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Victoire&Martin ϟ empty chairs at empty tables.
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Jeu 23 Jan - 16:42.
where my friends will sit no more
tell me, how did you survive the war ?


informations particulièrement pas importantes
ϟ dénomination courante des participants ▬ Victoire Dulac & Martin Combeferre.
ϟ  étiologie du statut subjectif ▬  Libre
ϟ  datation approximative du moment exact ▬ Début mars.
ϟ  cadran lunaire appréciable ▬ Un quart d'heure avant le couvre feu.
ϟ  météorologie sorcièrement acceptable ▬  Il fait frisquet.
ϟ  saison saisissante et palpitante ▬  Saison 3.
ϟ  intrigue globalement intriguante ▬  Prelude.
ϟ chatiment divin exigible ▬  Non.
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Message Posté Jeu 23 Jan - 16:49.
« I was unafraid »
I was a boy, I was a tender age.





«  T'aurais pas vu Vic', par le plus grand des hasards ?  »

C'était la troisième personne à qui je demandais. La troisième personne qui me donnait des informations complètement différentes de celles des autres. J'ai continué mon chemin, comme si de rien n'était, comme si ça m'avançait à quelque chose. J'ai mis mes écouteurs. Je marchais vite. J'étais inquiet. Comme tout le monde, j'avais entendu ce qui lui était arrivé, et je ne savais toujours pas si c'était vrai ou faux. Parce que j'étais optimiste, je me disais que c'était faux. Après tout, j'avais pas de preuves, juste des suppositions. Et on ne peut être sûr que de ce qu'on voit, pas vrai ? Parce que j'étais habitué, je savais que, bien souvent, l'optimisme était rattrapé par la réalité des choses. Parce que j'étais logique, j'essayais de faire des déductions sans aucune hypothèse de départ. Je ne savais pas ce qu'elle foutait. Je ne savais pas où elle était. Je ne savais pas pourquoi elle continuait à s'éclipser quand ça lui chantait, ni où elle allait. Je la connaissais depuis huit ans, mais j'en savais pas plus que les autres. Parfois, c'était franchement décevant. Je marchais vite, et je regardais autour de moi en espérant croiser son regard. Parfois, je me disais qu'il fallait que j'apprenne à me détacher des autres. D'arrêter de vivre pour eux. Parce que ça se finissait toujours mal, pas vrai ? Ca se finissait toujours dans les cris et le sang, dans des pierres tombales qu'on a peur de visiter. Tout ne se passe pas pour une raison. Parfois, les choses proviennent du hasard. Des avions s'écrasent par série de six. Des incendies se déclarent spontanément. Une voiture en percute une autre qui en percute une autre. Les choses arrivent et il est inutile de chercher une raison, il n'y en a pas. Peut-être que c'est comme ça que les dieux sont nés. Les gens avaient besoin d'expliquer les choses les plus horribles parce que c'était trop insoutenable de regarder le monde leur prendre tout ce qu'ils avaient en se disant que ça ne servait à rien. On a besoin de quelque chose de plus grand, quelque chose qui nous prive de regret et qui nous octroie de l'espoir. Quelque chose qui rend toutes les horreurs que nos yeux décèlent plus agréables. Mais il n'y a plus rien de la sorte, à présent. C'est ça, qui est cruel. Le constat profondément meurtrier qu'on n'a plus rien à espérer. Alors on s'invente de nouveaux espoirs, de nouveaux mensonges, on transforme la guerre en cauchemars et on espère que ça ira. Je ne sais pas exactement comment je suis arrivé là. Peut-être que c'était parce que je savais que c'était son endroit préféré. Peut-être que c'était simplement le fruit de ce fameux hasard. Je l'ai vue, de dos, assise sur le banc. Même s'il faisait déjà nuit, je reconnaissais la fumée de sa cigarette magique, la forme qu'elle produisait. Il n'y avait qu'elle qui achetait ce modèle. J'ai poussé un soupir d'agacement, ou de soulagement (est-ce que ça a une importance ?), puis j'ai avancé vers elle. J'allais m'asseoir à côté d'elle quand j'ai vu son visage. J'ai vu les bleus, les plaies. Sans m'en rendre compte, je me suis arrêté. C'était donc vrai. Elle avait été battue par un membre du comité. J'ai baissé les yeux en m'asseyant à côté d'elle. Elle regardait les étoiles. Je supposais que c'était la seule chose qui la rassurait parfois, de se rendre compte que malgré tout, elle pouvait encore les voir, alors tout allait bien. Mais qui aurait pu dire ce qu'elle pensait vraiment ? Peut-être qu'il était préférable que j'en reste aux suppositions. A ce moment-là, j'aurais pu dire des milliers de choses. J'aurais pu me confondre en excuse fatiguées et désolées, j'aurais pu me révolter et me mettre en colère. Parce que j'étais en colère et dégoûté de ce qui lui était arrivé. J'avais envie de frapper le gars qui avait osé lui faire ça. J'avais envie de lui assurer qu'il ne s'en sortirait pas comme ça. Mais le truc, avec Vic', c'est qu'elle détestait tout ce qui pouvait s'apparenter de près ou de loin à de la pitié ou de la compassion. Elle m'aurait sûrement frappé à mon tour si j'avais dit quelque chose du genre. Alors, après quelques secondes de silence, je me suis tourné vers elle.

«  C'est donc à ça que tu ressembles sans maquillage. Intéressant... »

Un sourire. C'était comme ça qu'on communiquait. J'ai pris sa cigarette. J'ai tiré dessus. J'ai regardé la fumée se former. Je lui ai rendu. J'ai regardé les étoiles en essayant de voir ce qu'elle voyait. En essayant de voir quelque chose de meilleur, de plus grand. Quelque chose de réconfortant. La preuve qu'on nous regardait, qu'on nous écoutait. J'ai essayé de lire l'avenir, un instant, de voir si un jour, on pourrait vivre sans avoir peur, sans sentir la menace planer sur nous. Mais c'est ça, le problème, avec les étoiles. Elles sont trop loin pour qu'on puisse entendre ce qu'elles nous disent. J'ai passé mon bras par dessus sa nuque, sur le rebord du banc.

«  Le couvre feu est dans un quart d'heure.  »

Avec le nouveau règlement, on aurait presque cru que Beauxbâtons était une prison. Une prison aux barreaux dorés, certes, mais une putain de prison quand même. On était surveillés, regardés, et, apparemment, battus. Et le pire, c'était que c'était pas si étonnant que ça. C'était que ça allait certainement recommencer. Et que, quelque part, c'était à moi de la protéger, même si je savais qu'elle ne voulait pas de protection. Surtout pas de la mienne.

«  Les étoiles seront encore là demain, Vic'. Toi, en revanche...  »

J'ai quand même tenté le coup. Mais qu'est-ce qu'on dit à quelqu'un qui ne vous entendra jamais ? Qu'est-ce qu'on dit à quelqu'un qui est trop fier pour accepter tout ce qu'on peut lui donner ? On adopte son système, comme on l'a toujours fait. On va droit au but et on ne fait pas dans les sentiments.

«  Tu crois pas que t'es déjà assez dans la merde comme ça ?  »
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Message Posté Jeu 23 Jan - 21:59.

Seal my heart and break my pride.


Les étoiles étaient un mystère que personne ne pouvait encore résoudre. Au fond, on continuait à les regarder, sans savoir qu'elles étaient peut-être déjà morte, disparues, et remplacées par d'autres. On observait le passé tout en l'ignorant, et chaque seconde appartenait déjà à une histoire que l'on raconterait peut-être un jour. Une histoire que l'on écrirait, et que l'on donnerait au reste du monde comme l'histoire de ceux qui n'avait pas su se comprendre assez vite, ceux qui s'étaient cachés derrière des masques et des démons qu'ils continuaient à combattait. J'avais essayé d'être une putain de bonne personne. Une putain de réussite. J'ai essayé d'accepter tout le reste, de voir ce qui pouvait changer, et tout ce que je voyais, c'est qu'on obtenait toujours le même résultat, peu importe qui lançait les dés, et peu importe qui recevait le gain. On était toujours au même stade. On faisait toujours les mêmes erreurs sans comprendre pourquoi, sans saisir à quel point on finissait toujours par se retrouver sur le bord du précipice. On se cachait derrière la bravoure des démons et derrière la lâcheté des anges. Parce qu'en vérité, c'était ça, le véritable sens de l'histoire. On étaient tous des anges déchus, déguisés sous forme humaine, comme si on devait se racheter de quelque chose, comme si on devait changer la donne et protéger les monstres. Comme si on devait sortir du paradis pour tomber en enfer, parmi tous ceux qui ont accepter de brûler, et de laisser leur dignité sur le côté. C'était plus difficile de se battre contre les flammes que contre tous les autres. Je l'avais réalisé peut-être un peu trop tôt, je l'avais réalisé un peu trop rapidement. Et c'était douloureux de comprendre à quel point tout ça n'était qu'une histoire sans fin, un cauchemar dont on ne pouvait se débarrasser. C'était douloureux de voir tout le temps qui se dressait devant nous, et finir par comprendre que ça serait toujours trop. Qu'il y aurait toujours une dette à payer, quelque chose à changer, et que quoi qu'il arrive, on ferait toujours partie de ceux qui faisaient des erreurs, comme si on étaient éternellement condamnés à répéter nos pires erreurs, reprendre encore et encore les pires décisions possibles. On étaient condamnés à exister sans réellement vivre, et à avancer dans un putain de monde à la con qui refusait de saisir ce qui se passait réellement. Un monde qui n'était pas réellement pas fait pour moi.

J'avais déconné. J'avais pas fait assez attention, et je payais le prix. C'était comme ça que ça marchait, même si je refusais trop souvent de l'admettre. Je pensais que je pouvais battre tous les autres, que je pouvais abattre toutes mes cartes et toujours avoir l'avantage. Je pensais que je pouvais faire partie des personnes les plus en danger dans l'académie, et continuer à jouer avec le feu. C'était tout moi. L'irresponsabilité dans sa splendeur. Ils m'avaient pas épargnés. J'avais des bleus sur le visage. Quelques plaies, aussi. Je ressemblais plus à une martyr qu'à une guerrière. Et je détestais ça. J'étais assise sur un banc, en pensant à toutes les choses que je serais peut-être toujours incapable de faire. Parce que quand bien même je voulais résister, j'avais pas réellement le pouvoir de le faire. Pas ici. « C'est donc à ça que tu ressembles sans maquillage. Intéressant... » J'ai soupiré bruyamment, et j'ai croisé les bras tandis qu'il a placé son bras autour de ma nuque. Martin était souvent la seule personne capable de me calmer, même quand ça semblait impossible. C'était ça que j'admirais toujours chez lui. « Le couvre feu est dans un quart d'heure. » Je regardais toujours vers le ciel. Fascinée par toutes ces choses qui seraient toujours trop grande, trop vaste pour moi. « Les étoiles seront encore là demain, Vic'. Toi, en revanche... » J'ai tourné ma tête vers lui pour le regarder. « Tu crois pas que t'es déjà assez dans la merde comme ça ? » J'ai levé les yeux au ciel, tout en détournant ma tête. J'avais pas besoin de son avis. Même si au fond, il avait plutôt raison. « Ta gueule Martin. » J'étais pas en colère contre lui, particulièrement. En réalité, la plupart du temps, j'étais en colère contre tout et n'importe quoi. Surtout ce qui se mettait sur mon chemin. « J'emmerde tous ces enculés de fils de pute. Ils peuvent tous aller se faire voir. » J'ai soupiré, agacée. « Ces connards m'ont ruiné le visage, j'ai l'air d'avoir pris une putain de bombe dans la gueule. » J'ai laissé le silence s'installer quelques minutes avant de me retourner à nouveau vers lui. « J'ai vraiment l'air aussi horrible que ça ? »
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Message Posté Sam 25 Jan - 0:35.
«My feet plow on from light to dawn»
My empty belly and my bodyaches, they ain't hard to take.





« Ta gueule Martin. » Je souris. Quand on est sous les étoiles, on se sent regardés. Comme si quelque chose était toujours là pour nous protéger. Alors, tout semble plus simple. Tout semble plus sûr. Mais les apparences n'ont rien de réel. Elles ne sont que des illusions auxquelles on croit parce qu'il est bien plus facile de se laisser prendre à un piège qu'on connaît très bien. Oh, on sait que ça fera mal lorsque la réalité craquellera nos sculptures parfaitement lisses. On sait qu'on finira par tomber lorsque le sol s'effondrera sous le poids de nos illusions. Mais, au moins, pendant l'espace d'un instant, on vit dans un monde où la guerre n'existe pas. Où elle n'a pas détruit tout ce qu'on avait. Où elle n'a pas pris tout ce qui nous restait. On vit dans un monde où tout a encore un sens. Où les cauchemars ne se manifestent pas dès qu'on ferme les yeux. Où les cris ont cessé de résonner. Où le passé n'a plus d'emprise.   « J'emmerde tous ces enculés de fils de pute. Ils peuvent tous aller se faire voir. » Je ne souris plus. Je me contente de regarder devant moi. J'aimerais que tout se finisse. J'aimerais qu'on n'ait plus à se conduire comme des civils en terre occupée. J'aimerais arrêter de voir des ennemis là où je devrais voir des amis. J'aimerais qu'on revienne à ces moments où tout était plus simple et qu'on nous prévienne que ça ne durera pas. Pourquoi est-ce que les choses ne peuvent pas durer ? Pourquoi est-ce qu'on n'a pas droit à l'éternité ? Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas s'évader dans le temps ? Je voulais courir. Je voulais fuir. J'en avait marre de voir les décombres et les ruines d'un monde qui ne serait plus jamais le même. On vivait dans un trou noir. Et j'avais peur de la perdre au passage. J'avais peur que la guerre ne la prenne elle aussi. « Ces connards m'ont ruiné le visage, j'ai l'air d'avoir pris une putain de bombe dans la gueule. » Le silence de tout ce qu'on n'osait pas se dire. Tous les mots qu'on avait retenus parce qu'on savait qu'ils allaient nous séparer. J'avais réellement cru qu'on pourrait continuer comme ça encore longtemps, à renier tout ce qui nous opposait. Elle se battait. J'attendais. Et je savais que ça avait quelque chose d'injuste. Mais je savais aussi que c'était la seule façon pour moi de survivre. « J'ai vraiment l'air aussi horrible que ça ? » J'ai tourné la tête pour la regarder. Même couverte de bleus, elle était jolie. Vic était le genre de filles qu'on remarquait tout de suite. Celle qui avait quelque chose de différent. Ce sourire qui voulait dire qu'on ne la comprendrait jamais vraiment et que c'était exactement ce qu'elle voulait. A chaque recoin de son visage, je voyais ce que je ne voulais pas voir. La souffrance que j'avais pas pu empêcher. La douleur et le désespoir qu'elle avait dû ressentir. J'aurais dû être là, c'était ça que je me répétais. J'aurais dû être là pour elle, et dire merde à la guerre. Mais j'avais pas été là. J'avais laissé faire. Et ça me tuait. Alors j'ai fait glisser ma main dans sa nuque pour rapprocher son visage du mien et je l'ai embrassée sur le front pour seul réponse. Puis mon bras s'est replacé sur le banc. Ma tête s'est retournée vers les étoiles.  « Qu'est-ce que tu fous, Vic ? C'est pas un jeu, c'est la guerre... » J'essayais de la protéger, de la mettre en garde. Mais, avec elle, c'était toujours compliqué. Elle avait le genre de courage insousciant qu'ont les plus jeunes soldats lorsqu'ils s'en vont en guerre. Le problème, c'est qu'ils reviennent bien souvent dans un cercueil. « Tu sais très bien comment ça va se finir. Arrête.  »
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Message Posté Dim 26 Jan - 0:11.

I'm an angel with a shotgun, fighting til' the wars won, I don't care if heaven won't take me back.


Depuis le départ, on étaient comme des âmes opposées. Jumelles dans un sens. Et contradictoires dans l'autre. Un peu comme le feu et l'eau. On ne fonctionnait qu'ensemble, mais on prenait parfois des routes différentes. On suivait un mauvais chemin, et on se faisait des promesses sans logique, on se perdait dans le fil de tout ce qui n'existait pas. Je souffrais du passé et de l'avenir en même temps. C'était comme voir tout ce qu'on a pu construire se réduire en miettes. Un empire de poussière et de sable qui se désintègre sous nos yeux. Il n'y avait pas réellement de fin heureuse. Il n'y avait pas de larmes. Il n'y avait pas de cri. Il n'y avait qu'un souffle qui finit par s'évaporer dans la nature. Il n'y avait que des mots qui se perdaient au sein d'une existence brisée par les peurs. Et parfois, c'était assez. Parfois, on se disait que nos erreurs se trouvaient toutes dans les étoiles. On se disait que chaque perte, chaque visage était quelque chose qu'on ne pourrait jamais retrouver. On ne s'attendant jamais au pire, parce que le pire nous arrivait un peu plus chaque jour. On enterrait nos morts. On voyait qu'il n'y avait plus d'espoir. On voyait qu'on continuait à courir contre le temps mais que celui-ci ne faisait que se retourner contre nous. Il ne faisait que nous mentir, comme si c'était la seule chose possible. Comme si au fond, on ne pouvait pas être quoi que ce soit d'autre. Parfois j'avais l'impression que l'on naissait sans aucun choix. Comme si on avait une sorte de destin, dont on ne pourrait jamais tirer les ficelles. Comme si toutes les décisions que l'on prenait, tous les choix auxquels on devait faire face n'étaient que des illusions, des mensonges sans la moindre logique. Je me perdais derrière toutes ces idées. Je me réfugiais derrière la responsabilité de quelque chose d'autre, parce que c'était la seule manière de me rassurer. Je prenais les mauvais chemins et j'avançais, les genoux écorchés par le courage et les mains écorchées par la peur. J'avançais dans le noir, avec une faible lumière droit devant, qui a fini par disparaître avec le temps. J'avançais sans savoir où j'allais, parce que j'étais perdue dans tout ce que je voulais, et tout ce que je ne comprenais pas. Tout ce qui faisait mal, et tout ce qui me protégeait du reste. J'avais créé une histoire. J'avais créé des mensonges. Et tout ce que je voyais, c'était les mots que je ne saurais jamais dire. Les mots qui ne seraient jamais réels. Toutes les choses que l'on ne pourrait jamais faire.

J'ai senti sa main glisser sur ma nuque, afin d'embrasser mon front. Je me disais souvent que je ne méritais pas quelqu'un comme Martin. Le soucis avec lui, c'est qu'on ne pouvait jamais rien lui reprocher. On ne pouvait pas se dire qu'il était fautif, qu'il était cruel, ou que c'était un monstre. On ne pouvait pas lui en vouloir s'il prenait de mauvaises décisions, parce que quoi qu'il arrive, il parvenait toujours à trouver les mots justes. Et la plupart du temps, ce n'était même pas de sa faute. C'était toujours de la mienne. Parce que dans notre duo, j'étais l'erreur. J'étais la fille qui avait envie de se battre, celle qui réagissait trop rapidement, et trop fort. J'étais la fille qui se débattait encore alors qu'il ne restait aucune bataille. J'étais la fille qui avait toutes les clés en main pour s'en sortir mais qui réussissait à perdre. C'était mon destin. C'était ma nature. J'étais pas comme lui, je ne le serais jamais. J'aurai toujours mal quelque part. J'aurai toujours un trou dans ma poitrine, que personne ne pourrait réparer. Parce que personne ne pouvait me réparer. Personne ne pouvait me sauver. C'était le poids que je devais porter, sans aucun moyen de l'alléger. « Qu'est-ce que tu fous, Vic ? C'est pas un jeu, c'est la guerre... » J'ai soupiré, en détournant la tête. « Tu sais très bien comment ça va se finir. Arrête. » J'ai levé les yeux au ciel avant de le regarder à nouveau. « J'ai pas de putains de conseils à prendre de ta part, Martin. C'est ma putain de vie et mes putains de choix. Si t'as un fichu problème avec ça, tu peux aller te faire foutre. » Au fond, j'étais toujours trop cruelle avec lui. J'étais toujours celle qu'il détestait voir. Ce visage de haine et de violence. Ce visage qui avait trop de courage et trop de force à la fois. « Je m'en suis toujours parfaitement sortie jusque là. Je suis encore en vie. J'encule tous ces connards de fils de pute, et s'il faut que je me prenne des coups pour les virer d'ici, je le ferais. » Je voulais juste me battre. Sans savoir réellement pourquoi. Et c'était ça que je refusais de lui avouer. Je me suis calmée pendant quelques secondes avant de regarder ailleurs à nouveau. Et de reprendre d'une fois plus posée. « De toutes façons, la drogue me tuera avant la guerre, tu le sais bien. » J'ai pris une cigarette. « Qu'est-ce qui te fait chier à ce point dans cette histoire, Martin ? »
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Message Posté Dim 26 Jan - 13:52.
« I'm going back to the start »
nobody said it was easy, no one ever said it would be so hard





« J'ai pas de putains de conseils à prendre de ta part, Martin. C'est ma putain de vie et mes putains de choix. Si t'as un fichu problème avec ça, tu peux aller te faire foutre. ­» J'ai baissé les yeux. Parfois, je la comprenais pas. Je comprenais pas comment elle pouvait réagir comme ça. S'obstiner à s'enfermer dans sa fierté. Refuser l'aide, refuser tout ce qu'elle pouvait avoir, parce que je le lui donnerai sans la moindre hésitation. Je regardais dans le vide et j'essayais de voir comment on pourrait s'en sortir. Tout semblait trop sombre, par ici. Tout semblait nous tirer vers les bas fonds, comme si on avait épuisé notre droit de respirer à la surface. Peut-être qu'il n'y avait rien à comprendre, au fond. Peut-être qu'on naissait comme ça. Il y avait ceux qui étaient nés avec du courage, et ceux qui étaient nés pour qu'on les sauves. Les sauveurs et les sauvés. Sauf qu'il reste ceux qui ne seront jamais sauvés. Peut-être qu'il n'y a pas assez de héros pour sauver tout le monde. Qui est-ce qui désigne ceux qui seront sauvés ? Qui est-ce qui fait le choix de vie ou de mort sur ceux qui attendent désespérément ? Peut-être qu'on le fait nous même, le choix. « Je m'en suis toujours parfaitement sortie jusque là. Je suis encore en vie. J'encule tous ces connards de fils de pute, et s'il faut que je me prenne des coups pour les virer d'ici, je le ferais. » J'ai soupiré. Le truc c'est que parfois, on peut se battre avec le plus beau des courages mais réaliser que c'est pas suffisant. En face de nous, il n'y a pas le courage, il y a la force, et elle écrase trop fort, elle écrase trop vite. Il n'y a pas de secret, pas vraiment, il n'y a que les bourreaux et les victimes. Et cette fois-ci, elle faisait partie de la deuxième catégorie, celle qui est condamnée avant même d'avoir osé respirer. Ca me rassurait, de classer les gens dans des catégories. Ils étaient plus prévisibles, moins dangereux une fois que c'était fait. Mais le truc avec la guerre, c'est qu'elle laisse un trou noir derrière elle, et qu'il n'y a rien qui a réellement du sens une fois qu'elle est passée. Je comprenais pas pourquoi ils continuaient à vouloir se battre pour une cause perdue. Je comprenais pas ce qui les poussait à risquer leur vie alors que la victoire avait déjà était emportée. Je comprenais pas comment ils pouvaient supporter un nouvel affront alors qu'on survivait déjà à peine. « De toutes façons, la drogue me tuera avant la guerre, tu le sais bien. » Je crois que c'est là que j'ai compris que, de toute façon, elle ne voulait pas être aidée. Elle ne voulait pas être sauvée. Et, même s'il n'y avait rien que je puisse faire pour changer ça, ça me tuait. Ca me révoltait de la voir se laisser couler. Mais peut-être qu'on était plus semblables que je le pensais. Peut-être qu'on vivait tous les deux dans le même type de déni. « Qu'est-ce qui te fait chier à ce point dans cette histoire, Martin ? » Je regardais toujours dans le vide, mais un demi sourire a éclairé mon visage. Le genre de sourire dégoûté de ce qu'il vient d'entendre. Elle se croyait invincible, mais les bleus sur son visage disaient le contraire. Ils se croyaient tous invincibles, mais ils étaient tous hantés par le même souvenir. Ils essayaient de se battre contre ce souvenir sans comprendre qu'il resterait à jamais gravé dans les mémoires. Et c'était fatiguant. C'était fatiguant de se battre, de les voir essayer alors qu'ils échoueraient. Je voulais juste que tout s'arrête. Je voulais qu'on puisse vivre comme avant, qu'on puisse retourner à ce temps où la guerre n'était qu'une éventualité lointaine. Aujourd'hui, elle était notre présent, elle était la raison pour laquelle on respirait encore. On était les enfants de la guerre, ceux à qui on avait volé leur avenir. S'ils continuaient à se battre, il n'y avait plus aucune stabilité. Plus rien de sûr, ni de certain. S'ils continuaient à se battre, on courrait à notre perte. On creusait une tombe et on s'y jetait comme si ça n'avait aucune importance. Mais moi je voulais de ce futur qu'on nous avait promis. Ce glorieux futur où la paix était retrouvée et où on pouvait faire comme si tout était normal sans être gouvernés par la peur que tout ne le soit pas. J'ai ricané avant de me lever. La révolution lui allait un peu trop bien. Elle se brûlerait avant même d'avoir touché le soleil. « T'es vraiment pas croyable... » Les mains dans les poches de mon uniforme, je me suis levé pour partir. Je savais qu'on était dans une impasse, et, même si ça me tuait, je refusais de la regarder détruire tout ce qui avait été construit ici depuis le passage de l'organisation.
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Message Posté Dim 26 Jan - 15:15.

I wish I could make you return.


C'était le moment où tout se brisait. C'était le moment où on découvrait qu'on était seulement humains. Que quoi qu'il arrive, on continuait d'avoir mal, comme si c'était insuffisant. On continuait d'avoir mal parce que la vérité nous terrifiait. J'ai cru que je pouvais m'échapper du monde entier. J'ai cru que je pouvais changer la vérité, mais j'étais rien d'autres. Un fantôme qui croyait à l'espoir. Un fantôme qui se torturait dans l'idée que tout irait mieux. Parce qu'avec le temps on avait compris le pire. Avec le temps, on avait réalisé que rien n'était éternel. Je voyais notre amitié se détruire au fur et à mesure. Je voyais les liens que l'on avait tissé être réduit en cendre. Je tenais à lui parce que c'était mon meilleur ami, et pourtant il me condamnait toujours pour quelque chose et quelqu'un que je n'étais pas capable d'être. Il me torturait toujours pour une personne que je ne parvenais plus à représenter. Sans réellement le vouloir, au fond. C'était juste qu'il prenait les bonnes décisions. C'était juste qu'il avait une valeur. Qu'il comptait. Qu'il voulait échapper à la guerre et protéger les âmes qui brûlaient dans la souffrance de tout ce qui leur était arrivé. Je jouais contre le temps. Je plantais une aiguille dans mon bras et je gardais une bouteille à la main pour m'en sortir, parce que c'était la seule chose que je savais faire depuis le départ. C'était la seule chose que je ne savais pas changer. Je voulais éviter les mensonges et pourtant j'en créais de plus en plus. Je les inventais. Je les choisissais. Je me retournais toujours pour savoir qui me suivait, qui était là, derrière mon épaule. Je voyais toujours les mêmes problèmes sans pouvoir les résoudre. C'était la voix de tout ce qui n'était pas réel. Je savais que ce jour arriverait. Le problème, c'est que j'ai toujours voulu prétendre que tout irait bien. J'ai toujours voulu prétendre que j'aurai le temps de m'en sortir. En vérité, j'avais pas de temps. Et lui non plus. On étaient déjà condamnés à se déchirer, et je refusais d'admettre que sans lui, j'aurai plus la force de me tenir encore debout. C'était étrange vraiment, de réaliser que deux personnes foncièrement différentes pouvaient se changer l'une et l'autre. Que l'amitié qu'on avait pouvait nous protéger d'un destin et d'une destination funeste. Je l'ai regardé tout perdre. Je l'ai vu abandonner. J'ai l'ai vu se lever. Partir vers quelque chose qu'il méritait. Vers quelque chose de mieux que moi. Et il avait probablement raison. « T'es vraiment pas croyable... »

J'ai rapidement terminé ma cigarette et je l'ai écrasé sur le sol. Je me suis levée en grinçant des dents, la douleur était toujours forte, parce qu'ils ne m'avaient pas seulement frappé au visage. Je me suis tournée vers lui, et j'ai réalisé que c'était maintenant qu'on perdait. C'était maintenant qu'on brisait le mensonge silencieux qu'on avait créé. Le mensonge presque trop parfait qui nous torturait tous les jours depuis le départ. J'ai regardé les étoiles. Parfois j'aurai voulu trouver une solution. J'aurai voulu qu'elles me disent où aller, quoi faire. J'aurai voulu savoir ce qu'elles signifiaient et pourquoi est-ce qu'elles continuaient de nous guider dans la mauvaise direction. Elles nous montrait ce qu'il y avait de plus beau, et elles finissaient pour nous détruire, par nous brûler dans les flammes d'un cauchemar qui ne se terminait jamais. Je me suis avancée vers lui, et j'ai mis ma main sur son épaule, et je l'ai violemment poussé à se retourner vers moi. « Quoi ? Allez, parles pour une fois au lieu de fuir tes putains de problèmes ! Si tu veux me dire quelque chose, portes tes couilles et dis le. » C'était ça, mon soucis. Je brûlais un peu trop fort. Je brûlais comme un feu trop puissant. Je me suis pincée les lèvres. C'était ce que je faisais quand j'étais bien trop en colère. Quand j'étais en train de souffrir du bruit de tout ce que je n'avais pas pu sacrifier. J'avais mal sans réaliser pourquoi. J'avais mal parce que je découvrais la mascarade. Parce qu'il n'y avait plus aucun espoir. Il ne restait rien de tous les espoirs pour lesquels on s'était battus. On avait construit une guerre de toutes pièces contre un monstre qui se trouvait en nous. L'être humain était destiné à s'auto-détruire. Il était destiné à inventer des excuses pour les erreurs qu'il commettait. Il était destiné à vouloir toujours plus. Et tout ce que je voulais, c'était me battre pour récupérer la seule chose qui me tenait debout. Je voulais me battre pour prétendre que tout irait mieux. Je voulais me battre parce que c'était la seule chose qui me permettait de prétendre que je faisais les bons choix. Alors que je continuais à tout détruire sur mon passage. « Ça fait des semaines que tu gardes tout ce que tu penses pour toi. Alors vas-y. Trouves une nouvelle raison de tout me foutre sur la gueule. »
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Message Posté Dim 26 Jan - 16:32.
« turn out the light »
nwhat are you left with ?





Le monde devient de plus en plus froid. Les mots deviennent de plus en plus dur à prendre. On dit que c'est la première blessure qui fait le plus mal. Mais personne ne parle de toute la douleur qu'elle engendre, année après année. Elle m'a forcée à lui faire face, comme elle le faisait à chaque fois. Et j'essayais de fuir, comme je le faisais à chaque fois. Je regardais ailleurs. J'évitais son regard. Parce que je savais ce qui allait se passer. Vous connaissez ce sentiment ? Vous savez que quelque chose de terrible va arriver, et vous voudriez arrêter le temps pour que les secondes qui le précèdent durent des éternités. Vous voudriez fuir avait que tout ne s'effondre. Mais en fin de compte, on ne fait rien. On regarde le temps passer, les trésors se détruire, on regarde tout ce qu'on a tomber en poussière et on se dit que c'est normal. On ne sait jamais combien les choses sont précieuses avant de les perdre. Il n'y a aucun retour en arrière possible. « Quoi ? Allez, parles pour une fois au lieu de fuir tes putains de problèmes ! Si tu veux me dire quelque chose, portes tes couilles et dis le. » Je l'ai regardée dans les yeux, avec un regard froid. Le genre de regard que j'avais jamais porté sur elle auparavant. Peut-être que je cherchais quelqu'un à blâmer. Peut-être que j'avais besoin de quelqu'un sur qui rejeter la faute. Et peut-être que ça serait elle. D'habitude, j'évitais le conflit. Je me barrais avant que ça ne finisse mal. D'habitude, on trouvait toujours un moyen de contourner ce qui pourrait nous détruire. Mais j'imagine qu'on ne peut le faire qu'un temps. On avait tenu des années comme ça. On était dos au mur. « Ça fait des semaines que tu gardes tout ce que tu penses pour toi. Alors vas-y. Trouves une nouvelle raison de tout me foutre sur la gueule. » J'ai ricané en levant les yeux au ciel. S'il y avait bien une chose que Victoire savait faire, c'était se positionner comme la victime d'un grand complot. Mais la vérité, c'était qu'elle était la coupable, cette fois-ci. « Te foutre tout sur la gueule, mais bien sûr. T'es ridicule.  »

Je la regardais. Je voyais les bleus. Je la regardais, je voyais la guerre. Je voyais tout ce que je ne pouvais plus supporter. Tout ce contre quoi je me battais sans réellement le faire. Je voyais tout ce que je fuyais, tout ce que j'avais plus la force d'affronter. Je la regardais, je voyais tout ce que j'étais pas, tout ce qu'on serait jamais. Je voyais Victor et sa manière de me regarder depuis que je lui avais dit que je ne me battrai pas. Qu'il était seul avec sa révolution et qu'il fonçait droit dans le mur. Je voyais les noms gravés dans les tombes et tout ce que cachait le blizzard. « Bordel, mais qu'est-ce que vous avez tous avec votre putain de guerre ? Vous voyez pas que vous détruisez tout ? Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu vois une école. Dis moi que tu vois encore une école, parce que moi j'vois un tombeau, une prison, mais pas une école. On est des gamins, putain, Vic, on n'est que des gamins, on devrait pas avoir à se battre ! On devrait pas avoir à se prendre des coups !  » C'était la première fois que je le disais tout haut. La première fois que je racontais ce qui me hantait, ce qui me poussait dans le précipice et ce qui me forçait à y rester. Bien entendu, elle ne savait pas que je ne dormais plus depuis des mois. Elle avait une étrange capacité à ne remarquer que ce qui l'intéressait. Et c'était mieux comme ça, j'avais pas besoin de son aide, j'avais pas besoin qu'elle me traite différemment. J'avais pas besoin d'elle, au fond. Je la regardais droit dans les yeux et j'avais même pas peur de ce qu'elle allait répondre, parce que je le savais déjà. «  J'ai pas envie de sortir des cours et de te voir à moitié défigurée, j'ai pas envie de t'entendre dire que la drogue te tuera avant la guerre, tu comprends? » Avant qu'elle ait pu répondre, j'ai repris. Ma voix était de plus en plus forte. Mes mots étaient de plus en plus durs. Parce que ça me faisait mal de les voir se battre. Je détestais les voir tout gâcher. Et savoir qu'elle y participait m'énervait encore plus. C'était la fin, il fallait l'accepter. Il fallait se résigner. Il n'y avait aucun mal à ça, tout comme il n'y avait aucune gloire à détruire tout ce qu'on essayait de construire. « Non, tu comprends pas, tu comprends rien ! Vous êtes tous enfermés dans votre monde de rêve où si vous vous battez pour ce que vous croyez juste, tout va s'arranger. Mais ça se passe pas comme ça ! Ca s'est jamais passé comme ça ! T'étais là, putain, tétais là ! T'as vu des gamins de dix ans à peine se faire piétiner parce que leurs cadavres étaient trop encombrants ! T'as vu des ados supplier des... des monstres pour qu'ils les épargnent et t'as vu ces mêmes monstres leur lancer un putain de sort et les regarder crever ! T'étais là ou pas ? T'as vu ce que j'ai vu ? Parce que si c'est le cas, tu sais que ça, même si ça craint, même si on a peur, même si on sait pas si demain on sera toujours là, c'est toujours mieux que de regarder des gens mourir sur un champ de bataille.  » 
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Message Posté Dim 26 Jan - 18:20.

If this is redemption, why do I bother at all ?


J'avais essayé de me battre sans succès. J'avais essayé de me défendre sans comprendre ce que ça signifiait. J'étais pas une héroïne. J'étais pas la fille qu'il attendait, ni celle qu'il espérait connaître. J'étais celle qui continuait à faire tout derrière son dos, sans qu'il ne puisse connaître la vérité. Je lui en voulais d'être comme ça. Je lui en voulais de me pousser à avoir mal. Je lui en voulais parce que la seule chose qui comptait, c'était de savoir que j'aurai toujours son amitié. J'avais tout perdu au fur et à mesure. J'avais perdu ma famille parce que même s'ils croyaient moi, je les avais repoussé. Et ils avaient juste arrêté d'essayer. Ils avaient arrêtés de trouver des solutions à ce qui se passait. Je voulais découvrir que ça irait mieux, et pourtant je continuais à avoir mal. Je continuais à vouloir quelque chose qui n'était pas là. Peut-être que mon destin était de tomber plus fort à chaque fois. Peut-être que mon destin, c'était de continuer seule. J'y ai souvent pensé pour être honnête. Parce que la solitude apporte quelque chose d'autre. Une protection que personne ne peut saisir. On ne réalise pas à quel point la solitude peut être bénéfique quand on a mal. Elle nous permet de guérir les plaies qui nous détruisent. Les cicatrices qui ne font que s'ouvrir à nouveau. La solitude est comme une carapace dont on ne peut jamais se défaire, quoi qu'il arrive et quoi que l'on fasse. J'étais une de ces filles perdues qui avaient abandonné leur sort. J'avais essayé de me battre avant de comprendre que c'était inutile. Personne ne se bat contre les étoiles. Ce sont elles qui nous détruisent, elles qui décident de notre sort. Depuis longtemps, j'étais fascinée par cette emprise qu'elles avaient sur nous. Comme si malgré tout, on ne pouvait rien changer, comme si malgré tout, cette douleur nous habitait, encore et toujours. Cette solitude qui nous forçait à pleurer nos morts et à sauver nos blessés, même quand on était sûr qu'ils étaient condamnés. On se sacrifiait les uns pour les autres. Et me battre, c'était la seule chose qui restait pure en moi. La seule constante. Je me raccrochais à se souvenir comme on se protège d'un mensonge ou d'une souffrance. Comme on se protège d'un massacre et d'une tuerie. Je m'attachais à cet espoir comme si c'était la dernière tige d'herbe qu'il me restait à prendre. Et c'était pitoyable, dans un sens. Parce que ça signifiait que j'avais tout perdu. Que j'aurai jamais la chance de rattraper mes erreurs, peu importe leur importance, peu importe ce qu'elles signifiaient. « Te foutre tout sur la gueule, mais bien sûr. T'es ridicule. » Je l'écoutais sans vouloir le faire. Parce que quelque part, c'était lui qui avait raison. C'était lui qui voulait sauver la pureté de nos âmes. C'était lui qui encaissait sans rien dire alors que ses amis continuaient d'être blessés. C'était ça, la véritable cruauté. Et elle était sans nom.

« Bordel, mais qu'est-ce que vous avez tous avec votre putain de guerre ? Vous voyez pas que vous détruisez tout ? Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu vois une école. Dis moi que tu vois encore une école, parce que moi j'vois un tombeau, une prison, mais pas une école. On est des gamins, putain, Vic, on n'est que des gamins, on devrait pas avoir à se battre ! On devrait pas avoir à se prendre des coups ! » Je l'écoutais sans être capable de trouver de réponse logique. Et je savais que ma seule proposition serait la colère, comme à chaque fois. Ça serait lui qui paierait le prix. Lui qui aurait mal à ma place. « J'ai pas envie de sortir des cours et de te voir à moitié défigurée, j'ai pas envie de t'entendre dire que la drogue te tuera avant la guerre, tu comprends? » J'ai écouté la suite de son discours en me disant que je voyais de la lâcheté, alors qu'il ne restait que de l'amour, de la peur justifiée. Les humains ont une manière bien étrange de se soutenir les uns les autres. Ils doivent forcément se laisser tomber avant de se rattraper. C'était ça, le deal. « Martin, tu crois sérieusement que tout va s'arrêter tout simplement parce qu'on le demande ? C'est une putain de guerre, se battre, c'est tout ce qu'on a ! C'est tout ce que j'ai !» Parfois, je réalisais que j'en disais bien trop, ou que j'en disais pas assez. Soit je perdais, soit je souffrais. Soit je me torturais derrière toutes les choses qui me rendaient faible, soit je me cachais derrière des prisons de verre. « Tu sais quel est ton problème ? C'est que tu refuses de croire en moi. Tu refuses de croire en tout ça. Le problème c'est qu'il y a trop de personnes comme toi qui ont peur, arrêtes d'avoir peur, putain ! » Je ramenais tout à moi, parce que c'était plus simple de l'accuser que d'accepter la vérité. « Qu'est-ce qui t'arrives, bordel ? Qu'est-ce qui se passe, tu penses que la république est juste ? Tu penses que tout va bien maintenant parce qu'on nous autorise à sortir, on nous ''autorise'' à suivre certains cours ? Réveilles-toi, Martin, parce qu'il est temps. Et parce que c'est pas la dernière fois que je me prendrais des coups dans la gueule. » J'avais fait mon choix. Et je savais qu'il avait fait le sien. « Je croyais que t'étais mon meilleur ami, tu pourrais pas me faire confiance pour une fois ? » Sauf que la vérité, c'est qu'il n'y avait plus de confiance, il n'y avait plus rien. Il n'y avait que les regrets. « Laisses tomber, c'est toujours comme ça avec toi en ce moment de toutes façons. »
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Message Posté Dim 26 Jan - 19:22.
« don't tell them anything »
anything, please.  





Il faut oublier tout ce qu'on nous raconte. Il faut oublier le bien et le mal. Il faut oublier la morale et il faut oublier les héros. Il faut oublier les dieux, les anges et leurs ailes oxydées. Il faut oublier le diable et les démons. Il faut oublier toutes les histoires qui hantent notre esprit depuis le départ. Il faut tout recommencer et regarder le monde d'une autre perspective. Il faut considérer l'homme comme l'auteur de s apropre destruction. Il faut se dire qu'on était tous des anges, autrefois, mais qu'on nous a envoyé sur terre pour revivre, encore et encore, le même calvaire. La Terre est notre propre enfer. Il faut oublier tout ce qu'on nous raconte, il faut oublier la confiance et l'amitié. Il faut oublier les liens du sang et les liens du sol. Il faut oublier tout ce qu'on nous a dit sur les relations humaines. Il n'y a aucune logique, aucun sens. Il y a le besoin constant de détruire. C'est à la fois une malédiction. Une cavalcade de tragédies. Quelque chose qu'on ne peut pas vraiment éviter, parce qu'il est inscrit en nous depuis trop longtemps. « Martin, tu crois sérieusement que tout va s'arrêter tout simplement parce qu'on le demande ? C'est une putain de guerre, se battre, c'est tout ce qu'on a ! C'est tout ce que j'ai !» Je refusais de croire que tout ce qu'on avait, c'était l'inéluctable constat d'un massacre. Je refusais de croire que le carnage était la seule solution. Il devait y avoir autre chose. Elle se trompait. Et le pire, c'était que j'avais aucun moyen de le lui montrer. J'avais aucun moyen de lui prouver qu'elle avait tort. Parfois, j'aurais aimé qu'on invente les souvenirs du futur, pour qu'on voit combien on allait se tromper. Mais ça ne marchait pas comme ça. On nous laissait avec nos erreurs, et l'impossibilité de les rattraper à temps. « Tu sais quel est ton problème ? C'est que tu refuses de croire en moi. Tu refuses de croire en tout ça. Le problème c'est qu'il y a trop de personnes comme toi qui ont peur, arrêtes d'avoir peur, putain ! » J'ai secoué la tête. Elle ne comprenait rien. C'était pas la peur, c'était le souvenir. Il était trop ardent. Il était trop fort. Et il détruisait encore trop. C'était comme un écho qu'on entendrait jusqu'à la fin du temps. En pensant avoir été libéré, on s'était retrouvés prisonniers de notre propre passé. On était les effets secondaires d'une guerre trop sanglante. Bien s^pur que je refusais de croire en leurs idéaux. Bien sûr que je refusais de croire en la résistance. Bien sûr que je m'alignais sur la loi du plus fort. Bien sûr que j'étais pas tout ce qu'elle attendait. Mais c'était tout ce que je pouvais faire. C'était physiquement impossible pour moi de faire plus que d'attendre. Et peut-être que j'avais besoin d'aide, mais je la refusais. Je ne voulais plus penser à cette guerre. Je ne voulais plus en parler, ni la voir, ni rien du tout. Je voulais l'effacer complètement. Parfois, je me disais même qu'il serait plus facile de me lancer un oubliettes. Sauf que dans ce cas, on ne peut pas vraiment choisir les souvenirs qu'on veut oublier. « Qu'est-ce qui t'arrive, bordel ? Qu'est-ce qui se passe, tu penses que la république est juste ? Tu penses que tout va bien maintenant parce qu'on nous autorise à sortir, on nous ''autorise'' à suivre certains cours ? Réveilles-toi, Martin, parce qu'il est temps. Et parce que c'est pas la dernière fois que je me prendrais des coups dans la gueule. » Je l'ai fusillée du regard. Et ça ne me ressemblait pas. Mais encore une fois, j'étais plus moi-même depuis quelques temps. J'étais plus qu'une ombre qui essayait de se faire passer pour un halo de lumière. Et parfois, c'était fatiguant de faire semblant. Parfois, ça ne fonctionnait plus vraiment. « Je croyais que t'étais mon meilleur ami, tu pourrais pas me faire confiance pour une fois ? » J'ai baissé les yeux. Je me suis rendu compte que ça m'empêchait aussi de la protéger comme j'aurais dû être capable de le faire. Ca m'empêchait de remplir mon rôle. En voulant l'épargner, je l'avais entraîné vers le fond avec moi. « Laisses tomber, c'est toujours comme ça avec toi en ce moment de toutes façons. »

Peut-être que j'étais coupable, moi aussi. Peut-être qu'il n'y avait pas vraiment de vrai ou de faux dans cette histoire. Peut-être qu'il y avait juste deux ados qui essayaient de s'en sortir et qui faisaient du mieux qu'il pouvait. Et peut-être qu'ils s'étaient aussi rendu compte que ça serait jamais suffisant. J'ai arqué un sourcil. «  Ca te va bien de parler d'amitié... Tu disparais toutes les semaines Dieu sait où, pour faire Dieu sait quoi, tu reviens comme si de rien n'était et tu viens me faire la morale sur la confiance. Ca va dans les deux sens, tu sais.  » Le truc, c'est que quand on aime quelqu'un, on finit toujours par le détruire aussi. C'est tout ce qu'on veut éviter, mais on ne peut jamais réellement s'en empêcher. C'est la suite logique des événements, et on ne s'en rend jamais vraiment compte. Ca arrive, tout simplement, et on se demande comment on en est arrivé là, à se gueuler dessus en pleine nuit en espérant que ça irait mieux. «  Excuse moi d'être un peu dubitatif, mais t'es pas très crédible avec ce visage.  » Mon sourire était de trop, mais il a été rattrapé par la colère. Par toutes ces choses qui finissaient par me changer sans même que je m'en rende compte. On dit souvent qu'il n'est jamais trop tard mais, c'est faux. Il y a toujours un moment où il est, effectivement, trop tard. Où tout se casse trop vite et trop fort, et où on ne peut pas le réparer. «  Et j'ai pas peur, putain, je suis fatigué ! J'en ai marre de cette situation. J'en ai marre de voir des gens s'entretuer pour rien. La république, le rationnement, tout ça, c'est temporaire ! Ca serait déjà fini si cette putain de fronde n'avait pas décidé de tout gâcher ! Tu sais quoi ? Tu parles et on dirait exactement Victor ! T'es tellement influençable, parfois, tu t'en rends même pas compte !  » Je voyais que tout s'effritait, mais j'essayais pas de me raccrocher à quoi que ce soit. Je vidais mes poumons et je sentais déjà l'angoisse monter dans mes veines. La guerre prend tout, en fin de compte. Ce qui s'était passé avant n'avait plus aucune raison d'être. Ce qui s'était passé avant était mort. Envolé. «  Il m'arrive rien. J'ai pas changé, moi. Je suis toujours le même, je suis toujours là, à te récupérer après les soirées parce que t'es trop bourrée pour marcher droit. Mais toi, je te comprends plus. J'aurais jamais cru que tu pouvais être aussi égoïste.  »
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Message Posté Dim 26 Jan - 22:08.

I knew exactly, I knew exactly what this would feel like to hear the same voice that said hello say goodbye.


Le soucis, c'est que parfois notre cœur se brise. On assiste à sa propre déchéance alors qu'il nous tombe dans les mains. On le sent se craqueler, comme si toutes les fissures étaient des blessures que personne ne pourrait guérir. On le sent disparaître derrière un écran de fumée parce que personne ne peut corriger les erreurs ou changer le monde. On voit tout ce qu'on aurait pu faire, on assiste à la déchéance d'une âme qui nous montre que rien n'est suffisant, que tout est toujours aussi cruel et que rien n'est possible. On essaye toujours un peu plus fort et on se retrouve irrémédiablement face à la force de notre idiotie, face au ridicule de nos pensées. Le problème, c'est j'ai toujours été cette fille qui se souciait de ceux qu'elle aimait. J'étais cette fille qui était sans peurs, sans destin. J'étais cette fille qui avançait vers un monde qui pleurait la perte d'un souvenir déjà trop lointain. Je me retrouvais au centre de la scène, sans aucun discours à clamer. Sans aucune phrase à dire. Je me retrouvais face au poids de toute mes erreurs et c'était difficile d'accepter la réalité parce qu'au fond, j'ai jamais su voir ce qui était bon pour moi. J'ai jamais su réaliser tout ce qui pouvait s'arranger. J'ai toujours aimé trop fort, et j'ai toujours détesté trop vite. Je passais d'une émotion à l'autre, contrôlée par une force supérieure qui jouait avec mes nerfs. J'étais incapable de contrôle ma peine quand c'était par rapport à lui, parce que je tenais à lui plus qu'à n'importe qui. Parce que je tenais à lui comme si je n'avais déjà plus aucun espoir, plus aucun but. Je tenais à lui parce qu'au fond j'étais quelqu'un de différent, quelqu'un qui avait vendu son âme au plus offrant, et qui avait réussi à la récupérer avec bien trop d'efforts. Je le regardais dans les yeux, et je savais que c'était là que ça ferait le plus mal. Parce qu'il planterait la dague en plein cœur, comme lui seul savait si bien le faire. « Ca te va bien de parler d'amitié... Tu disparais toutes les semaines Dieu sait où, pour faire Dieu sait quoi, tu reviens comme si de rien n'était et tu viens me faire la morale sur la confiance. Ca va dans les deux sens, tu sais. » Je le regardais en réalisant tout ce que j'avais perdu. Qu'au final, je pensais avoir encore quelqu'un, alors que j'avais plus personne. Je pouvais compter que sur moi-même. C'était ça, l'affreuse vérité que je refusais de voir en face, même après tout ce temps.

« Excuse moi d'être un peu dubitatif, mais t'es pas très crédible avec ce visage. » Je baissais pas les yeux. Même s'ils commençaient à se remplir de larmes. « Et j'ai pas peur, putain, je suis fatigué ! J'en ai marre de cette situation. J'en ai marre de voir des gens s'entretuer pour rien. La république, le rationnement, tout ça, c'est temporaire ! Ca serait déjà fini si cette putain de fronde n'avait pas décidé de tout gâcher ! Tu sais quoi ? Tu parles et on dirait exactement Victor ! T'es tellement influençable, parfois, tu t'en rends même pas compte ! » Les larmes coulaient sans que je ne puisse les arrêter. Parce que c'était comme ça que je réagissais. Quand j'avais mal, il pouvait le déceler. Surtout parce que cette fois, c'était lui le fautif. Mais peut-être qu'au fond, indirectement, c'était moi qui avait toujours fait l'erreur. C'était moi qui avait choisi de briser les règles. C'était moi qui avait créé une muraille de pierre pour me protéger de la douleur de la perte. « Il m'arrive rien. J'ai pas changé, moi. Je suis toujours le même, je suis toujours là, à te récupérer après les soirées parce que t'es trop bourrée pour marcher droit. Mais toi, je te comprends plus. J'aurais jamais cru que tu pouvais être aussi égoïste. » Les larmes coulaient trop vite sur mes joues. Trop rapidement. En trop grand nombre. C'était ma malédiction. Celle de la fille qui tenait à ceux qu'elle aimait un peu trop fort. Je l'ai regardé pendant plusieurs secondes avant de reprendre. « Très bien. Tu sais quoi, t'as pas besoin de moi, tu t'en sortiras mieux de toutes façons. T'auras plus à me récupérer quand je suis trop bourrée, t'auras plus à te sacrifier encore et encore pour une égoïste qui te casse les couilles plus qu'autre chose. » J'ai baissé les yeux. J'utilisais la rage comme un bouclier, alors que n'importe qui aurait pu voir que c'était juste une façade. Un mensonge de plus pour se protéger jusqu'au bout, même si ça avait aucun effet. Même si ça fonctionnait pas réellement. J'ai commencé à me retourner. « Je vais marcher. J'emmerde leur couvre-feu. C'est pas la peine de m'attendre, on n'a plus rien à se dire. » Et j'ai marché.
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Message Posté Dim 26 Jan - 22:51.
« don't be looking at the past»
I won"t be there  





« Très bien. Tu sais quoi, t'as pas besoin de moi, tu t'en sortiras mieux de toutes façons. T'auras plus à me récupérer quand je suis trop bourrée, t'auras plus à te sacrifier encore et encore pour une égoïste qui te casse les couilles plus qu'autre chose. » J'ai vu qu'elle pleurait. J'ai vu qu'elle essayait de le cacher. J'ai vu tous les dégâts que j'avais causé. Comme je l'ai dit, l'homme aime l'idée de la destruction. Le pouvoir que ça lui donne sur les autres. Détruire, c'est un rêve. Une aspiration. Mais quand on détruit, il y a toujours cette partie de nous qui s'en veut tellement qu'elle veut tout reconstruire immédiatement. On cherche à remonter dans le temps pour se prévenir qu'on fait une erreur et qu'on en fera tant d'autres qu'il n'est même pas pensable de les compter. Mais on veut juste réparer cette erreur, celle qui change tout, celle qui détruit un peu trop. J'avais du mal à la regarder dans les yeux. Mon regard était fuyant. J'étais allé trop loin et je le savais. Parce que la vérité, c'était que j'avais besoin d'elle. La vérité, c'était que je m'en foutais de la récupérer quand elle sortait de soirée. La vérité, c'était que j'aimais ça, quand elle me faisait chier avec ses problèmes de filles. La vérité, c'était que je pouvais pas la perdre aussi facilement. « Je vais marcher. J'emmerde leur couvre-feu. C'est pas la peine de m'attendre, on n'a plus rien à se dire. » Elle s'est retournée pour commencer à marcher. Je savais qu'elle voulait probablement être seule. Je savais que j'étais sûrement la dernière personne qu'elle voulait voir. Le problème, c'était qu'elle était si imprévisible que j'avais peur de ce qu'elle ferait si je la laissais seule. C'est la grande peur des hommes. Ne pas savoir de quoi les femmes sont capables. On a beau dire, on ne les comprend pas. On ne sait pas pourquoi elles agissent comme elles agissent. Et ça fait partie de leur charme, tout ce mystère qui les entoure. Mais c'est aussi une source d'angoisse. Et, avouons-le, de culpabilité. Je me suis mis à lui courir après pour la rattraper. « Vic ! Attends. » Une fois arrivé à son niveau, j'ai marché à son rythme. J'avais peur qu'elle m'en veuille. J'avais peur de ne pas savoir comment réparer ça. On s'était disputé, auparavant. Des dizaines de fois pour des prétextes plus cons les uns que les autres. Mais ça semblait jamais aussi définitif que ce soir. Les enjeux n'étaient pas les mêmes. «  J'suis désolé, ok ? Je... J'me suis énervé, j'voulais pas te faire de la peine, ce que j'ai dit, j'le pensais pas.  » Puis je me suis mis en face d'elle pour l'empêcher d'avancer. Les mains dans les poches, je lui barrais le passage à chaque fois qu'elle essayait de me contourner, comme une dernière tentative pour grappiller des secondes au temps qui nous était imparti.Je gérais très mal la culpabilité. Le truc, c'est qu'il n'y avait rien de logique dans les relations humaines. Il n'y avait rien de logique chez Vic. Et moi, j'avais besoin de logique. J'avais besoin de prévoir. J'avais besoin de savoir. Je ne savais pas prendre de risques. Je ne savais pas me jeter dans l'imprévu. J'étais toujours retenu par cette obsession de logique. Par ce besoin de calculer les probabilités pour qu'elle me pardonne tout en espérant que mes calculs étaient faux. « T'es pas égoïste, t'es pas influençable, t'es pas horrible, j'veux dire, même avec des bleus sur le visage, t'es toujours plus belle que cette connasse d'Elisha.  » J'essayais de la faire sourire. J'essayais de rattraper mes propres conneries. J'essayais de retourner en arrière sans pouvoir y parvenir tout à fait. Je reculais à mesure qu'elle avançait. « Mets toi à ma place, tu réagirais comment si tu me retrouvais couvert de bleus ? Bon, tu me traiterais sûrement d'abruti et de connard pas doué, et je suis presque sûr que tu me filerais un coup de poing, mais tu pourrais pas rester calme non plus.  » Je courrai après un souvenir. J'étais pas loin de supplier les étoiles de me donner une seconde chance. J'essayais d'entrevoir tous les dommages collatéraux, j'essayais de mesurer les conséquences de mes actes. J'essayais de la comprendre. Mais parfois, je me disais que c'était impossible. Et ça me faisait tellement paniquer que j'avais plus d'arguments valables. « Juste, pleure pas s'te plaît. »
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Message Posté Mer 29 Jan - 23:13.

All my tears have been used up on another love, another love.


« Vic ! Attends. » J'avais plus la force de me battre contre ce que je serais jamais. Au fond, au fil du temps, j'avais compris que tout au long de ma vie, je serais jamais la personne qu'on attendrait. Je serais jamais cette fille parfaite qu'on aurait voulu changer. Je serais jamais cette fille qui sauvait le monde et qui protégeait les autres. J'étais la fille qui faisait les mauvais choix et qui partait dans les mauvaises directions. J'étais celle qui se perdait et qu'on ne pouvait pas guider vers une sorte de lumière. J'aurai voulu pourtant être celle qui était capable de vivre au sein d'un monde plus grand. À une époque j'aurai voulu contrôler tout ce que je ne serais jamais, parce que je savais que tout ça n'était qu'un équilibre trop fragile. J'avais observé les empires se former et se déformer. J'avais observé les tueurs faire face à la justice pour protéger leur âme d'une quelconque influence. J'avais vu les étoiles excuser les pécheurs parce que c'était la seule chose que le destin pouvait changer. La seule chose que le destin finissait par préparer pour nous. J'étais cette fille qui avançait trop vite sur un chemin trop difficile à emprunter. Je voyais les cauchemars empirer, je voyais la lumière s'éteindre derrière un flot de culpabilité. La vérité c'est que les monstres se cachent dans les ombres, et on ne peut pas leur échapper. La vérité, c'est que parfois on doit accepter de se plonger dans le noir pour mieux comprendre ce qui nous torture et ce qui nous condamne. On doit se dire que tout n'est qu'un commencement, et que le seul moyen de respirer à nouveau, c'est par avancer un peu plus rapidement dans un monde qui n'est rien de plus qu'une éternelle torture. J'avais assez donné. J'avais voulu changer la donne, montrer à tous les dieux que mon âme n'était pas perdue. Mais c'était peut-être déjà trop tard. On peut faire les choix que l'on veut. On peut tenter d'attendre pour un miracle, quoi qu'il arrive, on se retrouve bien trop souvent au pied du mur, face à toutes les choses que l'on ne pourra jamais faire. Face à toutes les choses que l'on ne saura jamais changer, peu importe leur valeur. On se retrouvait face à cette cruauté sans nom qui nous montrait encore et encore que l'être humain n'était rien de plus qu'un démon déguisé, portant un masque des plus parfait. Préparant le terrain pour une nouvelle tuerie. Pour détruire le destin et les plans qui auraient pu être préparés pour tous les autres.

« J'suis désolé, ok ? Je... J'me suis énervé, j'voulais pas te faire de la peine, ce que j'ai dit, j'le pensais pas. » J'écoutais son discours parce que ça me détruisait en quelques sortes, de savoir tout ce que je ne pouvais pas avoir. De savoir que pour lui, j'étais rien de plus que ça. Ça me détruisait mais je l'acceptais. Parce que je savais très bien que les excuses n'étaient que des prétextes pour éviter la guerre. Pour chasser la douleur. Pour éviter de perdre ce qui était déjà fragile. « T'es pas égoïste, t'es pas influençable, t'es pas horrible, j'veux dire, même avec des bleus sur le visage, t'es toujours plus belle que cette connasse d'Elisha. » J'ai souri. Je souriais face au mensonge, en répliquant par une trahison encore plus grande. C'était comme ça que je fonctionnais. Pas de gloire. Pas de respect, ni de joie. Pas de changement dans l'ordre du monde. Seulement la plus simple des ironies. « Mets toi à ma place, tu réagirais comment si tu me retrouvais couvert de bleus ? Bon, tu me traiterais sûrement d'abruti et de connard pas doué, et je suis presque sûr que tu me filerais un coup de poing, mais tu pourrais pas rester calme non plus. » Je l'ai regardé à nouveau. « Juste, pleure pas s'te plaît. » J'ai passé le revers de la main négligemment sur mes joues pour effacer les larmes, pour effacer la peine derrière un nouveau masque de fer. « Okay. D'accord. » J'ai croisé mes bras. « Pour info', si tu te faisais tabasser, je donnerais un coup de poing au mur, je suis pas une salope à ce point. » J'étais cette fille qui avait appris à rire du malheur. C'était peut-être ça, qui me différenciait de toutes les autres. Celles qui laissaient la rage tout détruire. « On devrait rentrer. En fin de compte j'aime pas trop l'idée de me faire tabasser une nouvelle fois par ces enculés. » J'ai commencé à marcher, mais j'ai vu qu'il ne croyait pas à mon mensonge, et ça me tuait. Parce que je voulais qu'on y croit. Mais j'étais pas assez crédible sur ce coup-là. « Allez viens, c'est bon, j'ai pas envie d'en parler. »
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Message Posté Dim 2 Fév - 12:59.
« let me come home »
Home is whenever i'm with you  





« Okay. D'accord. » Elle a essuyé ses larmes et je me suis dit qu'il n'y avait rien de pire que la peur. Cette peur viscérale qui vous prend aux tripes et qui vous hante à chaque instant. Celle de se retrouver complètement seul. On peut se perdre dans la foule et se retrouver complètement isolé au milieu de milliers de personnes. C'est ça le truc, avec les autres. On a tellement l'habitude d'être entouré qu'on a oublié ce que ça faisait de se toucher, vraiment. Le sens du toucher. On se bouscule, on se rentre dedans, on fait comme si c'était accidentel, mais ça l'est jamais. On a besoin de ce contact, on a besoin des autres, plus qu'on aimerait le croire. L'homme a toujours cru qu'il pouvait survivre seul et ça a toujours été sa plus grossière erreur. Parce qu'une fois qu'on perd le contact, tout ce qu'on veut, c'est le retrouver. Alors on n'a plus aucun autre moyen de le faire que de rentrer en collision. On explose et on implose, juste pour sentir la présence de l'autre. Juste pour sentir qu'il y a quelqu'un d'autre qui peut nous voir. On a tous peur de se retrouver seul, mais moi plus que les autres. Parce que la solitude rimait avec les échos de tout ce que j'aurais voulu oublier. Je pouvais pas me permettre de me retrouver seul.  « Pour info', si tu te faisais tabasser, je donnerais un coup de poing au mur, je suis pas une salope à ce point. » J'ai acquiescé en souriant.  C'est dur de dire pourquoi certaines personnes sont si importantes. C'est dur de décrire la façon dont elles le sont devenues. Peut-être qu'elles l'ont toujours été, et qu'on ne s'en rend compte qu'une fois qu'on pourrait les voir disparaître. Le plus cruel, c'est de savoir qu'on ne le contrôle pas. On ne contrôle pas notre attachement, et si on le faisait, ça ferait mal quand même. On n'a pas vraiment le choix. On souffrira dans tous les cas.  Alors pourquoi est-ce qu'on continue à faire comme si ça n'arrivera pas ? Comme si on pouvait fuir ? Peut-être parce que c'est plus facile d'espérer que ça pourrait arriver. Qu'on pourrait s'en sortir. Mais on est tous condamnés, pas vrai ? « On devrait rentrer. En fin de compte j'aime pas trop l'idée de me faire tabasser une nouvelle fois par ces enculés. » Et elle l'était peut-être plus que le reste du monde. Le truc, avec Victoire, c'est qu'elle se cachait derrière son courage et sa force. Elle créait des mirages et on y croyait tous, parce que c'était plus simple que de chercher ce que signifiait vraiment son sourire. Elle faisait partie de ces filles qu'on ne rencontre qu'une fois dans sa vie. Celles dont on parle dans les livres. Celles auxquelles les musiciens consacrent chacune de leurs notes. Celles qu'on ne peut jamais vraiment décrire mais qu'on espère pouvoir saisir un jour. J'étais censé la connaître mieux que les autres, mais j'étais pas plus avancé. Je savais que quelque chose n'allait pas mais je ne savais pas très bien ce que c'était. Et je savais pas non plus si je devais poser la question. Elle a commencé à marcher, et je l'ai regardée me contourner sans bouger. Je savais pas vraiment quoi faire. Je savais pas vraiment ce qu'elle attendait de moi. Je savais pas vraiment comment me sortir de cette affaire.  « Allez viens, c'est bon, j'ai pas envie d'en parler. »  Je l'ai suivie jusqu'à ce que j'arrive à son niveau en me demandant si c'était pas un de ces trucs que les filles disent pour, justement, qu'on leur demande d'en parler. J'avais jamais été un expert dans ce domaine.  « Comme tu voudras.  » Et maintenant, il fallait combler le silence. Il fallait combler la gêne et la honte. Il fallait essayer de compenser pour tout le mal qu'on avait fait. Maintenant, il fallait trouver quoi dire et espérer que ça revienne à la normale. Il fallait faire comme si rien ne s'était passer. Et c'était ça, le plus dur. Faire comme si on oublier. Parce qu'à chaque fois qu'on prétendait, les souvenirs revenait en mille fois pire, comme si à chaque fois qu'on les chassait, ils revenaient plus fort encore. Une hydre dont on coupe une tête et deux repoussent instantanément. C'est ça, les souvenirs. Une putain d'hydre qui nous fera chier jusqu'au bout.  « 'Y'a un concert des Fuzzy Eagles à Paris ce week end. Tu veux venir ?  » Depuis la guerre, à chaque fois que je pouvais sortir d'ici, je le faisais. Et toutes les occasions étaient bonnes. Les Fuzzy Eagles étaient loin d'être mon groupe préféré, mais leur musique n'était pas si mal que ça.  Bon, d'accord, c'était plutôt nul. Le genre de gropes que seules les filles peuvent aimer avec le genre de chanson qui les font pleurer. Mais c'était mieux que rien.  « J'connais quelqu'un qui peut nous faire de fausses autorisations de sortie, mais c'est pas gratuit.  » Vendre sa magie, quand on est sang-mêlé, c'est pas la chose la plus logique à faire. Mais tout a un prix, et si perdre ma magie pouvait me permettre de passer quelques heures hors de cette foutue académie, alors tant mieux. « François Prouvaire. Je sais que tu le détestes, tu détestes à peu près tout le monde, mais ce type est pas aussi con qu'il y paraît.   »
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Message Posté Dim 2 Fév - 15:26.

My lonely heart is beating slow, tired of the wonder.


J'avais l'impression que j'attendais toujours quelque chose d'illogique. J'avais l'impression que j'attendais toujours l'espoir, la joie, ou quelque chose du genre. J'avais l'impression que chaque instant était un cadeau que l'on m'offrait, et c'était pas assez. Je voulais changer les choses et je voulais espérer mais personne n'avait la force de me donner quoi que ce soit, personne n'avait la force de me protéger de tout ce qui me détruisait. J'étais torturée par tout ce qui n'allait pas. Par tout ce qui n'arriverait jamais. J'aurai voulu être libre. J'aurai voulu lui dire que j'en avais marre de me battre, mais je n'aurai jamais la force d'arrêter. J'aurai jamais la force de changer tout ça. Je continuerais à faire les mauvais choix parce que c'était mon destin. Parce que le temps passait et que personne ne voulait sauver ceux qui les entouraient. J'étais terrifiée par le futur aussi bien que j'étais terrifiée par ce qui ne s'était jamais passé. On étaient tous des esclaves. On étaient tous enchaînés dans le passé, tous détruits par quelque chose qu'on ne comprenait pas. Et c'était notre punition, celle que l'on devait remplir chaque jour comme si le temps manquait encore plus. Je le voyais abandonner au fur et à mesure que je détruisais chacun de ses espoirs. La justice n'avait pas de sens. La souffrance n'était qu'une peine de plus. On pensait à toutes les choses qu'on abandonnait et on se rappelait qu'il n'y avait pas d'échappatoire. Parfois on se demande si on aurait pu rattraper les choses, parfois on se demander qui on aurait pu être si les circonstances étaient différentes. Et puis on comprend que notre destin est déjà tracé. On comprend que les étoiles ne sont jamais en notre faveur. On espère que ça ira, on espère qu'on pourra s'en sortir, et respirer à nouveau. On espère s'en sortir parce que le gouffre est presque trop profond, comme si on ne pouvait jamais respirer à nouveau. On espère qu'il y a du temps. On espère qu'on aura toujours un endroit où se réfugier, une certaine protection. On espère prendre un nouveau départ, avec de l'amour, et de la chance. On espère se réfugier dans les bras d'un sauveteur, et tout ce qu'on trouve, c'est un future tortueux, et un malheur auquel on ne peut pas s'attendre. Alors on attend. Et on comprend bien trop tard qu'il n'y a plus d'issue. On comprend qu'il n'y a pas assez d'espoir pour des personnes comme moi. C'est pour ça que je choisissais la drogue. C'est pour ça que je choisissais l'alcool. Parce qu'après tout ce temps, c'était tout ce qui me restait.

« Comme tu voudras. » J'ai soupiré. « 'Y'a un concert des Fuzzy Eagles à Paris ce week end. Tu veux venir ? » J'ai continué à avancer, sans le regarder. Sans me soucier de tout ce qui allait se passer. J'ai continué à me noyer dans la colère et dans la peine. À me mélanger dans tous les sentiments que je ne parvenais jamais à maîtriser. C'était toujours comme ça. C'était toujours aussi douloureux. « J'connais quelqu'un qui peut nous faire de fausses autorisations de sortie, mais c'est pas gratuit. » La situation nous détruisait. On essayait de faire des promesses mais les promesses n'étaient plus suffisantes. Les promesses n'étaient que des mensonges que l'on se répétait dans l'espoir d'avoir un peu moins mal, comme si c'était le moyen d'atteindre la liberté. « François Prouvaire. Je sais que tu le détestes, tu détestes à peu près tout le monde, mais ce type est pas aussi con qu'il y paraît. » J'en avais marre d'être faible. J'en avais marre de me cacher derrière quelque chose j'en avais marre de trouver des excuses. Alors j'ai tout simplement décidé de faire d'autres choix. J'ai tout simplement décidé d'arrêter de faire des cauchemars en pensant à toutes les personnes que je ne serais jamais. À toutes les personnes que je ne sauverais jamais. J'ai continué à marcher un peu avant de me placer devant lui pour l'empêcher d'avancer. J'ai posé ma main devant moi pour faire barrière. « Écoutes, Martin. T'as pas besoin de faire tout ça. T'as pas besoin d'essayer, ou de faire comme si tout allait bien. T'as pas besoin d'être un bon ami, ou même de t'excuser. Tu connais la situation. J'ai pas assez de magie pour ça, et j'ai pas besoin de ta pitié. » J'ai reculé lentement, parce que c'était comme ça que ça se terminait. Il n'y avait pas vraiment de solution au problème. On finirait toujours seul. On finirait toujours dans le noir, et dans l'obscurité, comme si c'était la seule chance qu'on avait. « Je vais à l'infirmerie. »
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Message Posté Dim 2 Fév - 23:24.
« forgive us now for what we've done »
it started out as a bit of fun  





Elle s'est arrêtée devant moi. Elle m'a empêché d'avancer. Au départ, j'ai pas compris. J'ai pas compris pourquoi elle avait l'air en colère ou pourquoi elle mettait sa main entre nous. J'ai pas compris pourquoi j'avais plus le droit de l'approcher. J'ai froncé les sourcils. Je l'ai interrogée du regard. Parfois, on a juste besoin de quelques secondes de moins. On a juste besoin d'effacer celles où tout a dérapé. On a besoin de les envoyer au fin fond de l'océan, avec toutes les épaves qu'on aurait pu devenir. On a besoin d'effacer quelques mots. Ceux qu'on n'aurait pas dû prononcer, mais qui ont tout changé quand même. Si seulement on pouvait les dé-prononcer, tout aurait été si différent qu'on aurait eu du mal à le croire. Mais on ne peut pas revenir en arrière. On ne peut pas vendre son temps, on ne peut pas bousiller le passé. C'est ça la malédiction des êtres humains. On ne peut oublier que ce qu'on ne veut pas oublier. « Écoutes, Martin. T'as pas besoin de faire tout ça. T'as pas besoin d'essayer, ou de faire comme si tout allait bien. T'as pas besoin d'être un bon ami, ou même de t'excuser. Tu connais la situation. J'ai pas assez de magie pour ça, et j'ai pas besoin de ta pitié. » C'était comme si elle ne me faisait plus assez confiance pour que je marche à côté d'elle. J'avais brisé quelque chose. Je pouvais mettre ça sur le dos de la guerre tant que je le voulais. Je pouvais foutre ça sur le dos des cauchemars, des tensions, des vies fractionnées, des camps qu'on devait choisir. Je pouvais mettre ça sur le dos de l'élite, de la fronde, de la république ou de la résistance. Je pouvais mettre ça sur le dos du destin, trop fort et trop inéluctable. Oh, je pouvais mentir, et je pouvais continuer. Mais je savais, au fond, que c'était de ma faute. C'était pas un problème de magie. C'était pas un problème de pitié. C'était pas un problème de mensonge. C'était un problème qu'on évitait depuis trop longtemps et qui nous éclatait à la gueule. Elle reculait, et je restais là, sans bouger. J'aurais pu lui courir après et essayer de réparer, encore une fois, ce que j'avais fissuré. Mais j'étais pas le genre de types qui faisait ça. J'étais pas celui qui se battait. J'étais celui qui regardait le chaos détruire ce qu'il restait à détruire. J'étais celui qui fuyait les problèmes comme on fuit les démons. J'étais celui qui vivait avec des fantômes à la place du cerveau et qui faisait comme si de rien n'était. J'étais celui qui se disait qu'elle reviendrait et que rien n'était perdu. Celui qui attendait, encore et encore. Alors, elle partait et je restais. C'était comme ça que ça s'était toujours passé. Il n'y avait pas d'exception. Juste la même histoire qui se répétait, encore et encore. Et plus elle se répétait, moins on était sûr de l'issue. « Je vais à l'infirmerie. » J'ai baissé les yeux. J'ai serré la mâchoire. Vous savez, ces moments qu'on passe, à regretter, à penser à tout ce qu'on aurait pu dire à un instant précis et qu'on n'a jamais su prononcer à temps ? J'allais repenser à ce moment des milliers de fois. J'allais changer le scenario dans ma tête des centaines de fois. J'allais dire des dizaines de choses différentes. Certaines allaient être plus efficaces que d'autres. Certaines allaient faire mal, d'autres allaient faire rire et apaiser les tensions. J'allais penser que j'aurais pu lui dire d'aller se faire voir ou lui demander si elle voulait que je l'accompagne. Lui dire que je ne faisais que proposer et qu'elle n'avait pas à réagir comme une gamine. Lui dire que j'avais jamais eu pitié d'elle et qu'elle se trompait. Lui dire qu'il fallait qu'elle arrête d'être aussi dramatique. Lui dire qu'elle remportait le golden globes des sautes d'humeur. Lui dire que j'étais désolé, encore une fois. Mais ce qui est sorti de mon visage agacé, c'est un soupir. « Ouais... Ok...  »
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Message Posté Lun 3 Fév - 23:39.

Lost in the rules we made to our own game.


On ne s'attend pas à l'échec. On ne s'attend pas à perdre, aussi bien que l'on ne s'attend pas à gagner. On prie pour quelque chose qui n'arrivera jamais et on réalise qu'il est déjà trop tard. Que les jeux sont déjà fait. C'est cette douleur vive, cette douleur cruelle qui empli nos cœurs de noirceur et de crainte. On créait des empires de noirceur et de cauchemars, comme si l'on étaient tous condamnés à vivre dans ce monde qui nous torture et qui nous désobéit. La vérité c'est que j'avais appris à abandonner. J'avais appris qu'au fil du temps, tous ceux qui comptent finissent forcément par partir. C'était une réalité d'autant plus cruelle, qu'au fur et à mesure des années, on abandonnait le destin et la foi pour quelque chose de bien plus sombre, quelque chose qui nous détruisait dans une destruction des plus totales. J'avais utilisé le froid et la pluie comme une nouvelle excuse, comme une nouvelle barrière d'un monde qui se cachait dans la plus grandes des mascarades. Nous portions tous des masques en permanence, symbole de notre horreur, symbole de notre abandon. Personne ne savait ce qui allait se passer. Personne ne comprenait pourquoi est-ce qu'on avait peur du noir et pourquoi est-ce qu'il semblait si difficile d'accepter la réalité. La solitude était une remarque de plus, c'était une condamnation totale qu'il devenait impossible de tolérer. Après le vent et le feu, après les eaux destructrices, on observait à quel point la nature pouvait se rebeller contre le moindre de nos actes, contre la plus simple de nos paroles. Chaque instant était une découverte de plus, chaque instant était un lendemain que l'on ne pourrait jamais vivre, et les étoiles n'étaient pas aussi clémentes qu'on l'aurait souhaité. On n'avait plus le temps. On n'avait plus que des minutes, perdues au fond d'un gouffre dont on ne parvient jamais à se sortir. On attend l'éternité et l'absolution, et tout ce que l'on obtient, c'est un souvenir, une création purement ridicule de tout ce qui se préparait au loin. Une prémonition du carnage, dissimulée derrière un parfait voile de mensonges. Je faisais partie de ces personnes qui avaient caché leurs intentions jusqu'au bout, comme si c'était le moyen d'y échapper. Comme si c'était le moyen de se protéger d'une nouvelle erreur. Il n'y avait pas de clémence dans le destin, ni de constance. Tout continuait à se perdre et on courrait après un passé glorieux sans savoir ce qu'il pouvait réellement signifier. Sans savoir comment le changer ou l'influencer.

C'était pas mon but de le perdre. Ça l'a jamais été. Mais je devais juste me mettre face aux faits pour les accepter. Je devais juste regarder la réalité en face et écouter mon cœur, parce que personne ne pourrait le faire à ma place. J'étais prête à me battre pour cette liberté qui semblait capitale. Pas lui. C'était comme ça qu'on devrait se séparer. Comme ça que l'on prendrait des routes bien différentes. Comme ça que le destin nous punissait. À la manière d'un roi qui détruisait tout ce qui l'entourait en prenant des décisions irréfléchies. On se cachait dans la honte parce qu'on ne savait pas comment réagir, parce qu'on avait abandonné l'idée d'un futur parfait, d'un destin qui continuerait de se propager au sein d'une existence saine et sans désordre. J'avais choisi de ne pas déposer les armes, comme si c'était toujours aussi facile de continuer seule. J'avais choisi de disparaître dans un monde de peur et de violence parce que les mots étaient toujours beaucoup trop dur à comprendre. J'abandonnais tout ce que j'avais parce que peut-être qu'un jour ça serait assez. On se mentait dans le besoin, et on se cachait derrière une fierté mal placée. On pensait réussir alors qu'on échouait. C'était ça le destin que l'on suivait, sans vraiment le savoir. C'était ce chemin-là que l'on empruntait dans le noir, alors que tout aurait dû être à l'abris. « Ouais... Ok... » J'ai lu sur son visage toute la déception et toutes les promesses que j'avais pas su tenir. J'ai vu sur son visage le rappel de tout ce qui n'avait pas de sens, et c'était de la véritable torture. J'aurai voulu m'excuser. J'aurai voulu ne pas partir. Pourtant c'était ce que j'étais en train de faire. « Okay. » Je suis partie, et je ne me suis pas retourné. Pas une seule fois.
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