Invitéthis is the wizzarding world of
| Posté Mar 28 Mai - 23:41. | | |
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Invitéthis is the wizzarding world of
| Posté Mer 29 Mai - 0:04. | | L a course venait d’être lancée, et Harpe et moi étions bien parties. Harpe, ce cheval avec qui je courais bien souvent lors des compétitions. Notre relation m’était spéciale. J’aimais les animaux, je les adorais, et les chevaux ailés étaient de loin mes préférés. Je passais du temps à aller les voir, à leur parler, à communiquer avec eux à ma manière, j’avais l’impression qu’ils m’écoutaient, qu’ils m’apaisaient quand j’étais dans un état nerveux. Harpe était la créature avec qui cette relation était encore plus chère à mon cœur, comme si elle me comprenait vraiment. Incroyable… Je m’étais élancée, en parfaite osmose avec elle, et j’étais dans un monde qui était le mien, qui m’appartenait et me correspondait. Lorsque je levai la tête, je me rendis compte que trois coureurs m’avaient déjà devancés, et je boostai instantanément ma jument pour qu’elle avance plus vite. Alors qu’elle venait d’accélérer, j’osai un rapide regard derrière moi, mais je n’eus pas le temps de tourner mon cou jusqu’au bout, puisque un autre cheval, montée par une redoutable cavalière, Jeanne Brosac, était maintenant arrivé à hauteur de ma jambe gauche.
Jeanne et moi, ça a déjà commencé il y a quelques temps. Elle est aujourd’hui une de mes bonnes amies. La même passion nous lie, c’est fabuleux d’avoir des personnes qui t’entourent et qui comprennent ce que tu ressens, ce que tu aimes. Je me souviens encore de notre rencontre comme si c’était hier. J’étais dans les écuries, c’était juste avant les vacances de Noël, je me souviens être en train de dire au revoir aux chevaux pour la période que je passerai chez moi, je leur caressais la crinière, encore aujourd’hui j’adore ça, et je leur parlais à voix haute, comme s’ils étaient des êtres humains à proprement parler. Cela m’apaise, cela a toujours été le cas, et ça le sera toujours, je pense. Jeanne est arrivée. Elle devait me regarder depuis quelques instants, puisqu’elle est directement venue à mes côtés et s’est mise à bichonner le même cheval que moi, c’est d’ailleurs à ce moment que je me suis rendue compte de sa présence, pas avant. Nous nous sommes mises à discuter, des chevaux, des courses, des créatures en général, puis de tout le reste. Quelque chose de spécial nous liait, je l’avais déjà remarqué. A cette époque, je n’avais jamais fait de courses, mais je les admirais, et j’ai confié à ma nouvelle amie que j’aimerais en faire. C’est elle qui m’a entraîné, qui m’a montré des trucs, qui m’a poussé à m’inscrire pour devenir coureuse. Je ne lui en serai jamais assez reconnaissante, c’est certain.
Nous étions pratiquement collées l’une à l’autre durant cette course, et l’élève dépassait le maître à ce moment précis. Nous rattrapions petit à petit ceux qui étaient devant nous, et bien que nous soyons compétitives, nous nous regardions de temps en temps et nous lancions mutuellement un sourire entendu. C’est lorsque nous venions de dépasser celui qui était en première position que mes yeux dévièrent de ma camarade, et se posèrent bien plus sérieusement sur le parcours. Nous arrivions dans les bois, nous étions juste à l’orée, et je savais parfaitement ce qui nous attendait quelques dizaines de mètres plus loin. Nous aurions un ruisseau, un affluent de la rivière menant au village, à sauter, juste avant de nous élancer dans les airs pour le chemin aérien. Dix mètres. Je fixai mon objectif. Neuf mètres. Je pouvais sentir mon cœur battre contre ma poitrine se soulevant à chaque battement. Huit mètres. L’obstacle approchait et je m’apprêtai à le survoler. Sept mètres. J’agrippai un peu plus fort la crinière de mon cheval. Six mètres. Je regardai déjà au-delà du ruisseau. Cinq mètres. Je souhaitai que quelque chose fasse ralentir Jeanne pour que je puisse prendre de l’avance. Quatre mètres. Je souhaitai que le ruisseau la freine. Trois mètres. Sans que je ne le vois, l’eau de celui-ci se mit à frémir. Deux mètres. Elle se soulevait de quelques centimètres. Un mètre. Je tirai sur la crinière de Harpe, et me relevai pour alléger mon poids lors du saut. Après le ruisseau, je me retournai avant de héler mon cheval pour qu’il ralentisse. L’eau du ruisseau alors en l’air retomba au moment où mes yeux se posèrent sur Jeanne, éjectée à une dizaine de mètres de son cheval. Seul un cri sortit de ma bouche. Un mot de déni, de refus. Je ne voulais pas le croire. « Nooooooooon ! » J’ignorai ce qu’il venait de se passer, mais je compris bien rapidement que j’avais dû dresser un mur d’eau sans le vouloir. Ma compétitivité avait pris le dessus, et j’avais blessée mon adversaire qui était aussi une amie chère. Sans plus attendre, je descendis de ma monture afin de courir auprès de la jolie blonde. Ses yeux étaient fermés, mais ils tremblaient, comme si elle peinait à les ouvrir.
« Jeanne, est-ce que ça va ? Jeanne, tu m’entends ? Réponds-moi, allez ! »
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- Spoiler:
Ma couleur: Teal
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