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La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Sam 3 Nov - 18:17.



Tod ist nicht Mond dem Toten
Du, mein wälderreicher Todesgedanke

★ noms des participants: Zadig O. Häkämies & Zeppelin Gordon-Baylee
★ statut du sujet: Privé
★ date: Octobre, vers le début
★ heure: Il est environ 17heures.
★ météo: Le ciel est particulièrement sombre. Il n'y a pas un seul rayon de soleil et tout semble noir.
★ saison: Saison 2.
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: Numéro 2.
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: Numéro 2.
★ intervention de dominus: Oui La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig 2739476978
★ récompenses: Pas encore Babe -out-





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Message Posté Sam 3 Nov - 18:43.
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    Rien n’est plus déplorable que ses espoirs fanés, que ses désirs déchus. Rien n’est plus déplorable que toutes les futilités qui s’accrochent encore à lui, lui étreignant le cœur, trop brusquement. Il étouffe, suffoque. Et personne n’est là pour le libérer des monstres qui l’habitent. Personne. Alors il continue à lutter, à se battre, avec trop de ferveur, trop de puissance. Il se bat et chaque coup est une parcelle de lui qui s’échappe, s’écrase sur le sol et se meurt. Il ne peut les rattraper au vol. Il n’y arrive plus. Il ne veut plus y parvenir. Car pour cela, il faudrait accepter que sa condition n’est plus la même. Qu’elle se distingue inexorablement de celle de son passé. Qu’elle est son opposée. Cependant, le processus de reconstruction n’est pas atteint. Il se considère toujours, avec la même abjection, comme une immondice, un cadavre, un corps recomposé. Et être ici n’arrange rien.

    Il contemple l’horizon, des tremblements incessants parcourant son corps. Pourquoi ? Quelle est l’entité qui l’a poussé à refouler les terres de Beauxbâtons ? Quelle est cette foutue salope qui l’a rendu si faible ? Qui lui a fait croire que cela ne ferait pas mal ? Que ce ne serait pas douloureux ? Que l’immense trou béant dans sa chair ne se déchirerait pas encore…un peu plus ? Il y a cru. Et le choc n’est que plus effroyable. Il essaye de saisir quelque chose autour de lui, de s’accrocher à une vieille branche, mais la seule chose qu’il sent sous sa peau, est sa canne…Froide, cruelle et profondément humiliante. Cette canne qui le ramène à sa condition, la réalité lui fouettant le visage. Il ne peut pas rester ici. Il n’en a pas la force. Il n’en a pas l’envie. Pourtant, il reste stoïque, son cœur bringuebalant dans sa poitrine, son souffle se jetant contre les abysses de l’horreur, sa peau frémissant d’effroi, ses yeux s’exorbitant de surprise. Il est enveloppé par la peur. Comme sous le voile perfide d’Héphaïstos.

    L’expiration fragile, la colère sous-jacente. Il s’échappe de ces immondes bâtiments. Il s’échappe sur ses trois jambes, celle de bois pesant lourdement sur le sol. Il entend le bruit de celle-ci claquant contre la terre. Son Tac-Tac incessant. Comme les cris. Ils ne cessaient jamais. Toujours présents dans sa tête, dans sa chair. S’inscrivant en lui comme la mélodie funeste de son enterrement. Le craquement sourd de la charpente. Les flammes léchant le bois comme on se délecte de la vie. Et le bruit inoubliable de son corps qui se déchire, qui se brise. Et après les longues harmonies de sons, tous plus effroyables les uns que les autres…le silence. Le silence des morts. Des souffles qui s’échappent. Des âmes qui s’éloignent. Le ciel immuable qui les accueille. Et lui, allongé là, ne sachant s’il doit partir ou rester.

    Il s’arrête, un peu exténué, mais bien éloigné de Beauxbâtons...Il s’arrête, son regard s’accrochant à ce qui l’entoure. Et le seul point qu’il retient, est que plus rien n’a l’air magique. Comme si elle s’était évanouie à mesure de ses pas. Comme si elle s’était perdue. Et étrangement, il se sent soulagé. Soulagé de cette absence. Un apaisement incertain qui lui remplit le corps. Un apaisement fugace qui lui réchauffe les veines. Et derrière les barrières de ses sens, il part. Il s’échappe. Il s’échappe de cette morosité maladive qui le ronge. Il s’échappe de ses souvenirs, luttant corps et âme pour ne plus y retourner pour quelques secondes…et il se retrouve là, dans des entrepôts froids, vides. Cette solitude le frappe, l’étouffe, mais le rassure. Il n’a plus besoin de faire semblant. De garder une posture douloureuse pour que personne ne remarque son infirmité. Il s’oublie, ouvre son corps et le laisse respirer. Pour la première fois depuis longtemps, il se découvre dans ce corps qui n’est plus le sien, mais qu’il se doit d’habiter. Et il comprend qu’il a toujours eu trop d’espoir. Il ne récupèrera jamais ses capacités. Il le sait.

    Meurtri, il se pose sur une marche, contemple ce qui l’entoure. Des bouteilles jonchent le sol. Des mégots. L’odeur est indéchiffrable. Un mélange de tabac froid, d’urine, de sexe, de fête, de plaisir, de bagarres. Et pourtant, tout est serein ici, quand la lumière perce. C’est quand la nuit tombe que tout se revête d’une parure de joie et de débauche. Comme si cela pouvait aider…il plonge sa tête dans le creux de ses mains. Lui, quand la nuit tombe, il enlève le masque. Il fait disparaître les espoirs et les faux-semblants. Il devient l’infirme, le handicapé. Il devient le mauvais frère qui fait pleurer silencieusement sa Lotta, sa petite sœur. Il devient celui qui hait et qui aime, le tout indissociable. Et il souffre. Aujourd’hui, malgré la lumière, il devient cet homme-là. Le temps qu’une silhouette apparaisse, aussi voluptueuse que détestable. La sulfureuse demoiselle, plus vierge depuis longtemps, son corps ayant épousé les douleurs du sexe et de la haine, de ces hommes aux mains trop brutes et pourtant aux cœurs fragiles. La sulfureuse jeune femme qui se tient devant lui, le garçon ayant relevé la tête sans essayer de redevenir le droit et taciturne Zadig…la sulfureuse.

    « Toi. »

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Message Posté Mar 6 Nov - 17:46.
La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig 02oceanz3oziLa solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig Th_aut3La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig Autumn16La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig 337-2La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig Stock324

The only people for me are the mad ones.


Si on ne la connaissait pas, on aurait pu croire qu’elle le faisait exprès. Elle aimait jouer avec le feu. Avec la vie. Avec la mort. Elle aimait se mettre en danger, et entraîner les autres avec elle. C’était comme ça qu’elle avait toujours fait. Certains croyaient qu’elle n’accordait que trop peu d’importance à la vie pour la mettre ainsi en danger à chaque instant. La vérité, c’était qu’elle y tenait trop pour la gâcher. Alors elle vivait chaque secondes comme si elle allait y laisser son dernier soupir. Son dernier regard. Elle profitait du monde comme s’il allait s’éteindre d’un moment à l’autre. Elle se laissait réveiller par la rotation perpétuelle de la Terre. Sa vie était celle des autres, et celles des autres étaient siennes. Elle prenait possession du monde un peu plus chaque jour, mais elle le fuyait aussi. De plus en plus. Elle s’en allait. Elle fuguait. Elle laissait les autres pour se perdre et s’en aller. Elle traînait. Elle errait. Son visage pâle, on le remarquait à des lieues à la ronde. Parce qu’il y avait quelque chose d’étrange sur ce facies terrible. Sa peau était si pâle qu’on pouvait parfois croire qu’elle était morte. Mais ses yeux, eux, dansaient. Ils brûlaient d’une folie pure qui s’infiltrait parfois dans ses veines et dans le reste de son corps.

On dit que le coupable revient toujours sur le lieu du crime. Pour une fois, elle n’était pas l’exception qui confirmait la règle. Elle avait profité de cette soirée d’automne pour s’éclipser. Là où sa vie avait tant de fois put finir. C’était morbide. Macabre. Mais elle aimait cet endroit. Cet endroit où tant d’âmes, comme elles, finissaient par se perdre. Et disparaître. Elle marchait, seule, se fondant dans la lumière volage du crépuscule. La vérité, c’était que plus rien n’était pareil. La vérité, c’était que le monde se détraquait peu à peu, et qu’elle ne faisait que regarder, spectatrice, le destin s’accomplir comme une fatalité. Elle ne croyait plus au libre arbitre. Et la liberté, depuis longtemps, s’était éteinte. Elle s’était éteinte avec les morts qui brûlaient sous terre. Avec les fleurs qui se fanaient doucement pour ne plus jamais éclore.


Parfois, elle enviait les moldus. Leur ignorance. Ils ne savaient pas ce qu’il s’était tramé derrière les barrières invisibles. Ils avaient continué à vivre pendant que les hurlements avaient scindé le monde sorcier en deux. Ils avaient continué à vivre pendant qu’une guerre funèbre faisait rage. Là où elle ne voyait qu’une terre souillée par le sang, brûlée par la mort, ils arrivaient encore à percevoir la beauté des lieux. Au fond, elle ne leur en voulait pas. Toutes ces histoires, ça les dépassait tous. Même elle. Et c’était bien ça qui la dérangeait. Elle détestait tout ce qu’elle avait perdu. Elle détestait l’idée même des souvenirs de guerre. Elle détestait ses cicatrices, les faux sourires des autres. Elle détestait le passé qu’elle n’arrivait pas à oublier. Et elle détestait l’éventualité d’un futur que tous semblaient avoir oublié. Le présent, c’était tout ce qui comptait. Personne n’avait plus de projet, parce que personne ne savait de quoi le lendemain serait fait. La nouvelle sécurité, c’était l’incertitude. Et l’illusion que tout allait bien se terminer.

L’univers est fait d'une façon étrange. Certains pensent que tout est écrit. D’autres croient à un équilibre des forces. Zeppelin, elle, ne croyait pas aux coïncidences. Mais elle ne croyait pas non plus au destin. Tout ce qui se passait, se passait pour une raison bien précise. Que pouvait-on espérer d’un monde régit par le hasard ? Alors, lorsqu’elle le reconnut assis, là bas, au milieu de rien, elle esquissa un sourire en coin qui s’effaça quelques secondes après. Ils s’étaient rencontrés en boîte. Encore une soirée dont elle n’était pas fière. Encore des souvenirs qu’elle se forçait à oublier. Mais peut-être que tout prendrait son sens aujourd’hui.

« Toi. »

Ou peut-être pas. Elle le dévisagea quelques instants, en silence. La dernière fois qu’elle l’avait vu, il n’avait pas de canne. Du moins, elle ne l’avait pas remarquée. Il fallait dire qu’elle n’avait pas remarqué grand-chose. Empoisonnée par une drogue trop forte pour qu’elle puisse contrôler quoi que ce soit, elle ne se souvenait que de son visage qui logeait déjà cette expression de désespoir résigné.

Zeppelin avait tendance à se faire une haute opinion des autres. Et surtout des hommes. Lui, dès qu’elle l’avait vu, avec ses grands yeux bleus, elle avait tout de suite pensé qu’il s’agissait d’un héros. Il en avait la carrure. Et il avait cette expression qu’ils ont tous. D’avoir échoué alors qu’ils avaient réussi. Mais en le regardant plus en détail, c’était comme si, pour lui, il avait tellement perdu qu’il avait fini par abandonner. Sans réfléchir, elle s’installa à côté de lui. Il était assis à un de ses endroits fétiches. Et il était libre de partir. Elle resterait.

« Quand on est poli, on dit bonjour. »

Elle lui adressa un sourire. Puis elle se détourna pour sortir de sa poche un paquet de cigarettes et un briquet. Elle lui tend le paquet, en signe d’invitation, avant de s’allumer la sienne. Elle tire. La fumée s’échappe lentement de ses lèvres pâles. La veille, c’était la pleine lune. Elle est fatiguée. Elle se retourne vers lui.

« Au fait, histoire que tu puisses varier ton vocabulaire, moi c’est Zeppelin… Je crois que, la dernière fois, on n’a pas eu le temps de faire les présentations. »


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Message Posté Ven 9 Nov - 20:29.

    Son regard qui s’accroche sur lui, brûlant d’une flamme qui ne lui est pas inconnue. Elle avait dès le premier instant cette même étincelle fugace dans le creux de ses yeux. Une étincelle intense, contrastant avec la froideur, et l’inégale tristesse qui était sur son visage. Il l’avait remarquée depuis le début. Malgré tout le désir qu’elle dégageait, ses sourires aguicheurs, son regard pénétrant, il y avait à la commissure de ses lèvres, au coin de ses paupières, à l’encontre de son front, des touches raffinées d’un malheur inavoué. Comme si crier de désir, n’était que sa seule issue de secours pour oublier cette crevante vie qui semblait l’accabler. Et ce genre de détail, n’échappait pas à Zadig. Il sentait la souffrance si profondément, que la reconnaître n’était plus une difficulté. Il ne sut d’ailleurs quel sentiment lui avait encombré le cœur quand il l’avait rencontrée. Sa seule certitude est que derrière son implacable désir, son envie de revivre lui aussi, il avait eu honte. Honte de poser ses mains sur une personne aussi fragile qu’elle. Car une fois dévêtue, elle n’avait plus la même force, la même prestance. Non, une fois dévêtue, elle puait la mort, la haine peut-être, la tristesse…et l’espoir d’espaces sauvages. Elle semblait animal…c’était exactement ce qu’il s’était répété dès l’instant où elle était apparue devant lui. Cette fille était…différente.

    Zadig continua de la contempler, peut-être trop abasourdi de faire une telle rencontre pour réaliser qu’il la dévisageait. Et lorsqu’elle se posa près de lui, il ne sut si cela lui était désagréable ou plaisant. Il était en colère que sa sérénité bien faiblarde se retrouve écraser à cause de son arrivée. Il était en colère qu’elle soit le symbole d’une vie postérieure, à ce moment précis où il ne savait plus comment il fonctionnait. Même s’il n’en savait pas plus aujourd’hui. Il était en colère qu’elle est assistée, aussi bien aujourd’hui que la dernière fois, à la déchéance muette d’un homme qui se voit en horreur. Il était en colère aussi…de n’avoir jamais pu assouvir ses désirs avec elle. Pour la simple et bonne raison, que son corps s’était fermé à ses plaisirs lui claquant au visage sa condition, son handicap. Il était en colère, certes, mais dans le fond, au milieu de ces milliers d’immondices qui régnaient en lui…il était satisfait. Satisfait de la retrouver.

    « Quand on est poli, on dit bonjour. » Il tourna son regard vers elle, la jaugea puis finit par esquisser un faible sourire. Etirer ses lèvres était presque devenu une épreuve. Depuis combien de temps n’avait-il pas sourit de bon cœur ? Il ne s’en souvenait même plus. Même devant Lotta, ses sourires n’étaient qu’une pâle image du passé. Lotta n’hésitait d’ailleurs, jamais, à le réprimander. De sa petite voix fluette, elle lui rappelait qu’il était en vie, qu’il pouvait marcher…mais cette petite fille, comme il pensait le croire, n’était pas en capacité de saisir. Il ne voulait pas qu’elle comprenne. Qu’elle comprenne l’immensité de ce sentiment d’injustice qui embourbait son cœur. Pourquoi moi ? Oui pourquoi ? Qu’ai-je fait ? Suis-je si terrible pour mériter cela ? Et les mains tournées vers le Ciel, il implorait ce Dieu auquel il ne pouvait croire.
    Elle tend son paquet de cigarette, se résigne à en prendre une, la glisse entre ses lèvres, et l’allume. Elle semble fatiguée.

    « Au fait, histoire que tu puisses varier ton vocabulaire, moi c’est Zeppelin… Je crois que, la dernière fois, on n’a pas eu le temps de faire les présentations. » Elle croyait bien. Zeppelin. C’était un beau prénom. Peu commun. Mais rien ne lui enlevait cette douce splendeur qui s’accrochait à cet assemblage de lettre. C’était étrange…il ne s’imaginait pas qu’il retrouverait un jour son inconnue. Cette passante. Fugitive beauté, dont le regard m’a fait soudainement renaître. Et maintenant, elle était là, le cœur au bord des lèvres, son corps transperçant d’une cruelle fatigue. Elle était là, la fumée de la mort s’échappant d’elle, s’approchant doucement du funèbre tombeau des âmes en peine. Il l’accompagnerait si elle descendait dans les enfers. Il lui indiquerait le chemin, même. Après tout, il était mort. Et on l’avait arraché du monde des cœurs éteints pour le remettre dans l’univers des vivants. Et comme un hybride, il ne se sentait jamais à sa place. Toujours trop vivant pour certains. Toujours trop mort pour d’autres. Il avait perdu sa Terre, ses repères. Et la seule chose qui restait en lui, était l’amertume. Cette vicieuse amertume qui se glissait dans sa bouche.

    « Zadig…moi, c’est Zadig. Enchanté. C’est étrange de te revoir. T’as l’air…en forme... » Sa phrase est ironique. Mais dans sa bouche, cela résonne plus comme une véritable inquiétude. Il n’a même plus la force pour les sarcasmes.

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Message Posté Dim 16 Déc - 15:02.
La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig 02oceanz3oziLa solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig Th_aut3La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig Autumn16La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig 337-2La solitude des jours heureux ■ Zeppelin & Zadig Stock324

The only people for me are the mad ones.


« Zadig…moi, c’est Zadig. Enchanté. C’est étrange de te revoir. T’as l’air…en forme... »

On la croyait insaisissable. Volage volatile, on disait qu’elle errait d’homme en homme, de la vie à la mort, de tout, à rien. Certains avaient peur d’elle. D’autres la considéraient comme une traînée. Mais lui, c’était différent. C’était comme s’il la comprenait alors même qu’ils ne s’étaient vu qu’une seule fois. Elle traînait dans le froid, dans l’ombre. Elle frôlait les murs et déguerpissait sous les regards. Elle était fière, oui, mais pas assez pour se confronter aux autres. Elle mentait. Elle créait des illusions. Parfois, elle se disait magicienne. D’autres, elle se pensait usurpatrice. Au fond, tout ça, c’était rien d’autre qu’une belle mascarade. A celui qui paraîtrait le plus à l’opposé de ce qu’il était. A celui qui se cacherait si bien que personne ne pourrait jamais l’atteindre. A ce jeu-là, elle gagnait à coup sûr. Et parfois, elle détestait ça.

En vérité, ce jour-là, elle n’avait pas la force de se battre. Elle n’avait pas la force de mentir. Son courage avait été broyé avec ses os la nuit dernière. Son arrogance avait disparu dans la noirceur de ses souvenirs. Sa voix fragile, enrouée, s’était envolée dans la nuit avec les hurlements des loups. Son silence fatigué en disait long sur son état d’esprit. Et si ses yeux croisèrent les siens l’espace d’un instant, c’est son sourire presque malsain qui en disait le plus.

« Oh, ça ? C’était la pleine lune hier soir. J’ai pas très bien dormi. »

Elle aurait pu lui dire de but en blanc. Mais elle s’était prise au jeu des années auparavant. Le mot loup-garou faisait trembler. On avait du mal à comprendre qu’une nuit par mois, des êtres humains devenaient des monstres assoiffés de sang. Pourtant, c’était ce qu’il s’était passé pas si longtemps auparavant, ici-même, à Beauxbâtons. L’académie en feu et en sang. Un cauchemar que personne ne semblait pouvoir oublier. Et qui s’éternisait encore et encore dans un plaisir morbide. Oui, elle aurait pu lui dire de but en blanc, mais elle avait honte. Ca faisait plus de sept ans qu’elle avait été mordue, et pourtant elle se cachait toujours derrière des apparences. Elle se cachait derrière la peur des autres et elle n’y trouvait rien. Et ça la terrifiait. Alors elle avançait, la tête haute. Elle se fondait dans le regard des autres. Elle s’essayait aux jeux d’actrices. Elle ne prenait rien au sérieux, parce que sinon elle tomberait, bas. Pourquoi suivre la morale si la lune faisait d’elle un monstre une fois par mois ? L’éthique, le bien, le mal, tout ça, ça n’avait aucun sens. Ca n’en avait jamais eu. Parce que le monstre qu’elle était se libérait de son enveloppe charnelle une fois par mois. Mais chez les autres, il était bien caché, et il le restait trop pour qu’elle ne puisse leur faire confiance.

« Mais tu peux parler, vieille branche. »

D’un coup de tête, elle indiqua sa canne. Elle n’avait jamais su ce qui lui était arrivé. Et on ne pouvait pas dire que ça la fascinait. Tout le monde avait son petit secret. Chez certains, il était plus visible que chez d’autres. Elle pensa à une blessure de guerre. Ou à un handicap de longue date. Mais elle arrêta les spéculations dès que son regard se détacha de l’objet. Elle tira sur sa cigarette et laissa la fumée s’échapper doucement de sa bouche.

« T’étais là quand ça s’est passé ? »

Ca. Tout le monde savait ce que ça signifiait. La guerre qu’on n’osait plus nommer parce qu’on voulait trop la chasser. On fuyait les mots, on fuyait les idées, mais les souvenirs restaient, ancrés dans les corps et brûlant dans les veines. L’odeur de la mort les surprenait encore, parfois. Au fond, quand on a vu toute une génération s’effondrer sous le poids du pouvoir, quand on a vu le sang irriguer les plaines, plus rien n’est jamais pareil. Et elle soufflait sa souffrance en vidant l’air de ses poumons corrompus. Un soupir silencieux qui s’échappa dans l’air automnal qui les entourait.



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Message Posté Ven 28 Déc - 11:32.
    « Oh, ça ? C’était la pleine lune hier soir. J’ai pas très bien dormi. »

    Cette façon désinvolte d’avouer son secret, d’abattre les cartes sur le sol et d’attendre que les expressions se figent sur les visages. Elle crachait son vice au visage, crachait sa haine, crachait sa réalité et le tout dans un sarcasme plaisant, presque délicieux. Un de ces sarcasmes qui vous réchauffe l’échine, ramène vos certitudes à zéro. Elle n’était pas de ses filles qui se complaisaient dans les plaintes et les simagrées. Elle ne s’attardait pas sur les formes, il n’y avait que le fond qui comptait. Le reste n’était que l’ellipse d’une réalité encore trop brûlante à entendre ou peut-être à prononcer. Il ne le savait. Mais l’important n’était pas là. L’important était dans ce regard tremblant d’une fièvre inavouée. Dans ce sourire trop-plein d’un humour noir, pour ne pas témoigner d’une profonde douleur, peut-être même tristesse. Il connaissait ses gestes. Il les avait appris par cœur…pour lui-même. Cette façon de sourire avec ironie, sarcasme pour voiler l’increvable peine qui serre votre cœur. Cette façon de contempler les autres, avec une séduction dans le coin des paupières, pour se sentir vivant…mais l’indéniable tristesse qui se loge au détour de nos iris. Il avait fini par devenir cet acteur, ce conteur de beaux souvenirs, gardant sous silence les sordides histoires de son existence. Imitateur, magicien, pantin aussi, il se jouait de la vérité, revêtait les masques des gens vivants et essayait de prouver encore et encore que son cœur battait d’une flamme véritable…mais lui savait. Il avait crevé, il était mort…bon débarras petit gars. Tu jettes le passé, tu lui pisses à la gueule, on ira cracher sur ta tombe, t’es qu’une merde, une pourriture. Mais t’inquiètes petit gars. Les pourritures ont leur place dans le monde des vivants. Suffit de faire semblant, d’être un prestidigitateur.

    Son regard s’accrocha un peu plus à elle, une fois cette révélation muette faite…il ne faisait pas attention aux jours de pleine lune. Il n’y accordait aucune importance. Et pourtant, elle, chaque mois, devait sentir dans sa peau, dans ses entrailles, cette journée qui approchait. Cette nuit plutôt. Et aussi étrange que cela soit, il l’enviait. Elle pouvait devenir un monstre, souffrir pour cela, et pourtant se purger quelques secondes de son fardeau. Hurler la noirceur de son âme au monde entier, mordre et tuer peut-être. Etre l’animal qui ne retient rien, qui ne fait pas semblant, qui ne s’attarde pas aux conventions, aux faux-semblants. Etre un désir qui ne se tue pas. Il l’enviait de pouvoir être un monstre et d’en savoir les raisons. Les humains ont en eux une terrible bête qui s’accroche aux cœurs, qui les broie, les détruit…mais ils n’ont aucune excuse à cela. Peut-être parfois des antécédents, des problèmes familiaux, des petites choses qui le rassurent. Lui font croire qu’il n’est pas pire qu’un autre. Mais dans cela réside la mascarade. Il n’y a rien qui justifie notre monstruosité. Rien.


    « Mais tu peux parler, vieille branche. » Un léger sourire traversa la barre de ses lèvres. C’était bien l’une des premières fois qu’on se permettait un tel commentaire, le tout en contemplant avec insistance sa canne. Première fois qu’on lui renvoyait son malheur sans pitié, compassion. Première fois qu’on le traitait en humain. Et sans doute parce que cela remuait ses fondements, il accorda à Zeppelin une affection muette. Il porta son regard au loin, étrangement heureux. Personne n’osait des commentaires sur son handicap. Comme si c’était un effroyable secret, une terrible abjection de la nature. Et aujourd’hui, au détour d’un mot, une personne avait oublié les principes. L’animal sauvage en elle…sans aucune barrière. Et c’était électrisant. Délicieux. Savoureux.


    « T’étais là quand ça s’est passé ? » Ca. Il n’y avait pas besoin de plus d’explications pour comprendre le sens de ses mots. Il savait de quoi elle parlait. De la haine, de l’horreur, des cris, du sang. Et cela le renvoyait inexorablement à son existence…à Lotta. Sa petite sœur brisée pour le restant de ses jours, ayant vu partir ses amis, et peut-être même son frère. Sa tendre Lotta…Il se tourna vers Zeppelin et se demande ce qu’elle avait dû subir elle. Sans doute une immense douleur, pour être ainsi.

    « J’y étais oui…mais je n’ai pas vu beaucoup…je ne me souviens plus très bien. J’ai entendu….j’ai beaucoup entendu. Les cris. » Il resta silencieux….ces cris là il les entendait toutes les nuits. Comme un souvenir obligatoire pour le pardon, pour la reconstruction. Mais il se sentait si faible dès que cela commençait…dès que les bruits de la guerre restaient en lui comme des acouphènes. Et puis la charpente qui craque, ses os qui se brisent et son souffle qui s’échappe.

    « J’imagine que toi aussi…on finit par s’en remettre…avec plus ou moins de dommages collatéraux. » Il désigna sa jambe avec un sourire.


(désolée c'est vraiment pas géniale mais un peu de mal à RP après tant de temps sans RP et d'ailleurs désolée du temps de retard :/ )
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