ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Posté Sam 11 Fév - 8:16.
Goodbye
● STATUT DU SUJET : privé ● NOM DES PARTICIPANTS : Amadeus Debussy & Pandore E. O'lwild ● DATE : Il y a un ans et demi de cela, fin Décembre. ● HEURE : L'après-midi. ● METEO : Le ciel est bleu malgré quelques nuages gris rôdant aux alentours. ● NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : Intrigue n°9 : résistance ● NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : Intrigue n°9 : La Bataille de la Troisième Tâche ● INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Je ne pense pas qu'il soit nécessaire là dedans, merci.
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Posté Sam 11 Fév - 11:34.
*Ils étaient assis, silencieux, regardant l'horizon, rien ne pouvait troubler leur calme absolu. Pourtant Pandore en mourait d'envie. Mais que dire ? Quoi faire ? Elle ne savait pas comment ça agissait une fille amoureuse...Non qu'elle ne le soit pas, mais elle n'avait pas l'habitude d'être en compagnie de quelqu'un. Chose qui la gênée énormément à présent ! Sa lèvre inférieure tremblait, sa bouche s'ouvrait et se refermait croyant pouvoir parler à cet être à côté d'elle, à lui, à Amadeus. Finalement, elle abandonna cette idée presque stupide et reposa son regard profond vers l'horizon.* La feuille blanche. Sans doute la pire des maladies pour un écrivain. Celle qui vous ennui et énerve à un point qu'on serait prêt à copier sur les autres juste pour combler ce vide inquiétant. La plume formant des "o" dans l'air, juste au dessus du blanc, laissait développer une goutte d'encre noir sur la pointe. On ne pouvait lire aucune émotion sur le visage de Pandore. Rien. Des yeux cristallins et une bouche entrouverte, elle fixait la feuille. Que pouvait-elle bien écrire ? Une simple phrase lui semblait plus judicieuse qu'une ribambelle de vers ne voulant, au final, rien dire. C'est ainsi que la pointe de la plume se posa doucement et effaça le blanc.
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"Pourrais-tu me rejoindre au jardin pourpre à 14H00 ?...S'il-te-plait. Pandore." Elle relut sa phrase une dixième fois avant de plier la feuille en deux. Elle avait usé cette dernière juste pour quelques mots qui avaient l'air fades et sans expressions. Soupirant, elle s'habilla avant de rejoindre le couloir menant à la chambre du jeune homme. Elle marchait, la tête baissée, les mains sur le papier le froissant légèrement. Avait-elle peur ? Oui, elle ne voulait pas lui faire du mal... Mais d'un autre côté, peut-être pensait-il la même chose. Seul Dieu pouvait le dire. Ils étaient si froids, si réservés, qu'il était dur d'apercevoir quelque chose sur leur visage. Elle, n'a pas toujours était ainsi. Elle s'est renfermée sur elle-même durant ses années passées à Paris à vagabonder seule sans argent et nourriture. Elle n'était qu'une enfant à cette époque et pourtant, personne ne prêtait attention à cet être fragile, personne. Elle dû alors apprendre à se débrouiller de par soi-même, volant quelques fruits sur des étagères, buvant l'eau des fontaines, dormant dans les coins les plus reculés de la ville. Pandore était déjà autonome. C'est pour ceci, qu'elle est solitaire, tel un loup sans sa meute. C'est pour ceci qu'elle est toujours dans son monde, jugeant la réalité beaucoup trop stupide pour ses délicates prunelles, voilà pourquoi elle est ainsi. Elle n'est devenue que le fruit de l’acharnement du monde et du destin sur elle. La porte, était devant elle, imposante à ses yeux. Sa poitrine se serra soudainement, comme si sa cage thoracique s'était rétractée. Elle hésita un long moment, regardant du coin de l’œil les autres filles de l'établissement passer en gloussant et chuchotant. Même si elle faisait de la danse classique, elle ne montrait pas sa grâce en public, trainant alors les pieds et se courbant assez pour qu'on la juge étrangère à cette école. Pourquoi ne se dévoilait-elle pas au grand jour ? Parce-que ce qu'elle a apprit est à elle, c'est son monde, elle en a bavé pour en arriver là et ne voulait pas qu'on lui retire tout ceci en un coup de baguette. Elle était beaucoup trop méfiante et gardait ses astuces pour elle seule. Égoïste, certes, mais quand les gifles fusaient car vous n'arriviez pas à faire une stupide pirouette fouettée, vous aimez tout de même garder le peu de savoir que vous avez, en vous. C'est ainsi, elle déteste qu'on piétine ses rêves et son monde. C'était, indubitablement, pour ceci qu'elle ne parlait pas... Sinon pourquoi fermerait-elle sa bouche devant ces élèves hypocrites ? La parole est d'argent et le silence d'or. Repliant la feuille une nouvelle fois, elle se baissa, et passa le papier sous la porte. Elle ne souffre pas, elle a peur de faire du mal à autrui, nuance. Du moins elle ne veut pas blesser les personnes qu'elle aime, voila tout. Car si elle éprouve un malin plaisir à se venger et à voir le sang couler sur ceux qui la méprise, elle déteste voir des larmes couler sur les joues d'une personne qui lui est proche. En la connaissant un peu mieux, on se rend compte que ce n'est pas un monstre hideux venu pour dévorer les enfants, mais juste une personne détruite qui ne le montre pas, sachant que seuls les faibles le font. Elle, elle était forte et coriace. Un mur qui en a amoché des souffrances. Se relevant doucement, elle détourna son regard et décida de partir avant d'essayer de reprendre le papier qu'elle avait glissé quelques secondes plus tôt.
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*Ils marchaient le long du chemin, tel un vieux couple n'ayant plus rien à se dire et sentant leur fin proche. Pandore l'aimait, personne ne pouvait le nier mais elle était très pudique en ce qui concernait les sentiments, et ne savait jamais comment s'y prendre pour lui montrer qu'elle tenait à lui. Elle regarda autours d'elle les gens rire, discuter, se tenir la main, s'embrasser, puis elle reporta son regard sur le jeune homme près d'elle. Ils ne ressemblaient en rien à ces couples démonstratifs et fascinaient la galerie par leur relation plus qu'étrange.* Leur petit jeu ne pouvait pas durer éternellement, ils étaient matures et responsables et devaient savoir tout les deux que c'était impossible. Ils étaient les mêmes et se ressemblaient beaucoup trop mentalement pour que cela puisse marcher. Regardant à côté d’elle, elle baissa les yeux comprenant qu’il n’était plus là alors qu’elle marchait sur le même petit chemin qu’avant. Dans quelques minutes elle allait rejoindre le jardin aux roses pathétiques et allait s’asseoir sur le petit banc retiré pour y attendre le jeune homme. Alors elle profitait de sa solitude et s’y réhabituait peu à peu. Cela n’avait jamais était compliqué et pourtant, c’était assez étrange comme sensation.
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Elle était enfin rentrée dans ce jardin si...rose ! C’était le monde des Bisounours qui se présentait devant elle, aussi niais et parfait que dans les dessins-animés qu’elle regardait étant enfant, lorsque Madame de Lange l’avait recueilli. Enfonçant tout son être dans la végétation de couleur chaude, elle rejoignit le banc et s’assit délicatement, passant sa main sur sa jupe afin de la défroisser. Levant les yeux au ciel, elle l’observa longuement. Combien de fois avait-elle rêvé d’être aussi libre qu’un oiseau ! De sentir cette liberté envahir son être et la ronger tel un acide mordant. Combien de fois ? Elle resta là, immobile et impassible, à compter les heures et les minutes semblable à une pauvre désespérée.
♦ Nota Bene : ta mère : : La clé du Cercle des Poètes Disparus
Posté Mar 14 Fév - 17:19.
Rp flashback.”
La porte s'ouvrit grinçante sous l'impulsion de ma main blasée, et aussitôt mes prunelles fauves braquèrent cette enveloppe voletant à terre, se traînant dans une étrange lourdeur. Cette dernière semblait dévorer le sol craquelé pour y chercher quelques failles et s'y nicher éhontément. Un soupir las échappé de mes lèvres, une langue claquant un palais ingrat, et je refermai derrière moi avant de me pencher pour piocher la fameuse missive. Pensant d'abord que cette dernière était attribuée à mon colocataire, cher don juan et bourreau des coeurs, je la posai nonchalamment sur son bureau avant de me diriger vers mon lit. L'écrin de mon violon y atterrit mollement dans un bruit de taffetas duveteux, bientôt rejoint par mon sac de cuir dont la lourdeur témoignait d'un trop plein de livres qui s'y logeaient avec complaisance. Passant une main dans mes cheveux en bataille, j'allais pour sortir de ma chambre, incapable de rester en place, lorsque de nouveau mes pupilles d'acier dardèrent cette enveloppe au dos vierge narguant ma vue. En y réfléchissant, je n'avais pas même pris la peine d'y lire le prénom du destinataire, et quelle ne fut pas ma surprise de voir le mien taillé à la pointe d'une plume délicate et penchée lorsque je la pris entre mes doigts fins. D'un regard un seul, je reconnus l'écriture de Pandore.
Entre Pandore et moi, c'était une histoire marginale et extraordinaire. Marginale parce qu'elle était ce genre d'idylle qui résultait d'un heurt qu'on ne voyait qu'une fois par génération. Un big bang tordu et ébranlé, à la fois bancal et solide, entre illusion et réalité. Extraordinaire, parce qu'elle se hissait au-dessus de la normalité de la vie des autres mortels. Si toutefois vous pensez que j'exagère, soit à cause de ma magnifique capacité à voir le monde telle une risible tragédie humaine soit parce que j'ai un semblant de mégalomanie dans le sang, alors fiez-vous à ce qui va suivre pour apaiser vos soupçons. Car oui, entre Pandore et moi, il y avait ce quelque chose que je ne pus retrouver dans aucune autre de mes idylles. Peut-être était-ce parce qu'elle était ma première. Ou bien était-ce à cause de notre magnifique faculté à nous regarder dans le blanc de l'oeil des heures durant, sans jamais piper mot... Oh bien sûr, cette relation étrange devenait lassante à la longue, sachant que j'ignorais totalement si les sentiments s'y mêlaient de surcroit. Entre nous donc, il n'y avait pas d'amour platonique, mais d'affection tacite. C'est sibyllin je vous l'accorte, et l'un comme l'autre ne permet pas un épanouissement complet de la relation. Soit, je comprenais que notre fin était proche, et l'accueillais dans une étrange sérénité : un peu lorsque l'on sait que l'été touche à sa fin et que les feuilles automnales viendront tapisser de safran les chemins terreux. C'est mélancolique, mais c'est beau. En toute probabilité, rien n'est plus beau que la mélancolie pour un artiste : j'avais donc toujours adoré les adieux déchirants qui appellent à la meurtrissure de l'âme et du coeur. Malheureusement pour moi, notre idylle se terminerait en toute quiétude. Las !
Avançant dans les jardins sans appréhension aucune, je me laissais guider par mes pensées musicales ; plus rien n'existait que ce métronome perpétuel heurtant mon crâne avec panache, et y dessinant des clés de fa et autres bémols. Pas même cette brise délicieusement fraîche, ni le chant des oiseaux ou le parfum des fleurs mortes... Rien. J'étais un tombeau à moins seul, une boîte à musique hermétique et qui pourtant absorbait les notes du reste du monde. Pourtant lorsque j'aperçus la silhouette gracile de Pandore sur un banc au loin, mes yeux jusque là ternis vinrent s'allumer d'un éclat ravivé : je retrouvais mes esprits et m'évadai de mes pensées, conscient qu'une discussion allait être de mise et qu'elle requerrait toute mon attention. Taciturne, comme toujours, je contournai l'assise et vint prendre place à ses côtés, mon regard ambré pointant fièrement ses rétines sur l'horizon. Pas un regard pour la demoiselle, pas un geste non plus, mais juste quelques mots. « Tu as changé de parfum. » Un souffle suave, chaud comme une brise estivale, tandis que je fronçais légèrement les sourcils en guise de concentration. Cette fragrance narguant mon odorat n'avait plus cette même odeur sucrée et florale que Pandore avait l'habitude de porter : elle enveloppait des effluves d'amandes et de noisettes. L'automne approchait à grands pas pour nous, même si l'hiver accaparait déjà nos moindres frissons extatiques. Il n'y avait plus rien.
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Posté Mer 15 Fév - 15:36.
Les prunelles fixes, elle semblait se détacher peu à peu du monde réel pour se retrouver, seule, dans ses pensées. Ses pensées parfois torturées, sadiques, sombres mais qui se révélaient être seulement de la mélancolie au sens propre du terme. Remplissant ses poumons d'air humide, elle ferma les yeux se laissant bercer par la douce mélodie du vide. Bientôt l'automne remplacerait l'été et les feuilles prendront une couleur dorée que Pandore appréciée très certainement. Elle aimait les voir bouger selon les volontés du vent et les voir trembler puis tomber en valsant, seules, comme elle-même le faisait très souvent. Elle s'était toujours refusait à n'importe quel homme, les repoussant tous d'une manière subtile mais franche. Aucun n'était à sa hauteur, tous étaient de pauvres adolescents poussaient par leurs hormones à avoir des conquêtes différentes chaque jour et Pandore n'était pas le genre de fille stupide à se laisser prendre dans leur filet. Pourtant, étant enfant, elle rêvait d'un prince charmant qu'aujourd'hui elle se refusait d'avoir. Pauvre insouciante qu'elle était ! Malgré la haine profonde qu'elle portait dans son cœur pour les hommes, il y en eut un qui se différenciait des autres. Un qui marchait dans le même chemin qu'elle, et qui pensait que toutes paroles étaient inutiles et ridicules. Amadeus. Il l'avait tout de suite troublé, à croire que Cupidon avait transpercé son cœur à la seconde prêt où elle l'avait vu. Ses yeux couleurs ambres, ses cheveux noirs et surtout ce côté si sombre et froid, tous ceci, elle ne pouvait le faire sortir aussi facilement de sa tête. Elle était envoutée, envoutée par un divin pêché. Rouvrant lentement les yeux, faisant durer l'image qui se présentait dans sa tête, elle replongea son regard vers l'horizon. Elle observa avec attention ce lointain qui devait surement être "l'extérieur". Cet espace libre et dangereux qui la faisait envier et rêvasser ! Certes, elle avait vécut bien des choses là-bas, mais rien ne vaut cette expérience que cette école aussi niaise et ridicule qu'était Beauxbâtons. Non qu'elle n'aimait pas cette dernière, mais elle trouvait que tout y était pour hypnotiser les élèves pour les rendre aussi superficiels que des mannequins se laissant exploiter. Mais derrière ce maquillage, qu'avaient-ils ? Nul ne saurait répondre à cette question puisque l'on effacé toutes choses compromettantes. Tant de haine rongeait son être. Et l'Organisation n’arrangeait pas les choses. Elle était certainement perdue. Alors qu'elle se posait des millions de questions, une présence vint déranger son esprit si occupé. Une présence qui émanait une chaleur lui étant familière, une chaleur la faisant frissonner. Son cœur rata sans doute un battement vu la bouffée d'air qu'elle inspira ! Tu as changé de parfum. De simples mots vinrent arracher un petit sourire aux lèvres sucrées de Pandore. Une légère brise avait surement dû emporter l'odeur qu'elle portait. Elle qui avait l'habitude de sentir quelque chose de plus florale, avait décidé d'aller en concordance avec le rythme des saisons et puis...elle n'était surement pas d'humeur à rire. D'ailleurs, elle l'était rarement. Lui arracher un sourire ou même entendre son petit rire cristallin était un défi pour chaque personne l'entourant. Oui...je pensais que c'était un petit avant-gout automnal. Sa faible voix aurait put désarmer un démon ! Sur ce, elle tourna sa tête vers Amadeus et le contempla. Son regard était un fardeau qui pesait sur les gens, car généralement elle leur offrait quelque chose de froid, de dur et de méprisable. Elle les tuait rien qu’en les regardant. Mais là, c’était différent, c’était timide et pudique en même temps comme si elle n’osait pas le regarder, chose qui était rare. Le plus important revint à la surface. Elle l’avait demandé pour qu’ils discutent de leur situation et non pour jouer le couple, si étrange qu’il puisse être, qu’ils formaient. Elle allait tout lui dire, tout et sans attendre. Brave et fière comme toujours. Brave et fière, brave et fière, brave et fière, brave et... Ce jardin est très beau... Elle mentait comme un arracheur de dents ! Pourtant, d’habitude, les mensonges étaient son domaine mais là... Elle avait déraillé, sa voix était lente et si peu convaincante. Puis un soupire émana de son être. Elle était simplement pathétique. Et non dans le sens tragique, non, dans le sens ridicule. Où était passé sa bravoure ? Pourquoi elle la lâchait maintenant ? Elle était à deux doigts de tout dire et pourtant, elle ne le fit pas. A cause de cette stupide pitié et peur qui s’était emparé d’elle ! Baissant les yeux vers la main du jeune homme, elle essaya d’oublier cette horrible empathie qu’elle avait surement dû récolter des bouquins à l’eau de rose qu’elle lisait sous les ordres de Madame de Lange.
♦ Nota Bene : ta mère : : La clé du Cercle des Poètes Disparus
Posté Jeu 16 Fév - 22:05.
Oui...je pensais que c'était un petit avant-gout automnal. Je ne cillais donc pas, pointant pensivement mes rétines sur l'horizon terne et gris comme je remettais de l'ordre dans mes pensées. La dernière feuille de notre idylle était tombée à terre, quittant ainsi sans remords l'arbre autrefois prospère qui s'avérait aujourd'hui sec et mort. Un if penché de biais sur un cimetière, pointant de sa silhouette squelettique nos deux tombes établies là pour faire le deuil de notre aventure. J'inspirais une bouffée d'air frais qui pénétra mes poumons avec panache, revigorant mon corps jusque là alourdi par mille et une réflexions croisant le fer dans mon esprit. Nous nous quittions comme nous avions vécu : sans fioritures, sans artifices, dépouillés de tout apparat ostentatoire. Et dans ces adieux sereins, ne requérant ni peine ni larmes, je me souvenais de nos tendres débuts, accrochés quelque part sur le voile de mon baldaquin. C'était avec elle que j'avais vécu mes premiers émois charnels, avec elle encore que j'avais appris à aimer les femmes et les idolâtrer d'avantage, avec elle toujours que je compris que le parfum de ces demoiselles n'égalait pourtant pas l'odeur du bois verni ; celui de mon violon.
***
Des souffles ardents qui se traînent en langueur, voilés déjà d'un trop plein de sensualité qui ne demande qu'à laisser tomber les habits chastes sur le sol. Les peaux qui s'enhardissent au simple toucher et s'enhardissent sous la braise de nos caresse, des langues langoureuses qui se cherchent et glissent voluptueusement dans l'antre rougie des lèvres aguicheuses. Nous sommes là, pauvres amants encore naïfs assis sur mon lit dont les draps froissés appellent à l'enlacement hâtif de nos corps. Les tremblements qui nous habitent lèchent notre épiderme sous l'aplomb de respirations saccadées, trahissant l'excitation des sens et la vigueur d'un orgasme qui ne viendra pas encore. La voilà donc, cette fameuse première fois : tant d'appréhension et de désir nouant mon estomac, quand mes mains habituellement si habiles osent à peine effleurer sa peau sucrée. J'ai le pouls agité de remous désireux, mon palpitant s'extrait de ma cage thoracique alors que mes baisers chastes deviennent langoureux. Amadeus... Un murmure un seul, souffle capiteux qui me berce et appelle à ma désinhibition des sens. La main de la belle vient chercher la mienne, hasardeuse, et la pose avec délicatesse sur sa cuisse blanche. D'un baiser je recueille son envie, ses désirs, ses soupirs et ses faiblesses, avant de me pencher au-dessus de la belle dans un froissement d'étoffes parfumé. D'une tendresse alanguie je te vole tes caresses, et déploie mes ailes noires en volute sur notre couche.
***
Ce jardin est très beau... Le retour à la réalité fut abrupt mais pas amer, mes pupilles ambrées brillèrent d'un éclat vivifié balayant le fade de leurs couleurs pensives avant que je ne me redresse dans un soupir. Je n'ignorais pas que la demoiselle tentait vainement de puiser dans ses dernières forces, invoquant son courage comme on happe vigoureusement l'air par la grâce de poumons implorants. Et malgré ces souvenirs frappant à la porte de mon esprit, me rappelant à ces parfums floraux et la grâce de ses baisers qu'elle me donna avec langueur cette nuit là, je ne sentais ni peine ni chagrin. Une étrange sérénité investit mon esprit tandis que je daignais, enfin, darder mes yeux fauves sur le visage de la poupée blonde. « Dis-le. » Le velours sombre de ma voix se fit moins implorant que fier, tandis qu'au coin de mes lèvres vermeilles se nichait ce rictus insolent et beau. Le charme de mes baisers mortels s'y lovait avec complaisance, je me sentais de ceux qui mitraillent leur proie de ciguë par la seul grâce de leurs mots sincères. Ma main jusque là peu avenante glissa sur les doigts oblongs de la jolie lâche, dissimulée quelque part derrière ses longs cheveux blonds tombant sur ses épaules tel un manteau chrysocale. « Je ne veux plus te voir, hors de ma vue. Hors de ma vie. Dis-le. » répétais-je dans une tendresse froide alors que mes prunelles se nichaient sur ces lèvres qui me seront libératrices. Et sous le mutisme gêné de la belle, je me permis un rictus compromettant mais complice tandis que j'opinais du chef. « Rien de ce que tu me diras ne pourra me blesser. J'ai arrêté de souffrir il y a longtemps. » J'avais arrêté de vivre depuis que j'étais né. Là demeurait ma force, et je pouvais me gausser de ne pas devoir supporter une faiblesse que tous mes camarades pouvaient avoir.