Les choix.
La vie n'est elle pas faite que de choix? N'est-ce pas nos choix qui font qui on est? Qui disent quelle personne nous sommes réellement? Ou encore qui décident de la vie que l'on possède, et pire encore, que l'on aura à l'avenir? Chaque choix est important, chaque choix change l'avenir de la personne concernée. Bien des choix sont douloureux. Il arrive parfois, que l'on doive choisir entre deux personnes à qui l'on tient énormément, ou encore, décider de qui doit vivre ou mourir. Bien entendu, chaque être humain dispose de choix qui lui est propre. Prenons, comme bien souvent, notre très cher Abel Lasouche, ce personnage dont j'aime tant raconter l'histoire. Cet homme, comme beaucoup d'entre vous le savent sans doutes, a toujours été un grand charmeur, et, chose que peu sont au courant, il était aussi un sanguinaire, un malade ou un psychopathe, les adjectifs qui ont été utilisés pour le décrire sont nombreux.
Mais là n'est pas la question. Nous parlions de choix.
De nombreuses fois, certains choix sont revenus à l'handicapé. Par exemple, lorsqu'il voyait une jolie fille, il se devait d'aller vers elle. A part si, bien entendu, il était au courant que c'était une grosse casse-couilles, mais ça, c'est une autre histoire. Donc, quand Abel venait à voir une représentante de la gent féminine, ce dernier se sentait comme irrémédiablement attiré par cette forme de beauté. Voyez-vous, certains sont subjugués par l'art, que cela soit la peinture, la poésie, ou encore la danse. Lui, l'était par sa plus magnifique forme : la femme. Après-tout, les Dieux eux-mêmes ne nous façonnent pas de leur mains ? Bien entendu, la chance influe beaucoup, mais, ça, nous en parlerons une autre fois. Certaines personnes sont semblables aux dieux, et aux déesses, et, dans ces cas-là, rien sur notre bonne vieille planète n'est plus beau que cela.
Donc, pour en revenir aux choix, l'étudiant réfléchissait toujours aux diverses manières d'aborder une telle personne, analysant tout les détails, sa coupe, son maquillage, ses habits, ses décorations, ses bijoux, sa démarche. Tout cela donnait beaucoup d'information sur la personne, certains de ses goûts, des facettes de sa personnalité ou encore sa façon d'être. Après avoir tout bien analysé, plusieurs choix s'offraient à lui, et, dans ces cas-là, le jeune homme se retrouvait-être un redoutable chasseur, réussissant que trop bien ses traques.
En parlant de traque, il y en avait une autre, plus sombre, plus secrète, moins vénérable que notre très cher sorcier pratiquait de temps à autres : celle de l'Homme, mais, en tant que gibier. Abel faisait parti de l'Organisation, en tant que tel, ses mains ont été souillées par le sang de quelques victimes, dont, la principale : la première championne de Durmstrang, qui a été torturée avec amour, avant que sa vie ne finisse par s'échapper. Dans ces cas-là aussi, tout n'était que question de choix. Il fallait opter pour la bonne stratégie pour que la personne en question ait notre confiance, et que l'on puisse la manipuler, pour l'emmener dans un coin désert, et enfin passer à l'acte. Après tout, Abel était quelqu'un d'intelligent, de brillant même. L'attaque de front ne lui correspondait pas, sa préférence était l'assassinat dans le feutré, en faisant en sorte de ne pas attirer l'attention.
« C'est bien beau tout ça, mais pourquoi qu'il nous les brise avec ses choix et avec l'autre à la canne ? »
Ne vous inquiétez pas, j'y viens. Malgré ce côté sombre et bien caché, l'estropié possédait tout de même un bon fond, prêt à tout pour les êtres qui lui sont chers, même à être grièvement blessé pour leur bien. Il n'y a que voir l'épisode du transport de Leonora jusqu'à l'infirmerie … Il y avait cependant très peu de personnes qui pouvaient se targuer de recevoir tant d'amour. Leonora bien entendu, Jezabel aussi, sa cousine Aelys, qu'il considérait plus comme sa sœur qu'autre chose. D'ailleurs, à ce sujet, ceux qui ont osés lui faire du mal, que ce soit par une simple parole, ou encore, par des actes, l'ont toujours amèrement regrettés.
Et donc, ce côté blanc de lui aurait aimé resté blanc, ne plus être entaché par les ténèbres qui habitaient le fond de son cœur, ou encore par le sang de ses victimes, mais, tout cela était bien trop fort pour être contrôlé. C'est ainsi, que le jeune homme se mit en quête de se rendre à la « Racine Droite », qu'on disait être le chemin pour aller voir la déesse Athéna. En ce lieu, l'on trouvait des miroirs des plus singuliers. Certains d'entre eux montraient qui l'on était au plus profond de soi, d'autres … Ceux qui intéressaient Abel, était le reflet de notre avenir si l'on continuait à prendre les mauvais choix dans sa vie. Et, pour prendre les mauvais chois, l'estropié était un chef.
La scène se déroulait un Vendredi en fin d'après-midi, après que l'étudiant de Zeus ait fini de s'occuper des plantes de la serre, car étant membre du club de botanique, ce dernier réussit à prendre son courage à deux mains, pour se rendre dans ce lieu étrange, et effrayant.
Arrivés sur place, les reflets étaient bien pire que ce qu'il avait pu imaginer. Ceux du présent, le montraient, sa lame à la main, du sang tâchant entièrement ses habits, et, en arrière plan un petit tas de cadavres. Ceux du futur, étaient bien pires … Son couteau de combat était remplacé par un hachoir à viande, tout autant maculé de sang, un sourire inquiétant était présent sur son visage, et, en arrière plan, une montagne de cadavre. Le sang des morts montaient jusqu'au genoux de l'assassin. Quelle vision d'horreur...
Quand soudain, une voix féminine vint l'extirper de ce cauchemar, le faisant légèrement sursauter.
C'était une jeune femme qu'il connaissait, qui tentait de l'interpeller. Une certaine Axelle Joffrois, qui, depuis quelques temps passait beaucoup de temps à l'observer, à lui poser des questions, et surtout, à tenter de le suivre en pensant être discrète. Abel la soupçonnait de faire partie de la résistance, et, si elle avait des doutes sur lui, il était relativement mal foutu. Il avait pour idée de la tuer, mais … La tuer alors qu'elle enquêtait sur lui était une mauvaise idée, il fallait trouver quelque chose de mieux. La prochaine bataille sans doutes … Un nouveau coup d’œil fut lancé au miroir, et, son reflet, toujours affublé de ce sourire démoniaque, léchait le fil du hachoir récupérant du sang, et des morceaux de chairs, semblant goûter au nectar des Dieux.
Le jeune homme tenta de se ressaisir pour parler à la jeune femme.
« Hé bien, hé bien … N'est-ce pas là la belle Axelle, qui tente depuis quelques jours de me suivre discrètement ? Qui me harcèle, ou qui pose des questions bizarres ? Sachez, ma très chère, que la filature n'est pas innée, cela s'apprend. Et puis … Lorsque sur notre passage, tout les regards se tournent, il est compliqué de rester discret. »
Il s'arrêta un moment avant de reprendre tout en souriant.
« Enfin, vennons-en au fait. Tu crois que je fais parti de l'Organisation, c'est ça ? J'en ai peut-être pas l'air comme ça, mais, je suis plutôt malin, et, c'est la seule raison qui pourrait te pousser à ça. Donc, finissons-en, cette histoire commence sérieusement à me courir sur le haricot. Poses tes questions, sois claire, puis, fous moi la paix. »