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amadeus&delilah ✈ and what do you listen to, when reason's gone? (pm)
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Message Posté Mer 16 Nov - 19:47.
and what do you listen to, when reason's gone?




STATUT DU SUJET : privé.
NOM DES PARTICIPANTS : amadeus debussy et delilah e. setton.
DATE : début mai.
HEURE : aux alentours de vingt-deux heures, ou plus.
METEO : la nuit est plutôt claire, mais il fait particulièrement froid.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : 009: résistance.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : 008: la libération.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : non merci (:


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Message Posté Mer 16 Nov - 19:55.
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Les jambes suspendues au dessus de mon dos, je reposai à l’envers sur l’épais matelas, immobile, inanimée telle un pantin dont on aurait oublié de manipuler les ficelles. Le menton au creux de mes paumes, le regard pendu quelque part entre les rideaux somptueux des autres lits, observant distraitement Cléophée et m’étonnant que mon jeune chat ne soit pas après cette petite fée maniérée et narcissique, j’avais presque l’impression d’être… vide. Ca faisait maintenant un mois, que je ressemblais à ça. Un genre de coquille, abandonnée par l’éclat et la vie qui la faisaient autrefois danser, rayonner aux yeux de tous. Les sombres évènements qui engloutissaient le monde magique m’enserraient, me menaçaient moi aussi, de leurs griffes affilées, déteignant de leur encre obscure jusque sur mon cœur, qui avait tendance à se recroqueviller, en fait. Mon sourire invariable avait fini par s’amincir, se fendre des craintes qui me retournaient le ventre. Je ne cessais de penser à toutes ces choses horribles qui survenaient les unes après les autres, sans que rien ni personne ne semble pouvoir retarder l’échéance, rompre le fil inéluctable de leur domination. Et à force d’y penser, j’avais fini par saturer. À présent, je me sentais presque… coupée de tout ça, bien que j’étais, paradoxalement, plus que jamais au cœur de l’horreur. C’était comme si tout m’apparaissait comme derrière une vitre, un écran qu’il m’était impossible de traverser. Pour la première fois, je me sentais faible. Moi qui, il y a de cela encore quelques mois, n’aurais pas hésité une seule seconde à m’offrir toute entière à la résistance contre ceux qui semblaient être des monstres sanguinaires, voués à étrangler notre monde dans les eaux les plus noires… J’avais fini par ne plus rien faire. Submergée par des questions du genre : et si certains membres de cette fameuse Organisation n’étaient autres que des amis ? Et s’ils en savaient, sur le gouvernement, que nous ignorions tous ? Détenaient des informations qui justifieraient leur action ? Un soupir fit trembler mes lèvres. Mon esprit – et mon cœur – se tournaient aussi vers Durmstrang, où Nil demeurait sans doute, mais duquel je n’avais plus de nouvelles depuis un moment maintenant. Le manque me rongeait toute entière. Ce premier baiser que nous avions échangé semblait parfois encore me brûler les lèvres, mais il s’en fallait de peu pour le goût âcre de l’absence prédomine. Je ne cessai de me demander s’il allait bien, espérant qu’il ne lui soit rien arrivé. Essayant de repousser l’idée que les choses aient mal tourné, à Durmstrang, je laissai enfin mon corps se mouvoir et sortir de leur torpeur, m’asseyant puis me levant en massant légèrement mes muscles ankylosés. Attrapant un sac balancé au hasard sous mon lit, j’en sortis une bouteille de vodka presque intacte. Je ne savais même plus trop comment elle avait atterrit ici. Peut-être un reste de la soirée d’anniversaire de Gaïa ? Dans un soupir las, je dévissai machinalement le bouchon pour laisser une gorgée d’alcool me brûler la gorge. Eh oui, bien des choses avaient changé. Même la sage et douce Delilah, qui en avait peut-être marre d’être si docile ; qui voulait connaître autre chose. En fait, je m’étais rapproché d’un jeune homme de l’académie auquel je n’avais jamais vraiment parlé, étais devenue son amie et… il m’avait un peu initiée à ça. À ce qu’il appelle « moyens de se libérer. » J’avais alors eu envie d’essayer, sans oser encore franchir le cap. Ce soir… ce soir, c’était le bon soir. Pour avaler plus d’une simple coupe du meilleur champagne français.

Une idée me vint. Il était hors de question de se coucher si tôt, alors… pourquoi ne pas tenter une petite escapade nocturne dans l’école ? Merlin sait où étaient passées mes colocataires ; au moins personne ne me verrait filer. Me glissant dans mon éternel trench beige et troquant mes bottines hautes pour des chaussures de toile plates qui ne trahiraient pas ma présence comme l’aurait fait l’écho des talons, je me coulai discrètement hors de ma chambre, puis de ma commune. Ma bouteille dans une main. Non sans prendre garde à ce que Cléophée, cette stupide créature qui aime par dessus tout me jouer des tours, reste bien au chaud dans la chambre et ne me suive pas. Certes, se balader dans Beauxbâtons de nuit n’était vraiment pas de toute sûreté, depuis que les membres de l’Organisation avaient substitué les rennes de l’académie. Mais qui était prudent pouvait se risquer à sortir. Après tout, certaines leçons de défense avaient lieu la nuit, en secret ; et personne ne s’était encore fait prendre. Bref, me voilà qui marchais, rasant les murs en quête de la moindre manifestation d’une quelconque présence, aux aguets. Je réfléchissais à un endroit où aller, où m’enfermer pour être seule. La tour macabre des Ronces m’effleure l’esprit, mais j’opte finalement pour la Violette, bâtiment abritant l’infirmerie ainsi que les termes, vers lesquels je me tourne. Ca serait plus marrant d’être au moins deux, me dis-je en serrant dans ma main la paroi de verre. Mais bon, on fait avec ce qu’on a, ajoutai-je intérieurement avec un sourire sarcastique et amer.

L’air frais de la nuit de mai s’engouffra indiscrètement à travers mes vêtements, lorsque je quittai le bâtiment. Il faut dire que mon accoutrement n’était peut-être pas très adéquat à l’atmosphère plutôt hivernale qu’autre chose. Peut-être y avait t-il une part de psychologie là-dedans, ou de paranoïa, je ne savais pas trop. Toujours était-il qu’une moulante et plutôt très courte jupe noire, par dessus laquelle se glissait un haut blanc, simple et décolleté, m’assuraient d’avoir froid. Restant à couvert dans l’ombre des bâtiments massifs de Beauxbâtons, je m’autorisai à avaler une nouvelle rasade de mon précieux liquide, afin de me réchauffer l’espace d’un trop court instant. Après quelques minutes de marche, j’infiltrai la Violette, frappée par le contraste entre l’aura majestueuse qu’avait autrefois le bâtiment, et l’aspect acariâtre qui flottait désormais entre les épais murs de pierre. Avançant toujours avec précaution et dans la hâte de me laisser envahir par le soulagement, dès l’instant où je me serais enfermée dans l’un des termes, je retenais presque ma respiration. De temps en temps, je m’arrêtais, sondais les environs et m’autorisais une nouvelle gorgée. Pour tout dire, je ne trouvais pas vraiment agréable le goût de la vodka, ni cette sensation qu’elle me procurait lorsque je la sentais dévaler à l’intérieur de moi-même. Ce frisson qui me secouait, presque haut-le-cœur… Pourquoi continuais-je à boire, dans ce cas, me demanderiez-vous ? Moi-même, je l’avais oublié. Mais je suis certaine que vous connaissez aussi bien que moi cette force extérieur qui vous pousse vers l’inconnu, qui vous oblige à continuer. Juste pour voir. Juste pour l’avoir fait. Juste parce que vous n’avez rien à perdre, après tout…

J’avais presque atteint ma destination sans embûches. C’était pas sorcier, finalement… Bien que les lieux fussent plongés dans une profonde pénombre, je sentais déjà la tête me tourner. Eh non, la frêle et sage Delilah ne tient pas vraiment l’alcool, ça on peut le dire… Mes pas s’étaient faits hésitants, mes gestes plus hasardeux. Soudain, à seulement deux angles de couloir de ma destination, un bruit de pas feutré me parvint et sonna comme une alarme dans mon esprit embrumé. Je me plaquai, dans un réflexe primitif, contre le mur et tus ma respiration, prenant soin de dissimuler ma bouteille derrière mes jambes nues sous un mince collant couleur chair. Mais la silhouette qui se dessina non loin n’était pas celle d’un ennemi. Enfin, sauf si l’on tient compte de la dernière conversation que j’avais partagée avec cette personne particulière qu’était Amadeus Debussy, et qui n’avait que très mal fini. Mais bon, tout ceci me paraissaient infiniment loin, et c’est donc en oubliant toute prudence que je m’avançai pour me positionner en travers de son chemin en lançant un vague : « hey, toi ! c’que ça fait longtemps… » d’une voix un tantinet aguicheuse, que je m’entendais émettre pour la première fois.
Amadeus Debussy
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Message Posté Jeu 17 Nov - 2:26.
« J'ai besoin de te voir, seule à seul. » Nerveuse, ma cousine accrocha mon regard de ses yeux profonds, perles ambrées dans lesquelles se miroitaient le néant et le tout. J'acquiesçai d'un signe de tête sans même prendre en compte son oeillade fébrile aux alentours ; elle n'avait jamais été très friande des échanges sociaux et a posteriori de se retrouver coincée dans une pièce remplie à craquer de ses congénères. Et depuis mon retour de Durmstrang, ma tendre Antigone n'avait eu de cesse de me suivre à la trace, mettant ses pas dans les miens et frôlant de ses doigts oblongs et possessifs les courbes mutines de mon dos ou de mes hanches selon sa position, ses mains caressant à la sauvageonne le tissu de mon manteau comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Qu'elle ne rêvait plus. Et depuis l'arrivée de nos invités étrangers, Beauxbâtons demeurait plus agité que jamais, ce qui troublait ses grands yeux de biche effarouchée ; je comprenais ainsi son désir d'un tête-à-tête qui n'avait autre but que de nous préserver du chaos ambiant et de la cacophonie régnante. Déposant un baiser sur son front blanc, je la sentis frémir à la fois d'angoisse et de soulagement lorsque mes lèvres embrassèrent sa peau : la jeune troublée se redressa, tenta un sourire qui se tordit en une grimace plus ou moins assurée, et me souffla quelques mots entre deux regards vers ses doigts fins qu'elle entortillait candidement. « Dans les thermes des filles. » « Quoi ? » Je n'eus pas même le temps de m'offusquer que déjà ma charmante cousine émit un soupir s'apparentant à un rire, m'embrassa sur ma joue râpeuse et fila à toute vitesse, ne laissant bientôt plus dans l'angle de ma vision que sa silhouette famélique.

Ainsi s'expliquait mon détour vers les thermes réservées à la gente féminine. Je dus néanmoins avouer à Antigone mon malaise passager quant à ma présence ici sitôt que j'en eus passé les portes, et la demoiselle se contenta de sourire très brièvement à l'entente de mon discours courtois : j'avais seulement énoncé ma gêne quant à la possibilité de tomber nez à nez avec des demoiselles en tenue d'Eve, surprises durant leur toilette par un regard qu'elles auraient pensé vicieux. C'est ainsi que dans un premier temps, j'avais pénétré les thermes non sans figer mon regard au sol – une fois n'est pas coutume – , trouvant soudainement la cadence de mes pas extrêmement passionnante (par ailleurs je comprenais pourquoi on me traitait de maniaque ; je n'avais jamais vu à quel point mes chaussures étaient aussi propres et nettes...) , et affinant mon ouïe à la recherche de quelques gloussements me confirmant la présence du beau sexe. Fort heureusement, je n'étais finalement tombé que sur ma tendre cousine m'affirmant que nous étions seuls, et qui au rythme de nos retrouvailles et de nos conversations avait fini par verser des larmes. Comme toujours. Et ce fut sans lassitude ni énervement que je l'avais réconfortée, accueillant avec grâce et soulagement sa simple présence contre moi : diable qu'elle m'avait manqué durant tout ce temps où j'étais enfermé à Durmstrang.

Je ne pus définir le temps de nos retrouvailles : une heure, deux heures peut-être, quelque chose ayant à la fois le goût de l'éternité et de la brièveté tant j'avais trouvé l'instant salvateur et terriblement court. Quoiqu'il en soit, Antigone déposa un dernier baiser sur ma joue en guise de bonne nuit, et se faufila par une porte de sortie minuscule quand j'optais pour celle qui me mènerait plus directement vers les dortoirs. Arpentant les thermes que je pensais déserts d'un pas lent et altier, je me remis à penser à tous ces récents événements : mon séjour à Durmstrang où la paranoïa était de mise et où l'oubli était notre ennemi de chaque instant, les innommables tortures qui avaient été faites ici à Beauxbâtons selon mes camarades, puis la Troisième Tâche organisée par l'Organisation elle-même... Au vu de leur degré de sadisme, nous avions tous accueilli la "nouvelle" avec beaucoup de vigilance. Mais plus encore, je pensais à Cassandre, marraine et presque mère de substitution à mes yeux, que je ne pouvais rejoindre à Londres comme cela avait été convenu avant que ce cauchemar ne s'enclenche. Un soupir glacé et glaçant passa la barrière de mes lèvres sous la cadence rapide de toutes ces pensées sombres, bientôt rompu cependant par des bruits de pas hésitants et brefs. Relevant la tête vers la silhouette nouvelle me barrant la route, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur... « Delilah ? » Et je l'observais, surpris, quand elle tenait à peine sur ses jambes frêles et que ses pommettes s'étaient empourprées d'un peu plus de chaleur. Comprenant aussitôt son état, je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils dans une moue de reproche. On se retrouve comme on se quitte : dans les conflits... Car quelles étranges retrouvailles que celles-ci : c'était bien la première fois que je voyais la jeune Athéna saoule. Et avec une lueur enjôleuse dans le regard qui plus est (et de toute évidence à la hauteur des espérances des habits courts et provocants qu'elle portait, vêtements qu'elle ne mettait que peu ou proue habituellement) « hey, toi ! c’que ça fait longtemps… » « Il semblerait. Dans mes souvenirs, tu n'étais pas alcoolique. » J'humectai brièvement mes lèvres sèches dans un tic réprimant mon agacement, puis m'avançai vers la jeune fille avant de lui tendre un bras galant sur lequel elle pouvait toujours se rattraper. Alerte, j'en profitais également pour lui arracher la bouteille des mains, celle-là même qu'elle pensait dissimuler totalement derrière elle : autant tenter de cacher un troll derrière un gobelin. « Donne-moi ça. » J'aurais pu me passer de cette réplique sèche et froide, car même sans ces simples mots je lui arrachais sa bouteille sans conditions, jetant un regard acrimonieux à l'étiquette affichant fièrement « vodka » en lettres rouges. Doublement étonné par le fait qu'elle tenait en main de l'alcool fort, j'arquais les sourcils avant de braquer mes obsidiennes sur la jeune blonde. « Qu'est-ce qu'il y a, c'est à cause de Nil ? » Jeune homme rencontré à Durmstrang, qui m'était familier et m'apparaissait sympathique sinon conciliant. Non, c'était stupide : Nil se trouvait lui aussi à Beauxbâtons, et je doutais fortement que les deux tourtereaux ne se soient pas vus au préalable. « Est-ce qu'on t'a fait du mal ? » Froncement de sourcils, regard assassin et voix suave ; buvait-elle pour oublier les ignominies infligées par leurs geôliers ? … Ou me posais-je seulement bien trop de questions. Dans tous les cas, mon inquiétude trahissait mon réel attachement à Delilah, quoiqu'on en dise.
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Message Posté Sam 19 Nov - 13:03.
Machinal étirement de mes lèvres tremblantes, lorsque les mots secs du jeune homme vinrent me chatouiller les tympans, portés par cette voix suave qui me semblait à la fois si lointaine et si criarde. Voilà qu’il s’avérait n’avoir pas perdu une miette de son sarcasme impénitent, au contraire ; l’idée que son séjour à Durmstrang n’avait fait que renforcer son mauvais caractère m’apparaissait même parfaitement crédible. Enfin, mauvais caractère… Dire que je ne m’étais aucunement inquiétée pour ses beaux yeux aurait été me complaire dans le mensonge le plus grossier. Et d’ailleurs, le bras ferme qui surgit de l’ombre juste devant moi pour m’offrir un solide appui démentait les propos secs et cassants qu’il avait eus à mon égard. Moi, alcoolique ? Et mon sourire de s’étirer à cette pensée ; fallait-il toujours qu’un espèce d’instinct mystique le poussât à ma rencontre dans les situations les plus défavorables à un regain d’amitié ? Un soupir fit vibrer mes lèvres en les franchissant, tandis que ma main hasardeuse venait s’accrocher à l’appui salutaire qu’il m’offrait généreusement. « J’le suis pas, » me contentai-je de certifier avec l’impression étrange que mes paroles n’étaient qu’un vague écho sorti de nulle part. De son côté, Amadeus m’ordonna de lui remettre mon échappatoire en bouteille, joignant le geste aux dires pour me la substituer sans douceur aucune. Un genre d’onomatopée protestataire et parfaitement inintelligible vint retentir entre les murs du corridor désert. Me la prendre simplement sans me l’arracher aurait tout aussi bien fonctionné. Et puis quoi, qu’y avait-il de si grave à se balader avec de l’alcool, seule, dans l’école, gardée par l’Organisation, de nuit ? C’était pas comme si j’enfreignais au moins cinq ou six règles de la charte académique, si ? « En fait, c’est… c’est la première fois. Que je 'bois.' » L’arc menaçant que dessinaient ses sourcils me semblait exagérément caricatural, mais si cela aurait eu tendance à m’amuser, le regard noir qui trahissait son agacement me dissuadait de m’esclaffer. J’étais encore suffisamment consciente pour me rappeler de quoi le jeune hadès était capable. Mais toutefois ravie qu’il ne se soit pas contenté de passer son chemin, m’ignorant superbement comme il savait si bien le faire.

« Qu'est-ce qu'il y a, c'est à cause de Nil ? » N… Nil ? répéta mon esprit embrumé. Me réfugiant plus près encore d’Amadeus, je laissai ma tête se caler contre son épaule, tenant toujours son bras enserré de mon étreinte un peu trop forte. Pourquoi… Pourquoi remuait-il cette boîte où j’avais enfermé mes craintes et douleurs, au moins l’espace d’un simple soir… Pourquoi m’agitait-il sous le nez des souvenirs qui m’avaient tiraillée pendant suffisamment longtemps ? L’idée que Nil était déjà arrivé à Beauxbâtons pour la cruelle troisième tâche du tournoi ne m’était même pas venue. Je secouai la tête de gauche à droite avec énergie en guise de négation, une moue boudeuse naissant involontairement sur mes lèvres. « Est-ce qu'on t'a fait du mal ? » Est-ce que tu t’inquiètes vraiment pour moi ? répondirent mes méditations intérieures. Je haussai vaguement les épaules. J’avais déjà presque oublié ce qu’il venait de me demander. Alors était-ce ça, l’effet de l’alcool dont on m’avait prêché les effets « bienfaiteurs » si souvent, prétendant que je ne savais pas m’amuser à partir du moment où je ne me laissait pas emprisonner par son pouvoir imparable ? C’était comme si je nageais en plein surréalisme. Mes sens se mélangeaient et ma perception du monde autour de moi se brouillait ; je fermai les yeux pour entendre cogner plus fort mon cœur contre mon front. Luttant pour me souvenir de sa question – et surtout pour atteindre un degré de concentration suffisant à fournir une réponse censée, – je marmonnai : « nan, pas à moi… » Puis, daignant soulever mes paupières pesantes, je tentai un pas branlant en avant, un bras gauchement tendu devant moi pour tenter de rétablir l’équilibre, vacillant légèrement. Même sans être juchée sur des talons hauts, le sol me paraissait instable… comme sur le pont d’un bateau. « Viens… » suppliai-je à moitié à Amadeus en lui faisant comprendre d’un geste évasif que j’avais l’intention d’entrer dans l’un des thermes.

Je me sentais infiniment lourde, pratiquement avachie contre mon interlocuteur – si tant est que l’on me considère comme locuteur. Mais j’aimais le contact réconfortant de son appui, de sa simple présence. La gêne de sentir mes moyens filer entre mes doigts devant lui m’avait passée, finalement. Je me remémorais les paroles de mon ami, me souvenant qu’il m’avait dit de ne pas résister, de simplement… me laisser aller un peu. Seulement, tout à coup, sans que j’aie même eu le temps de rattraper mes mots au vol, je les entendis vibrer dans ma gorge. « Tu sais… j’voulais pas le vendre… Mais mes parents auraient jamais voulu me dépanner, depuis qu’ils ont coupé tous les ponts. » Je n’osai pas dire, « m’ont jetée à la porte, » car au fond, c’était moi qui m’y étais jetée toute seule. Dans le froid de la neige et l’hostilité grandissante du monde des responsabilités. Je soupirai, lasse. Tous ces conflits qui s'affairaient dans mon esprit cognaient contre les parois de mon crâne, me refilant un mal de tête inutile. Là, l’alcool s’infiltrant dans mes veines, tout me paraissait somme toute si vain, si désuet. Aussi chassai-je toutes ces pensées troubles-fête pour oser relever la tête et glisser un regard appuyé dans les orbes froides de mon vis-à-vis. « Comment je peux me faire pardonner, dis ? » soufflai-je ensuite en me soulevant le plus délicatement possible, pour déposer un baiser à la naissance de son menton, juste sous l’oreille. Ma propre question me surprit, mais ce qui m’étonna le plus fut la pensée que je me sentais capable de n’importe quoi, en fait. J’avais la sensation euphorique d’être libérée de tout complexe, presque apte à m’envoler si je me laissais tomber d’une fenêtre. Et, quelque part, je devais bien reconnaître que c’était quelque chose… d’agréable, oui.
Amadeus Debussy
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Message Posté Dim 20 Nov - 17:46.
J'aurais pu éclater d'un rire guttural au vu de la situation cocasse. J'aurais pu, si seulement je ne guettais pas la moindre parcelle d'obscurité pour m'y mettre à l'abri et ainsi me retrouver jeune homme sombre voire sinistre. J'aurais pu, si l'Organisation ne rôdait pas à l'heure actuelle dans les couloirs, à la recherche des belligérants insolents ; je craignais pour le bien-être de Delilah, et il m'importait seulement de la raccompagner dans son dortoir. Pour autant, je ne pouvais cacher ma surprise de la voir imbibée d'alcool : il avait fallu qu'un chagrin trop lourd ne la submerge pour qu'elle se laisse tenter par les tintements d'une bouteille, car j'avais toujours connu la jeune fille sage et obéissante. J'accordais son écart de conduite à la terrible situation que nous vivions bien que je n'y voyais pas là une excuse, mais l'important était encore de savoir que personne ne lui avait fait du mal... Légitimement, ma première impression fut jetée sur Nil ; car après avoir énoncé son nom, la demoiselle trembla de la tête aux pieds, voila son visage d'une mimique boudeuse et le cala au creux de mon cou. Un frisson me parcourut l'échine à la chaleur de ce contact, quand je réprimai un soupir sous la clameur d'un désir tacite. Je n'étais certes pas profiteur, mais j'étais humain après tout : tant de temps loin des miens et des êtres aimés, quand bien même la solitude me seyait fort bien, il arrivait un moment où la proximité physique échauffait les sens. Surtout lorsque cette dernière brûlait d'une sensualité enflammée à l'alcool... Reprenant mes esprits, je posais mes mains glacées sur la peau chaude de Delilah, la sommant de reprendre son équilibre précaire et soutenant son regard d'une oeillade presque implorante. J'implorais à sa raison de revenir afin que la mienne ne ploie pas, cherchant dans l'antre de ses yeux troublés ne serait-ce qu'une lueur de lucidité. Un éclair furtif et glacial passa dans mes rétines brunes en guise de rappel à l'ordre, mais la jeune fille jugea bon de se blottir de nouveau contre moi. Son parfum sucré m'encensa les sens, notes de miel et de cannelle qui s'imbibaient de quelques effluves de vodka désagréables ; cette dernière senteur amère me ramena à moi, et d'un geste instinctif je posai la bouteille sur une table destinée à accueillir des huiles essentielles. D'une main cavalière, je soutenais toujours la belle Delilah dont les longues jambes semblaient vouloir défier la gravité : la rattrapant de justesse à la pointe de ses hanches saillantes, cette dernière ne s'ébranla pas de sa presque chute et décida d'enfin reprendre son chemin. « Viens… » Comme si j'avais le choix... Jaugeant brièvement la silhouette fébrile de la jeune Athéna du regard, j'eus un bref soupir désolé avant de m'élancer à sa poursuite, prêt à la rattraper au moindre faux pas. Subtilement cependant, je décidai d'emprunter un autre chemin que celui qu'elle semblait vouloir prendre, et me dirigeai vers celui qui menait à la sortie. Inutile de lui souffler que je la ramènerais à son dortoir dans l'heure ; je préférais éviter les conflits avec une personne saoule : il est toujours impossible de leur mettre une idée en tête lorsque ces derniers ont décidé le contraire.

« Tu sais… j’voulais pas le vendre… Mais mes parents auraient jamais voulu me dépanner, depuis qu’ils ont coupé tous les ponts. » L'amère réalité me rattrapa soudain, tandis que je calais une main puissante et salvatrice sur sa hanche de nouveau. Dardant droit devant moi, je laissai passer une gêne dans le bref silence s'installant alors, me contentant d'acquiescer du chef alors même que Delilah s'occupait surtout à observer ses pieds maladroits. Je me remémorais notre dernière rencontre, violente par les paroles qu'elle portait, comme si nos syllabes s'étaient plantées dans nos chairs par leurs couperets affûtés... Je me souvenais de mes mots vicieux et mauvais, mes répliques cruelles et assassines. Et je regrettais de m'être comporté comme un goujat sans même avoir cherché à comprendre ce qui l'avait poussée à vendre son violon. « Je sais. » Mensonge éhonté, car je ne sais rien. Mais pour une fois ma fausseté servait à lui redonner confiance, et non pas abaisser une personne. Je me sentais désolé et coupable, quand bien même je savais que le moment était inapproprié pour de tels aveux. Pour autant, je pouvais me vanter d'avoir vu un si léger sourire pointer au rouge de ses lèvres fines, un sourire qui m'en arracha un autre. « Quoi ? » soufflais-je d'un bref amusement, tout en aidant la demoiselle à avancer. Aucun mot ne passa la barrière de ses lèvres : aucune parole ne souhaitait blasphémer sa bouche cerise sous la fougue d'énormités susurrées par l'alcool. La belle se contenta de hocher la tête comme je resserrais mes doigts oblongs autour de sa hanche gracile avant de reprendre mon sérieux. Car de toute évidence, mon amusement n'était que duperie destiné à dédramatiser la situation, à ne pas me rendre compte de la vérité qu'elle me léguait : en somme, Delilah avait du vendre son instrument pour survivre... « Je suis là tu sais, si tu as besoin... » Des paroles gênées, des paroles furtives, des paroles vibrantes à la pointe d'une voix suave et basse, trop basse, peu habituée à de tels élans chaleureux. Des paroles dans le vent, aussi, car la demoiselle éméchée n'écoutait rien. Mais peu m'importait, car je tenais ma promesse dans le creux de mon palpitant comme je tenais le corps frêle de Delilah dans le creux de ma paume protectrice qui se faisait étau. Ramenant mes obsidiennes à ses prunelles troubles, je pus y lire un éclat aguicheur qui malheureusement ne me laissait pas de marbre. « Delilah écoute-moi... » Ah de grâce, la voix de la sagesse enfin. Car ma raison, puissant moteur de mon coeur endolori, me sommait de la racompagner au plus vite sans jamais croiser de nouveau son regard doucereux. Delilah de grâce, épargne-moi le plaisir bestial de n'être qu'un homme : je ne veux pas de ces pulsions car elles ne sont qu'ardeurs primitives. Et tout ce qui est primitif n'est pas musique classique.... Je suis intolérant, et je l'assume avec hargne.

La belle ne me laisse pas finir ma phrase cependant, se hisse sur la pointe des pieds et dépose à la naissance de ma mâchoire carrée un baiser alangui qui tourmente mon palpitant de mille battements. Je clos les paupières pour savourer l'instant, et j'ignore encore si je suis retenue ou pulsions. Les deux à la fois sûrement, ce qui rend l'exercice plus difficile.... D'autant plus lorsque la clameur sybarite de sa voix coule avec volupté jusqu'à moi. « Comment je peux me faire pardonner, dis ? » « Je... » Je ne pense pas, je me repais de la délicatesse de ses lèvres et croque sa langueur dans une gourmandise que je peine à retenir. Ici et ailleurs, raisonnable et impulsif... Ressaisis-toi, elle est saoule. Mes yeux s'ouvrent et soudain c'est ma raison qui m'assaille. « Je te raccompagne à ton dortoir. » Quelques mots chaleureux qui sonnent fermes cependant, lorsqu'un sourire amusé étire mes lèvres. « Je n'aurais jamais pensé te voir saoule un jour. Tu fais habituellement partie de ces filles qui ne font jamais de bêtises. Toujours propre et nette, obéissante et respectueuse... Une petite poupée et une vraie fille modèle. » J'achève alors mes dires par une pointe de taquinerie, dardant de nouveau la jeune Delilah à la démarche hésitante.
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Message Posté Dim 20 Nov - 20:44.
Combien de fois ? Combien de fois me sentis-je enroulée de son étreinte, percevant avec délice la chaleur diffuse du bras qu’il coulait dans mon dos chaque fois que mes pas maladroits s’égaraient ? La surprise que me faisait sa main venue conquérir mes hanches et rétablir mon équilibre, qui lentement dérivait, ne m’était finalement que des plus agréables. Du bout de mon tunnel, d’un monde où mes perceptions se brouillaient et qui m’avait vue perdre toute notion de quoi que ce soit, je réalisai malgré tout que cette bulle salvatrice dans laquelle il m’enfermait, tout près de son corps dont émanait cette puissance rassurante, m’apparaissait bulle de bonheur. Bien que ce bonheur fut blasphème à l’amour que me portait Nil. En effet, peut-être appréciai-je un peu trop cette proximité nouvelle, cette attention inhabituelle qu’Amadeus me portait visiblement. Mais le doux nom de mon amour s’était évaporé, écrasé avec tout le reste dans l’étau qui oppressait ma conscience, voix qui avait fini par s’évanouir peu à peu pour s’éteindre complètement, me laissant enfin seule et abandonnée aux effets de l’alcool. « Je suis là tu sais, si tu as besoin... » Confidence douce et basse dont il me berça avec ce qui semblait être de la gêne, me réchauffant le cœur. Le regard capté par la pénombre devant nous, je scrutai le couloir sans rien vraiment voir, ou tout du moins sans rien assimiler. La pensée qu’un des membres de l’Organisation secrète puisse surgir à la façon d’un diable hors de sa boîte – chose qu’ils savaient plutôt bien faire – ne m’inquiétait pas ; sentir cette main ferme me soutenir et cette épaule robuste derrière moi me donnait l’impression d’être intouchable, protégée par le plus infaillible des remparts. Et, si les mots ne trouvèrent pas le chemin jusqu’à mes lèvres et se perdirent en route, si je devais paraître n’avoir rien prélevé de ce qu’Amadeus venait de me confier, j’avais enregistré. Tout enregistré. J’avais blotti ses paroles là, quelque part, consciente qu’elles étaient infiniment précieuses, enfantées par le cœur de ce jeune homme, qui ne se laissait pas facilement prendre par le jeu des sentiments. « Delilah écoute-moi... » ajouta t-il lorsque mes yeux interceptèrent son regard troublé – bien que je ne le perçus pas comme tel sur le coup. Je ne compris pas le sens de sa supplique, et des interrogations vinrent poindre au creux de mes orbes azurées. Croyait-il que ses paroles me plongeaient dans une profonde indifférence ? Moi-même je ne m’en rendais peut-être pas encore bien compte, mais elles m’étaient au contraire d’une importance certaine. Je soutins un instant son regard, et c’est à ce moment que, profitant d’une hésitation, je me hissai pour embrasser le bas de sa joue, déposer mes lèvres contre sa peau avec une douceur dont je ne me serais d’abord pas crue capable de faire preuve. À la question que je soufflai au creux de son oreille, il ne laissa d’abord entendre, pour toute réplique, qu’un bref balbutiement que je ne lui avais jamais connu.

Un imperceptible tressaillement sembla électriser sa chair alors que nous continuions d’avancer, comme s’il venait de prendre conscience de quelque chose. « Je te raccompagne à ton dortoir. » Et on n’aurait pas dit qu’il employait le genre de ton que les adultes prennent pour gronder un enfant qui n’enchaîne que les bêtises, ni même la voix menaçante aux accents caverneux qu’il m’avait déjà fait entendre de très près. Il disait ça avec chaleur, bien que son éternelle et indiscutable fermeté pointaient nettement entre ses mots. Mon regard se perdit à redessiner les traits déjà irréprochables de son visage, s’attardant sur des lèvres affichant un sourire amusé. Sans savoir vraiment pourquoi il adoptait une telle expression – se moquait-il ? – je ne pus m’empêcher de sourire rà mon tour, bien que ma pensée intérieure protestât vivement contre un retour si prématuré au dortoir. « Je n'aurais jamais pensé te voir saoule un jour. Tu fais habituellement partie de ces filles qui ne font jamais de bêtises. Toujours propre et nette, obéissante et respectueuse... Une petite poupée et une vraie fille modèle. » Et le sourire rêveur que j’arborais de se maintenir sous les accents taquins de ses derniers mots, malgré les pensées que sa remarque remuaient en moi. C’est vrai que j’étais l’archétype parfais de la petite fille parfaite, de l’étudiante sérieuse et docile ; archétype que j’avais fini par abhorrer. Et puis, boire un peu de temps en temps… était-ce vraiment une ‘bêtise’ ? N’étais-je pas la dernière à tenter l’expérience ? J’imaginai inopinément Amadeus ivre, chose qui élargit mon sourire. Puis je me concentrai pour enfiler mes mots dans le bon sens, les sourcils froncés en un pli sérieux que mes lèvres rieuses démentaient, me confinant une expression particulièrement adorable. « C’est parce que… c’est ce qu’ils ont toujours voulu que je sois. » Au fond, cette réflexion éclatante de vérité était plutôt triste. Mais je ne voulais pas être triste, pas ce soir. Alors je sommai mon sourire d’éclairer encore mon visage aux airs absents, et glissai à mon tour une main dans le dos du brun, accrochant sa veste de mes doigts hasardeux au niveau de sa hanche, chose qui m’aidait un peu plus à guider mes enjambées aléatoires. « J’avais juste envie de… » Ma voix s’effilocha puis se perdit. Un faible soupir exprima la vanité de mes paroles. Je ne savais même pas. Je ne savais même plus vraiment quels avaient été mes souhaits, lorsque j’avais dévissé le bouchon de la bouteille qui dormait maintenant, solitaire dans les thermes de Beauxbâtons, là où Amadeus l’avait déposée sans que je conteste.

Nos pas nous menèrent laborieusement au dehors et nous débouchâmes, par la sortie la plus secondaire du bâtiment, sur un petit parc isolé du reste de l’académie. L’air frais de la nuit vint caresser mon visage et je fermai doucement les yeux, levant le menton, savourant pleinement la sensation décuplée que me procurait la danse du léger vent dans mes cheveux. Je n’avais plus froid. Je me sentais simplement bien. Euphorique. Possédée par cette impression que mon âme s’échappait des barrières de mon corps, fuyant le bas monde pour s’envoler dans le ciel d’encre piqué d’étoiles. Après quelques mètres de plus, je m’arrêtai, recouvrai la vue pour scruter les abîmes qui s’étendaient à l’infini au dessus de nos têtes, nous êtres si minuscules à l’échelle d’un univers incommensurable. Je m’entendis alors dire, soudainement inspirée par le bonheur cumulé de ces sensations noctambules et de l’alcool les accroissant : « j’ai pas envie de rentrer… Pas maintenant. » Je surpris le faisceau de ses iris qui, sous l’éclat d’une nuit sombre, m’apparaissaient noirs et brillants d’une lueur argentée. Le silence nous entoura, et j’eus soudain l’impression que la bulle dont il m’avait enveloppée s’était transformée en une certaine intimité qui, à ma grande surprise, me plaisait plutôt qu’elle ne m’embarrassait. Mes yeux se mirent à courir le long de ses traits, glissant sur la courbe de son nez puis sur l’arc de ses lèvres, s’y attardant anormalement avant de revenir s’installer dans ses prunelles d’ébène, s’enflammant de malice et d’une langueur charmeuse. Pourquoi rentrer maintenant ? Pourquoi ne pas profiter de cette belle nuit ensemble ? Je lui souris, d’un sourire enjôleur malgré moi, comme pour traduire silencieusement mes pensées. Je me défis au plus délicatement de notre semi-étreinte et m’éloignai à travers le parc d’une démarche dansante bien que chancelante. Tournant à moitié sur moi même, les bras vaguement tendus, j’invitai Amadeus à me rejoindre d’un signe de tête engageant, puis me laissai doucement tomber dans l’herbe fraîche, les bras éparpillés au hasard de chaque côté de ma tête. Ce brusque changement de position me cogna dans le crâne l’espace de quelques secondes, puis la douleur passa et mon regard embrumé se perdit à nouveau dans le ciel. Les étoiles me semblaient soudain si nombreuses, et si proches… J’avais presque l’impression de pouvoir les attraper, en tendant la main. Alors, je jetai un œil à la silhouette du jeune homme qui n’avait pas bougé, et lui lançai encore une fois : « viens… » avec plus d’insistance néanmoins que la fois précédente. Sa proximité troublante me manquait déjà…
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♦ Nota Bene
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Message Posté Dim 20 Nov - 22:17.
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« C’est parce que… c’est ce qu’ils ont toujours voulu que je sois. » Je soupire, je frissonne, je comprends. Je me souviens des regards acrimonieux de ma mère, désappointée de me savoir moi-même : sorcier, et non moldu. Je me souviens des paroles inquiètes d'un père naïf et manipulable : je suis sang mêlé, je ne suis pas sang pur. Et ce chemin que je trace presque à contre-courant pour mieux atteindre mes rêves : je serais violoniste. Je n'ignore pas que mes proches rêvent de me voir médicomage, ou travaillant auprès de la sphère ministérielle. Je ne veux pas de leur paperasse, de leur savoir, de leurs ambitions. Je veux la mienne et la mienne propre, je veux mes fa et mes dièses, je veux mon archet et mes requiem. Je veux être moi. Fort heureusement mon caractère implacable me dota d'une force de conviction qui put faire plier le moindre de mes détracteurs. Delilah est trop frêle, trop fragile, trop éthérée ; j'ai peur de la briser sous le poids de mes caresses furtives qui se dessinent à la pointe de ses hanches. J'ai la hantise d'entendre son rire se scinder en monceaux d'étoiles parce qu'elle se serait secouée de trop de larmes. Ah, et j'ai peur qu'elle ne se noie aussi dans sa propre mer salée lacrymale. Pauvre Delilah... Oui je comprends.

Mon regard brumeux se perd au loin, à la recherche d'un phare illuminant ma nuit, sans savoir encore que la douce lueur illuminant mon chemin n'est autre que Delilah. Par la simplicité de ses mots, par la douceur de ses gestes, par la fraîcheur de sa spontanéité, voilà qu'elle insuffle de l'air vivifiant dans mes poumons obstrués. C'est l'accalmie et l'obscurité qui m'asphyxient, je me noie dans les gouffres de mes propres ténèbres lorsque, jour après jour, je m'évertue à n'être que monstre de froideur et d'indifférence. Mais ce soir je veux brûler d'un peu plus de chaleur humaine, consumer la tiédeur de mes larmes inexistantes, je veux vivre aux éclats de mes rires qui se percutent aux siens dans un clairon sonore et joyeux. Je désire beaucoup de choses ce soir, comme me repaître de sa beauté ; et je me maudis déjà d'être l'auteur de telles pensées. Ce n'est pas moi, mais ce n'est pas vraiment elle non plus. Je la contemple alors et un sourire attendri voire amusé se dessine sur mes lèvres carmins : j'observe sa rayonnante langueur, cette lueur mutine dans ses yeux satinés, ces pommettes qui se creusent sous le joug d'un rire perdu... sa démarche hésitante, ses gestes évasifs, ses joues rosies par l'alcool... et je soupire. Diable que la raison m'est insupportable parfois. « J’avais juste envie de… » « C'est bon, tu n'as pas à te justifier. » D'un rapide hochement de tête, je ne fais que mettre fin à sa tourmente en lui évitant quelconques explications : je n'en veux pas, car j'ai compris. Nous avons tous nos démons intérieurs, et tôt ou tard il nous faut les endormir à l'opium pour que leurs griffures ne nous lacèrent plus le coeur. J'aurais aimé savoir tout de même, pour Nil, mais ma galanterie s'érige face à ma goujaterie intérieure : je ne piperais mot, car j'ai conscience qu'elle se braquerait à l'évocation double de son prénom.

Finalement c'est l'air frais qui m'assaille alors que je me perdais dans les dédales de mes pensées sinueuses, je frissonne et ce tremblement exquis vient mourir à la naissance de ma nuque dans un dernier soubresaut. Mes rétines ambrées se posent sur le calme absolu du dehors, tableau enfumé de silhouettes fantômes qui se trouvent être en vérité la cime des arbres aux branches sifflantes. Avec un peu de chance, la brise polaire mais calme de ce mois de mai viendra éveiller l'esprit embrumé de la belle Delilah, celle-là même qui m'observe sous couvert de grands yeux brillants, de ceux qui semblent recouvrer la vue ou réapprendre le monde. « C'est mal de dévisager les gens, jeune fille. » Je la taquine à nouveau, soufflant d'une voix suave des propos que l'on tiendrait à une demoiselle modèle au comportement irréprochable. La jeune Athéna s'en accommode et s'accorde à m'offrir l'éclat parcimonieux de son rire ; j'ai le coeur qui loupe un battement, le sourire qui s'étire, les yeux noisette qui s'illuminent d'un peu plus d'espièglerie. Il me semble que l'entendre s'esclaffer, même en un souffle discret et bref, trouble mon âme autant qu'elle ne l'allège... Delilah. Je la désignerais à présent comme un rayon de soleil perçant mon obscurité, tant ses pommettes mutines et son rire espiègle m'humanisent plus que quiconque. C'est pourtant une pointe d'agacement qui vient renfrogner mes traits lorsque la jeune fille se montre indisciplinée... Franchement, qui l'aurait cru ? « j’ai pas envie de rentrer… Pas maintenant. » Je levai alors mon regard au ciel dans un signe d'exaspération face à la mutinerie de ma camarade. « Deli, il fait froid, il fait nuit, et tu es complètement saoule. » C'est peut-être ce dernier point qui pose le plus problème par ailleurs, car c'est bel et bien l'alcool qui la fait agir de manière si... spontanée. Mais ce n'était certes pas pour me déplaire, car je préférais mille fois la musique au silence, les turbulences à la tranquillité. Observant Delilah marcher fébrilement sur la pelouse fraîche, je me retournai non sans porter un regard à l'horizon, méfiant. Peut-être n'étions-nous pas seuls, ce qui ne m'aurait guère étonné au vu de nos hôtes particuliers. « viens… »

Je me retourne, toise la silhouette fine de Delilah qui s'allonge à terre : elle s'entrecoupe de courbes et de contre-courbes. La clameur de ses hanches fines dessine des arabesques désirables, et je me surprends à remonter la course de mon regard sur son buste de femme, son visage d'ange, ses cheveux d'or qui retombent, rebelles et lisses sur ses frêles épaules qui portent à présent un manteau chrysocale. J'évite de toiser la cambrure de son dos lorsque la belle s'étire sur l'étendue d'herbe fraîche, tel un chat ayant trop dormi : pour mieux défier la tentation, je porte mes prunelles au ciel. Mais voilà que la voix de l'ange blond me ramène sur terre, elle susurre mon nom comme elle sait déposer des baisers : avec tendresse, avec langueur, avec envie aussi peut-être.... Ou me fais-je des idées.

M'asseyant auprès de Delilah, je reportai l'ambre de mon regard sur le ciel avant de soupirer d'une fausse exaspération, mon doigt porté sur la voûte étoilée. « Là c'est la Grande Ourse bien sûr. La petite, là-bas... » Temps de réflexion, froncement de nez, soupir qui se présente comme un rire étouffé. « Non... J'essayais d'être romantique mais je n'y connais absolument rien. De toutes façons, tu n'écoutes pas un mot de ce que je raconte, pas vrai ? » Me retournant vers la jeune fille, je plongeais mes yeux taquins dans les siens, persuadé recevoir en retour une lueur espiègle et d'autres éclats de rire. Mais ce fut le sérieux et le désir que j'y lisais, perdus dans le repaire de beauté de son regard abyssal... Observant les traits de la jeune fille à l'en dévorer avec gourmandise, je me penchai enfin dans un bruissement d'étoffes cotonneuses, posant sur ses lèvres si douces un pouce attendri se muant en caresse. Et d'un baiser, je clôturais la langueur de mon toucher qui se fit audacieux.
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Message Posté Lun 21 Nov - 23:26.
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J’aime les élans de vive espièglerie qui font trembler ses cordes vocales d’impulsions taquines, et j’aime lorsque la malice de ses propos gagne le brun profond de ses iris. J’aime ces éclats d’un humour, d’un sarcasme intelligent si caractéristique de son esprit érudit. Lorsqu’il me fit remarquer que dévisager les gens ne faisait sûrement pas partie du carcan des règles de bonne conduite par lequel on m’avait élevée, je ne pus retenir mon rire. Je l’entendis s’élever au dessus de nous, occupant tout l’espace, cristallin et pur ; fragment de mon bonheur libéré et dans lequel je me noyai sans retenue, désireuse de profiter de ces instants privilégiés. De ces instants qui me conféraient une sensation intense de… de vivre, en fait. De vivre pleinement. Comment, alors, pouvais-je lui confier autre chose que mon souhait de demeurer près de lui, protégée par le couvert de cette nuit déserte qui nous offrait quelques heures de répit ? Depuis combien de temps ne m’étais-je pas sentie aussi bien ? Une voix trahissant un agacement avéré vint contredire la formulation de mes désirs. « Deli, il fait froid, il fait nuit, et tu es complètement saoule. » Mon rire s’étrangle dans un soupir amusé. Qu’importe, Amadeus ? Qu’importent la fraîcheur de l’air, l’obscurité qui ne laisse que la place aux étoiles de l’espérance et… et cette malheureuse substance que j’ai forcée à parcourir mon corps, engourdissant mes membres, endormant ma raison pour éveiller ce comportement charmeur que je n’ai même pas conscience d’arborer… Qu’importe, ce soir, j’ai envie de me sentir vivre encore plus fort. Avec toi.

La fraîcheur humide de l’herbe papillonna agréablement le long de mes mains nues et chaudes, lorsque mon regard rêveur vint faire face au ciel. Je lançai alors mon appel insistant l’intimant de me rejoindre, mais force fut de constater que le vilain ne jugea pas tout de suite bon de m’écouter. Je repris alors, tournant la tête vers lui : « Amadeus… » La pensée qu’il puisse finalement se satisfaire de la simple contemplation de la voûte constellée d’argent me semble soudain grossière, et intolérable. Pourquoi n’est-ce plus sur moi qu’il laisse filtrer son regard ? Ne veut-il vraiment pas de cette soirée avec moi ? Aussi ma voix trahit peut-être un peu trop mon caprice, à l’instar de l’envie brutale que j’avais de le sentir à nouveau tout prêt de moi, lorsque je susurrai son doux prénom, avec toute la lascivité dont je pouvais faire preuve. Une seconde s’écoula, puis il vint se laisser tomber près de moi, faisant fleurir un sourire de contentement sur le rose de mes lèvres. Mais aussitôt, il consacra à nouveau son attention à ce qui se passait au dessus de nous. Moi, je ne détachai plus mon regard de son visage, manifestement captivée par la beauté de ces traits qui m’apparaissaient effroyablement sensuels pour la première fois. « Là c'est la Grande Ourse bien sûr. La petite, là-bas... » m’instruisit-il, un doigt désignant au hasard un morceau du firmament, que je ne pris pas la peine de scruter à mon tour. À vrai dire, je ne faisais plus que boire inconsciemment ses paroles, figée, les entendant plutôt qu’autre chose, et n’enregistrant que les intonations de sa voix grave et suave. Je regardai le profil de ses lèvres danser sous l’effet d’un soupir amusé, passionnée par les courbes de sa puissante mâchoire, qui semblaient – si j’en croyais mes pensées bercées par l’ivresse, – ne demander qu’à accueillir la caresse de mes paumes brûlantes. « Non... J'essayais d'être romantique mais je n'y connais absolument rien. De toutes façons, tu n'écoutes pas un mot de ce que je raconte, pas vrai ? » Vague impression que je me dois de répondre à ces mots, mais la mélodie de ses douces paroles a fini de dissiper mon attention chétive. Enfin, le voilà qui s’autorise à me contempler de face, m’offrant tout le loisir de fouiller avec envie la nuit de son regard ambré. Ma voix envolée, je ne me sens plus capable d’autre chose que de le détailler si ouvertement, si indiscrètement. Quelque chose me murmure qu’il est captivé par l’expression de mon visage de la même façon…

Lorsque le bruissement de son accoutrement m’annonça qu’il se penchait vers moi, je continuai malgré tout d’accrocher son regard, admirant avec extase cette stature dominatrice, cette aura respirant d’une élégance ineffable, qui émanait de sa silhouette virile. La peau froide de son pouce rencontra la tiédeur de mes lèvres, pour en redessiner le contour d’une caresse se révélant infiniment douce, me communiquant un frisson jusqu’au bout des doigts. Les remous bleutés de mon regard virent lécher la courbe de ses lèvres à lui, laissant poindre en mes yeux étincelants un élan de convoitise que je m’autorisai à ne pas dissimuler. Avait-il discerné mes pensées égarées, lorsqu’il scella son geste d’un baiser intrépide ? Je fermai enfin les yeux, prenant soudainement conscience que les battements de mon cœur avaient redoublé de cadence. Cet instant, ces quelques secondes volées au temps m’ébranlèrent de leur intensité, tandis que je glissai mes doigts dans la chevelure du jeune homme, appuyant cette étreinte et y répondant avec envie, m’empreignant des sensations de ce baiser au goût d’interdit – goût que je ne percevais pas, bien évidemment… Pas encore. Lorsque nos lèvres se séparèrent, je rouvris mes grands yeux bleus et laissai un sourire s’emparer de mes traits, trahissant sans retenue le plaisir que m’avait procuré ce contact stupéfiant. Je me redressai sur un avant-bras fébrile, laissant mon autre main jouer distraitement avec les mèches brunes d’Amadeus. Une pointe de malice dans les yeux, je glissai alors jusqu’à son oreille, murmurant sensuellement : « froid… ? Vraiment ? » Puis j’embrassai la fine peau de son cou, un peu plus bas, grisée de son parfum enivrant. En tous cas, moi, je sens une étrange chaleur me soulever le cœur… Prenant un léger appui sur son épaule, je dégageai un bras de mon trench embarrassant, puis terminai de l’enlever complètement. Oh, Delilah, sais-tu bien ce que tu t’apprêtes à faire… ? Réalises-tu vraiment ce à quoi tu t’engages ? Les voix de ta raison te hurlent de ne pas détruire définitivement tout ce que tu as commencé à construire, mais tu les as murées dans le silence et il leur est impossible de t’atteindre… Seul un silence assourdissant bourdonne à tes oreilles, coupé simplement de vos deux souffles s’accordant enfin, musique magique, charme irrésistible à ton esprit perdu.

Ma main glissa sur son épaule dans la ferme intention de le débarrasser de sa veste encombrante, à lui aussi. Ne t’inquiète pas, si tu as froid, je te réchaufferai, murmuraient mes méditations internes, dictées par la voix du désir. La brise de cette nuit printanière me semblait si légère, si douce, lorsqu’elle me chatouillait la nuque, entremêlant les boucles dorées de ma chevelure… Elle était seulement l’air qui attise les flammes pour mieux les faire surgir, et les faire valser dans le reflet de mes prunelles étincelantes.


Dernière édition par Delilah E. Setton le Mer 23 Nov - 22:09, édité 1 fois
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Message Posté Mar 22 Nov - 15:31.
L'infini demeure à la commissure de ses lèvres, il frisonne d'un délicieux tremblement lorsque de la coupe de ma bouche à la sienne, je dépose un baiser d'une tendre langueur. A la pointe d'une langue sucrée et délicate, sage dans sa clémence, impétueuse dans le désir qu'elle défend, je savoure cette caresse sur le bout de ses courbes rubicondes, volutes parfumées qui m'enivrent et me submergent. Je sens ses doigts délicats glisser le long de ma mâchoire carrée ; tendre frémissement qui assaille mon coeur d'une course effrénée. Aussi vrai que Wagner souhaitait conquérir la Pologne, aussi passionné que les sonata de Beethoven, aussi mystique qu'un Schubert, j'ai le palpitant qui défaille, le souffle qui se saccade et se fait murmure alangui sur sa peau de velours. Je me perds, je peine à respirer ; mes poumons se rétractent et me scandent de ne pas les asphyxier. J'ai besoin de mon oxygène, j'ai besoin de ses lèvres ; d'un contact doux et sensuel, c'est son amour que j'extirpe au moindre de ses souffles. Je les capture, je m'en accapare, je les adule... Oh je l'idolâtre elle quand jusque là athée, je me convertis à sa beauté, pauvre prosélyte que je suis. Chacun de ses murmures sont sacerdoce, chacun de ses rires sont évangile, chacun de ses regards sont dévotieux : je l'admire, ma sainte, lorsque prosterné je blasphème ses lèvres à la charge d'un baiser encensé. Ne te défais pas de mon étreinte mon ange, j'aime à imaginer la légèreté de tes grandes ailes blanches déployées sur nous deux ; qu'elles nous protègent du ciel étoilé qui jalouse ta beauté, qu'elles te protègent toi, des médisances que l'on susurre à mon égard. Car je ne suis pas fait pour flirter avec les anges, quand bien même on m'alloua d'un don majestueux : mon archet ne fait pas danser les créatures célestes, car j'ai le coeur trop solitaire et trop sombre. Coeur de loup qui dévore et détruit, demeurant sur sa faim lorsque les victimes n'ont pas assez expié... Je me sens pourtant lumineux à ses côtés, j'ai le coeur léger et le sourire vrai, le regard qui pétille et les joues qui se creusent au biseau de son espièglerie. Et ses doigts qui se perdent dans la jungle de ma chevelure, lorsque d'un sourire je me penche et l'observe, dévorant d'une lueur attendrie son visage ovale, ses traits délicats, son grand front blanc et ses pommettes rieuses. Un frémissement court le long de mon échine, et je soupire sous le joug du frisson qui se perd à ma nuque, quand la belle audacieuse me susurre quelques mots impudents sur un timbre parfumé. « froid… ? Vraiment ? » Meurt, c'est assez. Je n'en peux plus de ce coeur dont les battements, cycliques comme un tambour, trépigne d'impatience contre mon buste. Je le somme de mourir ; qu'il décède sous ses baisers et je mourrai heureux. Un soupir me gagne et transperce mes lèvres glacées réchauffées à la chaleur des siennes, lorsque savourant sa caresse sur mon cou frémissant, je lève légèrement la tête et clos les paupières. Qu'il me soit donné de voir l'étendue de sa beauté lorsque je recouvrerai la vue, et je jure que ma mort n'en sera que plus glorifiée. Sa beauté me tue, ses caresses m'achèvent, ce désir me consume. « Plus maintenant. » Un murmure, un souffle, une brise ; audible seulement pour ma bien-aimée d'une nuit, qui se cambre délicieusement sous un geste dévoilant son audace. J'embrasse à mon tour son cou de cygne, porte à sa hanche une main quémandeuse mais galante. Ah, et ce souffle brûlant qu'elle suggère à ma peau fraîche ; j'ai le coeur qui implose sous l'éclat de ses caresses quand d'un frôlement d'un seul, hasardeux et imprudent, elle effleure de ses doigts de velours mon torse outrageusement vêtu. C'est alors que la belle s'engage à ôter quelques vêtements ; aveuglé par le désir, par sa beauté, affamé de ses caresses et ses baisers, je l'aide avec envie. Le manteau tombe et révèle des courbes plus fluettes, dont la splendeur se dissimule sous des vêtements faisant offense à sa pureté. Qu'importe, car bientôt la main de la sainte glisse sur mon épaule, engageant ma veste à tomber à son tour dans un bruissement d'étoffes.

Mon souffle saccadé s'accorde au sien, et je peux sentir la chaleur de son corps se blottissant avec fièvre contre moi. La finesse de ses doigts glisse à ma nuque quémandeuse, j'arbore un regard envoûté lorsque de nouveau je porte mes lèvres sur les siennes, scellant notre instant par un baiser plus passionné. Ventre à ventre, lèvres à lèvres, souffle contre souffle ; voilà que je m'approprie sa silhouette lorsque conquérant et prince, je me hisse au-dessus de l'ange blond. Les mains se perdent, habiles exploratrices qui brûlent d'un désir enflammé, les baisers s'enhardissent, les corps vibrent sous les frémissements nouveaux. Je sens les doigts évasifs de Delilah qui se perdent sur ma chemise blanche, cherchent à tâtons les boutons qu'elle tente de faire sauter malhabilement. Sa maladresse me fait sourire, j'ose un bref rire entre deux baisers enhardis avant de venir aider ma dulcinée, déboutonnant alors la chemise de moi-même.

C'est étrange, comme nous ne reconnaissons plus les personnes parfois. Je me souvenais d'une Delilah sage et candide, dont la réserve lui faisait préférer les coins d'ombre à la lumière. Je me souvenais de ses yeux qui se baissent, de son rire qui s'offusque, de ses gestes fuyants. Et la voilà, sensuelle et aguicheuse, perdue pourtant dans une douceur que je ne lui connais que trop... Le désir que j'éprouve alors m'embarrasse quelques instants, mais je me trouve si confus face à sa beauté que je ne réponds plus de raison. Je sais juste que cette étreinte d'une nuit n'est pas irrespectueuse... Je crois. Mes pensées deviennent floues et ma raison se perd, je me remémore alors que les baisers de Delilah ne sont que les témoins d'un encensement des sens par un excès de vodka. Je me reprends, j'atterris ; mes pupilles dilatées par l'envie se rétractent et mon souffle se coupe ; doucement je me redresse, regarde ailleurs, coupable. « Je ne peux pas. » fis-je alors dans un murmure précipité, me dégageant doucement de l'étreinte de l'ange. Et cette dernière me toisa sans comprendre, l'étonnement sur le visage, le chagrin dans le trouble de ses yeux satinés. Reportant mes yeux noisettes sur Delilah, je m'élançais dans une explication que je voulais galante. « Je ne peux pas, tu n'es pas toi-même. Tu as bu un peu trop, c'est tout. » C'est tout... Quelques mots qui meurtrissaient mon coeur à la coupe d'une amère vérité : si elle me désirait ce n'était que par le prisme d'un alcool coulant un peu trop à flot dans le sang. Pour autant je demeurais au-dessus de la demoiselle, me faisant murmure amer et doux à la fois, reflétant les tourments d'une telle prise de conscience. « Demain tu regretteras. Qu'est-ce que tu diras quand tu te souviendras de ne pas avoir voulu de cette nuit, dans le fond. Quand tu comprendras que tu as trompé celui que tu aimes avec moi... » Déglutissant légèrement je laissais la douceur de mon murmure porter jusqu'à elle, plantant mes yeux affligés dans les siens. « Qu'est-ce que tu diras... » Que la vérité blesse et abîme. Ce n'est pas pour rien que tout homme la convoite avec ardeur.
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Message Posté Mer 23 Nov - 18:32.
Et le monde tourne et nous observe ; l’air emmêle nos sensations à fleur de peau, témoin recueillant l’impatience de nos respirations saccadées, à l’écoute des soupirs inconscients qui s’égarent – à notre image. Je sentais battre mon cœur contre mon front, rythme effarouché débusquant les dernières pensées qualifiables de conscientes, bien que la clairvoyance les eût déjà fuies depuis longtemps. L’éminente Delilah, qui se complaisait là-haut de la lumière de son esprit, a cédé la place à son double ; jumelle avare de caresses, ne s’édifiant que de sensations vives. Au diable la raison. « Plus maintenant. » J’aurais voulu sourire, hélas je m’avérais ne plus répondre de rien, et l’ordre se perdit avant d’atteindre mes lèvres, qui tressaillirent lorsqu’une main intrépide vint souligner le creux de mes hanches fines. Un papillonnement tiède se fraya un avide chemin entre mes cheveux d’or alors qu’Amadeus embrassait mon cou, faisant courir un frisson irrésistible le long de mon dos, le cambrant de ce soudain accès d’un désir fougueux. L’étau de mes phalanges s’accrocha indécemment à ses mèches soyeuses, conservant pour toute retenue la douceur innée de mes gestes imprécis. Nous baignions dans un silence pesant ; pourtant un bourdonnement incessant résonnait à mes tympans, litanie composée exclusivement de nos souffles exacerbés. Ses mains entrepreneuses m’aidèrent à me dégager de mon manteau importun, avant que je ne fasse tomber à mon tour l’étoffe recouvrant ses épaules. Mes instincts enflammés ne commandaient plus à mon corps que de se serrer contre le sien ; j’en finis par oublier tout le reste. Rien n’avait plus d’importance, d’existence ; il n’y avait plus que cet homme à la beauté envoûtante, cet homme qui exaltait mon cœur à chaque effleurement. Il captura à nouveau mes lèvres, et j’étouffai un soupir lascif contre les siennes, goûtant à la chaleur d’un baiser qui se fit valse fougueuse, plus passionnel que son prédécesseur, vague incandescente soulevant les courbes de ma silhouette contre la sienne, alors qu’il se hissait dans une posture dominatrice. Je me sentis retomber contre l’herbe, dont la fraîcheur vint se régaler de ma chair brûlante ; il semblait que des flammes dévoraient joyeusement chaque parcelle de ma peau avec délice.

Et j’abandonnai mes mains, possessives de leur propre libre arbitre, à l’exploration de son corps musculeux, glissant de gestes éperdus et imprécis contre son dos, contre sa poitrine. Gênée par ce bout de tissu interdisant à mon regard, à mes caresses, la nudité de son torse, je m’emparai du premier bouton de sa chemise. Mais comment avoir la patience de défaire ces intrus un à un alors qu’Amadeus continuait de capturer mes lèvres frémissantes ? Et comment avoir la dextérité suffisante, quand je m’étais saoulée à l’alcool fort ? À travers ma respiration tremblait l’écho de mon désir, éclats de voix qui se perdaient pour renaître régulièrement, mélodie lubrique que je n’entendais même plus. Vinrent m’aider, accompagnées de son rire attendri, les mains habiles de mon amant, dissuadant ma brusque envie d’arracher cette chemise damnée plutôt que de la déboutonner patiemment. Enfin je pouvais laisser courir mes doigts avec convoitise sur sa peau nue, remonter une seconde fois jusqu’à sa nuque dans le but d’envoyer la chemise rejoindre, dans l’herbe, la veste qui s’y ennuyait déjà. Mais alors que s’apprêtait à glisser la soie sur les bras du jeune homme, le regard de celui-ci se ferma, se détournant à l’instar du corps penché sur moi, qui se redressa brusquement. Délaissée, victime des tourments de mon âme ensorcelée, j’entendis mon expiration se muer en un gémissement de frustration, alors que me parvenaient les mots impénitents de mon galant. « Je ne peux pas. » Il semblait s’être murmuré l’affirmation à lui-même, tentant visiblement de se convertir à la raison. Oubliant l’envie qu’il avait eue de moi. Alors que je me redressai, l’incompréhension gagnant mes traits chagrinés par ce brutal et imprévisible rejet, il daigna me jauger, mesurant tristement, sans doute, l’étendue d’une expression qui bramait silencieusement l’essor de ma déception. « Je ne peux pas, tu n'es pas toi-même. Tu as bu un peu trop, c'est tout. » Tu ne peux pas ? Après avoir encouragé mon envie, tu n'as pas le droit de me dire pareille chose ! Je maudis cette liqueur chimérique qui me prive de ses attentions charnelles en même temps que je la bénis, du fond de mon inconscience, de m’avoir poussée dans l’échappatoire de ses bras. Pourquoi l’image de la parfaite, irréprochable, innocente « petite poupée » revient-elle encore le frapper ? Pourquoi Delilah ne pourrait-elle pas se complaire dans la luxure elle aussi, alors que l’attitude hédoniste de bien des élèves ne semble nullement outrageuse à quiconque ? Lui en voulant de me délaisser pour cela, c’est d’un regard accusateur que je fixe le brun lorsqu’il reprend son aparté futile et bien trop long. « Demain tu regretteras. Qu'est-ce que tu diras quand tu te souviendras de ne pas avoir voulu de cette nuit, dans le fond. Quand tu comprendras que tu as trompé celui que tu aimes avec moi... Qu'est-ce que tu diras... » Mais déjà, je ne l’écoute plus. Amadeus… C’est trop tard. C’est trop tard, maintenant. Les barrières de ma résistance ont sauté depuis longtemps ; évanouie, morte est la voix de ma raison ivre, dont l’alcool et l’envie ont volé les sermons bienveillants. Je ne suis plus qu’un corps corrompu, empressé, dévoué à l’attrayant masque des plaisirs charnels.

Je le regardai, rétabli devant moi, les pans de sa chemise vaincue battant l’air, flottant autour d’un torse qui appelait à mes caresses. Ses sombres prunelles trahissaient sa peine à lui aussi et, quoi qu’il aurait pu m’en dire, je savais qu’il me désirait autant que moi, je le voulais. Le corps soudain figé, je réalisai avec quelle force mon cœur avait continué de battre la pulse. La brise nocturne fit vibrer ma chevelure, en libérant des effluves de mon parfum enivrant, passant sur mes bras nus et m’arrachant un frisson irrépressible. Je n’osai plus quitter de mes yeux les orbes affligées de celui que je souhaitais être mon amant. Cet air, abordant la tristesse, qui habitait ses traits, lui conférait une aura si particulière… Plus que jamais, je le trouvai… magnifique. L’allégorie incarnée de la divine perfection, que l’on désire connaître jusque dans les plus précieux trésors qu’elle recèle, tandis qu’on n’ose à la fois pas la toucher, de peur de l’altérer. Malgré tout, je tendis une main tremblante vers sa poitrine, constatant en l’y posant qu’elle était toujours chaude. Lentement, avec une sensualité délicate, je glissai le bout de mes doigts jusqu’à l’une de ses épaules, libérant la blancheur de sa peau du tissu qui la voilait. Y déposant un baiser, je murmurai d’une voix languissante : « qu’importe demain… » Vendue au diable était mon âme. Avec une obligeance délibérée. Ma main termina d’ôter la chemise du brun ; celle-ci s’affaissa au sol dans un léger, un imperceptible bruissement. Je scrutai à nouveau les yeux d’Amadeus, avant que mes lèvres ne frôlent le lobe de son oreille, y déposant un voluptueux baiser. « Je veux cette nuit. » Voix sensuelle, murmure aguicheur et décidé, intonations s’attardant à son attention ; mon souffle effleure sa peau, débordant du désir que je ne contiendrai sûrement pas plus longtemps. « Et je te veux, toi… » Je rejoins ses lèvres et les embrasse avec passion, mélange exquis de fougue et de douceur. L’allégresse de ce baiser me fait tourner la tête, et reviennent alors au grand galop mes pulsions anxieuses. À mon tour, je me hisse vivement au dessus de lui, sentant son corps ployer puis me céder. Je cherche à l'aveuglette l’une de ses mains hésitantes et la pose contre ma hanche, me surprenant à espérer qu’elle sera assez téméraire pour choyer les courbes les plus féminines de ma frêle silhouette. Et mon regard d’intimer en silence : s’il te plaît, ne me rejette pas. L’une de mes jambes remonte en une caresse provocatrice le long de celles du brun, avant de venir se caler, étendue entre elles, pendant que mes doigts redessinent impatiemment les arcs de son torse, descendant, intrépides, jusqu'à cette ceinture que je n'ose pas encore défaire.

Et la lueur qui irradie mes iris fiévreux de formuler une supplique inaudible : s’il te plaît, ne me résiste pas…
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Message Posté Mer 23 Nov - 23:34.
La clameur de mon coeur torturé m'appelle, j'ai l'estomac qui papillonne mais le palpitant qui se fige. Sa bouche parfumée me nargue encore, tandis que coupable je perds mes grands yeux bruns sur l'horizon noirci par une voûte céleste que je trouve soudainement lugubre : sans ses rires, sans ses caresses, sans ses baisers, la nuit n'est plus tant poétique. Sans elle et son parfum, elle n'est plus que ténèbres, froideur, implacable entité qui pense pouvoir me happer tout entier dans son manteau funeste et miteux. J'ai la tristesse en étendard de ne plus pouvoir la toucher, car mes doigts brûlent encore d'un amour que je souhaite lui délivrer par la tendresse de mes frôlements, par la délicatesse de mes touchers, par le miel de mes baisers aussi. J'ai la raison qui m'assaille et se fait bourreau autant que maîtresse : Delilah ne veut pas de moi, ce sont les effluves alcoolisées qui la désinhibent et la rendent si légère. Ah mon ange, te voilà donc aussi légère qu'une plume mais la lumière de ton paradis me sermonne : je ne dois pas te toucher, tu le sais à présent. Je te veux pourtant, dans toute ta splendeur, dans toute ta beauté, dans tes rires et tes baisers, dans tes caresses et tes moues boudeuses. De ton front à tes lèvres, de ton cou à ton nombril, il n'y a pas une parcelle de ta peau douce que je ne désire plus dévorer de baisers. J'aimerais me faire blasphémateur, oublier la raison et laisser parler l'imprudence, me faire audacieux comme tu te fais clémente : je crains pourtant que sitôt le soleil levé, tu ne m'aimeras plus. Et tu me toiseras comme on toise un condamné, comme j'épingle le monde aussi parfois de mes grands yeux méprisants : avec cette lueur moqueuse dans le regard, une lueur coupable dans les abysses de tes rétines satinés.

Il faut que je m'échappe, je n'ai guère d'autres choix si je ne veux pas céder. D'un geste de la main, je rabats un pan de la chemise, me dégage de l'étreinte si désirable de l'ange blond, et fuis son regard comme je fuis ses charmes enivrants. Je ne peux pas. Quelle injustice... Un autre a tant à lui offrir et c'est moi qu'elle choisit, bercée par une ivresse que je bénis et maudis à la fois : j'accueille sa sensualité débridée avec tendresse et désir, je blâme néanmoins l'ingratitude de son coeur qui ce soir est anesthésié. Je sais pourtant que cette nuit je ne serais qu'un usurpateur, et qu'à défaut de me donner réellement amour et tendresse elle ne m'en offre que l'illusion, sans le savoir encore pourtant. L'idée d'être son potentiel bourreau me meurtrit l'âme et la chair, et je me dégage d'avantage de son étreinte, résigné à ne pas croiser ses grands yeux gris dans lesquels danse la clameur de la lune. « qu’importe demain… » Je frissonne sous son baiser volé ; ah que j'aime et adule la criminelle en elle, celle qui ravit quelques caresses par la langueur de ses lèvres fiévreuses. Et pourtant... « Non. » Un murmure, des yeux qui se ferment et voilà que j'ôte son poignet à contre-coeur. Je suis mon propre bourreau car je refuse son étreinte qui m'était pourtant vitale ; je suffoque de frustration, mais qu'importe. Rien n'importe avec toi Delilah, n'as-tu donc rien compris ? Cette nuit est profonde et rare, et je peine à me faire fuyant pour mieux sauver ta dignité, celle que tu daigneras récupérer au petit matin. Le coeur en pluie, la raison en bataille, j'aspire à lutter contre la tentation d'une peau fraîche et sucrée, quand mes lèvres affamées la réclament alanguie. Je te désire Delilah, quand à mon oeil tu as découpé la rétine et la raison pour la peindre sur l'étouffant cercueil de ma culpabilité... Ne me torture pas, je n'en ai pas la force ce soir.

Sa main pourtant conquérante amène la chemise de soie à tomber ; je ne lutte plus car tous deux savons parfaitement que je n'en ai pas l'envie. Et mon regard d'accrocher le sien d'une profondeur reflétant mon désir, quand frissonnant un instant sous la brise fraîche parcourant mon dos nu, je ferme les yeux et gémis d'une plainte furtive et chaude lorsqu'elle murmure aguicheuse, des mots au parfum lubrique : « Je veux cette nuit. » Je cherche ses lèvres sans les trouver, et ce sont nos souffles saccadés qui se trouvent et mènent le chemin de nos lèvres rougies par nos baisers passionnés. « Et je te veux, toi… » Le baiser scelle notre accord tacite, alangui et fiévreux, il a le goût de l'érotisme et de l'interdit. Ma frustration s'envole dans un soupir de plaisir, quand je sens l'herbe fraîche sous mon dos dévêtu ; l'ange blond s'est montré audacieux et me domine à présent, quand comprenant mes pulsions hésitantes elle cherche d'un geste aveugle mes mains dévorantes qui se posent sur ses hanches. Je ne peux plus lutter, je n'en ai guère l'envie.

Mes doigts oblongs passent outre la barrière de soie, défont la chemise recouvrant le corps frêle de la sainte et s'attardent sur la félicité de ses hanches fines, de son ventre plat, de sa poitrine laiteuse, de ses reins brûlants. Je ne saurais mieux lui donner d'avantage d'ardeur que je ne le fais déjà, car emporté et envieux je m'accapare ses courbes comme je capture ses lèvres ; mon souffle se saccade, son corps me transcende, et bientôt la petite poupée offre sa nudité à la lune comme elle l'offre à mes yeux de prosélyte. Ses cheveux s'épanchent en une cascade claire au rythme de son bassin audacieux, quand tremblante elle finit par s'abandonner totalement dans mes bras. La lune pour unique témoin, à l'écoute de nos gémissements sourds et brûlants, à la vue de nos corps dénudés s'aimant pour une nuit. Une seule.

***

Je frissonnai sous l'impulsion d'une brise fraîche me narguant la gorge : ouvrant mes yeux sur un horizon au ciel safrané d'un soleil se levant à peine, j'eus pour seul réflexe de serrer Delilah d'avantage contre moi. Nous nous étions endormis l'un contre l'autre non sans nous être revêtus, et j'avais eu le réflexe galant de poser sur ses épaules frêles ma veste sombre comme couverture de fortune. La belle me tournait le dos, tandis que conquérant attendri j'apposai un bras protecteur sur sa hanche, ma main cherchant la sienne pour une dernière étreinte. Je savais que l'ange blond avait ouvert les yeux, je le sentais à sa simple respiration plus appuyée qui laissait à entendre un réveil difficile. Si le froid m'assaillait de part et d'autres, je n'ignorais pas que son mal à elle, c'était la culpabilité. « Je ne dirais rien. » Murmurais-je alors d'une voix résignée, portant en son sein les ombres d'une tendresse si présente la veille. J'attendais, résigné, la réaction de la demoiselle tremblotante contre moi.
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Message Posté Jeu 24 Nov - 21:58.
Le plaisir des corps qui s’enlacent est finalement comparable à l’ivresse de ma vodka bienfaitrice… Cette soif de l’autre – pour l’étanchement de laquelle on est prêt à s’oublier, oublier tout le reste, – anesthésie le prêche de la raison de la même façon que l’alcool. Etrange, cette sensation d’atteindre l’acmée de toute chose, enveloppée de ses bras ; j’entraperçois la folie instable – pas celle de mon abandon à cette tromperie, mais bien celle qui m’ordonne de me laisser m’échouer sur cette plage lointaine aux allures de paradis. Dire que je dépérissais sous les caresses voluptueuses de ces mains habiles ne serait pas tomber dans l’hyperbole : je m’étais bel et bien perdue dans les méandres de ce désir me dévorant avidement le ventre… J’abandonnai mes gestes empressés contre le corps de mon amant, les laissant se faire intrépides, explorateurs dont la réglementation pudique et chaste avait été abolie. À vrai dire, je n’avais connu que peu de nuits charnelles, mais je n’appréhendais plus. Je n’étais plus que passion, m’offrant toute entière à Amadeus, à ses mains chaleureuses que j’aimais sentir flatter ma peau opaline, à ses lèvres audacieuses qui faisaient serviles les miennes, frémissantes des soupirs éperdus que je ne retenais plus. Il s’aventura sous l’étoffe de ma chemise pour m’en défaire, et quelques intemporels instants plus tard, la douceur de nos peaux s’enflammait d’un contact direct. Il me semblait imploser d’impatience ; m’étais-je déjà connue si passionnée, si pressée ? Si j’avais été en mesure de prendre conscience de moi-même et de mes actes, sans doute n’aurais-je pas reconnu Delilah en ce corps. Et pourtant, ô combien l’aurais-je enviée d’être si libérée, si sûre d’elle…

Languissante, je sens mes lèvres se faire insistantes et imprécises, mes baisers vaporeux destinés à communiquer ma hâte. Et ainsi les brins d’une herbe, qui me semble désormais tiède, viennent à nouveau frémir contre mon dos. Ou peut-être est-ce bien moi qui tremble d’envie, de cet amour d’une nuit que je n’aspire plus qu’à lui offrir, lorsque j’accueille entre mes bras la silhouette dominatrice du brun, laquelle apparaît empreinte d’une vénusté inégalable à mon regard confondu. Seule la nuit se fait témoin de notre union éphémère qui – ma conscience ankylosée en a la terrible intuition, – mourra au petit matin… Cette union à laquelle je succombe dans un gémissement lascif, éprise et consentante prisonnière d’une étreinte qui m’éparpille jusqu’entre les étoiles muettes, gardiennes affables de notre inavouable secret.

Fruit que l’on sait défendu mais que l’on ne sait s’empêcher de croquer goulûment…

***


La tendresse d’une étreinte inhabituelle réveilla mes sens, bien alertes cette fois, à l’instar des voix de ma conscience, dont l’éternel débat avait intérieurement repris. Voix s’enchevêtrant et m’assaillant d’une vérité pointue, je ne pouvais plus longtemps feindre de ne les entendre, de ne les comprendre pas. Je levai la clairvoyance d’un regard trop lucide vers les nuances du ciel de l’aube. S’étaient évanouies les étoiles, confidentes de cette folle nuit, offrant au soleil tout le loisir d’inonder durement ma vie de sa lumière crue. Mes actes, dont un léger mal de tête me rappelait la tangible réalité, m’apparaissaient cette fois au grand jour, lames aiguisées qui tourmentaient ce cœur faible. Ce prénom, ce doux prénom que je m’étais acharnée à enfermer dans les limbes de ma conscience endormie, sonnait à présent distinctement à mes oreilles. Les vagues impétueuses de mes prunelles océan dérivèrent, tandis que mon regard s’adonnait à fixer le vide devant moi. Mon corps délié s’était imperceptiblement recroquevillé sous le joug d’une culpabilité crispante. Ô Delilah, qu’as-tu donc fait… ? L’éclatante vérité semblait désireuse de m’étouffer, et pourtant sèches restaient mes joues, et immobile demeurais-je. Cette raison par laquelle j’avais coutume de toujours jurer, voilà qu’elle me torturait de ses sermons affûtés, agitant sous mon nez le pêché que j’avais commis. Mais quoi que j’en eus pu penser, rien n’était plus interchangeable. De quelle curiosité se scellerait mon destin, maintenant que j’avais fait l’amour avec Amadeus, portant à Nil un coup atroce dont il ne se faisait même pas encore l‘idée…

Et pourtant, je n’osais bouger. Je pris conscience de l’attention qu’avait eue mon… amant, de réchauffer mon sommeil de sa veste confortable. Je devinai aussi soudainement sa main cherchant la mienne, et la lui offrit alors. À ses doigts assaillis par le froid de l’aube, j’entrelaçai mes phalanges fébriles. Peut-être pour le remercier, autant que pour lui demander pardon. Mais aussi, au fond, pour lui murmurer silencieusement que je ne le repousserais pas, malgré mon adultère. Que je… que je ne… regrettais pas. Mais dans quelle position l’avais-je mis, cet homme innocent qui n’avait tenté que de me faire entendre raison… Une chaleur corrosive, moiteur qui n’avait rien d’agréable, parcourut mon corps. Serra mon cœur, électrique. « Je ne dirais rien. » Et de quelle tendresse imméritée s’animait-il encore à mon égard… Pourquoi me réconfortait-il, moi qui ne méritait que les flammes des enfers pour mon impiété ? J’étais à la fois si bien et si mal, ainsi blottie contre lui, abusant ainsi de la douceur de son étreinte alors que je n’en avais nullement le droit… Et trahissant aussi la confiance d’un autre homme, lui qui n’aurait pourtant dû connaître qu’un bonheur parfait. Ô Nil, âme pure aveuglée d’amour pour quelqu’un qui ne le mérite pas… Je frissonnai, mordant ma lèvre inférieure pour empêcher le flou artistique brouillant mon regard de se transformer en larmes. Des serres impitoyables compressaient mon cœur comme entre les implacables mâchoires d’un étau cruel, et je le sentais, au rythme soutenu de ses pulsations, se tordre de douleur contre ma poitrine. Dans quel labyrinthe et dans quelles ténèbres t’es-tu égarée, cette fois, Delilah…

Malgré tout, je ne me fis pas fautive éplorée, refusant à la souffrance de me faire martyr. Je n’étais pas à plaindre et je méritais ce châtiment impitoyable pour profanation de sentiments si purs, que je me souvenais maintenant très distinctement avoir prononcés à haute et intelligible voix. Je me sentais perdue… Seul cet appui qu’avait été Amadeus demeurait, salvateur cette fois plus que jamais. Que faire… Que faire, maintenant ? Ô Delilah, si seulement tu avais réalisé plus tôt que tes mots magiques, si enclin à faire renaître les sourires, ne répareraient pas pareille blessure… Je ne sus comment ma voix trouva alors le chemin de la sortie pour détoner en un murmure au grand air. « Merci… » Merci pour ta présence, pour ta promesse ; merci aussi pour cette nuit que je réalisai, avec effroi, avoir vraiment aimée. Merci de m’avoir révélé cette seconde Delilah qui, quoi qu’on en dise, n’était pas simplement animée des effluves de l’alcool. Toi, Amadeus, tu y es aussi pour quelque chose… Mais ça, noyée par une culpabilité impitoyable, envahie du visage renfermé de Nil, isolée dans ma douleur, je ne le sais pas encore.
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