avoir une pensée cohérente pour l'instant. Elle resta un moment ainsi, étendue, tremblante, sans rien dire. Et puis ses sanglots se tarirent, dévirent moins violents, moins brusques, et si les larmes continuait de couler sur son visage, ce n'était plus à torrent. L'espagnole tentait de ressemblait son esprit. La question de Lycaon. Est-ce que qu'elle le pensait vraiment ? Mais quoi ? Sa déclaration dans la salle des statues ? « Oui... ». Ou alors au contraire les mots durs qu'elle venait d'avoir sous le coup de la colère et du chagrin ? « Enfin euh.. Non. ». Il parlait de quoi, d'abord ? « Je... je suis pas sûre. ».

    Lola, les genoux à présents remontés contre sa poitrine et les bras passés autour pour y poser son menton -la pièce tanguait trop à son goût- fixait un point invisible, devant elle, quelque part entre Lycaon et le mur qui se trouvait derrière lui. Quelque part entre ses yeux qui la fixaient et la couleur de la tapisserie. Quelque part entre cette voix qu'elle aimait tant et le silence qui les entourait. Entre ses bras, dont elle voulait qu'ils la serrent encore, et cette bouche dont elle voulait encore entendre des mots rassurants, comme une petite fille qu'on console après un mauvais rêve. Elle en oubliait presque qu'elle se trouvait au mariage de l'homme en face de lui, l'homme qu'elle aimait, celui qui avait réussi à la rendre amoureuse pour la première fois et.... pensait-elle vraiment les mots qu'elle avait prononcé avant ? « Je pense que j'étais sincère quand j'ai parlé. Mais juste sur l'instant. Parce que tu n'es qu'un abruto... un abruti. Tu dis jamais rien. Tu fais que des sourires et je sais jamais quoi penser. Ou alors tu souris même pas. Et moi, je sais jamais si tu es sérieux ou si tu t'amuses. Et puis tu as pas dit que c'était que de la comédie ton mariage. On sait jamais avec toi, ce que tu penses. Si tu parles vrai. ». Lola parlait à voix basse, lentement. Et disait sûrement pour la première fois ce qu'elle pensait. Sûrement que l'alcool qui courrait dan ses veines l'aidait à enfin parler un peu de ce qui la tourmentait, puis surtout, elle sentait bien qu'une telle occasion ne pourrait jamais se représenter. S'ils devaient se dire quelque chose, ce serait sûrement ici et maintenant, dans cette chambre, coupé du reste, des gens, du mariage. « Et quand tu es mort à cause de moi avec les statues, j'ai vraiment eu peur et... j'avais jamais dit ça. Ou pensé ça avant et je trouve que c'est pas juste. ».

    Pas juste, non, en effet.
Lycaon Aleksandrov
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Message Posté Lun 12 Mar - 3:32.
    « Détruis-la. » Elle pleurait. Elle tremblait. Ses larmes lapidaient son cœur, déchiraient son âme. Ses frissons le poignardaient, ses hoquets l’égorgeaient. Qu’il rêvait de pouvoir la prendre dans ses bras, de sentir sa chaleur contre sa peau, de plonger son visage dans le creux de son cou, de l’entendre respirer… de la voir sourire. Qu’il rêvait de pouvoir l’embrasser, qu’il rêvait de pouvoir… ne serait-ce que la toucher. Qu’il rêvait de tout cela, qu’il rêvait de Lola dans ses bras, heureuse, riant, amoureuse. Incapable d’en soutenir davantage, il détourna le regard.

    Egoïste créature qu’il était. Traître. Bourreau. Lâche. Incapable. Médiocre. L’insulte, gravée dans sa mémoire, gravait d’acide son esprit tourmenté ; quelle prétention que de se raccrocher à son niveau scolaire pour juger de sa médiocrité ou ne serait-ce que de ses capacités. Faith avait raison, que Lycaon veuille le reconnaître ou non ; et Lola, sa mine piteuse, son regard voilé, ne lui permettait plus de se soustraire à cette évidence. Sa voix, faible, lui parvenait dans un filet plaintif, déchirant dans ce qui lui restait d’humanité, cuisant dans ce qui lui restait de cœur inachevé. Alors qu’elle parlait, alors qu’elle lui rappelait son incompétence en matière de communication, alors qu’elle répondait, en toute sincérité, que oui, elle le pensait, que oui, elle l’aimait, il se mit à la haïr. A la haïr, pour sa gentillesse. A la haïr, pour sa pureté d’âme. A la haïr, pour sa simplicité. A la haïr, pour son amour. A la haïr, de ne pas le haïr pour ce qu’il avait fait. Nerveusement, ses doigts retrouvèrent d’instinct son éternelle croix gothique, dissimulée sous le col ouvert de sa chemise blanche, qu’il tira avec dextérité pour la manipuler entre ses doigts ; son alliance, sous les flammes des quelques bougies disséminées, luisait d’un faible éclat.

    Le vase s’explosa contre le mur dans un fracas assourdissant et Lycaon, tremblant, s’éloigna du lit.

      « Tu oses me parles de justice ? »

    « Détruis-la. » Sa colère, sourde, faisait trembler le timbre de sa voix, en teintant d’une agitation nerveuse ses tonalités suaves ; son regard, aux pupilles dilatées, marchait, funambule, sur le fil d’une raison sur le point de claquer. Il tournait en rond comme un animal en cage, martelant le sol moquetté de pas précipités, ses doigts serrés sur sa croix gothique s’entaillaient les chairs, et son cœur martelait, dans un souffle putride de rage sauvage, sa poitrine douloureuse. Il avait mal. Il crevait, comme un animal blessé jappait d’agonie, les entrailles ouvertes, appelant de ses vœux la Mort, faucheuse, cette racoleuse de bas étage s’affairant à la vie facile de ceux qui donnent des plaisirs juste contre quelques billets de forte valeur. Si seulement, à son tour, il pouvait y prétendre, si seulement, à son tour, il pouvait ne plus ressentir ce trou béant qui lui mangeait le ventre, prêt à en payer de son âme ou d’y mettre de sa personne.

    Il n’aurait pas dû venir. Il n’aurait jamais dû venir.

    « Détruis-la. » Se maudire d’être humain. Se crucifier d’avoir céder à cette acide inquiétude ; eh quoi, qu’avait-il espéré ? Que les choses s’arrangeront dès le premier regard ? Qu’elle recommencerait à vivre parce qu’il serait allé la voir ? Et lui, que pensait-il en tirer ? Une paix de l’esprit, de l’âme ? Comment avait-il pu être aussi bête, penser que les choses allaient s’arranger parce qu’ils allaient parler, qu’il allait lui mentir, lui dire que ce n’était pas réciproque, et qu’il fallait qu’elle passe à autre chose ? Avait-il vraiment pensé en avoir la capacité ? « Détruis-la. » Il ne se souvenait pas avoir été un jour utopique, et maudissait cet instant qu’il n’avait pas vu passer. Il crevait chaque jour depuis que Faith avait été envoyée à Durmstrang, voyant l’échéance de ce chimérique mariage s’approcher avec une réalité trop tranchante pour être véritablement tangible. Et la seule chose qu’il avait su faire, était d’embrasser Lola. De l’embrasser, parce qu’il en avait envie. De l’embrasser, parce qu’il en avait eu besoin. De l’embrasser… parce qu’il l’aimait. Il se maudissait. Il se haïssait. Et la haïssait elle, pour ne pas avoir cette réaction logique de l’insulter et le convoquer au Diable.

      « Pourquoi tu es venue ? »

    « Détruis-la. » Il ne contrôlait pas son agressivité, de sa voix à ses gestes brusques ; la crainte qu’il pouvait inspirer à cet instant ne lui effleurait pas l’esprit. Marchant de long en large, il ne parvenait plus à avoir le moindre sens logique, son esprit tourmenté hurlait au supplice et lui, faible Mokop, subissait les assauts imprévus de ces traîtres sentiments qui lui sautaient à la gorge, lui déchiraient les chairs. Il crevait d’envie de la prendre dans ses bras. De l’embrasser. De la toucher. De la caresser. De lui faire l’amour.

      « Pourquoi tu es venue, à mon mariage ? Pourquoi ! »

    « Détruis-la. » Le désespoir résonnait dans sa voix éraillée. Il s’était figé au bout du lit, s’appuyant sur ses bras, toisant de son regard étriqué la jeune femme recroquevillée à son opposé. Et ses yeux redessinaient ses courbes, et ses yeux la dévoraient sans vergogne, et ses yeux la désirait. Pourquoi tu es venue ? La question martelait ses pensées agitées, désordonnées, paniquées. Ses épaules frémissaient des tremblements que ne pouvaient subir ses mains appuyées sur le matelas ; et toujours, sournoise et vindicative, cette lueur de son alliance le narguant avec impudence. Lentement, son regard tomba sur l’anneau d’or ; se redressant, il se passa une main lasse dans ses cheveux, sentant de nouveau son sang-froid revigorer ses veines de cette indolence timide qui galvanisa ses muscles frémissant.

      « Pourquoi tu ne me détestes pas ? »

    « Détruis-la. » Il n’avait pas le choix ; son alliance, serrant d’un étau possessif son annulaire, le lui rappelait chaque seconde qui passait. Il n’avait pas le choix ; il l’aimait, sans doute trop, il en crevait, c’était une évidence, mais elle était là, mais elle brillait d’une lueur insolente, mais elle le lorgnait d’un œil victorieux, signature indélébile de l’égoïsme de son père. Qui avait foutu sa vie en l’air. Qui l’avait appréhendé comme un vulgaire objet, pour une transaction dont il n’avait que peu besoin de l’utilité ; juste que plus d’argent ferait son bonheur, en détriment de son fils. Et Théodora, allait-il la condamner à pareil exil ? Et Eleonora, allait-il un jour reconnaître ses droits de paternité sur elle ? Et Lola… et Lola. Ce n’est pas mon père qui la brise. Triste évidence ; terrible évidence.

    « Détruis-la. » Un soupir las s’échappa de ses lèvres mi-closes. Il n’avait pas le choix. Comment le pouvait-il ? Il avait fait un serment, et d’une femme qu’il n’aimait pas, il ne pouvait en réduire la réputation de son propre fait. C’était contre tout, contre sa morale, contre son éthique, contre… contre la promesse faite à sa mère. Sois meilleur que ton père. « Détruis-la. » Il n’avait pas le choix.

      « Ce n’est pas juste ni pour toi, ni pour moi. Je suis désolé, pour ce que je t’ai fait, pour… »

    « Détruis-la. » Les mots se bloquèrent dans sa gorge ; par instinct, sa main se porta à son cou, son alliance rutilant dans le mouvement. Glissant sur ses courbes, son regard rencontra le sien ; l’incapacité d’aller plus loin le prit de court. « Ou aime-la »
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Message Posté Lun 12 Mar - 16:15.
    Le regard de Lycaon la brûlait et pourtant, elle ne pouvait pas détacher son regard de ces pupilles brûlantes de colère, de rage, de douleur, de haine, de rancœur. Et quand il tourna son regard, quand il se leva, Lola garda ses iris mouillées sur l'homme qui lui faisait face. La jeune femme préférait encore le savoir assis sur le lit en face d'elle plutôt que de le voir ruminer, se battre avec ses propres démons. Elle aurait voulu l'aider, le prendre dans ses bras à son tour et trouver des mots rassurants comme les siens, lui dire que ça irait, qu'elle irait bien ; même si ce n'était pas vrai, du moins dans l'immédiat. Pourtant, elle ne bougeait pas, elle se contentait de renifler péniblement enroulée dans sa pauvre couverture, abattue.

    Elle poussa un cri de peur quand le vase s'explosa avec fracas contre le mur et comme pour se protéger d'une quelconque attaque envers elle alors qu'il se levait, Lola se colla encore plus contre la tête de lit, bien maladroitement. Ses membres restaient lourds, comme ankylosés, les effets de l'alcool la rendant lente et gauche. Elle s'enroula encore plus dans la couverture et fixait les yeux grands ouverts, terrifiée, Lycaon qui marchait nerveusement dans la chambre, qui faisait les cent pas, comme au bord de l'implosion. La tension qui régnait à présent dans la chambre oppressait la jeune femme. Lola tentait de reprendre le contrôle de sa respiration, mais celle-ci restait tremblante, mal-assurée, tandis qu'un reste de sanglot restait coincé dans sa gorge. Sa lèvre inférieure malmenée par ses dents saignait à présent et d'un geste lent, elle l'essuya avec sa langue. Le sang qui coulait dans sa gorge la lui brûlait et lui donnait une nausée tenace mais elle tentait de se contrôler. Les mots de Lycaon, brutaux, violents, rudes eurent l'effet d'une claque sur l'espagnole. Elle ouvrit la bouche, tachant de trouver quelque chose à répondre, mais rien, rien ne venait. Que devait-elle répondre à une telle accusation ?

    Penaude, Lola baissa la tête, contemplant les motifs fleuris et de mauvais goût du dessus de lit, les lèvres tremblantes tandis que les larmes recommençaient à couler le long de ses joues. Les bras serrés autour de son ventre, ses ongles s'enfonçaient dans sa peau, comme pour déplacer ailleurs la douleur qui lui nouait les tripes, comme pour oublier que son cœur menaçait de lui claquer entre les mains.

    « Pourquoi tu es venue ? »

    La question claqua dans l'air, violente, ouvrant une énième plaie dans l'esprit de Lola. Elle releva vivement la tête, le cherchant du regard. Les mots se précipitaient dans son esprit. « Je... soy... Yo... ». Et Lola éclata en sanglot. Violent, les larmes coulaient à torrent, sa respiration se faisait de nouveau hachée alors qu'elle tentait de répondre quelque chose à l'attaque. Mais Lola, frêle et fragile Lola n'était pas de taille à se battre contre ces assauts injustes. Les pleurs bruyants de Lola brisaient le silence de la pièce mais il lui était impossible de s'arrêter de pleurer. Elle souffrait, elle aussi, que croyait-il ? Il répéta sa question, agressif. Lola se tassa un peu plus contre elle, terrifiée par l'homme en face d'elle, par son comportement, ses mots, ses gestes, son regard presque fou. « J-j-je suis v-v-venue parce que j-j-j'y croyais p-p-pas. Je v-v-voulais es-es-espérer jusqu'au bout. C'est de ta f-f-f-aute ! C'est t-toi qui m'a mise dans ce-ce-cet état ! Tu-tu-pensais q-q-quoi ? Que f-f-faire des sourires t-t-tout le temps, et jou-jou-jouer avec moi, et-et-et toujours trou...ver les bons mots, et... m'embra...bra..sser ça n'allait ri-ri-rien faire ? Je-je-je suis pas un jou...et. Moi aus..si j'ai des sentiments ! »

    Et son espagnol chantant dans son russe, qui le teintait d'ordinaire de couleurs chatoyante, ce torrent de cailloux dans son accent, et les reflets du soleil, et sa joie de vivre, son plaisir à croquer la vie à pleines dents, son espagnol teintait son russe de tristes couleurs, fades, passées; les sanglots cascadaient à la place des cailloux. L'âme déchirée de Lola mourrait à cet instant dans sa voix haletante, cherchant son souffle et surtout à retenir la seule chose qu'elle espérait vraiment dans la vie, la seule personne qu'elle voulait à ses côtés pour un mois, un an, une vie si cela était possible; elle ne demandait rien d'autre si ce n'est goûter à ce plaisir là de la vie dont elle ignorait encore tout : les joies, les peines, les cicatrices, les sourires, les caresses, les regards, les souffles qui se mêlent. Aimer, qu'en savait elle ? Rien, et la vie, cette pute, cette chienne de garde lui retirait la seule et unique chance d'apprendre à aimer

    Lola ne regardait pas Lycaon, qu'elle savait pourtant au bout du lit. Elle se contentait de fixer la couverture, triturant ses cheveux mal à l'aise. Sa nausée se faisait plus tenace. L'alcool ne lui réussissait pas et mêlait à son état de désespoir et de panique, il aurait fallu d'un rien pour qu'elle ne rende le plus qu'elle avait dans l'estomac.

    « Pourquoi tu ne me détestes pas ? »

    Lola releva timidement la tête, pour chercher Lycaon du regard. C'était un piège ? « Tu... Tu préfèrerais vraiment ? ». Elle garda le silence longtemps alors que l'affreuse vérité s'imposait à elle. Jamais ses sentiments ne pourraient être réciproques. Il jouait avec elle depuis le début, l'avait réduite à l'état de pantin dont il pourrait faire ce qu'il voulait, jamais, jamais elle ne verrait rien à y redire. « Je... Je sais pas haïr. Je pourrais pas te détester. ».

    Qu'importait qu'il soit marié. Qu'importait qu'une autre femme porte son nom. Lola se fichait à présent de ces détails. Elle voulait que la brûlure dans son ventre cesse, elle voulait sentir les bras de Lycaon autour d'elle, elle voulait entendre ses paroles rassurantes, elle voulait écouter sa voix suave qu'elle aimait tant, elle voulait sentir son odeur, sentir son souffle dans sa nuque, ses lèvres douces sur les siennes, dans son cou, ses mains dans ses cheveux. Elle le voulait, là, maintenant. Elle voulait se coller contre son torse chaud, elle voulait éparpiller ses mains en caresses. Qu'il la rassure, qu'il la console. Qu'il l'aime toute entière.

    « Ce n’est pas juste ni pour toi, ni pour moi. Je suis désolé, pour ce que je t’ai fait, pour… ». Lola lui lança un regard suppliant. Qu'il l'aime ou qu'il se taise, qu'il ne dise plus rien que des mots doux et réconfortants, qu'il ne fasse plus rien d'autre si ce n'est la prendre dans ses bras. Qu'il arrête de l'enfoncer, de la détruire avec application comme il le faisait.

    « Tu...tu es v-v-enu pour...quoi ? ». Question simple, innocente, vitale, cruciale. Lola devait savoir. En crever peut-être, mais savoir. Elle méritait quand même au moins de la franchise, ou était-elle si pitoyable que ça au yeux de Lycaon que même cela, il lui refuserait sans qu'elle ne puisse rien dire ?

    Lycaon lui échappait inévitablement. Il n'y avait rien qu'elle ne pouvait faire, sinon pleurer sur son sort. Elle le faisait remarquablement bien.
Lycaon Aleksandrov
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Message Posté Sam 17 Mar - 2:18.

    « Détruis-la. » Lâches velléités. Couard vautour qui s’en retournait dans son nid, le cou rentré dans les épaules, le bec bas ; et la charogne qu’il convoitait aux serres d’un ennemi mortel qu’il n’avait pas le courage d’affronter. Il n’avait pas le choix. Certitude éhontée, mensonge outrancier. Il pensait qu’il n’avait pas le choix, dans ses prunelles sombres qu’il avait planté dans son regard, déterminé de faire d’elle sa victime, de la forcer à le détester, à le haïr pour mieux s’en retourner auprès de la réputation de sa femme, dans ses prunelles sombres brûlait cette certitude qui saignait son cœur – jamais plus que ne l’écharpaient les chaînes acérées le lacérant à chaque battement douloureux. Jamais plus que cette alliance dont la lueur narquoise semblait ricaner devant sa pitoyable existence, elle-même vautour aux ailes déployées au-dessus de son cadavre dinatoire. Il pensait qu’il n’avait pas le choix, il croyait qu’il n’avait pas le choix ; certitude de paille alors qu’il ployait devant la détresse de Lola, qu’il trouvait terrifiée sous son regard de charognard. S’il tressaillit, ses muscles ne le trahirent pas ; pas même la faible lueur au fond de son regard qui, à elle seule, pouvait donner à la jeune femme toutes les réponses qu’elle désespérait d’entendre. Il pensait ne pas avoir le choix parce qu’il ne voulait pas avoir à choisir.

    « Détruis-la. » La litanie, incessante, se murmurait, trame intime d’un esprit perturbé par un choix qu’on lui imposait, qu’il ne pouvait pourtant pas accepter – qu’il ne voulait pas accepter. Choisir, choisir parce qu’il était marié, choisir, choisir parce qu’il détestait sa femme, choisir, choisir parce qu’il avait été contraint de se marier, choisir, choisir parce qu’il l’aimait. Choisir. Disait-on du choix qu’il était source de liberté ; mais la vraie liberté est pourtant de ne pas choisir. La vraie liberté est de ne pas se soucier de choix. La vraie liberté s’impose, elle ne se discute pas ; être libre c’est encore de ne pas choisir la voie à prendre. C’est la prendre.

    Prisonnier d’un mariage, prisonnier d’un choix ; il aurait donné un royaume pour avoir le choix de son mariage, de son avenir, aujourd’hui il voulait crever pour ne plus avoir à le subir.

    « Détruis-la. » Et chaque seconde qu’il passait en sa compagnie, chaque regard qu’il lui adressait, chaque parole, chaque geste, la poignardait davantage ; dans son regard trouble luisait la blessure ouverte, ensanglantée, la chair à vif, sur laquelle il déversait le sel de son incapacité à choisir. Son incapacité à lui rendre sa liberté. Egoïste créature, éprise d’une conviction chimérique. Pathétique animal, tremblant devant ce qu’il ne pouvait combattre. Et son espagnol d’habitude si chantant dans son russe, et ses mots saccadés par ses sanglots, et sa réponse accusatrice teintée d’un désespoir latent, et son souffle court animé d’un cœur qui battait trop vite, et son regard reflet d’une âme tourmentée, et… et lui, qui la torturait, bourreau si involontaire, implacable par une faiblesse d’âme qui le rendait fébrile alors qu’il toisait la jeune femme, dans sa vulnérabilité touchante, dans sa vérité offerte, naturelle, sans faux-semblant… si vivante dans son souvenir vivace et chéri. Si attendrissante. Si souriante.

    Tout ce que le charognard n’était pas, se repaissant de ce qui ne lui appartenait pas, sur le dos de ceux qui s’écroulait sur sa route, indolente créature qui avançait, arriviste, et prenait ce qu’il trouvait, cachant ce qu’il possédait. Se murant dans sa carapace de plâtre qui, à chaque seconde, s’effritait. S’il l’assassinait, il se suicidait de concert ; son sang-froid se muait en une indolence instinctive, mais ses prunelles le trahissaient, incapables de soutenir sans faillir la scène dont il était lui-même le réalisateur. Lola, sa Lola, prostrée sur elle-même, des perles translucides sur les joues, dévastée. Il aurait voulu qu’elle le déteste pour que d’elle-même elle ait à tourner la page ; le charognard attendait son cadavre pour en faire de même.

    Lâche. Menteur. Pathétique. Médiocre.

    « Détruis-la. » Et il faiblissait à chaque seconde, sentant poindre l’urgence de quitter cette chambre avant de commettre l’irréparable. L’irréparable ; pour elle, pour lui, pour… eux. Il n’aimait pas sa femme. Il détestait sa femme. Il haïssait sa femme. Etait-ce pour autant raison suffisante pour oublier qu’elle était sa femme ? Aleksandrova, Merlin que j’aurais aimé que ce soit toi, Lola, qui y répondes. Parce que c’était maintenant, parce qu’à cet instant, c’était ainsi. Et Merlin seul savait qu’à Lycaon, l’amour importait peu ; que Théodora et Eleonora soient heureuses, voilà ce qui avait toujours suffit à son bonheur. Lola, désormais. Lola ; à jamais ? Lola.

    « Détruis-la. » Et si heureuse elle devait être, sans doute ne pouvait-elle l’être que sans lui. C’était là bien altruiste que de satisfaire du bonheur des autres pour être heureux, et bien prétentieux de se sacrifier pour les autres. Ridicule, aussi. Sûrement. Cependant inévitable. Qu’importe son sentiment pour sa femme, il lui avait juré cette fidélité audacieuse qu’il haïssait. Qu’importe son sentiment pour sa femme, il lui avait promis son respect ; et ce, bien avant l’échange de leurs vœux, lui promettait que si elle ne faisait pas de même, c’était sa réputation personnelle qu’il sauverait, en échange de la sienne. Charognard. Qu’importe son sentiment pour sa femme, Lycaon demeurait marié, et à mariage, il entendait s’y conformer. Il entendait ne pas suivre la trace de son indigne père ; il entendait être meilleur qu’Alexei Aleksandrov. Il entendait faire payer son géniteur pour l’humiliation qu’il a faite subir à sa mère. Ce regard mélancolique, cette distance chagrinée, cette rêverie infinie dans ses prunelles de velours… Je l’ai compris trop tôt, et ce n’était pas l’amour de mon père qu’elle pleurait. C’était sa dignité perdue. Le souvenir, acéré, l’attaqua à la gorge ; et Lycaon détourna son regard. Il n’avait pas le choix.

    Triste prétention.

      « Je t’aime. »

    Et s’il ne s’attendait pas lui-même à laisser tomber cette évidence, il ne la regretta pas. Seul un léger moment de flottement, seulement quelques secondes pour prendre la véritable mesure de ses propres mots, et se rendre compte que qu’importe sa décision, il ne parviendrait jamais à tenir sa résolution. Il avait voulu la détruire. Il avait voulu être ce Mokop qu’on lui avait toujours reproché de ne pas être : méprisant, insipide, cruel joueur, et admettre que tout cela n’était qu’une farce. L’aurait-elle seulement cru ? Lui-même aurait ri de son pitoyable jeu d’acteur : depuis cette porte passée, il n’avait pas revêtue la moindre parcelle d’assurance reflétant, même fade pastiche, celle dont été auréolés les Mokop. Son indolence l’avait seulement protégé contre la transparence, et son accès de colère équivoque.

    Il avait voulu la détruire, douloureuse décision qui lui avait semblé la plus juste ; mais n’était-ce finalement pas la détruire que de l’enchaîner avec lui que de lui avouer qu’à son tour, il l’aimait. Une main lasse dans ses cheveux, un soupir au bord des lèvres, résigné, abattu, et seulement lui. Sa carapace, grignotée, s’effondrait dans un nuage de poussière, laissant son cœur sanguinolent se retourner dans ses chaînes, cachant sa honteuse nudité.

    Seulement, il n’en pouvait plus. La corde, dénudée, rompait sous le poids de sa propre souffrance. Son sourire lui manquait. Son regard lui manquait. Elle ne pouvait pas le détester ; et ça, plus qu’autre chose, l’empêchait d’être ce que l’on attendait de lui. Un Mokop, un époux. Un usurpateur. La mascarade de son mariage n’avait pas à empoisonner ce qu’il existait de plus pur au monde.

    « Détruis-la. » Il s’assit, de gestes lents, à cette place à l’autre bout du matelas, le dos rond et les coudes sur les genoux. Son visage prenait un air absent, lointain, dans une résignation anesthésiante ; jusqu’à ce que son regard croise celui de Lola. Jusqu’à ce qu’il accroche celui de Lola. Ce regard où il voulait exister, ce regard qu’il aimait, ce regard qui le hantait.

      « Je n’ai jamais joué avec toi, je n’en ai jamais eu l’intention. C’était… instinctif. Viscéral. Je devais le faire. Au début, l’embarras dans lequel je te mettais… oui, ça m’amusait. Me touchait. Plus que ce que je n’aurais cru. Et jamais… jamais je ne t’aurais mise dans un embarras tel que le soir où je t’ai embrassée si… Si je n’étais pas honnête. Je n’ai peut-être pas réputation, mais de ceux qui sont exceptionnels je ne joue pas. Et tu es exceptionnelle. »

    Ses pupilles sombres ne flanchèrent pas, pas même que l’intonation de sa voix.

      « Je t’aime. Et ça aussi, ce n’est pas juste. »

    La lueur de son alliance, jouant au coin de son œil, ricanait, ironique, cruelle et vindicative ; orgueilleuse et audacieuse. Sa chaleur se dispersait dans sa main, son poignet, son bras ; et de l’étage inférieur leur parvenait la rumeur progressivement amplifiée des conversations qui prenaient forme à mesure que l’alcool coulait, déliant ces langues alourdies du plomb d’une blague de mauvais goût. Son mariage se rappelait à lui ; mais Lycaon ne se rappelait que de Lola. « Ou aime-la. »
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Message Posté Sam 17 Mar - 19:39.
    Lola, tremblante de froid, de peur, de chagrin, serra un peu plus autour d'elle la couverture, comme pour augmenter la distance entre eux -chimère-, se protéger des assauts de Lycaon, pour se défendre contre son attitude violente et belliqueuse ; comme un enfant se cache sous sa couette pour fuir un cauchemar ou les monstres sous son lit. Son visage pâle, vidé de tout flux sanguin, sans vie, faisait ressortir étrangement ses yeux rougis d'avoir trop pleuré. Ses dents s'entrechoquaient les unes contre les autres tandis qu'elle essayait à de nouveau de se calmer, de reprendre un maigre contrôle sur son moral. Son image ? Elle s'en fichait, réduite à rien par Lycaon qui l'enfonçait un peu plus à chaque regard, qui l'écorchait un peu plus à chaque geste, qui l'égratignait un peu plus chaque minute silencieuse qui passait. Résignée, Lola regardait la couette, grattant machinalement des poussières qui ne s'y trouvait pas, les yeux rivés vers le bas. Elle ne voulait plus croiser ces yeux durs, fixes. Cruels.

    La déclaration de Lycaon fit l'effet d'un boulet de canon tiré juste à côté d'elle. Les deux mots résonnaient dans l'esprit de Lola, confusément. Il n'avait pas dit ça, bien sûr que non, il ne l'avait pas dit. Elle l'avait imaginé, parmi tant d'autres de ses fantasmes et de ses espoirs. Bien sûr, qu'elle avait rêvé qu'un jour il les dise, ces mots, bien sûr qu'elle voulait qu'il les lui murmure inlassablement. Mais ce jour n'arriverait jamais ailleurs que dans son esprit, alors qu'elle tenterait d'aider ses cicatrices à arrêter de saigner et qu'elle se bricolerait un cœur à nouveau en état de marche. Tais toi mon cœur. Pourtant, dans sa poitrine, il battait à toute allure, nourri par une dose d'espoir, d'attentes, de craintes, d'envies. La tête lui tournait, alors que le silence semblait s'étendre en longueur dans le temps, s'étirait anormalement, suspendu quelque part dans un cycle lent et tortueux. Tais toi mon cœur. Pourtant, dans ses poumons, l'air passait d'un coup plus facilement, et les hoquets se faisaient moins réguliers. Sa gorge dénouait peu à peu l'imbroglio de sentiments qui y restaient bloqués, de mots que jamais elle ne pourrait prononcer. Tais toi mon cœur. Quelque chose poussait en elle, comme de l'espoir teinté de joie. Mais Lola hésitait à l'attraper, de peur de tomber de plus haut et de ne plus pouvoir se relever.

    Tais toi mon cœur. Il tambourinait jusque dans ses oreilles, annonciateur de nouvelles, sortant la grosse caisse pour réveiller l'esprit anesthésié de la jeune femme. Il se purgeait lui-même du poison qui l'asphyxiait. Et Lola ne pouvait rien faire d'autre que de se raccrocher à ce maigre espoir, ce doute qui laissait planer les mots de Lycaon.

    Elle ne le regardait pas, gardait son regard baissé. Elle n'osait pas affronter la réalité, préférant savourer à sa juste valeur cet instant. Cherchant surtout à comprendre un tel revirement de situation. Ne sachant pas où trouver la sincérité dans un tel état de tension. Non, Lola ne savait pas quoi penser. Lycaon avait pris jusqu'ici le temps de la déchirer avec minutie, de la confronter à ses sentiments, ses peurs, ses contradictions, à lui arracher des révélations et des confidences plus durement que n'importe qui avant, la poussant bien au delà de ses limites. Comment être sûre que c'était pas là un autre de ses tours dans lequel elle tombait les yeux fermés, sans poser de question ? Comment être sûre que ce n'était pas un autre moyen de l'enchaîner un peu plus à lui pour mieux la briser ensuite ? Porter un coup de grâce et...

    Il reprit sa place au bout du lit. Timidement la jeune femme leva les yeux et croisa le regard de Lycaon, qui d'absent devint présent, terne devint lumineux, de mort devint vivant. Ou alors rêvait-elle ? Elle ne le quitta pas du regard, cette fois, quand il parla. Ses joues se teintèrent joliment de rouge alors que le qualificatif d'exceptionnelle lui fut attribué. Elle devint franchement écarlate alors qu'il lui disait à nouveau l'aimer, soulignant à son tour l'injustice de la chose.

    Lola ne savait plus quoi penser. Ne savait plus que croire. Quoi espérer. Quoi attendre. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine, comme pour lui rappeler les épreuves qu'il venait de traverser, pour qu'elle n'oublie pas le nid d'échardes qui s'y était logé durant trop de temps. Elle resta ainsi longtemps sans rien répondre, sans bouger à fixer Lycaon comme j'avais elle n'avait pu le faire avant ; dévorant du regard ces lèvres qu'elle savait douce, ce visage qu'elle rêvait d'étreindre, ces cheveux où elle voulait passer ses mains, encore et encore, ce cou où loger son visage, ces bras qu'elle voulait autour d'elle. Cette présence qu'elle savait rassurante, réconfortante, douce qu'elle brûlait de sentir contre elle.

    Tais toi mon cœur. Rengaine qu'elle mit de côté. Parce que c'était le moment où l'écouter, peut-être le seul où elle pourrait. Elle inspira profondément, de débarrassant en partie d'un poids qui pesait sur ses épaules et s'approcha de Lycaon, le souffle court. La main tremblante, elle l'avança vers le visage de l'homme qui lui faisait face, remettant une mèche de cheveux en place avant que celle-ci ne retombe à nouveau devant ses yeux. Yeux brûlants, mais qu'importait. Du bout des doigts, elle s'aventura sur le visage, des cheveux vers le menton, des pommettes vers les lèvres. La peau douce de Lycaon lui semblait incandescente sous ses doigts froid.

    Lola approcha doucement son visage de celui de Lycaon, posa son front contre le lien. Son cœur battait la chamade, elle tremblait de tout son corps, mais pas une fois elle n'hésita. Et puis elle l'embrassa, enfin ; mettant fin à la douleur intolérable qui la consumait, éteignant le feu qui la brûlait. Elle fit fin au baiser, qu'il avait avait un goût de trop peu, bien que tout en elle lui criait de plaquer à nouveau ses lèvres contre celle de Lycaon. Écarlate, elle se pencha vers lui, avant de murmurer, doucement. « Je te demande pardon. Mais moi aussi, j'ai le droit de semer le doute en toi. Et c'est pas juste. ».

    Et pourtant, il ne pouvait le voir, mais un début de sourire naissait sur les lèvres de Lola.
Lycaon Aleksandrov
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Message Posté Jeu 5 Avr - 3:25.
    « Détruis-la. » Les secondes s’égrenaient dans un silence où ne comptaient que ses prunelles brunes l’ensorcelant, sans que ne prenne le pas la honte, la gêne, le remords, le regret. Lycaon n’avait jamais vraiment compris l’idée de vivre l’instant présent ; après tout, c’était bien tous ce qu’ils faisaient chaque jour passant, n’est-ce pas ? N’est-ce pas. Et pourtant, rien ne comptait davantage que ces secondes éphémères qui s’écoulaient, douces amères alors qu’elles portaient en elles ce qu’il attendait, ce qu’il espérait, ce qu’il convoitait, ce qu’il désirait, de même qu’elles lui rappelaient, aussi faiblement que leur parvenait la rumeur du vin d’honneur, qu’aujourd’hui était le jour de son mariage. Il aurait pu partir ; les choses avaient été dites. Il aurait pu partir ; parce qu’il n’avait plus aucune raison de se trouver en compagnie d’une autre femme que la sienne le jour de leur mariage. Il aurait pu partir ; il aurait dû partir.

    « Détruis-la. » Ses doigts frôlèrent sa tempe, glissèrent sur son visage, son front rencontra le sien ; son parfum l’envahit, réveillant ses sens endormis dans une longue respiration délectable, vitale, souffle de vie dans cette carcasse décharnée désarticulée, dont le cœur, apaisé, retournait à des battements plus réguliers, doux, presque indolent. L’idée que plus que n’importe quel autre lieu, sa place était ici, avec elle, idée pugnace, idée tentante, idée terriblement évidente. Cela était d’autant plus vrai que ses lèvres sur les siennes, que ce baiser inachevé insinuait l’inestimable sensation d’être complet. Unique. Achevé. Comme l’idée de pouvoir enfin mourir en paix, comme l’idée qu’il avait vécu enfin toute sa vie. Qu’il ne lui restait plus qu’à rester ici, à contempler, à admirer ce visage qui s’offrait à lui, s’en repaître chaque jour pour toujours ne demander que cela pour complaire à son bonheur. Son souffle mêlé au sien, son visage à quelques centimètres du sien, ses prunelles braquées sur les siennes, et une respiration, paradoxalement, trop courte alors que son cœur soupirait d’aise dans une poitrine gonflée. Comme un sentiment de sécurité. Comme un sentiment… de sérénité.

    « Détruis-la. » Comme la certitude que tout cela tenait de l’impossible, de l’irréalisable, du fantasme. Comme la certitude qu’il n’était pas marqué dans les étoiles la maxime « heureux pour toujours » gratifiant les héros de ces contes qu’il avait lu à sa jeune sœur lorsqu’elle était encore en âge de croire aux princes charmants, aux princesses et aux dragons dans un monde chimérique, avant de comprendre que si ces derniers existaient, les princes et les princesses n’étaient que des drogués fantasques aux douteuses ambitions. Son alliance, ce bruit de fond qui se muait en bourdonnement désagréable, et elle, surtout elle. Surtout Lola. Surtout cette femme inaccessible, aux yeux rieurs, au sourire adorable, à la bonté innocente. Ca n’avait pas de sens, un rouge-gorge avec un vautour, un petit oiseau avec un charognard. C’était inconcevable. Et tout était fait pour le lui rappeler. Ces conditions dans lesquelles ils s’étaient avoués leur réciprocité étaient marquée de ce fer rouge que portait en étendard son mariage ; il aurait pu s’abreuver de la présence de Lola, la contempler jusqu’à se perdre lui-même que jamais il n’aurait pu faire abstraction de cette mascarade. Jamais. De la tapisserie aux fleurs blanches, du couvre-lit à l’armature de fer du sommier ; il y avait toujours cette étincelle de conscience qui ne le quittait jamais. Sournoise étincelle, réminiscence de son alliance brûlante.

    Il aurait pu passer sa main derrière sa nuque et l’embrasser jusqu’à n’en plus pouvoir, passer les doigts dans ses cheveux, enfouir sa tête dans son cou, la renverser sur le lit et l’embrasser, encore et encore. Il aurait pu faire cela. Il aurait pu, si seulement, il aurait pu.

    « Détruis-la. » Qu’importait le choix qu’il ferait, au final. La solution était la même : il allait retourner auprès de sa femme. Pour toujours, à jamais. Pendant que son père perdait le peu de dignité qu’il lui restait, Lycaon allait faire honneur à la mémoire de sa mère bafouée. Peu importe les conséquences. C’était l’issue. La seule issue. Qu’il lui ait dit qu’il l’aimait ou non, c’était la seule issue. Avec douceur, il se dégagea, s’éloigna d’elle jusqu’à ne plus la toucher.

      « Non, ce n’est pas juste. »

    Non, ce n’était pas juste que son père l’ait vendu. Non, ce n’était pas juste qu’il soit marié si jeune. Non, ce n’était pas juste que sa femme soit Faith. Non, ce n’était pas juste qu’il l’aime ; non, ce n’était pas juste qu’elle l’aime. Non, ce n’était pas juste qu’ils s’aiment. Non, ce n’était pas juste.

      « C’est la dernière fois. »

    « Détruis-la. » Il devait partir. Maintenant. Tout de suite. « Détruis-la. » Son cœur retomba comme une pierre tandis que la distance qu’il avait instaurée le frigorifiait. « Détruis-la. » Son regard ne supportait plus le sien. « Détruis-la. » Sa dignité s’était carapatée quand elle n’avait plus été en mesure d’affronter sa douleur. « Détruis-la. » Son alliance le torturait. « Détruis-la. » Sa présence l’enivrait. « Détruis-la. » Il devait partir. Maintenant. Tout de suite.

    Ses mains tremblaient nerveusement, tandis qu’il pliait et dépliait les doigts dans une tentative d’en masquer les spasmes ; par instinct, sa main droite retrouva le chemin de sa croix gothique, pendue à son cou. Sa main droite. Sa main qui arborait sa chevalière gravée à ses initiales, éternel bijou qui ne l’avait plus quitté depuis qu’à son quinzième anniversaire tel présent lui avait été offert, pour sa future rentrée à l’école de Durmstrang. Sa chevalière gravée à ses initiales, qui reflétait encore, audacieusement, désespérément, son individualité. L. A., du temps où il n’était pas marié, du temps où il était encore éloigné des projets de son père. L. A., du temps de sa liberté. Du temps de son indépendance. Autant de critères qui n’étaient plus aujourd’hui ; et quitte à perdre ce qu’il était, autant que ce soit quelqu’un qu’il aime qui en soit témoin, plus que cette jeune fille portant aujourd’hui le nom d’Aleksandrova avant même qu’Eleonora ne puisse y prétendre d’une quelconque légitimité.

    Qu’à jamais cette chevalière reste sans propriétaire n’avait plus d’importance pour lui, quoiqu'il espérait égoïstement la retrouver dans les mains de Lola.

    D’un geste sec, Lycaon retira la bague de son doigt, s’avança vers un guéridon pour l’y déposer. Ce mariage devait marquer une nouvelle dimension dans la vie du garçon, et comme Ange avait été piétiné par Lycaon à la mort de sa mère, son alliance assassinait Lycaon pour une instable copie. Il adressa un peine un dernier regard à Lola, avant de quitter la pièce d’un pas si déterminé, quelque peu chancelant ; mais de ces quelques écarts l’on ne pouvait s’apercevoir si ce n’était de la force considérable qu’il avait mise pour attraper la poignée de la porte et la tourner pour l’ouvrir.

    « Ou aime-la. »

    RP Terminé
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« Un amour impossible Qui devient possible, C'est tout un monde qui s'écroule. »

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