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amadeus&delilah ✈ you know, i care so much about you... (pm)
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Dim 18 Déc - 15:55.
you know, i care so much about you...




STATUT DU SUJET : privé.
NOM DES PARTICIPANTS : amadeus debussy et delilah e. setton.
DATE : courant mai.
HEURE : en fin d'après-midi.
METEO : les nuages se sont dissipés, laissant place à un soleil éclatant dans son ciel bleu.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : 009: résistance.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : 008: la libération.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : non merci (:


icons par nenes et Fox.
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Message Posté Dim 18 Déc - 16:02.
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La rouille a rongé le rouge de tes pétales ma rose, tu es fanée. Rien ne te ramènera des abîmes, où tu as glissé sous les vagues de nos larmes, imprégnée du goût amer de notre rupture. Maintenant, tu ne détones plus de l’intense grenat venu autrefois égayer ma chevelure d’or ; tu n’embaumes plus mon cœur de ton parfum grisant. Mes doigts t’effleurent avec crainte car ils sentent ta fragilité précaire, se savent capable de te réduire en miette d’une simple caresse. Celle-là même qui t’aurait semblé si douce il y a si peu, mais qui maintenant coule comme un liquide poisseux et répugnant sur les nervures de tes fins pétales. Les couleurs ternes de la mort se sont emparées de ta beauté ma rose ; tu ne reviendras pas, tu ne reviendras plus. À quoi bon m’obstiner à te garder avec moi, si ce n’est que pour soulager ma conscience fautive ? Je lève la main au dehors, penchée par cette fenêtre solitaire, et te regarde encercler ma paume blanche, hésitante. Mais les jours ont passé, le sable a coulé, il ne coulera plus et pour cause : j’ai brisé notre sablier comme j’ai éparpillé ton cœur aux quatre coins du monde. Il est temps de te rendre la liberté maintenant…

Mon regard éploré suivit la valse incertaine du bouton de la rose que m’avait offerte Nil, alors qu’il fuyait dans l’air, porté par une brise qui glaçait mes yeux humides. La fleur, arrachée, dépouillée, décédée, se fit petit à petit un point à l’horizon, jusqu’à ce qu’elle ne s’arrache à ma contemplation. Je restai un instant accoudée au rebord, perdue dans des pensées vides de sens, avant d’oser enfin m’arracher à ce dernier souvenir de mon idylle égarée. Il n’était pas rare que les pointes de ma culpabilité ne reviennent encore menacer mon cœur, dès lors que j’étais loin d’Amadeus. Le visage du jeune russe surgissait sans prévenir devant moi, me coupant le souffle de son apparition soudaine. J’avais même retrouvé de tendres croquis, esquissés de ses traits fins, réalisés un mois plus tôt tout au plus et que je sentais encore vibré de l’amour qui avait animé mes traits graciles. Je me haïssais toujours d’avoir brisé les derniers espoirs de Nil, alors même qu’il m’avait assuré être prêt à me pardonner si je lui disais qu’Amadeus n’était rien à mes yeux. Mais de quel illusion me bercer, et de quel mensonge le berner ? Je pensais à lui, je pensais au jeune hadès. J’avais cette envie de le voir, même si sa furtive apparition ne captait mon regard que l’espace d’une seconde. Même si je devais passer par les enfers de son écurie pour l’atteindre, car j’avais l’impression qu’une fois perdue dans ses bras, alors plus rien ne pourrait m’atteindre. Comment dès lors balayer mon erreur, alors que je ne pouvais me jurer à moi-même ne pas la réitérer un jour ? Je glissai sans les regarder mes mains sur le battant de la fenêtre, et fermai lentement celle-ci. Finalement… je ne regrettais pas. Mise à part la souffrance que j’infligeais à Nil, je ne regrettais pas.

J’avais fini par m’interdire les nuits éveillées dans son souvenir douloureux, m’interdire les larmes pitoyables que je sentais tomber jusqu’à la naissance de ma poitrine, résidus abjects de ma peine. À quoi bon s’enfermer dans cette coque bâtie seulement de ma culpabilité, lorsque j’avais pourtant un cœur à chérir ? J’avais réalisé à quel point c’était inutile de pleurer pour ce que j’avais fait ; mes larmes solitaires n’auraient en rien allégé le fardeau de Nil, au contraire. Et puis n’était-ce pas injuste pour lui, de le souiller encore de mon chagrin ? Je l’avais rejeté de mon plein gré, j’avais fait ce choix… Alors je devais simplement l’assumer, d’autant plus que je voulais Amadeus. Quel mal y avait-il à l’aimer… je n’avais aucun pouvoir sur mes sentiments, et quand bien même en eus-je possédé un, je ne crois pas que j’aurais interrompu leur cours. Aussi cessai-je de penser à Nil et me décidai-je à retrouver mon amant. Je savais combien je devais être prudente, car notre relation était vouée à sommeiller dans le tombeau du secret. Néanmoins, cela ne me repoussait en rien ; nos retrouvailles n’en étaient que plus intenses et nous avions au moins conscience qu’il nous fallait profiter de chaque instant. Quand nous nous isolions discrètement, j’avais cette impression délicieuse que nous parvenions à trouver une brèche dans le temps et nous faufiler à travers, à nous arracher au monde et nous en faire les spectateurs confidentiels. C’était une sensation aussi magique que les arpèges délicats de ses compositions, dont je me souvenais pleinement chaque jour en soulevant timidement le couvercle de ma boîte à musique, me laissant bercer par les harmonies d’une mélodie féerique, me rappelant celles qu’il avait griffonnées dans la frénésie d’une soudaine inspiration.

La journée était bien avancée, et le soleil de mai échappait à sa couronne de nuages pour rayonner impérial dans un ciel éclatant. J’avais terminé les cours et filai vers la sortie du bâtiment, serrant mon cartable dans lequel j’avais glissé mes crayons de dessinatrice secrète, prise d’une envie de capturer ces belles journées dans mon carnet, et peut-être d’y ajouter les yeux envoûtants d’Amadeus… Je levai la tête, et c’est justement le regard du jeune hadès que je rencontrai. Prise d’un sursaut que je contenais tant bien que mal, je ne pus néanmoins m’empêcher de détailler le visage de mon bien-aimé. Une seconde n’avait pas eu le temps de passer que je me trouvai à nouveau parcourue d’un tremblement stupéfait. Quels étaient ces reflets sombres qui entachaient sa peau d’habitude immaculée, jouant çà et là à brunir ses traits ? On eut dit qu’il avait essuyé les affres d’une altercation outrepassant la violence des simples mots… Et pourquoi avais-je l’impression que la fougue habituelle de son regard s’était soudain ternie, comme effacée par une fatigue que je ne lui connaissais pas ? Les malheureux dixièmes d’une seule seconde m’avaient laissé le temps de sentir ce changement en lui, et sans m’en rendre compte j’avais suspendu mes pas dans leur course jusqu’à la lumière de cette fin d’après-midi. Mon regard glissa le long de sa silhouette, et je percevais presque la fébrilité de ce corps d’ordinaire si sûr, si solide ; l’inquiétude s’empara aussitôt de mon cœur. J’avais ce besoin fiévreux de le voir, de lui parler, de comprendre. Comment n’avais-je pas déjà saisi sa subite fragilité ? Je repris ma marche, improvisant quelque chose pour justifier une éclipse hors des regards et oreilles traînantes. Aussi me recomposai-je pour adopter un ton parfaitement naturel. « Oh, Amadeus ! Tu tombes bien, je voulais te montrer la partition dont je t’avais parlé. Tu me suis ? » Je lui lançai un sourire avec douceur, sachant qu’il comprendrait le message. J’étais plutôt satisfaite de mon excuse finalement ; tout le monde nous savait violonistes acharnés, et amis musiciens. Aussi n’était-il aucunement étrange que nous nous retrouvions pour partager nos dernières compositions… J’espérais de tout mon cœur qu’il ne repousse pas notre rendez-vous improvisé, car j’avais hâte de me retrouver seule avec lui, loin de ce couloir oppressant où je ne pouvais me blottir dans ses bras pour lui confier le douloureux objet de mes préoccupations le concernant… C’est dans ces moments là que l'on s’aperçoit tenir véritablement à quelqu’un. Me serais-je sentie aussi affectée si nous n’avions réellement été qu’amis ?


Dernière édition par Delilah E. Setton le Sam 14 Jan - 11:16, édité 1 fois
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Message Posté Lun 19 Déc - 1:59.
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Seems like the sun is shining
On everyone but me
Won’t you talk to me
This is getting scary.


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Le tiroir de la commode claqua avec panache sous l'aplomb de ma main nerveuse, je sentais mon coeur s'agiter de mille soubresauts douloureux lorsque je compris qu'il me fallait encore chercher longtemps. Perdu. J'étais perdu dans mes propres géhennes étouffant mon palpitant comme elles arrachaient mon âme d'une poigne violente, et je ne pensais plus qu'à une chose. Retrouver ma sérénité. Retrouver ces maudites pilules, celles qui me permettraient de jouer de mes cordes vibrantes des heures et des heures durant. A ne plus en finir, à en mourir d'extase, à en oublier cette torture innommable qui martyrisait mon esprit : j'allais la perdre, j'allais la perdre, j'allais la perdre... J'étouffais un gémissement douloureux avant de happer l'air, laissant filer entre mes lèvres glacées une insulte qui criait mon désespoir de ne pas retrouver ces foutues amphétamines. Ces vitales amphétamines. Je me redressai alors avec brusquerie, tapant du poing contre mon bureau qui ne révéla pas mon butin escompté. Mes yeux fauves croisèrent mon miroir qui me refléta un jeune homme blême et fatigué, les joues creusées par une froide stérilité, des cernes soutenant ses yeux ternis, un hématome rougeâtre et brun narguant sa pommette et flirtant auprès de ses rétines incandescentes, comme si un poing s'y était abattu violemment. N'y tenant plus, je détournais le regard avant de me diriger vers ma table de chevet, et d'un trait d'un seul, j'arrachais le tiroir de bois pour mieux en vider le contenu sur mon lit. Ma main, tremblotante, cherchait ce sachet salvateur... Et ce fut un magnifique soupir de soulagement qui vint trahir ma satisfaction lorsque j'en attrapais un... vide. Je devais me rendre à l'évidence : tant que nous ne trouvions aucun moyen de sortir d'ici, je devais supporter l'idée de vivre sans mes dopants. Diable que cela m'apparaissait difficile. Passant une main nerveuse dans mes cheveux bruns, je ne pouvais concevoir que ma prochaine nuit ne serait pas faite de violon et de musique libérant mon esprit. Une semaine. Une semaine que je ne dormais plus. Mais plus encore, cela faisait bien un mois que mon appétit perdait considérablement de sa course : je n'avalais plus rien, au grand désarroi de mon corps fatigué. J'avais besoin de ces cachets pourtant, autant pour me perfectionner que pour oublier ces durs moments. Delilah allait me quitter. Une vérité plus qu'une impression. C'était écrit dans ma chair. C'était scandé à tous les pourtours des couloirs. Cela suintait par tous les pores des murs de cette maudite école. Je n'avais pas encore idée que c'était le délire de la drogue et le manque ressenti qui me faisaient ainsi réagir : les conséquences néfastes m'amenaient peu à peu vers une semi dépression. Lorsque j'étais en manque, je broyais du noir. Lorsque j'avais ma dose hebdomadaire, j'étais invincible. Et à l'heure actuelle, je sentais que j'allais tout perdre. Ma musique, mon génie, ma muse. « Ama, bouge-toi, on va être encore en retard ! » La voix blasée de Hugo parvenant de l'autre côté de la porte de notre chambre me sortit de ma léthargie. D'un bond je me levai du lit, attrapai ma besace en cuir avant de me saisir de mon violon dormant dans un écrin. Et d'un pas qui n'était plus tant énergique, je sortis de la chambre avant d'essuyer une taquinerie de mon ami : « Tu t'es coiffé avec un scroutt à pétard ? » souffla-t-il non sans toiser ma tignasse en bataille, ne tiquant pas quant à mon mutisme glaçant.

D'un pas relativement vif, je sortis de la salle de classe non sans m'imposer avec fougue, n'hésitant pas à jouer de mes épaules pour me frayer un passage et ignorant les protestations outrées de mes camarades. Je ne voulais voir personne, je me sentais seulement affaibli et assommé par un manque que je ne pouvais combler. Rangeant mon cahier ramassé à la va-vite à la fin de la classe dans ma besace tout en continuant mon chemin parmi la foule fourmillant ici et là, je finis par relever la tête et laissai mes yeux bruts se poser sur une silhouette familière marchant en ma direction. Delilah. Un mince sourire apparut sur mes lèvres vermeil, comme je sentis les palpitations de mon coeur s'affoler dans de délicieux battements de tambour. Néanmoins, me rappelant ma pâleur et ce bleu conséquent qui portait les couleurs d'une altercation physique sur ma pommette endolorie, je détournais aussitôt les yeux par un stupide instinct. Comme si ma Delilah ne pouvait plus me voir, dès l'instant où je ne la regardais plus... Et secrètement, j'espérais que cela soit le cas. « Oh, Amadeus ! Tu tombes bien, je voulais te montrer la partition dont je t’avais parlé. Tu me suis ? » La tendresse de mon regard se mua en une étrange naïveté : celle d'avoir cru qu'elle ne remarquerait rien, qu'elle ne m'interpellerait pas, que je serais devenu presque superflu à son regard appuyé. Me stoppant alors, je caressais la lanière de ma besace d'un pouce distrait, tandis que je toisais l'ange blond d'une lueur éteinte. La fatigue accumulée me donna l'impression de pouvoir dormir debout ; j'étais tant affaibli qu'il me fallut du temps avant de comprendre la requête de ma belle. Et lorsqu'enfin ses douces paroles atteignirent mon esprit, j'acquiesçai sans mot dire avant de la suivre.

Nous marchâmes ainsi de longues minutes côte à côte sans nous adresser un mot : il ne fallait pas éveiller les soupçons, surtout pas lorsqu'une foule d'élève conséquente tournoyait autour de nous.... Etait-ce moi, ou le monde qui tournait en l'instant ? Je sentais l'équilibre me quitter. Enfin, nous nous arrêtâmes au coin d'un long couloir désert, et ce fut d'un regard dévorant et affamé que j'observais ses traits, si purs. « Tu es si belle. » soufflais-je d'une voix suave, un sourire converti au coin de mes lèvres. Mais voilà que les jolis yeux émeraudes de ma douce se voilent d'un éclat humide, et je lis la tristesse sur son visage opalin. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » demandais-je alors non sans froncer les sourcils, préoccupé par la douleur qui semblait habiter ma Delilah.
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Message Posté Mer 21 Déc - 12:46.

Au court temps de réaction que lui demanda ma requête succédèrent quelques minutes de marche côte à côte, alors qu’Amadeus m’avait emboîté le pas, d’une démarche plus passive que d’ordinaire. Le silence planait au dessus de nous, ses ailes nous isolant du vacarme ambiant, nous enveloppant dans une discrétion nécessaire à la protection de notre secret, et à l’évincement de tout soupçon nous concernant. Je n’osai lever les yeux vers son visage une nouvelle fois, de peur que l’inquiétude accompagnant la vue de cette vilaine marque, encore rougeoyante, n’éveille en leur sein l’amour que je cachais par engagement. Pourtant, je percevais la fébrilité du brun, cette faiblesse apparente qui grandissait juste là, ombre insaisissable et menaçante, tout près, sans que je ne puisse faire ou dire quoi que ce soit. Tandis que notre silence m’abandonnait à un soliloque interne, je sentais les questions me piquer à vif : comment n’avais-je déjà rien remarqué, alors que l’anémie de mon amant surgissait maintenant si clairement, me frappant en pleine figure à m’en couper le souffle ? Comment était-ce possible qu’il ait autant changé en si peu de temps… ? Et, surtout : pourquoi ? De quel démon maléfique s’était-il fait l’habitacle, et pourquoi semblait-il qu’un mal fiévreux le ronge ainsi de l’intérieur ? Pourquoi ne le déracinait-il pas de ses mains que je connaissais si fortes ? Et d’ailleurs, qu’il était cruel de les sentir se balancer, absentes, si près de mes doigts frémissants sans que je ne puisse enlacer les siens pour communiquer ma chaleur réconfortante au froid de ses phalanges. J'épinglai machinalement la bandoulière de mon sac d’une main crispée, façon de me soustraire à la tentation cruelle de ce geste attendri. Que le temps me semblait interminable, égrainant ses trop longues secondes suivant notre cheminement muet à travers le couloir bondé, bruyant, ballottant entre ces murs étroits nos deux âmes ne cherchant désormais plus que le calme de nos retrouvailles. L’angoisse, administrée comme du poison en mes veines à sentir si vide mon Amadeus, eut le temps de bâtir des délires paranoïaques dans les remous de mon esprit anxieux, avide de connaître enfin la véritable explication pour finalement calmer ses tremblements craintifs.

Enfin, nous finîmes par nous enchâsser dans l'exiguïté d’un couloir secondaire, isolé de l’assourdissante artère principale du bâtiment. Je trouvai un appui contre le mur, faisant glisser mon sac au sol pour m’en délester et être ainsi plus à l’aise. La soudaine conscience qu’un regard détaillait mes traits me fit relever le menton, et ainsi accrocher les prunelles d’ambres qui me scrutaient à la dérobée. Je me perdis dans les reflets mordorés que la lumière, moins encline ici à fendre les parois de pierre, peignait à la surface de ses iris ombreux. Je ne retins plus les flammes corrosives de l’inquiétude, quand bien même Amadeus me soufflait d’une voix douce : « tu es si belle. » J’eus un sourire à mon tour, un sourire dont les plis refusaient toutefois de froisser mon regard, lequel demeurait animé d’anxiété à la vue de sa joue abîmée. Je levai une main fébrile vers son visage et l’effleurai d’un geste infiniment délicat, de peur de réveiller la douleur. C’était comme s’il me fallait la toucher pour réaliser que cette blessure était bien réelle, et qu’il était horriblement vrai qu’elle s’affichait fièrement sur les traits, d’ordinaire si parfaits, d’Amadeus. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Sa voix me sortit de mes réflexions léthargiques. Mes yeux quittèrent la préoccupation de ma caresse précautionneuse pour rencontrer ceux du brun, assombris par un soucieux froncement de sourcils. La question, si inattendue, acheva de retourner mon cœur de désarroi, cœur qui se tordait comme sous la torture d’un nid de braises. Comment, alors que les disgracieuses teintes d’un hématome jouaient avec l’immaculé pureté de son visage, pouvait-il arrêter pareille question à mon égard ?! Je ne retins pas les mots désordonnés qui se battaient à la coupe de mes lèvres pour s’arracher à leur silence criard, lesquels agitaient très perceptiblement les remous de mon inquiétude qui, j’espérais, ne semblerait pas s’être muée en colère contre le jeune hadès. « Ce qui ne va pas ? C’est à moi de te demander ça, Amadeus ! » Je tentais d’apaiser le feu crépitant dans ma poitrine, et qui faisait bouillonner le sang dans mes veines… en vain. J’avais trop contenu cette angoisse ; il fallait qu’elle éclate, que je me libère de ses chaînes avant qu’elles ne m’emportent dans un trouble plus pesant encore. Il fallait qu’il sache combien j’étais attachée à lui maintenant, qu’il comprenne combien il m’était naturellement pénible de le sentir si fébrile… Et insupportable aussi. J’avais décidé de m’offrir pleinement à lui ; je refusais qu’il souffre loin de moi, je refusais d’imaginer le perdre et emporter mon bonheur avec lui sans même savoir à quel point ça me touchait. Car il ne semblait pas encore réaliser. « Et c’est à toi de m’expliquer ! Que s’est-il passé ? Pourquoi… Pourquoi cette marque ?! et pourquoi me sembles-tu si… si changé, si faible, si… ? » Je n’avais pas quitté son regard ; le mien s’était fait suppliant. Je cherchai mes réponses en vain dans l’éclat terni de ses yeux, alarmée, éreintée. Mes propres paroles m’avaient épuisée, mais je voulais qu’il parle. J’avais besoin de savoir… Les vagues se calmèrent et me laissèrent désemparée, souffrante, tremblante. Je ne voulais pas lui sembler si hostile… soudain, je m’en voulus terriblement, d’autant plus que je n’étais surtout pas révoltée contre lui. En guise de pardon, je me glissai alors, timide, contre sa poitrine, comme si le serrer tendrement pouvait ranimer son corps de cette ardeur, de cette fougue si caractéristique de sa personnalité. De cette ferveur que j’aimais tant chez lui. Puis, doucement, je levai mon visage vers lui et lui chuchotait, répétant dans une infinie et encourageante douceur : « Amadeus… que s’est-il passé ? » J’espère que tu comprends… Que tu comprends que lire en toi la douleur me mange le ventre, m’assène en plein cœur de violentes collisions. Que je ne peux pas rester indifférente à tes maux, quels qu’ils soient.

Tu sais, je tiens tellement à toi…
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Message Posté Mer 21 Déc - 15:27.
J'avais toujours récolté, fier et lucide, ce que j'avais semé : l'indifférence glorieuse se tenait devant moi, mesquine et froide, un rictus salace au coin de la bouche comme un vieillard ayant trop vécu et attendant le moindre faux pas de la jeunesse, trébuchante. Ainsi je ne compris pas l'effroi qui se logeait au creux de ses grands yeux satinés. Je ne pus saisir qu'une angoisse qui ne m'était pas tant familière, une empathie qui ne me secoua pas le coeur, un étonnement qui anima mes entrailles de mille questions crédules. Elle n'allait pas bien et je ne pouvais mettre un doigt sur le fond du problème, tandis que je fulminais intérieurement de ne pouvoir lui venir en aide, de ne pas savoir lui arracher ce mal lui dévorant les entrailles. Avais-je fait quelque chose de mal, avait-elle une bien funeste nouvelle à me rapporter ? J'espérais cent fois pouvoir éteindre cette peine, ronronnant comme une flamme dévorante en son sein. Je n'espérais plus que l'étouffer par un trop plein de tendresse, qui pourtant s'installait presque sereine et morte dans le logis de mes yeux ternes. C'est de ma langue soufflant des propos outrageux, que je déterrais pourtant sa colère... Une colère que je ne compris pas, un emportement qui m'arracha un regard étonné voire désemparé. Je ne comprends pas, furent les mots que j'aurais tant souhaité lui souffler dans un dernier murmure lascif. A défaut de pouvoir libérer mes paroles naïves et stupéfaites, mon incompréhension vint se lire dans mes grands yeux fauves. Fussent-ils ternes et éteints en l'instant, ils reflétaient encore mille sentiments, mille mots que je ne murmurais pas... Non je ne comprenais pas les démons remuant ses veines bleues et lui coupant le souffle, je ne comprenais ni sa colère ni son désespoir, je ne comprenais pas ce regard emporté que ma Delilah portait sur moi. De nouveau, je ne pus m'empêcher de me demander quel mal j'avais pu faire : avais-je été blessant dans mes propos, dans mon attitude, dans mon absence ? … Mais moi, moi... Je ne me nourris plus de lien social. Je l'ingurgite, je le recrache, je le méprise. Je me coupe volontairement du monde. Alors je ne comprends pas. Ma Delilah. J'aimerais pouvoir te dire que je suis désolé, m'excuser pour cette faute qui semble si immonde pour que ton beau regard ne s'habille d'un hiver froid et humide. « Ce qui ne va pas ? C’est à moi de te demander ça, Amadeus ! » « Je ne voulais pas... » Je parle, et j'ignore pourquoi. Il me semble que c'est la première fois que j'accorde autant de valeur et d'attention à l'autre. Mais je manque d'expérience, je trébuche et je tombe. Je n'ai pu qu'anticiper sa colère, tenter un pardon sans même comprendre ma faute. J'ignore ce qui terminera ma phrase, car il me semble tout à coup que j'ai tant à me reprocher, au vu de son regard brillant de larmes fantômes.

Je la toisais avec dévotion et culpabilité, cherchant dans le moindre pan de mon âme si noire ce qui aurait pu lui causer tant de douleur. Mais mon introspection n'aboutit à rien, je me savais dépourvu d'une arme que j'avais abandonné il y a bien longtemps : le rapport humain. « Je ne voulais pas te faire du mal. » La voilà enfin, cette phrase tant attendue. Libérée de son cocon d'acier, elle déambule de mes lèvres au reflet purpurin jusqu'à ses oreilles délicates. Et mon timbre se fait suave, mon ton se fait posé ; j'annonçais mon pardon comme une ultime vérité, comme un réflexe suicidaire sans même comprendre vraiment les griefs qui m'étaient reprochés. Mais je sais par un trop plein d'expérience que l'on me dit blessant, mesquin et sombre. J'apporte par mes mots fielleux le venin qu'ils ne désirent pas, et sans même me le reprocher je m'accorde à dire qu'il nous faut tous un peu de ciguë en ce bas monde. Alors, peut-être est-ce là le fond du problème : j'ai fait du mal à ma Delilah sans le savoir, sans le vouloir nullement. Et dans mes yeux brillent cette lueur naïve et vraie d'un condamné à mort avouant sa faute. Je ne me reproche rien, rien du tout. Je vis avec, et ce sans état d'âme. Mais ma dulcinée porte ses paroles mortifères qui me déstabilisent d'avantage. Etrangement, bien plus que le suc de ses mots secoués d'une tristesse muette, ce sont ses lèvres qui me captivent... Mes yeux fauves s'y posent avec envie, car voilà qu'à deux mots de la mienne, j'embrasserais bien ta bouche qui se fait aujourd'hui guerrière. Comme j'aimerais t'arracher ton glaive et ton baiser. « Et c’est à toi de m’expliquer ! Que s’est-il passé ? Pourquoi… Pourquoi cette marque ?! et pourquoi me sembles-tu si… si changé, si faible, si… ? »

Mes yeux incandescents se reposèrent sur ma douce, inquiets de la savoir si troublée. La crainte me rattrapa, car je sentis soudain que des larmes infâmes pouvaient rouler le long de ses joues rosées. Et je ne voulais pas être celui par qui s'assècheraient ses torrents de larmes... Comprenant enfin que c'était de mon état que ma belle s'inquiétait, je repris mes esprits autant que possible, rassemblant le puzzle de ses mots et de son attitude déplorée. Cette marque... Je m'abstins alors d'y poser une main distraite pour ne pas d'avantage y attirer l'attention de ma Delilah. Car je me refusais farouchement à lui donner les explications demandées. Quand bien même je ne supportais pas ce Nil, et moins encore l'idylle passionnée qu'elle avait pu vivre avec lui, je ne souhaitais pas détruire un monceau de son coeur. Je ne souhaitais pas lui avouer l'altercation, de peur qu'elle n'éprouve un élan de culpabilité tenace. En toute probabilité, je voulais la préserver de l'amertume de l'amour et de sa cruauté. Je m'étais battu pour elle certes, mais face à un rival qui pleurait ses nobles sentiments, et dont le coeur arraché n'avait trouvé remède que dans la violence et les poings abattus. Par ailleurs je ne pouvais cacher que ma provocation légendaire avait échauffé les esprits... Je ne me sentais pas coupable ni n'attribuais la faute à quiconque. Je désirais seulement que ma Delilah ne se pense pas comme coupable de tous ces maux. Des maux bien vite effacés par sa simple présence qui me fit le plus grand bien.

Ma belle se glissa alors dans mes bras, enclos protecteurs qui la gardaient de la rudesse du monde extérieur. Resserrant mon étreinte tendre, j'apposai ma tempe contre la sienne, et murmurai avec douceur mais force de conviction. « Qu'est-ce que tu racontes, je n'ai pas changé, je suis toujours le même... Malheureusement pour beaucoup. » ajoutais-je non sans une pointe d'humour, tentant de lui arracher un rire, fut-il minime. « Amadeus… que s’est-il passé ? » Et ce visage d'ange levé vers le mien, en quête de cette vérité qui n'exprimait que douceur et tendresse, me souleva le coeur d'une culpabilité non retenue. Je compris alors que les méfaits de mes dopants inquiétaient ma dulcinée, pour autant je ne pouvais me résoudre à me livrer. Que dirait-elle, si elle savait... Ah mais que dirait mon aimée si elle voyait l'antre sombre de ma personnalité farouche, elle à qui je cachais bien des secrets. Plantant mon regard tendre dans le sien, j'esquissais un sourire réconfortant. « Ce n'est rien, je suis juste malade. » Je ne mentais pas tant, car je m'ignorais malade d'une dépendance morbide. Je ne me pensais pas drogué, au contraire. Je me pensais comme simplement en état de manque ; j'étais malade et ne guérirais que ma l'ingestion de mes dopants, comme on donne des remèdes aux patients. « Avec tout ce qui se passe en ce moment... J'ai juste du mal à trouver le sommeil. Mais je te promets que je vais guérir vite. » Un sourire de nouveau, et je portai ma main glacée, comme toujours, sur le creux de ses joues délicates. « Tu n'as vraiment aucune raison de t'inquiéter. » rajoutais-je d'une pointe taquine, minimisant alors ses inquiétudes que j'espérais fugaces.
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Message Posté Jeu 22 Déc - 17:36.

Et dans les esquisses de phrases – que je sentais piochées au hasard dans l’incompréhension de ma soudaine agitation – qu’Amadeus opposait à mes inquiétudes, tentant visiblement de me réconforter, je perçus alors une once de culpabilité. Quels étaient ces mots hésitants qu’il m’adressait, sans avoir conscience d’être complètement à côté de notre conversation ? J’avais l’impression curieuse qu’un genre de mur invisible nous séparait, nous rendant sourds l’un à l’autre, comme si nous monologuions chacun de notre côté finalement. Mais immergée dans l’émoi mon inquiétude, je distinguai pourtant la tendresse avec laquelle mon cœur couvait ce regard perdu, ces paroles incertaines qui étaient les siennes. Croyait-il vraiment m’avoir offensée, avoir commis la faute qui perçait ma sérénité de mille aiguilles, tout en faisant valser des ombres humides dans mes yeux ? Comment pouvait-il ne pas comprendre la raison de mon anxiété quand elle était si claire, si distincte, et quelles causes fantasmées allait-il là imaginer ? Avait-il à ce point l’habitude que l’on occulte ses peines à lui, et de n’être sujet qu’à l’indifférence quand bien même sa santé dépérissait, pour qu’il n’ose considérer une crainte liée à son propre état ? Ce constat contribua sans doute à me révulser d’autant plus, alors que je continuai de poser mes questions indignées. Me révulser contre ceux qui avaient ignoré un jour, le rendant stérile à l’éventuelle attention d’autrui et cultivant, par là même, les semences pathogènes de son rapport tortueux aux relations sociales.

Et puis, tout à coup, une porte sembla s’ouvrir ; les teintures plongeant son esprit dans l’obscurité furent secouées d’une douce brise, faisant entrer la lumière. Je vis dans ses yeux une clairvoyance nouvelle chasser ses élans de culpabilité infondés, relevés d’une surprise palpable. Comme si ce n’était pas simplement normal que je m’inquiète pour lui… ! Je pardonnai néanmoins sa crédulité à sentir ses bras contre moi, à deviner son cœur battre l’éternelle mesure de sa vie d’artiste, juste là, presque à portée de main. Mon emportement s’était évaporé, me quittant aussi vite qu’il avait pris possession de moi, et seule notre étreinte comptait. L’espace d’une seconde, j’osai fermer les yeux et m’y abandonner, désireuse d’insuffler à cet instant un goût d’éternité, prenant le temps de réaliser que c’était bien moi, la jeune femme qu’Amadeus laissait se lover contre lui, entourait avec une tendresse que je ne lui avais jamais connue qu’à l’égard de son précieux violon. Et prenant le temps de m’imprimer de ces pensées, de ces sensations, pour m’en souvenir lorsque je serais à nouveau livrée à la solitude de mon dortoir, le jour déclinant me rappelant invariablement notre première nuit. Ce sont ses mots qui me firent émerger de ces profondeurs merveilleuses. « Qu'est-ce que tu racontes, je n'ai pas changé, je suis toujours le même... Malheureusement pour beaucoup. » Je ne pus retenir un sourire, le maudissant pour faire gonfler mon cœur de bonheur chaque fois qu’il le souhaitait, et avec une facilité déconcertante. Comment ne pas baisser les armes face à toi, dis ? Cependant, je n’oubliai pas mon inquiétude, d’autant plus qu’il sous-entendait être désagréable à beaucoup. « Amadeus… que s’est-il passé ? » Un sourire redessina ses lèvres alors qu’il murmurait : « ce n'est rien, je suis juste malade. » Pourquoi ce besoin de tout réduire en euphémismes, et de démentir mes craintes en les faisant paraître si démesurées ? Je ne voyais pas comment simplement acquiescer et passer à autre chose ; le fait est que j’avais raison, loin des élucubrations hyperboliques qu’il semblait vouloir me convaincre de déblatérer. Ses traits étaient fatigués, éreintés et même creusés… Sa silhouette s’était amincie, je le sentais physiquement autant que psychiquement. Je continuai de fouiller son regard, peu rassurée par une dédramatisation à laquelle je ne croyais pas. « Avec tout ce qui se passe en ce moment... J'ai juste du mal à trouver le sommeil. Mais je te promets que je vais guérir vite. » Une fois encore, il me sourit ; mes lèvres à moi restèrent figées alors même qu’une main froide s’aventurait jusqu’à mon visage, entourant ma joue de sa torpeur. Je notai encore la façon qu’il avait de minimiser… « juste du mal. » Et moi, j’ai juste du mal à t’accepter torturé de ce que tu prétends être les tourments de sombres actualités, à t’imaginer seul et souffrant entre tes draps désertés des berceuses de Morphée, à te deviner délaisser tes assiettes pour que tu sembles soudain si amaigri. Enfin, mes lèvres entreprirent de briser leur sceau de silence, mais Amadeus me devança. « Tu n'as vraiment aucune raison de t'inquiéter. » À sa voix se mêlèrent des accents espiègles, comme pour me communiquer cette fausse joie, comme pour effacer des doutes qui pourtant persistaient. Je sentais qu’il ne me disait pas tout… pourquoi sinon insister autant ? Cette impression qu’il avait peur, au fond, de me confier les réelles raisons de son affaiblissement, me remuait douloureusement. Pourtant, je me contentai de répondre à son sourire, me souciant peu de paraître réellement soulagée par de si maigres explications. D’un autre côté, je n’avais pas à le torturer encore pour savoir et respectai les secrets qu’il semblait me taire. Après tout, je préférai disperser mon temps en rires et caresses de réconfort, voler ces courts instants pour réchauffer ses longs doigts gelés, plutôt que d’agiter la douleur dans ses yeux, que de remuer le couteau dans la plaie.

Un soupir m’échappa, et je tentai de relâcher avec lui mon inquiétude, essayant de la mettre de côté. Puis, je me souvins du désarroi d’Amadeus lorsqu’il avait d’abord cru me faire du mal et hochai la tête de gauche à droite avec amusement, me décidant enfin à parler. « Pourquoi semblais-tu si étonné de me voir m’inquiéter ? Il va falloir t’habituer à ce que quelqu’un veuille prendre soin de toi, tu sais… » Mon regard glissa sur ses lèvres, et je ne résistai pas plus longtemps à la tentation d’un baiser, nous réunissant dans une nouvelle et tendre étreinte. J’entourai sa nuque de mes mains qui, douces, s’emmêlèrent timidement à ses mèches brunes. Lorsque nous nous séparâmes, je restai néanmoins accrochée à lui pour reprendre, taquine et les yeux dans les yeux : « en tous cas, ne pense plus échapper à ta promesse maintenant. » Et, d’un murmure plus intime : « et, mh… les soirs où j’aurai du mal à m’endormir, je pourrai te rejoindre alors, si tu ne dors pas… ? » Je me mis à rire, complice et impressionnée moi-même de ces mots aux sous-entendus limpides, que jamais je n’aurais sans doute prononcés il y a deux mois de cela. Mais finalement, ne pas réfléchir avant de parler, ce n’est parfois pas si mal… De toute façon, même en oubliant le sens aguicheur de mes dires, je me réjouissais quand même à l’idée d’une nuit à ses côtés, que nous passerions inlassablement à refaire le monde à notre façon…
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Message Posté Jeu 22 Déc - 22:12.
Un soupir de bien être s'échappa de mes lèvres blêmes, aussi doux et chaleureux que pouvait l'être la princesse sommeillant contre mes bras. Je portais pourtant les parfums glacés en étendard, de ceux qui enivrent et déroutent par les venimeuses effluves qu'il porte en son sein. Mon regard terne s'illumina de quelques flammes fiévreuses cherchant à percer l'encre brune de mes rétines, poussant mes démons inertes à se réveiller : je ne désirais pas laisser la faiblesse prendre possession de mon corps, il me fallait combattre encore avec toute cette fougue qui m'animait depuis si longtemps. Non ma Delilah, j'étais seulement éreinté d'avoir trop joué et de ne pas avoir assez dormi. Je vais bien ne t'en fais pas. Et là dans ses bras, je pus imposer au temps de suspendre son vol quand en retour je cristallisais la tendresse de l'instant au creux de mon palpitant que tous pensaient décédé. Elle, l'avait pourtant ranimé par la grâce de ses rires multicolores et divins, monceaux de cristal accrochés à ses lèvres pourpres, peignant de leurs couleurs vives mon monde qui jusque là était bien obscurci. J'humais avec délice les effluves parfumées de sa chevelure d'or, enduites de vanille et d'un miel auquel j'aimerais cent fois goûter, piètre blasphémateur que j'étais. Je sentais encore la course frémissante de ces papillons vivaces prenant leur envol au creux de mon estomac, et l'ardeur de mon palpitant endolori qui battait les rythmes de ma respiration coupée... Jamais, il me semblait, je n'avais frôlé la plénitude de si près : comme cette chaleur m'était revivifiante, comme son corps de poupée m'affamait de mille baisers, comme ses grands yeux émeraudes m'appelaient à la chute... comme j'aurais aimé me noyer dans le tréfonds de tes eaux sinueuses, celles qui s'épanchent dans tes rétines mutines et qui me perdent, moi pauvre mortel assujetti à la beauté. Tu as l'arc des cils noirs qui se courbent comme je plie face à toi, la fraîcheur de mes eaux troubles, la pureté que je ne peux toucher que par la grâce de mes notes musicales, les plis d'une lèvres charnues se teintant d'un rouge vermeil. Ah mourir pour un rouge, celui de tes lèvres cerises. J'aimerais te clamer mille vers et te susurrer mille paroles sucrées, te souffler même l'audace charnelle qui frappent mes pensées, j'aimerais pouvoir t'aimer et te posséder dans ton entier avec toute l'ardeur dont il m'est possible. Te posséder, ma Delilah... Vois comme je suis passionné et égoïste. Et je peine, je peine tellement à te savoir loin de moi. Bien plus que ce vide qui m'habite, c'est ton absence qui me perd, qui me torture, qui me mutile, qui me décède. Qu'il m'est douloureux de ne pas te sentir près de moi, qu'il m'est insupportable d'entendre ton rire transcender la pièce sans que je ne puisse laisser parler mon coeur. Me suis-je attaché à toi bien trop vite ? Il me semble que oui, malheureusement. Car je n'ignore pas l'agonie qui t'habite et qui te secoue de spasmes douloureux, je sais quelle idylle tu as pu vivre avant la notre, et je ne doute pas que ton coeur ne puisse l'oublier lui, aussi facilement. Je l'accepte, avec toute la douleur que cela suppose, mais je daigne baisser la tête à m'en briser la nuque face à cet amour qui peut t'habiter encore. Peu m'importe s'il eut fallut que je succombe à tes charmes si promptement, sache que je ne regrette rien. Et tes sourires pansent mes plaies bien plus que n'importe quel baume guérisseur, ma Delilah.

« Pourquoi semblais-tu si étonné de me voir m’inquiéter ? Il va falloir t’habituer à ce que quelqu’un veuille prendre soin de toi, tu sais… » Mes rétines accrochèrent les siennes, teintées de cette lueur alanguie mais glacée. Il me faudrait d'avantage de temps pour comprendre les élans affectueux de ma jolie blonde, dissocier les reproches de ce qui se rapprochait d'une réelle inquiétude, apprendre à voir sans porter de jugement... Et je ne remercierais jamais assez ma Delilah d'allumer en mon coeur ce feu d'abord frémissant, qui crépiterait d'avantage au fil du temps pour mieux se muer en un brasier serein. Peut-être qu'alors, je n'aurais plus jamais les mains glacées. Jamais. Un très bref sourire s'installa sur mes lèvres blêmes, qui furent bientôt cueillies par la coupe des siennes. Légères, délicieuses, parfumées. Je savourais ce baiser dans la plus grande gourmandise, car je savais nos minutes comptées : notre intime instant se volatiliserait bientôt, pour se perdre dans l'immensité de notre mensonge hissé à la vue de tous. J'aimais ses mains calmes et frêles qui glissaient sensuellement dans ma chevelure, au moins autant que j'aimais les frissons que je lui arrachais par quelques caresses audacieuses. Néanmoins le plaisir sucré dut prendre fin, m'arrachant au passage un bref soupir frustré. « en tous cas, ne pense plus échapper à ta promesse maintenant. » Et cette phrase bénigne me glaça d'instinct les sangs ; comment pouvais-je lui tenir pareille promesse ? Comment retrouver mes précieux dopants tout en préservant une santé physique impeccable ? Figeant mes yeux fauves dans les siens, j'acquiesçais d'un signe de tête tout en pensant à l'éventualité de faire quelques efforts à l'heure du dîner. Quand bien même l'appétit m'avait quitté il y a bien trop longtemps, je souhaitais tenir parole à ma bien aimée. D'autant plus que l'audace de cette dernière m'arracha un frémissement de satisfaction, entre l'envie et l'assaut d'une lubricité étreignant mon ventre. « et, mh… les soirs où j’aurai du mal à m’endormir, je pourrai te rejoindre alors, si tu ne dors pas… ? » Face à ses propos sybarites, je me mordis brièvement la lèvre avant d'empoigner fièrement les hanches fines de ma douce, l'obligeant à reculer de quelques pas. Son dos gracile à présent contre le mur, je me fis geôlier par la seule présence de mon corps contre le sien, lorsque je laissais tomber passivement mon sac au sol. Mes lèvres affamées vinrent se repaître de ses lèvres parfumées, avant de parcourir la douce félicité de son cou de cygne. Et mes mains conquérantes qui frémissaient de devoir rester sages, durent s'abstenir de passer outre le tissus recouvrant sa peau mais s'enfoncèrent dans sa chair blanche avec avidité. « J'aimerais tant que tu deviennes insomniaque. » Murmurais-je entre deux baisers dévorants donnés fougueusement ça et là, à en arracher des rires mutins à ma dulcinée. « Mais je dois m'arranger avec Hugo, pour qu'il me laisse la chambre quelques nuits... » Un soupir plaintif de bien être s'échappa des lèvres cerise de ma Delilah, alors que je me nourrissais de ses courbes graciles. Remontant mes lèvres à son menton, je me figeai soudain dans un soupir lorsque l'évidence vint frapper mon esprit trop lucide : en toute probabilité, il ne nous restait que peu de nuits à partager ensemble. « L'année prochaine sera bien vide, sans toi... » Ah, nous voilà retenus de nouveau par l'amère et l'immonde réalité. Sentant les doigts oblongs de ma belle se crisper d'avantage dans ma chevelure, je portais mes yeux fauves dans les siens. Car enfin nous prenions conscience que cette année était la dernière pour ma jolie blonde...
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Message Posté Sam 31 Déc - 0:34.
Indescriptible est ce fébrile soulagement qui frôle mes lèvres réprimant un sourire éperdu, alors que je sens tes mains sur mes hanches – tes grandes mains conquérantes qui n’ont égrainé dans leur course une miette de leur résolution, en dépit de ton soudain amaigrissement, de cet affaiblissement palpable. Ces mains puissantes et la façon qu’elles ont d’entourer ma frêle taille, cette présence qui m’entoure alors que je ne veux plus que m’offrir à elles… À toi, Amadeus. C’est étrange comme te sentir possesseur de mes fines courbes m’intimide d’abord… Une simple pression et voilà que je me brise, me répands entre tes doigts. Mais orientée par le paradoxe viscéral me caractérisant, cette fébrilité que tu soulèves en moi rapidement se transforme en exaltation, en désir même. Aussi à travers les frissons dont ce contact, me faisant chanceler, électrise mon corps et mon cœur, surgit soudainement la dureté de la pierre d’un mur contre lequel je ne me suis même pas sentie reculer. Mon souffle tourne court alors que tu t’approches sensiblement de moi ; ce n’est pas juste, il te suffit d’un simple geste pour te rendre maître absolu, détenteur des rênes que je t’abandonne finalement… dans une concession intéressée. Ne serait-ce pas mentir de prétendre que je n’aime me sentir la prisonnière condescendante de ces bras où je voudrais me lover pour ce qui me semble une nouvelle éternité ? Les déchirures occasionnées par ma récente rupture s’agitent un instant, mais la douleur me semble évanouie ; une fois la neige vaporeuse de mes appréhensions – à l’idée de repenser à cette blessure – fondue, c’est une sérénité nouvelle que je sens florissante et douce, un bonheur qui ose éclore dans la simple acceptation de son existence. Ces vilaines griffures ne sont plus que des traces qui déjà s’effacent, finalement… Peut-être juste l’espace de quelques instants volés au temps, à la face bernée du monde qui ne voit qu’une amitié puritaine entre Amadeus et moi. Peut-être juste parce qu’il est là, lui. Mais c’est ma preuve : je ne regrette rien. J’en suis sûre, j’en suis certaine à présent.

Il me sembla entendre son sac se frotter aux dalles dormant à nos pieds, quand je sentais presque les miens les quitter, comme si des ailes d’une pureté diaphane se déployaient dans mon dos. Je me délectai de ses lèvres dans mon désir fou de retenir le goût pourtant tristement éphémère de cette douceur, de cette ardeur, dont jamais je ne serais rassasiée. J’avais l’impression d’avoir tellement à vivre avec lui… autant de choses que de battements d’un cœur déréglé, frémissant dans sa cage ivoirine soudain bien trop étroite. Que de brides ceinturant notre passion dévorante, restreignant notre liberté comme l’était celle de mon métronome vital… Cette envie démente de briser les chaînes et de laisser ces ailes nous porter me soulevait dans mon amour naissant, et je tremblai, j’oscillai de ces désirs multiples – qu’ils soient charnels de mains trépignant sur mes hanches quand elles n’osaient glisser ailleurs, ou bien spirituels quand j’imaginais apprendre, découvrir, vivre nombre d’expériences ou de simples instants privilégiés avec lui. Je me sentais légère, pareille à une enfant, impatiente de connaître la composition de notre avenir, que je voyais déjà si palpitant. Ce plaisir inouï de percevoir vaguement toutes ces choses à portées de main, pourtant cachées, et de savoir que l’on va les découvrir… C’était quelque chose d’excitant, incroyable, troublant, et merveilleux.

« J'aimerais tant que tu deviennes insomniaque, » me murmura mon amant alors qu’il plantait des baisers fougueux au creux de mon cou, m’arrachant frissons fiévreux et rires mutins. « Mais je dois m'arranger avec Hugo, pour qu'il me laisse la chambre quelques nuits... » Mes lèvres n’eurent pas le temps de laisser passer les mots qui me venaient à l’esprit, quand un soupir incontrôlable les fit trembler d’envie. Les yeux se ferment, les gestes deviennent plus pressés, et imprécis… Je me sentais si bien, en cet instant, que j’aurais donné cher pour que le sable suspende son inexorable course vers la base du sablier, échappant aux lois du temps plus qu’à celles d’une quelconque gravité. Et pourtant, la toile des pensées d’Amadeus ne cessait de se tisser, l’entraînant vers des réflexions bien moins heureuses. « L'année prochaine sera bien vide, sans toi... » Tout d'abord frustrée, je sentis ses lèvres frôler mon menton, soudainement figées dans leur instinctive provocation. Puis je compris qu’une fois encore, la réalité avait retrouvé le bout du fil et suivi notre route clandestine aussi escarpée, aussi retirée l’avions-nous choisie, pour justement retarder cet accès de lucidité tout autant que l’éventuelle révélation de notre secret. Je ne pus m’empêcher de suspendre mes gestes également, et peut-être mon corps se raidit-il comme sous l’effet d’une douche glacée à laquelle ces mots venaient de me jeter, métaphoriquement. Ses yeux cherchèrent les miens, il ne les trouvèrent pas. Seul un point perdu quelque part entre ciel et terre recueillait désormais les lointains débris de mon regard éteint. Avais-je cru pouvoir courir plus vite que cette sombre évidence ? Je me souvenais de ce très juste aphorisme : « la lumière croit qu’elle voyage plus vite que tout le reste, mais c’est faux. Peu importe la vitesse à laquelle elle avance, il se trouve que l’obscurité est toujours arrivée la première, et l’attend. » Avais-je, égarée dans les affres de ma naïveté, espéré vainement qu’omettre cette transcendante réalité la ferait changer ? Je crois qu’au fond, je redoutais cet instant. Je crois aussi que je ne l’attendais pas si tôt… Ne venions-nous pas tout juste de nous trouver ? N’était-ce pas prématuré de saccager nos cœurs alors qu’ils échangeaient à peine leurs premières confidences amoureuses ? Le mien, ankylosé par le chagrin de la fin d’une belle histoire, sortait à peine de sa torpeur… Il s’éveillait, bruissait, trépidait tout entier de la vie qu’Amadeus lui insufflait… Etait-ce déjà temps d’étrangler sa flamme et l’étouffer dans les arabesques d’une épaisse fumée ? Je ne voulais pas… je ne voulais pas y penser, non, pas maintenant…

Mais je voulais encore moins laisser l’abattement me torturer encore, d’autant plus que celui-ci me pesait à la façon des nuages qui vous barrent l’horizon, grondant déjà de leur orage menaçant. Nos escapades étaient trop précieuses pour être alimentée de la pluie de larmes intérieures, bien que les vacances approchaient et, avec elles, la rentrée à Londres pour moi. Je plongeai cette fois mes yeux dans les ombres fauves qui me scrutaient déjà, et ramenai à moi des mains que je posai calmement contre le torse d’Amadeus. Tu sais, mon cœur recroquevillé commence à peine à s’ouvrir, fleurissant de sentiments nouveaux qui l’épinglent délicieusement aux coins de tes lèvres, et je n’ai pas l’intention de le laisser se fermer à nouveau. Pas plus que celle de laisser mourir ton sourire à cette triste pensée. « Je crois que j’espérais échapper à ça… » dis-je d’une douceur, presque teintée d'une dédramatisante espièglerie, entraînant un sourire serein. « Mais tu as raison, ça sera vide, pour moi aussi. Parfois. » Je pris la frappante conscience de la dureté de cette affirmation au moment où elle s’exprima à haute voix. Je n’avais pas ressenti d’avance ce manque que son absence allait creuser, à l’instar d’un trou béant dans ma poitrine, et voilà que je le percevais très nettement. On prend à la légère les maximes du genre : on prend conscience de la valeur de quelqu’un au moment de le quitter. Pourtant, elles sont vérifiables… Mais je refusai de ployer, de me plier à leur tragique conclusion, car ce n’en était pas une. « Parfois, parce qu’on se verra tu sais. Je ne veux pas qu’on se sépare. » Voix ferme, décidée, malgré un éclair de peur et d’effroi traversant mon regard avant que je ne le balaye, ayant une pensée pour Nil à qui j’avais fait subir une rupture si tranchante… Je regardai le visage d’Amadeus, outrepassant l’hématome décorant une pommette, puis suivis les courbes de son cou, de ses épaules, de sa poitrine contre laquelle mes mains reposaient toujours, garantes de la proximité du brun, témoins sensibles de sa présence que j’avais soudain peur de sentir s’évaporer entre mes doigts. Une fois encore, je ne pus m’empêcher de me reposer contre son torse. Juste pour sentir qu’il était toujours là. Je ne voulais pas être loin de lui, ni que cette silhouette que je venais de découper d'un regard inquiet s'anime à des kilomètres de moi. Le silence fit danser quelques secondes à un rythme lent, laissant mes pensées suivre leur fil l’espace d’un instant. Je réfléchis, me raisonnai, et finis par dire sans trop savoir quel accidentel enchevêtrement de pensées m’avait conduite à cette terminaison : « de toute façon, qui sait ce qu’on va devenir, avec cette troisième tâche qui se prépare et qui s’annonce si mal… Qui sait si les écoles, si l’université ne vont pas êtres détruites, et qui sait si… » Je m’arrêtai là, abhorrant le pessimisme dont je faisais preuve en allant jusqu’à imaginer que certains d’entre nous s’apprêtaient peut-être, sans le savoir, à suivre leurs derniers soleils en repoussant leurs draps le matin, à vivre leurs derniers jours dans leurs usuels uniformes – et quelle qu’en soit la couleur, – leur destin, aléatoire, désormais placé entre quelques mains machiavéliques des sanguinaires dirigeants de cette Organisation démoniaque…
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Message Posté Mer 4 Jan - 17:14.
Ô temps suspend ton vol, loge-toi au creux de ses lèvres tremblantes d’une vérité qu’elle retient en otage, tant ma jolie blonde sait tout comme moi qu’elle nous sera fatale. Mais cristallise ta course pour qu’au moins je me délecte de ses beaux yeux de satin, miroirs d’eau dans lequel je me plais à plonger quitte à ne pas échapper à la noyade des sentiments. Mon cœur me scande quelques vers que je juge étrangement sages : qu’importe demain, qu’importe l’avenir tant que je la serre dans mes bras et que je savoure la douceur sucrée de ses lèvres griottes. Mais mon esprit lui, vient frapper à la porte de ma lucidité et s’annonce austère : penses-y au contraire, car demain elle ne sera plus là. Et je me raidis sous l’amère vérité qui n’est guère agréable à entendre : ce sera vide sans toi, ma Delilah. Je sais déjà que le violon sera mon remède, à en crisser les cordes lisses et m’écorcher les doigts. J’ignore encore ce qu’il adviendra de nous, car je crains que mon cœur ne se renferme en guise de rempart infranchissable ; il me semble que je n’ai jamais aimé jusqu’à maintenant, et j’ignore si je pourrais conserver la flamme de notre idylle lorsque je te saurais ailleurs. Loin de moi. Loin de mon palpitant qui criera ton nom en écho des sanglots de mon violon. Je me sais pourtant assez fougueux et combattif pour ne jamais te laisser partir, pour autant il me semble qu’il me manque les rênes appropriées au dressage des sentiments amoureux. J’ai tant à t’offrir, tant à partager, tant à douter également… et j’ai si peur de te perdre. Oh ma Delilah si tu savais comme j’aimerais devenir meilleur, ne serait-ce que pour te combler entièrement. Ma passion m’enflamme autant qu’elle me dévore, autant qu’elle aimerait te dévorer toi. Je suis en proie à tant de questions que mon esprit fatigué s’y perd et me sermonne ; pourquoi ai-je abordé ce fichu sujet… Mais enfin, la voix de ma douce se fait salvatrice, et elle s’élève, mutine, dans les airs qui se teintent de ses arias. « Je crois que j’espérais échapper à ça… » J’acquiesçai d’un signe de tête, d’un geste étrangement alangui. Mes mains protectrices et affamées quittèrent les courbes gracieuses avec douceur, car je peinais à ne pas l’imaginer comme faite de porcelaine. Mes lèvres quant à elles restèrent closes malgré l’inéluctable vérité et ces mots qui écorchaient ma bouche à trop en rester prisonniers ; j’aurais aimé lui susurrer qu’il y a certaines choses qu’on ne peut éviter, et pourtant je demeurai muet. J’avais conscience que mes mots n’étaient souvent que venin et ciguë, pointes acides entaillant la chair et l’âme. Aussi face à ma douce je préférais conserver le silence, de peur de la heurter involontairement. Pour autant il m’était difficile de me taire, et ce fut par un bref soupir que je comblai ce désir impulsif de lui répondre, mes yeux pénétrants s’accrochant au galbe de ses beaux yeux. « Mais tu as raison, ça sera vide, pour moi aussi. Parfois. » Parfois ? Je buttais alors face à ce mot qui m’arracha une moue d’abord surprise, étonné par des propos que je trouvais cruels. Parfois, donc. Pas de toujours, ni de promesse d’éternité : juste un parfois qui me nargue et coule sur ses lèvres si douces qu’il m’est impossible de leur en vouloir. Et pourtant. Taciturne, je me penchai afin de récupérer mon sac glissé sur mon épaule sans vraiment comprendre le geste que j’entreprenais. La fatigue et l’amère déception me prenaient aux entrailles d’une telle poigne, que je ne parvenais plus à penser correctement : je me sentis pris au piège des torpeurs des insomnies, de celles qui vous font sentir l’ombre d’une ombre.

Me redressant alors, je me raclai la gorge non sans soutenir un port de tête princier qui ne laissait nullement paraître mes émois intérieurs. Et j’eus même un léger sourire lorsque ma Delilah parla de nouveau. « Parfois, parce qu’on se verra tu sais. Je ne veux pas qu’on se sépare. » Ma main glacée se posa sur sa joue dans une infinie douceur, tandis que je toisais la demoiselle d’un regard alangui. Quand enfin la suavité de ma voix se fit entendre : « Je n’aurais pas du commencer à en parler. » Dans mon emportement et ma soudaine prise de conscience, je n’avais guère songé au fait que cette conversation ne pouvait que mener à l’extinction de nos sourires, et du sien en particulier.

Ma belle vint alors se lover contre moi, m’apportant de sa chaleur qui faisait frémir ma chair, agitait mon rythme cardiaque, faisait trembler le bout de mes doigts glacés… Ou était-ce la fatigue. Mes mains de nouveau, se firent geôlières de ses courbes ainsi blotties contre mon torse, saisissant leur proie dans une infinie langueur. Je me laissais porter par l’intensité du moment, cherchant à entendre le clairon de son cœur battant le glas contre le mien, ignorant le monde nous entourant. Mais à mes inquiétudes soufflées brièvement, ma Delilah ne put s’empêcher d’y broder les siennes dans un fatras de lucidité : « de toute façon, qui sait ce qu’on va devenir, avec cette troisième tâche qui se prépare et qui s’annonce si mal… Qui sait si les écoles, si l’université ne vont pas êtres détruites, et qui sait si… » Je ne pus cacher un instant ma surprise face aux aveux de la jolie blonde : jamais je ne l’aurais pensée en proie à de pareils doutes. Car si ma fougue et ma hargne nourrissaient bien souvent mes défauts, ils étaient un avantage considérable lorsqu’il s’agissait de mener le combat : je faisais front et n’avais pas peur de porter les armes. Et en tant qu’éternel égocentrique que j’étais, je peinais à ne pas voir les autres aussi aptes à tant de combattivité. Posant un doigt sur les lèvres fines de l’ange blond, je fronçais les sourcils pour mieux lui desservir un regard fauve voire insolent, quand ma main gauche glissa le long de son buste de reine pour mieux couver son ventre plat. « Ils n’auront rien, on se battra jusqu’au bout. Je me battrai pour ce que j’ai déjà, pour mon avenir. Et pour toi. » La férocité de mes propos teintèrent le timbre de ma voix résignée, tandis que je ne la quittais plus des yeux. « Ta rage de vaincre, elle est là aussi. » soufflais-je non sans appuyer légèrement sur son ventre. « Et elle implosera le moment venu, parce que tu n’as jamais été faite pour porter des chaînes. Tu es faite pour la liberté, comme moi. Alors arrête de dire de telles sottises. » Enfin je reculais de quelques pas, porté par la virulence de mes propos je me sentais rasséréné : ma légendaire soif de vaincre l’avait emporté sur la fatigue, l’espace de quelques instants. « J’irais à Budapest après mon diplôme, et je deviendrais un grand violoniste. » Point. Et ni les forces sombres, ni les reliques, ni leurs ambitions ne mettraient un terme à la mienne. D’un sourire charmeur, je toisais Delilah avec conviction et fougue.
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Message Posté Lun 9 Jan - 22:56.
Et quels sont donc ces pincements qui agitent mon cœur, laissant dans leur sillage ma chair teintée du rouge passion et mon âme tremblante d’émois délicieux tout autant que d’inquiétudes désespérées ? J’ai connu ces soulèvements éperdus, j’ai connu ces maux si doux, si douloureux. Oui, j’ai connu ce visage et en ai même emprisonné les traits au fusain sur le parchemin vierge, seul témoin de mon talent secret pour ce deuxième art palpitant au bout de mes doigts. Je me suis perdue dans sa contemplation jusqu’à n’en plus voir que les courbes édifiantes de ses contours à la fois si nets, et si flous… Et j’ai parfois découvert le masque translucide greffé à ces traits bien trop prometteurs, vendeurs d’âmes lorsqu’ils semblent sublimer les cœurs, cruels séparateurs quand ils offrent d’unir les êtres dans un serment d’éternité mensongère… J’ai connu les douceurs infinies, les euphories étirant le sourire plus loin que jamais ; j’ai connu les épreuves malheureuses et la souffrance du même sourire qui finit par se déchirer, rompant les promesses, balayant les mots d’amour avec la facilité déconcertante d’une bise glaciale. J’ai connu la plénitude, j’ai connu le dépouillement ; à me faire offrande j’ai touché le sacrifice d’une vie. Et pourtant, mes seuls regrets n’ont jamais été que ceux de n’avoir pu arpenter plus longtemps ce chemin, même alors que l’illusion d’un horizon magique dépérissait bien vite sous la réalité des ronces, des pavés dressés à mes pieds. Oui… J’ai effleuré ce sublime firmament, frôlé cet éden qu’est l’amour, mais pas suffisamment longtemps pour deviner s’il est une pure utopie, ou si au contraire il puise son essence dans une réalité belle et bien atteignable. Chaque fois, la passion m’a rendue plus forte, plus vivante, me délivrant la magnificence d’un nouveau souffle pour me laisser le respirer, avec le même plaisir violent que ne l’était l’instant où cette même passion me reprenait ce même air, parfum grisant de paradis. Alors cette fois, en ce jour teinté d’un clair-obscur que peignent d’un côté, dans la lumière, ma relation naissante avec Amadeus, et de l’autre, dans l’ombre, le précipice au bord duquel chancèle notre monde… Cette fois, je veux savoir. Je veux sentir. Je veux vivre ça encore, le vivre un peu, le vivre toujours. L’idée d’être encore dépouillée d’à peu près tout, si ce ne sont quelques fragments de souvenir emprunts d’une insurmontable nostalgie, m’est insupportable. La retenue de mes mots fait écho à celle de mes sentiments, parce que me voilà moi aussi au bord du gouffre. Danseuse en équilibre sur ses pointes maladroites, à l’instar de la ballerine musicale précieusement gardée auprès de mon lit, le genou fléchi, les bras étendus dans une grâce éperdue, prête à se jeter… Voilà ce que je suis. Mais comment savoir… comment savoir si je trouverai l’ouverture et la lumière ? Si je percevrai le son de son violon pour me guider ? J’hésite sans le faire… Au fond de moi, je sais. Tout comme je sais que c’est la dernière fois que je tombe, car si je m’échoue seule sur un rivage délaissé de sa présence, il me sera impossible de remonter.

Voilà pourquoi moi, qui épure d’habitude le sens des mots pour en faire de immaculées fractions de sérénité, de douceur, ai du mal à m’exprimer, face à ce regard qui m’absorbe et m’aspire toute entière… D’un autre côté, je crois que j’ai peur : et si je parle trop, ne prendra t-il pas la fuite ? Les déclarations enflammées sont causes premières des fugues… Et peut-être ne suis-je pour lui qu’une amante de passage, les battements de son cœur n’étant qu’accélération d’un tempo qui retombera dans sa torpeur habituelle après avoir égrainé en son sein les plus belles notes… ? Faisant écho à mes pensées, Amadeus délaisse mes hanches et ramasse son sac. Le goût amer de la frustration mais, plus encore, le parfum d’une peur refoulée, me prennent à sac. Comme soudain le jeune homme me semble loin, et comme cette capacité incongrue qu’il a à faire surgir du sol des barrières opaques me trouble… Il me semblait m’être fait une place au creux de ses yeux, ces yeux d’ordinaire si froids qui m’apparaissaient armés d’une inhabituelle tendresse en ma présence… N’était-ce qu’une illusion ? Je suis en proie au doute… et tant que celui-ci me menacera de son dard empoisonné, je ne saurai m’avouer complètement la nature de mes sentiments.

Peut-on m’en vouloir d’avoir peur d’être brisée ? Un seul coup suffirait à fracasser la ballerine de porcelaine… Une seule larme à brouiller les contours de son visage.

***

L’autorité d’un index glacé vint éparpiller les mots à la coupe de mes lèvres, éteignant l’anxiété de ma voix dans un decrescendo interrogatif. Je trouvai à nouveau la fougue dans son regard, et cette immense flamme qui s’y consumait avec une volonté implacable. J’y discernai même une certaine insolence, devinant Amadeus outré que je puisse me répandre en de telles faiblesses… J’étais pétrifiée, attendant l’apparente punition de ses mots en réponse et terrifiée, quelque part, à l’idée de le décevoir. Sa main glissa jusqu’à mon ventre, qu’elle couva d’un geste que je ne compris pas tout de suite, perdant mon regard dans le sien sans plus le voir véritablement. « Ils n’auront rien, on se battra jusqu’au bout. Je me battrai pour ce que j’ai déjà, pour mon avenir. Et pour toi. » Et soudain je la sentis, cette chaleur qu’il rallumait inespérément sous sa main paradoxalement froide ; je la sentis et la laissai couler dans mes veines, tentant de me réapproprier cette détermination que j’avais semée en route mais qui m’appartenait toujours. Il me sembla aussi qu’une autre tiédeur, douce et bouillante à la fois, s’emparait de mon cœur au son de ses derniers mots. Mes yeux accrochèrent de nouveau les siens, se faisant le reflet d’une confiance naissante, ou plutôt renaissante. « Ta rage de vaincre, elle est là aussi. Et elle implosera le moment venu, parce que tu n’as jamais été faite pour porter des chaînes. Tu es faite pour la liberté, comme moi. Alors arrête de dire de telles sottises. » Ma main se posa sur la sienne, instinctivement, et la serra d’une telle façon que ce geste exprimait à la fois un remerciement, une ferme résolution et le retour de l’acharnée Delilah, prête à tout pour s’épanouir, construire son avenir. Pour être celle qu’elle est. Il avait raison : je n’avais jamais été faite pour porter des chaînes. Et comment avais-je pu douter de mes capacités à les briser… ? Ne l’avais-je pas déjà fait, après tout ? « Tu as raison. Moi aussi, je me battrai. Ils ne seront plus rien. » Sur ce, une force invisible sépara encore Amadeus de moi, et je regardais se balancer au bout de son bras ce sac qu’il avait empoigné dans un geste de recul étrange. « J’irais à Budapest après mon diplôme, et je deviendrais un grand violoniste. » Quelques minutes plus tôt, de telles paroles lâchées ainsi m’auraient replongée dans mon soliloque secret, dans ma mélancolie paranoïaque et mes frayeurs inavouables. Pourtant, il me semblait exercer un regard neuf sur ce monde qui m’entourait, sur ces sensations se frayant un chemin jusqu’à mon esprit lucide, qu’elles soient physiques ou psychiques. Un regard vif et ranimé, ressuscité, avide – tout comme l’était celui de mon amant. Il était temps de se réveiller, sortir de cette léthargie amenée par l’Organisation. Car ce désespoir passager n’était autre que le but recherché, fin de leurs plans machiavéliques destinée à n’obtenir qu’une main mise de plus sur nous. Il était temps de relever la tête, de voir plus loin. De construire ce futur qui nous appartenait. Et qu’ils ne détruiraient pas.

« Et moi j’irai à Londres. Je serai la médicomage la plus brillante que le monde magique ait connue. » Je confortai ma position contre le mur, creusant la courbe de mon dos tandis que mes mains glissaient contre la pierre telles les ailes dont j’avais presque envie de mimer le déploiement. Plantant un regard déterminé dans les yeux dansant d’Amadeus, je lui offrais à mon tour un sourire enjôleur, comme une invitation à ce qu’il revienne dominer ma fine silhouette contre ce mur et posséder mes lèvres, mon cou, ma peau, mon corps tout entier s’il le voulait. « Et j’aurai un jour la chance d’accorder mon violon à celui du grand Amadeus Debussy, plus accompli et inégalable virtuose jamais connu. » Peut-être que ça ressemblait à un rêve, mais… j’avais envie de le réaliser, et étais prête à tout mettre en œuvre pour ce faire. Il était trop tard pour rebrousser chemin cette fois, car la route sur laquelle je m’engageais se défaisait peu à peu de la brume m’en cachant l’horizon, la finalité. Voilà qu’elle devenait irrévocable – aussi irrévocable que serait ma souffrance si les épines des ronciers parvenaient à m’en détourner. Il était trop tard. Plus jamais je n’accepterais de voir s’estomper les détails de ce songe car il m’appartenait désormais, plus que de les dessiner, de les graver dans ma réalité.

Notre réalité.

Amadeus Debussy
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: ta mère
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Message Posté Ven 13 Jan - 15:23.
Have no fear in your heart.”



« Et moi j’irai à Londres. Je serai la médicomage la plus brillante que le monde magique ait connue. » Un rapide sourire pointa sur mon visage, comme j'arborais un pas en arrière. Une distance que mon corps imposait sans que ma conscience ne s'en offusque ni même ne le remarque. Mais je n'avais jamais assez vécu dans la proximité des corps, la beauté des sentiments, les sonates chaleureuses du coeur qui vous bercent et vous enveloppent. J'étais malgré moi dans ce déni continuel qui me poussait à devenir un pudique sentimental... enfin il me semblait. Car en vérité, je n'avais aucune idée de comment agir ni comment me comporter : quels mots, quels gestes, quels baisers, quel regard... Ne viendrait-elle pas à fuir si je laissais parler mon excès de tendresse, si je lui avouais qu'elle hantait mes esprits jour et nuit, si elle savait que son seul prénom m'arrachait des frissons le long de ma nuque froide. Et pourquoi n'arrivais-je pas à cisailler par les tenailles de ma raison ce mot qui revenait en écho dans mon esprit : parfois. Alors oui, je me contentais de sourire avec tendresse, cette pudeur montrant l'étendue de mon humanité cachée dans l'antre de mes rétines brunes, et d'un hochement de tête complice j'eus alors quelques paroles taquines et teintées d'humour noir : « Et c'est probablement un métier d'avenir. » Quelques rires légers et brefs, échappés de nos lèvres échauffées par nos baisers, et je reposais mon regard fuyant sur le joli visage de Delilah. Sa bouche griotte arborait des éclats mutins que j'aurais aimé croquer avec gourmandise, prometteuse de mille saveurs candides ou plus sauvages. J'entrevoyais dans ses grands yeux de sainte, cette lueur qui invitait à la tentation, et diable que je tentais de ne pas céder. Mais voilà qu'à trop la regarder, je sentais la faim me tenailler les entrailles tandis que ma gorge sèche ne demandait qu'à se désaltérer à la coupe de ses lèvres et au toucher de sa peau fertile. Cette envie soudaine de la posséder encore et toujours, dans un dernier frémissement, un dernier soupir, une dernière caresse... et ne plier qu'à un seul de ses regards de reine. J'approchais d'un pas, captivé par ses charmes envoûtants qui brisaient ma carapace de glace d'une langueur presque indécente, mon regard fauve plongeant dans le sien avec force et conviction. Et ne plus penser, ne plus comprendre, seulement se laisser porter par ce désir d'embrasser l'autre. Charmes infâmes de l'amour et du baiser, vous aviez réussi à disloquer ma méfiance et mater cette bête sauvage sommeillant en moi, apeurée des potentielles chaînes que Cupidon pourrait porter autour de son cou. J'approchais donc de nouveau de ma Delilah, oubliant ces parfois, oubliant cette distance qui nous serait bientôt imposée, oubliant les autres.

Mes mains posées de nouveau sur la félicité de ses hanches, j'apposais dévorant mes lèvres affamées sur son cou de cygne, n'écoutant qu'à moitié ma belle rêveuse. Sa voix douce et sucrée n'était que délice à mes sens, mais sa peau fraîche et laiteuse m'était bien plus goûteuse encore. Insolent conquérant que j'étais, je parcourais son épiderme lumineux par la langueur d'une bouche gourmande, faisant fi de l'endroit où nous nous trouvions et qui ne devait pas se prêter à ce genre de scène langoureuse. Et mon coeur dans un battement affolé continuait sa course sous le joug de frissons que je lui arrachais, échauffant nos souffles et consumant mes désirs refoulés. « Et j’aurai un jour la chance d’accorder mon violon à celui du grand Amadeus Debussy, plus accompli et inégalable virtuose jamais connu. » « Tu peux l'accorder quand il te plaira. » soufflais-je d'un timbre espiègle qui fit rire ma dulcinée, entre deux baisers fiévreux. J'étais malade car je souffrais de son absence, et l'ardeur de mon amour déguisé en tendresse se muait en fièvre incurable, retransmise par la fougue de mes baisers et de mes mains conquérantes. Ces dernières par ailleurs, s'offusquèrent de devoir demeurer si sages et passèrent sous le tissus de sa chemise légère. Ah, insouciants amants que nous étions, nous ne pensions pas même au risque d'être ainsi vus en une bien fâcheuse position, mais qu'importait. Mes lèvres tremblantes remontèrent en une caresse brûlante à son oreille, et d'un sourire complice je murmurais quelques mots qui se firent frissons exaltants : « J'aime cette Delilah que tu laisses découvrir, celle qui dormait en toi depuis si longtemps. » Diable que je l'aimais, cette audacieuse Delilah. Et comme je l'aimais autant que la Delilah sage et angélique... Mais que j'adulais cette faculté qu'elle avait à me surprendre et à me désinhiber sentimentalement. Envoûtantes caresses qui se faisaient audacieuses, voilà que nous nous laissions aller à notre bulle, à nos instants, à être nous, tout simplement. Car bien vite quelques mots que jamais je n'aurais osé dire, passèrent la barrière de mes lèvres entre deux baisers volés. « Tu m'as donné l'envie de devenir quelqu'un de meilleur. » Je me stoppais doucement, prenant conscience de mon aveu incongru que je n'avais su retenir. Plus qu'un compliment emporté, je n'avais pas tout de suite saisi qu'il s'agissait surtout d'une déclaration : on ne pense pas à changer pour la personne que l'on n'aime pas. Me redressant alors, je passais un instant ma main sur mon front blême, gêné, avant d'aussitôt changer de conversation. « En parlant de violon... J'ai toujours le tien. Tu peux venir le récupérer ce soir dans ma chambre avant le dîner, Hugo ne sera pas là. » Et l'affreuse réalité me frappa de plein fouet, quand terriblement embarrassé je me rendis compte du sous-entendu lascif que pouvaient prendre mes propos. Peut-être me prendrait-elle pour un affreux pervers qui ne pensait qu'à m'amuser avec elle ? Et si elle me prenait pour un goujat ? Et si, et si... Ecarquillant les yeux avec gêne, je bredouillais un instant tout en tentant de me reprendre. « Mais... Mais je peux aussi te l'apporter demain. En cours. » Comme je me sentais désorienté et stupide en ce moment même, à tenter de me rattraper maladroitement et insister sur des faits inutiles. Plus je parlais, et plus il me semblait m'enfoncer... « ...devant tout le monde. » Bien, quelle magnifique précision pour bien lui faire comprendre que mon invitation n'avait jamais voulu être déplacée. Fronçant les sourcils d'exaspération je me dépêtrais autant que possible, sous les rires amusés de ma Delilah. « Enfin pas nécessairement devant tout le monde, mais pas forcément dans un espace clos. Juste toi et moi, et toi qui peux penser que je veux juste... » Mais ferme-la ! C'était bien tout ce que mon esprit me scandait avec honte. « Je parle trop c'est ça. » soufflais-je gêné à Delilah. J'avais ce pressentiment d'avoir couru un parcours d'obstacles et d'avoir loupé chacun de mes sauts dans une avalanche de catastrophes. Alors c'était ça, être amoureux... Paraître stupide face à l'être aimé et perdre tous ses moyens.
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Message Posté Sam 14 Jan - 13:11.
La tiédeur de ses baisers viennent à nouveau courir le long de mon cou, et je me sens frissonner sous l’effet de ces instincts sensuels me reprenant tout droit, florissant au creux de mon ventre et alourdissant des paupières que j’abandonnerais bien à cette audacieuse torpeur si nous n’étions pas la journée, ni au détour d’un couloir potentiellement fréquenté. Qu’il est cependant difficile de ne pas me laisser glisser vers l’abandon… Et que j’aimerais, en cet instant, voir sortir du sol des murs protecteurs pour nous dérober au su des autres, chasser cette pénible attention qui m’empêchait de me laisser totalement aller à cette délicieuse étreinte, m’astreignant à un certain état d’alerte. Pourtant nous sommes bien là, à prendre ce risque d’être découverts, et finalement n’est pas lui qui, malgré l’appréhension provoquée, rend ces instants plus palpitants encore ? Mon cœur hurlerait-il si fort et cognerait-il avec autant d’acharnement si nous ne profitions pas de ces moments passionnés en cachette ? « Tu peux l'accorder quand il te plaira. » Je souris alors que les mains aventureuses d’Amadeus, incapables de s’en tenir sagement à encercler mes hanches à travers ma chemise, s’infiltrent sous la fine étoffe et flattent ma peau nue de caresses tendres et intrépides à la fois. Je ne sais plus bien si c’est ce contact sensuel ou le genre de promesse d’avenir qu’Amadeus vient de me faire, qui m’agite de mille transports délicieux. Je réalise seulement combien il m’est cher, combien sa présence est indispensable – essayant d’oublier combien il me sera dur d’être loin de lui… « J'aime cette Delilah que tu laisses découvrir, celle qui dormait en toi depuis si longtemps. » Ses lèvres frôlent désormais mon oreille, y déposant ce murmure suave qui m’arrache un rire non sans enflammer mes sens une fois de plus, guidant mes doigts jusqu’à sa nuque et les resserrant dans ses mèches brunes sous l’effet d’un désir montant pour celui qui déroute mes sens d’un simple baiser… Il a raison, moi-même je me sens changeante, peut-être plus… libérée, plus sensuelle aussi. Préférant sans doute l’attachement psychique des âmes et des esprits, jamais je ne me suis autant abandonnée aux plaisirs charnels, à vrai dire – même si je les ai pourtant connus. C’est Amadeus qui me fait découvrir le lien des corps, au fil de nos retrouvailles, m’initiant à cet art des langues dansant sur la peau nue, des caresses audacieuses et des regards significatifs. Je rougis intérieurement en réalisant avoir un excellent professeur, et aimer m’ouvrir à cet enseignement des plus… instructifs, disons. Je dis d’ailleurs dans un sourire épanoui, traduisant aussi l’affection que je porte à cette Delilah que je découvre avec et par lui : « c’est toi qui la réveilles et qui la sublimes, tu sais… » Un soupir lascif accompagne mes mots tandis que de nouvelles caresses étreignent mon corps et ma raison ; je laisse mes mains glisser sur les épaules du brun, et triturer le col de sa malheureuse chemise, me retenant malgré moi d’en défaire les premiers boutons…

« Tu m'as donné l'envie de devenir quelqu'un de meilleur. » À ces mots, ses gestes se suspendirent, comme s’il venait de prononcer quelques paroles interdites. Imperceptiblement, la pulse de mon cœur accéléra encore, tandis que je prenais conscience du fond de ses paroles, de leurs implications qui me transportaient, me laissaient entre ineffable félicité et frustration nouvelle, Amadeus replaçant encore cette éternelle distance entre nous. Je ne m’en offusquai cependant pas plus que quelques secondes, le temps nécessaire au rétablissement d’une respiration normale. Après tout, nous n’étions ensemble que depuis peu, et je connaissais suffisamment le jeune hadès pour savoir qu’il n’était pas du genre à s’épancher si vite en aveux lourds de sens… Je n’attendais d’ailleurs pas de lui des déclarations romanesques – il était même trop tôt pour moi aussi d’exprimer les sentiments se bousculant dans mon cœur. Mais si je ne répondais pas, à la fois pour ne pas étendre sa gêne et sous l’effet de la surprise, ces quelques mots lui ayant échappé m’avaient néanmoins touchée au plus profond…

« En parlant de violon... J'ai toujours le tien. Tu peux venir le récupérer ce soir dans ma chambre avant le dîner, Hugo ne sera pas là. » Il est vrai que les potentiels sous-entendus dissimulés derrière ses mots me vinrent à l’esprit, mais ces pensées éclairèrent mes traits d’un nouveau sourire, un sourire rieur et malicieux – un sourire dont la complicité sembla échapper à Amadeus, dont les sourcils se fronçaient imperceptiblement alors qu’il semblait se repasser ses dires. Je le regardai, intriguée par le soudain écarquillement de ses yeux ; c’était comme s’il venait de voir une image embarrassante et souhaitait la faire disparaître aussitôt, ou qu’il prenait conscience de ce qui lui paraissait être l’énormité de ses propos. Il se mit à bafouiller : « Mais... Mais je peux aussi te l'apporter demain. En cours. » À mon tour de froncer momentanément les sourcils, dans l’incompréhension de sa soudaine gêne. Son regard était fuyant, ou plutôt perdu, ne sachant plus où se poser. Complètement désorienté. « ...devant tout le monde, » ajouta t-il et je compris alors, ne pouvant retenir mes rires attendris, tant l’air exaspéré d’Amadeus qui ne pouvait se dépêtrer de ses explications fumeuses me faisait fondre. Je ne le trouvais pas ridicule, je le trouvais simplement… adorable. Il prenait les précautions de me montrer qu’il n’était pas l’un de ces hommes obnubilés par le sexe, et qu’il n’avait pas voulu m’emmener dans sa chambre dans le simple but de profiter de moi. Une fois de plus, son attention me toucha, et je sentis un bonheur euphorique me couler dans les veines tandis que mes yeux tentaient d’accrocher les siens pour lui dire que je savais. « Enfin pas nécessairement devant tout le monde, mais pas forcément dans un espace clos. Juste toi et moi, et toi qui peux penser que je veux juste... » Je savais qu’il ne voulait pas juste coucher avec moi. Peut-être en était-il inconscient, mais à chaque instant il m’apportait les preuves que ce n’était pas le cas ; les preuves qu’il tenait véritablement à moi. Le fait qu’il accepte notre relation malgré ma récente rupture, malgré son engagement nouveau… oui, rien que ça, ça suffisait. Et puis, ce n’était pas non plus comme si je n’avais pas aussi une fiévreuse envie de lui dès lors qu’il me volait ses baisers langoureux et me couvrait de ses caresses… Un sourire lumineux étirant mes lèvres et pointant dans mon regard, je parvenais enfin à capter ses yeux, en même temps que je déposai doucement mon index sur ses lèvres. Il avait l’air tellement gêné par rapport à moi, et c’était tellement… mignon (j'hésitai sur le mot car il me semblait étrange de l'utiliser pour qualifier le viril et ténébreux Amadeus). « Je parle trop c'est ça. » Je fermai un court instant les yeux, laissant un souffle rieur franchir mes lèvres. Le bout de mon doigt se mit à redessiner le contour des siennes avec passion, se perdant avec les autres sur sa joue que je caressais avec une infinie douceur. Il me donnait l’impression d’avoir couru un marathon avant de s’effondrer dans mes bras, à moitié désespéré, agacé et terriblement gêné de sa médiocre performance. Et mon cœur se serrait à sa vue…

Scellant mon geste d’un léger baiser, je lui soufflai ensuite, à la fois tendre, sage et complice : « non, ne t’inquiète pas : tu me le rendras quand tu voudras, peu importe où et comment. » J’espérais apaiser sa soudaine agitation. « Et puis la Delilah qui sort de son sommeil, même si elle sait très bien que tu ne penses pas qu’à ça… Elle n’est pas contre quelques instants d’intimité, que ce soit pour jouer de nos violons tous les deux, comme avant, ou pour faire autre chose. » Mon sourire s’agrandit et prit des allures de clin d’œil. Tandis que je m’apprêtai à embrasser à nouveau ces lèvres pour leur communiquer ma joie, il me sembla percevoir des bruits de pas à l’angle de notre couloir. Les battements de mon cœur s’affolèrent et, inquiète, je murmurai, pressée et en guise d’avertissement : « Amadeus ! » Quelques secondes plus tard, alors que nous avions remis nos masques de simples amis et une distance convenable entre nos corps, Hugo déboucha du croisement. Je ne sus très bien si je devais être soulagée ou plus anxieuse encore que ce soit lui : après tout, le fait qu’il soit le meilleur ami d’Amadeus, ainsi que l’un de mes amis en plus d’une ex relation, le rendait peut-être encore plus sensible au lien invisible qui nous unissait désormais. D’un autre côté, je le savais assez naïf pour ne rien comprendre, et suffisamment tête en l’air pour ne même pas remarqué l’étrangeté de la situation. Lorsqu’il vit le brun, il s’exclama : « ah Ama, enfin ! Ca fait des heures que je te cherche et… » il s’interrompit en me voyant et me salua d’un sourire joyeux. J’adorais ce garçon ; je sais pas, il avait toujours de l’énergie à revendre et sa bonne humeur fréquente était communicative. J’inclinai la tête à mon tour en récupérant mon sac : « bonsoir Hugo ! Je vais vous laisser, je dois rejoindre une amie. » Je fis quelques pas et, passant devant mon amant, la lueur témoignant de notre merveilleux secret se ravivant dans mes yeux l’espace d’une seconde : « merci beaucoup pour tes conseils, Amadeus, je te montrerai la partition revisitée dans quelques jours. Bonne soirée ! » Dans un nouveau sourire, je me retournai et empruntai le corridor en direction de la Primevère. Mon cœur battait encore jusqu’au bout de mes doigts, et le brun occupa inlassablement mes pensées emportées par notre amour naissant jusqu’à ce que le sommeil ne m’emporte dans ses bras, les seuls que j’autorisai désormais à me bercer en dehors de ceux de mon Amadeus.

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Message Posté Mar 17 Jan - 21:34.
non, ne t’inquiète pas : tu me le rendras quand tu voudras, peu importe où et comment. » Un soupir de soulagement en offrande sur mes lèvres blêmes, et ma respiration pouvait reprendre une course sereine... enfin en quelques sortes. Encore déboussolé par ma course effrénée et maladroite, j'approuvais d'un bref signe de tête comme mes yeux évasifs se posaient sur ce mur froid et gris. Mais mon coeur, cent fois envoûté par la blancheur de ses mains, l'abîme délicieuse de ses yeux océans, l'encens de ses baisers sucrés, continua de battre un tempo sourd et ardent. Je me sentais néanmoins soulagé, comme débarrassé d'un poids qu'elle m'ôta par la grâce de ses mots complices et de ses yeux rieurs. Et pour autant, j'avais cette paradoxale impression de me sentir goujat ou blasphémateur ayant souillé son image et sa personne : j'avais cette envie terrible de lui susurrer que je n'avais jamais, ô grand jamais, désiré insuffler de tels sous-entendus dans ma proposition qui se voulait bénigne. Il était néanmoins bien plus sage de rester muet, car ainsi je n'avais aucun risque de m'attirer une honte de plus... Mes lèvres scellées par une volonté ferme de ne pas me trouver d'avantage ridicule, je me contentais d'écouter les dires de la belle et de réfléchir aux idioties ainsi échappées de ma bouche. Que le souffle s'épuise et que les tremblements se perdent, jusqu'à la nervure extrême des doigts et les commissures de mes lèvres, quand la gêne amoureuse s'installe : j'ai cette étrange sensation d'attraper froid. Je frémis, je soupire, je délire sous une fièvre qui réchauffe mes joues blêmes, et cette douleur polaire exalte mes sentiments pour mieux s'en abreuver. L'hiver... quelle merveilleuse saison cela doit être, pour tomber amoureux. Secouant légèrement la tête pour mieux balayer mes étranges pensées, je reposais mes yeux fauves sur Delilah avant de lui certifier d'un bref signe de tête, que non seulement elle m'avait insufflé un soulagement certain, mais également pour approuver sa proposition : peu importe où et comment. Oui c'est ça que j'aurais du dire dès le début, au lieu de me confondre en élucubrations indistinctes. Damn it. Je fronçais les sourcils d'agacement, perdu de nouveau dans mes pensées lorsque je songeais à mon étrange attitude : ce n'était pas la première fois que je bredouillais ainsi face à la belle Delilah. Je me remémorais en effet cette étrange nuit où j'avais croisé la belle titubant sous le poids de l'ivresse ; et lorsque ses lèvres aguicheuses s'étaient posées sur ma mâchoire puissante et anguleuse, j'avais ressenti ce frisson d'extase au même titre que quelques mots avortés s'étaient bousculés au coin de ma bouche. Mais il n'y avait qu'avec elle que je me sentais trébucher, depuis ce fameux instant... Peut-être me voyait-elle comme un maladroit incorrigible, ou un timide refoulé au regard pourtant impassible. Je n'étais rien de tout cela, j'étais pire : j'étais amoureux. Et j'en prenais d'autant plus conscience que soudain une ignoble pensée traversa mon esprit cartésien : étais-je assez bien pour elle ? … Une question étrange et stupide que je ne m'étais jamais posé pour personne, jamais. L'écho des douces paroles de Delilah me sortit de ma léthargie, et bien que je ne l'écoutais qu'à moitié, le mot « violon » me fut assez électrique pour que ma douce capte de nouveau toute mon attention. « Bien sûr, j'ai justement écrit une sonate pour deux violons. Tu veux la récupérer ? » J'eus un sourire amusé voire provocateur qui témoigna de mon aplomb retrouvé. D'ordinaire, je ne pratiquais pas tant l'auto-dérision, voire même pas du tout... mais je voulais juste entendre ces monceaux de rire qu'elle laisserait s'échapper.

Ma jolie blonde avança ses lèvres dans l'attente d'un baiser, lesquelles j'avais hâte d'embrasser et d'en aduler le miel délicat, quand soudain elle se stoppa ce qui eut l'effet de m'arracher un soupir de frustration. Je ne compris son geste inattendu que lorsque je l'entendis souffler mon prénom : à trop être dans notre bulle, j'avais oublié le reste du monde. J'avais oublié surtout, que nous devions nous en cacher. Car mes rétines fauves se posèrent sur une silhouette familière à peine arrivée, et qui m'adressa quelques paroles suivies d'une moue agacée. Hugo se dressait face à nous, nous toisant avec complicité tandis que nous feintions une simple amitié avant d'éteindre dans nos regards toute lueur qui pourrait nous trahir. Je me redressais alors, arborais cet air sombre qui me seyait si bien, et repris des airs polaires tandis que Delilah jouait la carte d'une camarade à retrouver. « merci beaucoup pour tes conseils, Amadeus, je te montrerai la partition revisitée dans quelques jours. Bonne soirée ! » J'acquiesçais d'un seul signe de tête, bref et concis. Et je demeurais muet car au contraire je me serais trahi en répondant un peu trop vite à la jolie blonde. Car en vérité j'étais quelqu'un de peu loquace, et me voir si chaleureux avec l'ange blond n'aurait fait qu'éveiller les soupçons... Et avant même que mon ami ne rétorque quelque chose, je tournais les talons avant de maugréer un cinglant : « Je suis fatigué. », qui terminait la discussion avant même de l'avoir commencé. Une belle victoire pour moi : non seulement Delilah ne s'était finalement rendue compte de rien quant à ma maigreur soudaine et mes cernes creuses, mais en plus je me permettais de mettre en exergue mon côté insupportable pour éviter les questions gênantes de mon ami. Malgré tout, il y avait bien longtemps que je n'avais pas senti mon palpitant reprendre ses droits : qu'il était bon de le sentir vivant.

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