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« La haine paie mieux que le mépris. »
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Mar 27 Déc - 1:51.
« La haine paie mieux que le mépris. »; Gérard Legrand




STATUT DU SUJET : Privé
NOM DES PARTICIPANTS : Auguste Debraie
DATE : Mi-mai.
HEURE : Après midi, après un cours de métamorphose avancé.
METEO : Ensoleillée
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : 009: résistance.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : 008: la libération.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Non

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Message Posté Mar 27 Déc - 1:56.
    Le temps s'écoulait avec lenteur, s'étirait terriblement. Alix poussa un long soupir las, et reporta une vague attention sur les explications du professeur qui parlait devant,elle ce qu'il expliquait étant déjà acquis et assimilé depuis bien longtemps par l'esprit extraordinaire de la jeune femme. Les cours de théories étaient ce qu'il y avait de pire pour elle, car elle avait, comme trop souvent, tendance à tout comprendre sans aucune difficulté. Un autre regard à l'horloge lui apprit qu'à peine deux minutes avaient passé depuis la dernière fois où elle avait consulté l'heure. Devant elle, sur sa table, ses notes prises rapidement comportait plus de gribouillis et autres petits dessins destinés à faire passer le temps que de véritables notes de cours. La Dionysos étouffa un bâillement, avant de se décider à faire quelque chose de plus concret pour passer le temps. Fouillant rapidement dans son sac, elle en sortit un devoir d'arithmancie qu'elle devait rendre dans l'après midi et qu'elle avait à peine commencé. Au moins, cette matière avait l'intérêt de faire travailler sa logique ; et en réalité, Alix prenait un vrai plaisir à aligner des lignes de calcul et mener à bien son raisonnement logique. C'était l'une des rares satisfaction que la jeune femme trouvait dans une des matières qu'elle étudiait. Et geste machinal, alors qu'elle se concentrait, elle jouait sans s'en rendre compte avec le pendentif en forme de libellule qu'Artémis lui avait offert un an auparavant, au plutôt avait laissé tomber dans l'herbe avant de partir et qu'elle ne quittait plus depuis, le portant caché sous ses vêtements.

    Le retour d'Artémis dans sa vie la laissait perplexe. Avait-il choisi le 14 mai par hasard ou alors avait-il parfaitement calculé son coup ? Ou alors la fortune avait encore une fois bien fait son boulot de pousser la caricature jusqu'au bout pour que l'un et l'autre retournent au même endroit qui les avait déchiré. Les cicatrices qu'elle portait à son poignet ne l'avait jamais autant brûlée qu'à ce moment précis. Elle avait gardé le silence, sur la défensive. Un an, jour pour jour qu'ils ne s'étaient pas parlés, qu'ils s'évitaient avec soin, qu'ils ne s'échangeaient pas même un regard. Lui non plus n'avaient rien dit, la regardant durement. Alix n'avait pas affronté de le regard d'Artémis, elle se souvenait avec trop de précision de l'éclat de douleur et de peine qui avait traversé ses yeux le jour où elle avait retourné tout ce qu'elle aimait chez Artémis en ce qu'elle détestait le plus.

    L'instant, pourtant court, avait semblé durer un moment, comme suspendu dans le temps et elle avait finalement réagit de la façon la plus stupide du monde. En retournant le couteau dans la plaie. « Je pensais avoir été claire Artémis. ». Pas de besoin de préciser en quoi. Et elle avait tourné les talons préférant cacher ses larmes plutôt que d'affronter son ancien petit ami. La honte la rongeait trop souvent pour qu'elle ose même s'excuser. Pourtant, il l'avait rattrapé, avait attrapé ses poignets et contemplé ceux-ci, toujours en silence avant qu'elle ne se dégage violemment et qu'elle parte à pas rapides. Elle avait retrouvé Amadeus plus tard et lui avait échangé ses amphétamines pour ce qu'il avait pour elle avant de l'avaler sans même prendre garde. Oublier, merde, c'était pas si compliqué, si ? Et quitte à lancer une rumeur de plus à son sujet, elle ne les comptait plus, Alix s'était perdue dans les illusions que les drogues lui donnaient. Au moins, elles, elles étaient clémentes.

    Et Alix devait être honnête, elle ne comprenait pas ce qui avait poussé Artémis à outrepasser cet indifférence tacite qu'ils nourrissaient l'un envers l'autre depuis un an.

    Toujours plongée dans ses pensées, elle cacha à nouveau le pendentif sous son pull tandis que les gens autour d'elle rangeaient, parchemins, livres, plumes et encriers et quittaient la salle de cours. Rejoignant le flot d'élèves en silence, elle se sentit violemment saisie par le poignet -ils attiraient ces derniers temps- et traînée à la suite de celui qui la tirait pour finalement se retrouver dos contre un mur, face à Auguste Debraie. « Qu'est-ce que tu me veux » siffla-t-elle, menaçante, se libérant de l'emprise du jeune homme. Alix ne supportait pas, par dessus tout, qu'on touche à ses poignets.
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Message Posté Mar 27 Déc - 3:25.
Certains jours s'effilaient avec une lenteur désespérante, tandis qu'on n'avait même pas le temps d'en voir passer d'autres. Ce jour-là était de la deuxième catégorie. Auguste s'était réveillé ce matin-là le sourire aux lèvres, comme souvent ces derniers jours. Il était plus serein, plus calme, il se sentait le courage d'affronter les journées, et tous les regards curieux qui se posaient sur lui depuis l'annonce de la salle à manger. Il était allé retrouver Artémis dans son dortoir, leur petit rituel ayant reprit depuis les évènements récents. Il l'avait aidé à se lever et ils avaient prit leur petit-déjeuner séparément. Ce n'était que le midi qu'il s'était aperçu que quelque chose n'allait pas chez le brun, quand ils avaient mangé ensemble à la table de l'Hestia. Il était resté silencieux, rien de bien étonnant, mais il y avait dans ses yeux quelque chose qui le perturbait. Ce n'était pas le regard qu'il aimait croiser, il était préoccupé par quelque chose. Il n'avait rien dit, il n'avait pas osé, même s'il s'était promis d'être limpide avec celui qu'il aimait, les vieilles habitudes étaient tenaces, il devait trouver le courage d'aborder le sujet, il le trouverait. Son inquiétude rendait ces minutes qui s'étaient précipitées les unes après les autres le matin-même, beaucoup plus longues, soudainement.

Il était retourné à ses options, il s'était dit qu'il en parlerait le soir même. Il en avait bien le projet. Le cours de métamorphose avancé avait même réussit à lui faire oublier Artémis un temps. Il s'était plongé dans le travail, résolu de trouver un peu de répit pour ses pensées malmenée. Cela avait fonctionné. Il prenait ses notes avec une attention. Ses parchemins se couvraient de son écriture droite et régulière, symbolisant toute la rigueur et la droiture de celui qui couchait les mots sur le papier. C'était un cours prit à la perfection, quand il savait si bien le faire. Pas étonnant qu'une pléiade d'élèves venait lui demander ses notes pour les recopier. Il serait très certainement resté aussi concentré si un petit éclat brillant n'avait pas attiré son regard de rangs plus loin. Il avait machinalement porté les yeux sur ce que la jeune femme tripotait du bout des doigts. Il avait immédiatement reconnu la libellule. Il l'avait déjà vue, un an plus tôt, avant cet épisode qu'il s'était acharné à faire oublié à son ami de toujours. Une libellule. Un pendentif d'argent que cette garce portait encore autour du cou, certainement comme le trophée de cette victoire qui avait été la sienne. Une libellule, cet animal qui le représentait et dont témoignait ce patronus corporel qu'il avait enfin réussit à produire.

Il ne lui fallut que peu de temps pour faire le rapprochement entre l'état de l'Hypnos, et la date qu'ils venaient de passer. Il s'était sans doute laissé submerger par ces souvenirs violents, destructeurs de la fin de sa relation avec la blonde. Il se mordit la langue, légèrement blême. Son teint pâle n'échappa pas à son ami, assise à côté de lui. Elle le regarda un peu inquiète, mais ne réagit pas, ils étaient en cours, elle lui parlerait plus tard. A partir de cet instant, à partir du moment où ses yeux s'étaient posés sur le bijou, le temps s'écoulait avec une lenteur insupportable, les secondes semblaient des heures, les minutes des mois. Il n'attendait qu'une chose, pouvoir sortir de cette salle et s'expliquer avec elle. Ou plutôt lui expliquer ce qu'il pensait d'elle. Il ne l'avait jamais vraiment appréciée, il y avait eu entre eux une indifférence partagée, au début qu'ils se fréquentaient. Il l'avait détesté, quand elle avait tant fait souffrir son ami d'enfance, allant jusqu'à se brouiller avec Hortense qui ne faisait que prendre la défense de sa soeur quand tout l'incriminait. Et cette haine qu'il avait fini par oublier, préoccupé par les sentiments qu'il s'était découvert à la suite de cette rupture, venait de ressurgir d'un coup, presque plus virulente que quelques mois plus tôt. Non, c'était une certitude, son dégout était bien plus violent que jamais. Ses mains tremblaient tant il avait du mal à ne pas éclater. La torture que lui avaient paru êtres les soirées passées en sa compagnie l'été précédent, état bien fade à côté de ce qu'il ressentait présentement. Il allait lui faire payer. Il fut un des premiers dehors quand la cloche retentit, s'excusant d'une affaire à régler auprès de Clémentine pour qu'elle ne l'attende pas.

Il n'avait pas hésité à attraper son poignet quand elle était passée à côté de lui, l'entrainant dans une salle de classe vide et l'acculant contre un mur. Si les traits de son visage paraissaient neutre, tout son mépris s'exprimait dans ses yeux. Il ne la toucherait pas, il ne la frapperait pas, il la mettrait simplement en garde, à sa manière. Elle ne devait plus jouer avec lui, plus lui faire de mal, il ne la laisserait pas faire, jamais. Il avait senti sa cicatrice contre ses doigts quand elle avait retiré son poignet de son étreinte. Il aurait préféré qu'elle y reste ce jour-là, qu'on ne la retrouve pas dans les jardins, que son cadavre nourrisse les vers en pourrissant dans un fossé. C'était là qu'était sa place, au milieu de la vermine. Il ne fit pas attention à ce ton menaçant bien peu convainquant, il était un bloc de glace, tout ce qu'elle dirait glisserait sur lui. Il posa ses yeux givrés sur elle, plus mordants que le blizzard. De toute sa hauteur il la toisa avant d'ouvrir enfin la bouche.

Tu sais très bien pourquoi je m'abaisse à venir te parler. Je sais quelle date nous sommes, j'ai vu ce que tu tenais entre tes doigts un peu plus tôt, je ne peux pas te laisser recommencer ton petit jeu. Je t'arrêterai avant, peu importe les méthodes qu'il faudra employer !

Son ton était sec, franc, direct. Il dégageait une assurance qui le rendait inébranlable, infaillible. Rien ne pouvait le faire ployer. La rage et la passion l'animaient, lames aiguisées prêtent à en découdre, avec pour seul objectif la victoire.

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Message Posté Mar 27 Déc - 14:54.
    Alix se tendit instantanément, elle sentait ses muscles se raidir douloureusement alors que Debraie lui faisait face, pensant sûrement l'intimider. A la place de quoi, elle affronta le regard froid qu'il lui envoyait, avec un léger sourire. S'il n'avait que ça pour s'imposer, il pouvait remballer dès maintenant, elle n'avait pas peur, loin s'en faut. Se massant par réflexe les poignets, Alix écouta sans broncher la courte tirade du jeune homme. Et si son visage resta parfaitement de marbre, son regard, lui, se teinta d'un reflet douloureux à l'évocation de sa rupture comme un jeu. Les souvenirs assaillirent Alix sous forme de flash amers et cruels. Ses ongles s'enfoncèrent violemment dans sa peau alors qu'elle se retenait de lui balancer le premier sort qui lui passait par la tête, impardonnable. Sa bouche se tordant en un rictus méprisant, elle répondit d'une voix plate et monocorde, braquant à nouveau ses iris vertes dans celle de son aîné. « Je doute que je doive me réjouir que sa majesté ait accepté de descendre de son piédestal pour me parler. Je suis par contre surprise que ta perspicacité si légendaire t'amènes à d'aussi piètres conclusions. Mais écoutes-moi bien, Debraie, c'est la première et dernière fois que tu parles de jeu pour quelque chose que tu n'as pas vécu, que ton petit esprit minable et étriqué de bourgeois mal-baisé ne peut même pas concevoir. Parles-en à Artémis, va, de mon petit jeu. Tu serais surpris de voir l'avis qu'il en a, lui. Maintenant dégage, laisse moi passer, va consoler ta princesse brisée par la vilaine sorcière que je suis. ».

    Elle serra les mâchoires, intériorisant la vague de peine qui venait de s'abattre sur elle. Ca faisait trop en trop peu de temps, trop d'un coup. Qu'est-ce qu'il s'imaginait, ce sombre abruti ? Qu'elle avait pris de plaisir à détruire Artémis ? Qu'elle avait aimé le faire souffrir, le briser ? Qu'elle avait apprécié de voir son regard passer l'incompréhension totale à la souffrance pure ? Il pensait que ça avait été facile peut-être de renoncer à l'une des rares sources de bonheur qu'elle avait dans sa vie ? Il cherchait à prouver quoi ? Qu'elle n'était capable que de détruire ceux qui l'entourait ? Que croyait-il ? Que l'acharnement qu'elle mettait à rencontrer la mort ne tenait que du caprice ? C'était gagné, cible touchée en plein cœur. Depuis un an, Alix ne se reconstruisait pas, mais s'enfonçait délibérément dans cette spirale de destruction dont elle avait sorti Artémis avec perte et fracas, dans sa solitude réconfortante parce que la seule chose qu'elle ne connaisse réellement. Depuis un an, Alix ne se reconstruisait pas, elle s'emplafonnait les yeux ouverts dans son désarroi et se suicidait à petit feu quand elle n'y allait pas franco. Elle agonisait.

    Elle sentait son cœur s'affoler dans sa poitrine, elle sentait les battements douloureux de celui-ci, elle sentait le sang qui battait dans ses tempes, elle eut chaud, elle eut froid. La tête lui tourna un instant tandis que son visage blêmissait. Sa respiration se fit irrégulière. Jamais à cet instant elle n'avait autant haï quelqu'un. Jusqu'ici, elle n'avait nourri que de l'indifférence pour lui. Introduite tard dans la société par sa famille, autorisée bien après les autres à se montrer lors des repas que ses parents donnaient régulièrement avec leurs amis, ils n'avaient jamais tissés aucun lien, si ce n'est une cordialité polie. Hortense lui avait dit que c'était quelqu'un de gentil et d'agréable à côtoyer... Et même durant les huit mois qu'avait durée sa relation avec Artémis, les liens entre eux d'eux ne s'étaient jamais resserrés plus que ça.

    Debraie était à ses yeux insipide et fade, l'avait toujours été et le serait toujours ; et elle ne voyait pas de raison de s'intéresser à lui. Il représentait trop bien tout ce qu'elle méprisait. Ces gens incapables d'être sincères, qui ne misaient que sur l'image que les autres avaient d'eux, superficiel en société, qui se fondait dans le moule que Papa et Maman donnaient comme modèle. Ah, oui, c'est vrai.. Debraie n'avait pas de père, un sujet tabou...

    D'une main légèrement tremblante, elle repoussa Debraie. « Tu as eu ce que tu cherchais, la diva ? », assena-t-elle en passant, toisant véritablement le jeune homme. Le besoin de quitter cette salle où la tension malsaine prenait de plus en plus place et électrisait l'ambiance. Qu'il ne la provoque pas plus, il risquait de regretter d'avoir poussé à bout la jeune femme. Certaines rumeurs n'étaient pas si infondées que ça et il n'y avait pas de fumée sans feu. Certains évitaient avec soin à présent de mettre la jeune femme en colère pour ne pas se prendre un sort bien senti, lancé avec sang froid en regardant la victime droit dans les yeux. Sans plus accorder un regard à l'Hestia, elle se dirigea vers la porte pour quitter la salle, son poings serrés à s'en faire exploser les jointures.
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Message Posté Mar 27 Déc - 16:25.
On la disait intelligente, mais les menaces et les insultes de la garce sonnaient creuses, elles manquaient terriblement d'impacte. Après avoir été confronté à la rage de Debussy, il ne craignait pas vraiment ce petit discours de pacotille qui sans doutes se voulait incisif. Elle ne le connaissait pas, très peu de personnes pouvaient prétendre savoir qui il était, elle n'en faisait pas partie, et tout ce qu'elle lui sortait tombait à plat. Même Hortense ne savait pas qui il était réellement, il ne lui avait jamais donné cette possibilité. Comme si au fond de lui il avait toujours su qu'un jour cela pouvait se retourner contre lui, et que la grande soeur se range du côté de la petite n'avait été qu'une confirmation de son intuition. Elle se trompait sur son compte, comme beaucoup, il n'avait rien de ce prince charmant dont la rumeur le qualifiait, il s'évertuait simplement à être gentil et doux avec les autres, c'était dans sa nature. Il n'était pas un de ces hypocrites qui vous souriait jusqu'aux oreilles, tandis qu'ils vous descendaient une fois le dos tourné. Non, ce n'était pas son genre, et s'il gardait cette maîtrise de lui, en tous temps, c'était en partie par respect pour les autres : ses fréquentations n'avaient pas à subir ses états d'âme. Et quand un comportement lui déplaisait, il venait le dire directement, comme aujourd'hui, face à la blonde.

Elle soulevait néanmoins quelques points assez justes, il ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants de l'affaire. Il s'était contenté de prendre position, il n'avait pas cherché à creuser pour trouver les détails, il avait la délicatesse de laisser son jardin secret à Artémis. Il avait simplement vu sa douleur en réalité, violente, destructrice. Si ses déductions n'étaient pas exactes, il s'en moquait bien, tout ce qui apparaissait à ses yeux, c'était le trouble du brun. Seulement cela. Et il savait, il sentait que c'était à cause d'elle. Il n'était pas stupide, loin de là. La rage l'avait peut-être poussé à présumer un peu trop vite, mais dans les faits, malgré sa potentielle douleur, elle restait la méchante de l'histoire, la vilaine sorcière comme elle le disait si bien. Il ne réagit pas, un simple petit rire froid s'échappa de ses lèvres tandis que son regard glacial continuait de faire baisser la température ambiante. A l'image de vagues fluettes, ses tentatives de justification, d'attaque, s'écrasaient contre lui avec aussi peu d'effet que la Manche contre les falaises d'Etretat. Rien ne pouvait le faire plier, sa volonté était plus forte que tout. Sa lâcheté légendaire s'était totalement évanouie, le bonheur de l'homme qu'il aimait en dépendait et son besoin irrépressible de le protéger l'inondait littéralement. Rien ne pouvait le faire reculer, il pouvait affronter vents et marées pour lui. Il savait que le garçon n'apprécierait pas son intervention. Il savait qu'ils allaient certainement se disputer si l'autre venait à l'apprendre, mais il s'en moquait bien. Il ne pouvait rester sagement assis dans son coin tandis que la blonde continuait à se promener calmement dans les couloirs de l'académie, n'apportant que désolation autour d'elle, détruisant le paysage bucolique qu'il s'acharnait à leur construire, malgré les obstacles qu'ils mettaient eux-même sur leur chemin. Il y en avait bien assez sans qu'elle ait besoin d'en rajouter.

Il la laissa le repousser et s'éloigner de lui, prenant la direction de la porte. Il ne l'imaginait pas avoir peur de lui, elle était simplement méprisante. Pourtant, elle aurait dû se méfier davantage. Il n'était pas seulement un bon élève, il était aussi un bon sorcier, il n'étalait pas son pouvoir lorsque que c'était inutile, mais il était pourtant bien là. Le proverbe ne disait-il pas de se méfier de l'eau qui dort ? Il était le digne héritier de la puissante maison Debraie, il ne craignait pas une jeune sorcière un peu trop douée. Il irait à l'affrontement si c'était nécessaire, il userait de sa baguette, il n'avait pas peur, elle aurait dû le craindre plus. Il la contempla un instant, il remarqua son trouble, ses mains légèrement tremblantes, sa mâchoire crispée. Ce genre de détails ne pouvaient échapper à son regard expert. Il était spécialiste de l'image, il savait décrypter les attitudes, les réactions, on le lui avait appris pendant de nombreuses années. Il la sentait proche de la rupture, il ne devait pas la laisse le prendre de vitesse, il serait plus rapide, aussi douée qu'elle puisse être. Il la laissa cracher son venin une fois de plus, sans autre réaction. Elle lui tourna le dos pour saisir la poignée de la porte. Elle se verrouilla d'un informulé, il ne la laisserait pas prendre la fuite, elle devait saisir son message.

Non, je ne pense pas que ce soit terminé, ne croit pas t'en tirer avec quelques insultes minables crachées à la va-vite.

Ils se jaugèrent du regard un instant, la baguette blanche d'Auguste entre eux deux. Le garçon interrompit finalement le silence.

C'est assez drôle que ce soit toi qui me traite de Diva, alors que le patronyme te va si bien. Bien que le terme de Catin corresponde davantage à tes moeurs légères. Entre nous d'ailleurs, je préfère être un bourgeois mal-baisé qu'une princesse nymphomane.

Il n'avait jamais vraiment porté d'attention et encore moins d'intérêt à toutes ces rumeurs qui courraient sur le dos de la Dyonisos, il n'aimait pas les ragots. Il avait toujours pensé que, malgré son animosité à son égard, par respect pour le reste de la famille d'Aramitz, il ne devait pas les relever. Mais à cet instant, il n'avait pas pu s'empêcher de relever ce détail. Elle n'était qu'une loque noyée dans la décadence. Elle souffrait sans doute, elle n'allait certainement pas très bien, mais il s'en moquait bien, elle s'enfonçait dans une spirale de débauche, creusant toujours plus loin. Et il ne pouvait risquer de voir Artémis emporté par ce tourbillon malsain. Parce que même s'il ne l'aimait plus, s'il n'arrivait pas à pardonner à cette ancienne petite-amie, le simple fait qu'elle traine autour de lui le mettait en danger. Et jamais le préfet n'aurait pu l'accepter. Il faisait tourner sa baguette entre ses doigts, la toisant dans le silence. Il ne cherchait pas ses mots, mais le bon moment pour parler. La tension entre eux deux s'élevait petit à petit, devenant électrique.

Je ne crois pas que tu aies très bien saisit ce que j'ai voulu te faire comprendre. Malgré ton génie légendaire, certaines choses t'échappent manifestement.

Il fit un pas en avant dans sa direction, droit et fier.

Je ne te laisserais pas le faire souffrir, jeu ou non, je m'en moque, je ne te laisserais pas lui faire du mal. Essaye de faire entrer ça dans ton crâne, tu es douée pour retenir les choses non ?
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Message Posté Mar 27 Déc - 17:58.
    Avançant à pas décidés, Alix arriva à la porte, qui se verrouilla dans un cliquetis sonore. Elle eut un bref rire devant le ridicule de la situation. Il pensait lui faire quoi ? L'attaquer ? La blesser ? Elle ferma les yeux un instant, inspira longuement, expira de même, restaurant ainsi une fragile paix dans son esprit. Se retournant, elle croisa les bras sur sa poitrine, regardant droit dans les yeux Auguste qui pointait sa baguette sur elle. Il voulait le jouer comme ça ? Soit. A ses risques et périls, car même si elle sentait le jeune homme parfaitement sérieux, il semblait, lui, la sous-estimer grandement. « Qu'est-ce que tu me veux ? » demanda-t-elle, parfaitement calme. Elle ne broncha pas à la provocation facile. Lui lancer à la figure l'une des nombreuses rumeurs, fondées certes, qui tournaient à son sujet ne lui faisait franchement pas grand chose et éclata de rire lorsque Debraie lui parla ses intentions de faire du mal à Artémis ou elle ne savait pas quelle autre idiotie sortie d'on ne savait pas où. « Qu'est-ce que tu digères pas Debraie ? Parlons-en, un peu ? Qu'Artémis m'a aimé ? Qu'il t'a laissé tomber durant les vacances d'été pour passer du temps avec moi ? Que ce soit lui qui soit revenu vers moi et non l'inverse comme tu as l'air de l'imaginer ? Tu crois que je m'amuse avec lui ? Que je vais m'immiscer entre vous deux ? Mais Debraie, pauvre petite chose... Je n'ai pas approché Artémis une seule fois depuis un an. Je ne lui ai pas adressé un regard. Pas dit un mot. Tu doutes de lui à ce point pour venir t'en prendre à moi ? ». Elle ricana sans joie. « Tu es ridicule. »

    En réalité, Alix n'avait fichtrement aucune idée de ce que le type devant lui voulait réellement, pas la force ni l'envie de prendre les armes pour quelque chose qui n'en valait à ce stade sûrement pas la peine. Qu'est ce qui attendait de cette confrontation ? Prendre sa revanche sur ce qu'il s'était passé il y a un an ? Marquer son territoire, pisser au quatre coin de la pièce pour lui signifier qu'Artémis était à lui désormais ? Mais elle s'en fichait royalement, Artémis pouvait être en couple avec qui il voulait, elle ne lui demanderait aucune compte, jamais cette idée ne lui passerait par l'esprit et encore moins celle de briser son couple ou de le reconquérir ou n'importe qu'elle idée que Debraie pouvait s'imaginer. Alix n'avait qu'une envie, quitter cette pièce et reprendre le cours de la journée où s'était arrêté avant qu'il ne lui fasse un caprice. « Non, tu as raison, il y a des choses, qui m'échappent. Un nombre incalculable, plus que ton esprit étriqué ne pourra jamais concevoir. Mais, actuellement, pour être franche, je ne comprends pas ce que tu cherches. Une promesse ? Me faire peur ? M'intimider ? Alors oui, Debraie, je vais te donner ma parole. La parole que ton petit nid d'amour ne va pas exploser à cause de moi, quoique tu serais bien capable de me le mettre aussi sur le dos. Satisfait ? Content ? Déverrouille cette porte, maintenant, et laisse moi elle ruiner ma vie comme bon me chante. Tu pourras aller répéter à ma chère grand-mère qui t'affectionne tant que tu as un comportement exemplaire à mon endroit et que tu fais tout ce que tu peux pour me remettre dans le droit chemin. Et je trinquerai à votre santé. ».

    Si avec le temps, elle avait trouvé une parade à l'indifférence que sa famille lui portait et pensait s'être construit un mur assez solide pour y faire face, l'attachement que montraient les membres de sa famille à d'autres la blessait plus qu'elle ne voudrait jamais l'admettre. Seul Artémis avait véritablement fait l'effort de comprendre pourquoi elle préférait s'effacer plutôt que de se battre pour imposer sa présence, lui seul sûrement devait avoir compris la mélasse dans laquelle elle s'engluait. Ainsi, sa grand-mère, grande amie de la grand-mère d'Auguste, traitait mieux le jeune homme que sa propre petite fille. Le pire était peut-être d'être lucide dans cette situation, mais de ne pas comprendre. Alix avait souvent longuement interrogé les domestiques durant son enfance, sur le silence de ses parents, sur la différence de traitement entre elle et Hortense puis plus tard Edouard. Le temps ne lui avait seulement donné comme réponse qu'elle devait être une sorte de vilain petit canard, mais certainement pas destiné à devenir un majestueux cygne.

    Une boule se forma dans la gorge de la jeune femme. Pourquoi à chaque fois qu'elle arrivait à se tirer de l'esprit toutes ses pensées déplaisantes qui y tournaient sans cesse, quelqu'un arrivait et la poussait pour l'y enfoncer plus profondément. Alix ne comprenait pas le véritable but de Debraie, ne voyait pas ce qu'elle avait fait dernièrement pour s'attirer ses foudres. Baissant le regard pour cacher les quelques larmes qui coulaient sur ses joues, elle les essuya d'un geste rageur. « Laisse-moi partir, maintenant. Si tu cherchais à t'amuser, la blague n'est plus drôle. »
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Message Posté Sam 7 Jan - 5:05.
Elle était tellement pitoyable à essayer d'insinuer le doute dans son esprit. Elle était tellement ridicule à tenter de lui faire peur. Ce n'était pas à Artémis qu'il ne faisait pas confiance, c'est de la perfidie de cette blondasse qu'il se méfiait. Elle était plus à craindre que la peste, elle était plus vicieuse que le choléra, elle était plus dévastatrice que le sida. Cette garce était une plaie, et il devait l'empêcher de faire plus de dégât. Voilà tout, c'était aussi simple que cela. Il devait l'empêcher de nuire, c'était son devoir. Il tentait de se convaincre du bien fondé de son action, mais déjà ses mots avaient fait leur bout de chemin dans son esprit et des questions commençaient à voir le jour. Il les étouffa du mieux qu'il put, le temps de terminer cet entretien qui commençait à trop s'éterniser à son gout. Il voulait aller vite, mais elle semblait bloquer sur ce qu'il disait. Comme si elle ne saisissait pas là où il voulait réellement en venir, comme si elle faisait exprès de ne pas comprendre, comme si elle ne voulait pas comprendre. Ce qu'il lui avait dit était pourtant simple, mais non, elle se contentait de lui répondre par une succession de questions plus provocatrices qu'autre chose. Elle l'énervait. Il commençait à perdre patience.

Arrête de jouer les demeurées Alix, nous savons tous deux que tu n'en es pas une.

Il commença à s'approcher d'elle, réduisant petit à petit la distance qui les séparait, un sourire doux se posant sur ses lèvres, tandis que ses yeux était brûlants de froideurs. Il semblait convaincu, déterminé, impitoyable. Il était décidé, oui il avait fait son choix, il avait décidé de lui montrer quel était son vrai pouvoir. Il ne fut bientôt plus qu'à quelques centimètres d'elle, acculée contre le mur de la salle. De chaque côté d'elle il y avait une table, elle ne pouvait l'esquiver. Les traces de larme fraîchement essuyées étaient encore visibles sur son visage, et l'image lui souleva le coeur. Elle était brisée, il le sentait bien, il le voyait bien, il n'était pas stupide. Il savait qu'elle n'avait pas eu une vie toute rose, mais ce n'était pas ses affaires. Ils n'étaient pas amis , il n'avait pas à s'en mêler, cela aurait été terriblement inconvenant. Il ne laissa rien paraitre, totalement maître de ses émotions. Pour elle il ne pouvait rien, mais il ne laisserait pas le mal qui la rongeait atteindre celui qu'il aimait. Il ne pourrait jamais l'accepter. Il posa sa main libre sur le mur derrière elle, tout en la regardant droit dans les yeux. Ses orbes bleues semblaient vides de toutes émotions. Comme si la volonté du garçon l'empêchait de ressentir quoi que ce soit. A la place, elle ne laissait que deux océans glacés qui aurait fait frissonner n'importe quelle créature. Il la regarda un moment, sans bouger, puis il caressa la joue de la jeune fille du bout de sa baguette.

Ce n'est pas une blague Alix, non, pas une blague, je ne suis pas réputé pour mon humour, au contraire, on me dit un peu trop sérieux. Je veux simplement m'assurer que les choses soient limpides entre nous. Alors, je vais prendre quelques mesures !

Il poussa sur son bras pour repartir en arrière et fit quelques pas pour s'éloigner d'elle. Il savait qu'il ne lui faisait pas peur, il la sentait proche de la rupture, et s'il était prêt à aller jusque là un peu plus tôt, il y avait maintenant quelque chose en lui qui l'en empêchait. Ce n'était pas dans sa nature d'être méchant, d'être cruel, et même s'il jouait le rôle à la perfection, même s'il n'aimait pas la jeune femme, il était proche, lui aussi, d'atteindre ses limites. Il se redressa de toutes sa hauteur et pointa sa baguette dans la direction de la Dyonisos. A sa place il aurait détesté qu'on le menace ainsi, mais il devait aller au bout de ses projets, il ne pouvait plus reculer sans se ridiculiser. Ses traits se durcirent tandis qu'un Accio Baguette s'éleva dans la salle. Il se retrouva bientôt avec un second morceau de bois dans la main. Elle était plus courte que la sienne, de belle qualité. Elle venait de chez eux, assurément. Il la regarda, faisant tourner l'objet entre ses doigts et l'inspectant sous toutes ses coutures.

Bois de lierre... un cheveu de sirène, entre 26 et 27 centimètres. Elle a été fabriquée par ma mère avant ma naissance, je me souviens bien d'elle, et puis il y a sa marque dessus, même si nous sommes les seuls à être en mesure de la reconnaitre.

Il la contempla encore un peu, en silence. L'ambiance était pesante, ils ne bougeaient pas de leurs places respectives. Comme si ce fragile équilibre aurait pu être rompu au premier mouvement un trop brusque.

C'est une baguette magnifique. Le travail de ma mère est d'une délicatesse remarquable. C'est dommage que j'en arrive là, mais il faut mettre les choses au clair entre nous n'est-ce pas ?

Il la regarda quelques secondes, comme s'il hésitait, comme s'il attendait vraiment une réponse à cette question. Il leva bientôt sa propre baguette au-dessus de l'autre, jeta un dernier coup d'oeil en direction d'Alix avant de marmonner une formule qu'elle ne put entendre. C'était un des secrets de la Maison Debraie, il ne pouvait la révéler à haute et intelligible voix. Dans sa main l'objet s'enveloppa d'une lumière rose pâle chaleureuse, avant de virer au blanc, un craquement se fit entendre dans le bois, sans que la baguette de se brise pour autant, comme si elle criait son agonie. Il venait de la dévitaliser. Elle était morte, ce n'était plus qu'une vulgaire branche sculptée. Il la lança dans sa direction, sans regarder ce qu'elle faisait. Il s'approcha de la porte qu'il déverrouilla et qu'il ouvrit. Avant de sortir il se tourna vers elle et lui adressa un immense sourire.

Passe une bonne fin de journée, Alix !

Puis il prit la direction de sa prochaine salle de classe où il retrouva Clémentine. Il était presque écoeuré de l'attitude qui avait été la sienne, mais elle ne lui avait pas laissé le choix, il n'avait pas imaginé pouvoir faire autrement. Une chose était certaine : il devait écrire à sa mère.

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Message Posté Sam 7 Jan - 23:21.
    Alix sentait la crise de paniquer monter en elle plus sûrement que n'importe quoi d'autre. Elle connaissait les signes, cette impression d'air qui ne passe plus dans les poumons, la tête qui lui tournait, cette envie de pleurer pour se libérer d'un poids -qui elle le savait ne partirai pas comme ça-, sa jambe prise de tremblements qu'elle ne pouvait pas contrôler, cette nausée qui montait en elle. Au moins savait-elle contrôler ces crises régulières qui la prenaient sans raison et cacher le plus souvent les effets. Plutôt que de laisser ses mains trembler, elle serra les poings, encore une fois et se mordit violemment la lèvre pour ne pas laisser un sanglot déborder ; elle le savait une larme et elle ne pourrait plus rien gérer.

    L'incompréhension face à l'attitude du jeune homme couplée au malaise que provoquait la situation rendait Alix réellement malade. Bordel, elle n'avait rien faire, rien demandé, et ne comprenait pas ce qu'il lui voulait. Si elle saisissait bien qu'Artémis était le nœud du problème, elle ne voyait pas ce qu'elle avait bien pu faire récemment pour provoquer ainsi la colère de Debraie -outre fuir l'hypnos lors de leurs retrouvailles inopinées. Et c'était lui, merde qui était revenu vers elle, la jeune femme n'admettait pas de devoir payer les pots cassés que cet acte avait engendré ; et surtout de quoi Debraie se mêlait. Et si Alix ne craignait pas Auguste, le voir se rapprocher d'elle ainsi, briser cette distance confortable qui faisait qu'elle pouvait encore gérer à peu près son angoisse, la paniqua encore plus si c'était possible. Qu'est ce qu'il cherchait ? A la pousser à bout ? La faire craquer ? La briser ? Mais garçon, le gros du travail était déjà fait, tu réduisais en miettes un champ de ruines. Dans ses tempes, le sang battait douloureusement, tandis qu'elle respirait de plus en plus mal et son cœur marquait une insupportable cadence folle, comme s'il voulait sortir de sa poitrine. La haine, presque palpable que le jeune homme exprimait terrifiait Alix et à cet instant précis son esprit tentait de ne pas céder au désarroi qui l'envahissait petit à petit.

    Le visage de la jeune femme se décomposa instantanément alors que maintenant, chaque mots prononcés par Debraie lui faisait l'effet d'un poignard enfoncé dans ses côtes. Trop pâle, trop crispée, au bord de l'implosion. En réalité, elle se sentait pigée, le bras du jeune homme tendu à côté de son visage et sa baguette pointée sur elle, ainsi acculée contre le mur. Un frisson de dégoût la traversa alors que la baguette magique du jeune homme entrait en contact avec sa peau. Il jouait avec elle, il l'enfonçait et semblait même y prendre du plaisir et ça soulevait le cœur d'Alix. Elle planta ses yeux dans ceux de Debraie, des yeux meurtris. Jamais, jamais on ne l'avait poussé à bout aussi consciemment, jamais on avait ainsi chercher ses limites et venant de la part de celui qui lui faisait face, la stupeur laissait place à l'écœurement. Qui était-il pour pouvoir prétendre l'empêcher elle de blesser les autres quand lui-même était capable d'un tel comportement ? Pour qui se prenait-il pour oser même aimer Artémis quand lui aussi était capable de blesser et donc de le blesser.

    La jeune femme le regarda reculer, sur la défensive mais surtout incapable de faire quoi que ce soit, son esprit totalement anesthésié par la crise de panique qu'elle tentait de contenir. Et c'est impuissante qu'elle observa Debraie se saisir de sa baguette, en faire une description parfaite et de lancer des fleurs au passage à sa mère. Alix poussa un hoquet d'horreur lorsque le jeune homme pointa la sienne dessus et marmonna une formule qui semblait avoir de l'effet sur la baguette. Un craquement sourd et terrible se fit entendre et la lui renvoya comme une vulgaire chose sans valeur.
    La jeune femme réceptionna celle-ci en silence et la contempla sans rien faire, sans aucune réaction.

    Rien. Elle ne sentait plus rien au contact de sa baguette, elle ne sentait plus de flux rassurant, cette communication qui en avait fait sa baguette. Elle ne tenait en ses mains qu'un vulgaire bout de bois sans plus aucun intérêt. Debraie venait de la tuer devant elle.

    Alix n'était plus rien. Réduite à rien, elle aussi. Comme morte.

    Il venait de lui prendre l'une des rares choses auxquelles elle tenait vraiment, une des rares choses qu'elle chérissait. Elle se laissa glisser jusqu'au sol, incapable de détacher son regard de ce qui fut sa baguette, espérant un sursaut de vie. Mais quelque chose proche du néant fut la seule réaction de l'artefact.

    Alix céda. Les douloureux sanglots qu'elle retenait quelque part dans sa poitrine se libérèrent d'un coup, de même que sa respiration se faisait vive et inefficace, agitée. Et tout ce qu'elle gardait au plus profond d'elle même lui lacérait l'esprit l'empêchant de reprendre le contrôle d'elle-même, de se calmer alors que des violents spasmes parcouraient son corps. Elle ne pouvait dire combien de temps elle resta ainsi, à essayer de combattre seule sa panique avant de finalement réussir à se calmer et de se retrouver face à ses pires démons.

    Seule, elle était seule et cette solitude, elle la haïssait au plus profond d'elle-même comme elle la recherchait. Et pourtant, chaque fois plus douloureusement, elle s'y enfonçait. Parce qu'elle ne connaissait que ça.

    Exténuée, l'esprit totalement anesthésié, meurtrie, elle se sentait misérable et tâchant de recoller les vagues traces d'amour propre qu'il lui restait, tremblante et épuisée, elle se releva et quitta à son tour la salle. Vaseuse et nauséeuse, elle traversa les couloirs vides pour rejoindre son dortoir où elle rendit le peu qu'elle avait dans l'estomac avant de chercher fébrilement dans le tiroir de sa table de chevet un petit sachet de cachets multicolores. Elle en prit un, hésita un instant et en enfourna deux autres en plus du premier avant d'avaler le tout.

    Dormir et ne plus jamais se réveiller, dormir et ne plus penser.
    Fuir la réalité, fuir cette image d'elle qui la révulsait.
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Message Posté Sam 7 Jan - 23:33.
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