VULNERA SAMENTO FERME SES PORTES ▲
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Martin&victoire - do you got room for one more troubled soul ?
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Dim 9 Fév - 22:51.
this is the road to ruin
let's be alone together


informations particulièrement pas importantes
ϟ dénomination courante des participants ▬ Victoire Dulac & Martin Combeferre.
ϟ  étiologie du statut subjectif ▬  Libre
ϟ  datation approximative du moment exact ▬ Début mars.
ϟ  cadran lunaire appréciable ▬ Vers trois heures du matin.
ϟ  météorologie sorcièrement acceptable ▬  Il fait frisquet.
ϟ  saison saisissante et palpitante ▬  Saison 3.
ϟ  intrigue globalement intriguante ▬  Prelude.
ϟ chatiment divin exigible ▬  Non.


Dernière édition par Martin L. Combeferre le Dim 9 Fév - 23:33, édité 1 fois
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Message Posté Dim 9 Fév - 23:30.
« the fear of falling apart  »
Cause these words are knives, and often leave scars.





D'habitude, j'étais toujours le dernier à partir. J'étais celui qui restait jusqu'à ce qu'il n'ait plus personne à qui parler.  Plus personne à qui se raccrocher. Celui qui se fait des amis la nuit, mais qui se retrouve complètement seul le matin. J'étais celui qu'on attendait, celui avec qui on riait aux éclats, celui qui permettait aux autres d'oublier ce qu'ils étaient pendant un court instant avant d'opérer ce retour à la réalité, toujours aussi brutal et toujours aussi rude. Sauf que, ce soir, j'étais pas d'humeur. J'étais rentré plus tôt pour trois raisons. La première d'entre elles, c'était que la fête était, en principe, interdite. Après le couvre feu, plus le droit de sortir, et encore moins de boire l'alcool de toute une nation. Nous, comprendre ici : les hestia, on a du mal à gérer les interdits. On a du mal à transgresser les normes qu'on nous pose. On obéit. Ca, on est forts pour obéir. Mais quand il s'agit de se montrer courageux, en général, il n'y a plus personne. D'habitude, ça ne m'aurait pas posé autant de problème. Mais le fait qu'on risque notre vie pour à peu près tout, ces jours-ci, n'avait pas fait peser la balance du bon côté. La deuxième raison, c'est qu'en toute honnêteté, les élèves d'Hadès ont des goûts musicaux désespérant. Je fais partie de ces gens qui aiment la musique, mais détestent le bruit. Je fais partie de ceux qui savent les différencier. Pour les hadès, c'était beaucoup moins sûr. J'avais toujours eu pour principe de ne pas respecter ceux qui écoutaient de la merde, et, même si j'avais tout fait pour déroger à cette règle, il n'aura fallut que quelques notes de « kill you all » de Mouse Rat pour me conforter dans mon sentiment de mépris total de ces incultes musicaux. Enfin, j'avais cours le lendemain à huit heures. J'en avais conclu que rester éveillé jusqu'à cinq heures du matin n'était pas la meilleure façon de se faire bien voir du professeur Duprat. J'étais rentré aux alentours d'une heure , un peu alcoolisé, mais rien de bien grave. Mais, comme d'habitude, j'avais pas réussi à m'endormir. Peut-être que c'était parce que j'avais peur de ce que je verrai si je fermais les yeux. Peut-être que c'était parce que je savais que je me mentais, et que ça devenait de moins en moins supportable.

Bon. D'accord. Peut-être qu'il y avait une quatrième raison. Mais, si elle existait, elle était extrêmement accessoire et absolument tout sauf essentielle. Elle n'avait pas du tout précipité mon départ. Tout au plus l'avait-elle légèrement encouragé. Certains trouvent ça ridicule, de se mentir à soi-même. Moi, je trouve ça rassurant. Je trouve ça rassurant de voir qu'on peut se créer des illusions pour souffrir moins qu'on aurait pu le faire si on s'avouait la vérité de but en blanc. Quoi qu'il en soit, cette quatrième raison, c'était Victoire. Peut-être que les autres raisons n'étaient que des excuses pour masquer celle-là. Peut-être que c'était le contraire. Depuis la dernière fois qu'on s'était vus, elle avait refusé de m'adresser la parole, et me fuyait comme la peste à chaque fois que j'étais dans les parages. J'étais habitué à ce genre de réactions de sa part. Je savais que c'était temporaire et qu'elle allait bien revenir un jour. Sauf que ça durait un peu trop longtemps. Sauf que ça devenait un peu moins supportable. Sauf que c'était de moins en moins acceptable de la voir embrasser n'importe qui. J'avais toujours réussi à passer outre ce que je ressentais pour elle. J'avais toujours réussi à faire comme si ça ne signifiait rien. Comme si ça passerait, comme le reste. Mais ça passait pas. Pire, ça s'accentuait. Allongé sur mon lit, je fixais le plafond, comme tous les soirs, quand j'ai entendu qu'on frappait à ma porte. J'ai regardé l'heure en fronçant les sourcils. Il était trop tard pour que ça soit quelqu'un qui mérite que je lui ouvre. Alors je suis resté immobile. Mais on a continué à frapper, de plus en plus fort et de plus en plus vite. J'ai soupiré avant de me lever pour aller ouvrir. C'était elle. Je l'ai foudroyée du regard.  « Il est trois heures du matin, bordel ! T'as pas l'impression d'avoir réveillé tout l'étage ?  » Je l'ai regardée. J'ai vu qu'elle avait trop bu. Je savais ce que ça voulait dire. J'ai levé les yeux au ciel avant de m'écarter pour la laisser passer. « Ok, rentres avant que quelqu'un de l'élite te voit. »
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Message Posté Mar 11 Fév - 16:24.

You took my soul and wiped it clean.


J'avais passé des années à accumuler les mêmes erreurs. J'avais passé des années à changer le monde avec des idées. À écrire le destin sans savoir ce qu'il signifiait. J'avais écris des promesses et j'avais changé le monde en ne savant plus quoi faire de mes mensonges ou de mes promesses. Je faisais partie de ces gens, en quête d'un nouveau monde. En quête d'une histoire qui pourrait un jour se terminer, qui pourrait changer. J'étais en quête de tout ce qui semblait ridicule ou préparé. J'aurai voulu dire ce que je pensais sans mentir. J'aurai voulu changer la donne et protéger ceux qui ne parvenaient pas à me rattraper. Mais j'étais toujours cette même ombre, celle qui se dessinait dans un coin du tableau et qu'on ne parvenait pas à saisir, qu'on ne comprenait pas réellement. J'étais toujours perdue dans un coin d'une pièce trop sombre, sans savoir ce qui allait se passer. J'avais attendu trop de choses. J'avais espéré trop de choses, et aujourd'hui je me retrouvais dans la même position qu'auparavant. C'est-à-dire à attendre quelque chose qui n'était pas réel. Attendre quelque chose qui disparaissait bien trop vite, comme si la pluie choisissait de balayer les empires et les temples. C'était trop difficile d'observer toutes ces choses s'en aller. Trop difficile de ne pas savoir ce qui n'allait pas. Au fond, peut-être qu'on aurait dû attendre. Au fond, peut-être que tout ce qu'on avait était si éphémère à cause du monde dans lequel on vivait. J'avais espéré quelque chose qui ne pourrait jamais arriver. J'avais espéré le monde alors qu'il n'y aurait que des souvenirs. C'était comme ça qu'on souffrait. De cette manière-là qu'on observait le feu détruire tout ce qui comptait, tout ce qui avait une valeur. Je m'étais réfugiée dans le bruit des fêtes et des discussions comme si je pouvais m'échapper des responsabilités qu'on ne mettait sur le dos. Comme si c'était réellement possible d'éviter tout ce qui allait se passer, en l'espace de quelques instants. J'avais tout, et je voulais toujours plus. J'avais tout, et je me laissais couler dans la misère et dans la douleur. J'avais peur de chaque instant, et pourtant je continuais à prendre les plus gros risques, à faire les plus grosses erreurs. Je continuais à marcher dans une direction qui ne me correspondait toujours pas et qui ne me correspondrait probablement jamais. L'espoir était pour les autres. La destruction était pour les gens comme moi.

Je sais pas ce qui m'a poussé à aller vers sa chambre. Probablement le fait qu'il était le seul à comprendre ce que ça faisait, parce qu'il était le seul à avoir essayé de m'aider, depuis le départ. Il avait changé le monde, en réalité. Il avait changé toute cette histoire sans savoir comment se soulager de la peine. Et je m'en voulais pour le mettre dans cette position. Je m'en voulais pour être celle qui restait toujours en position d'attaque ou de défense, sans jamais le laisser me sauver. J'ai frappé à sa porte, jusqu'à ce qu'il finisse par l'ouvrir. « Il est trois heures du matin, bordel ! T'as pas l'impression d'avoir réveillé tout l'étage ? » J'ai souri faiblement avant qu'il ne me fasse signe d'entrer. « Ok, rentres avant que quelqu'un de l'élite te voit. » Je suis entrée à l'intérieur, avant de le prendre dans mes bras. C'était le genre de choses que je faisais. Je brisais le cœur de ceux qui osaient se soucier de moi. « Je crois que j'ai jamais été autant bourrée qu'en ce moment. Putain de merde. » J'ai ri pendant quelques secondes. « Ou peut-être défoncée. J'en ai aucune idée pour être honnête. » Je me suis séparée de lui. « Tu m'as manqué Martin. Même si c'est moi qui t'évitais. » Et puis j'ai commencé à marcher lentement jusqu'à son lit pour m'y allonger. Je lui ai laissé au moins une place, par politesse. « Si t'as des questions, lâches-toi, je crois que je serais jamais capable d'inventer un mensonge avec tout ce que j'ai dans le sang. » Je me disais souvent que j'étais née pour tout détruire. Que je détruisais tout sans me soucier des connaissances. Qu'au fond, j'avais peur parce que j'étais destinée à être abandonnée. J'avais honte de savoir ce que je faisais. J'avais honte de savoir à quel point j'avais pu réduire tout en miettes. C'était un empire de poussière. Un empire couvert de sang et de charognes que même les pires rapaces n'osaient pas ronger. J'attendais plus rien du destin. J'attendais plus aucun cadeaux, ni aucun miracle. Je voulais juste m'en sortir et oublier tout ce que j'avais. « Pourquoi tu dormais pas ? »
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Message Posté Sam 15 Fév - 21:35.
« you said don't lie »
so I made the truth seem like a lie to even you





Elle m'a pris dans ses bras, et je suis resté là, sans savoir quoi faire. C'était ce genre de moments où les choses devenaient trop sérieuses et trop légères à la fois. Où l'habitude devenait trop lourde à porter, parce qu'on aurait aimé que ce moment, cette routine, soit plus que ce qu'elle était. Être humain, c'est apprendre à composer avec l'impossible. A imaginer tout ce qu'on pourrait être et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le réaliser. Sauf qu'imaginer, ça suffit jamais vraiment. Il faut aussi du courage. Beaucoup de courage pour risquer tout ce qu'on a sans aucune garantie de réussite. C'est dangereux d'être humain. De faire un choix. De s'y tenir. De cacher tout ce qu'on voudrait faire, ce qu'on s'interdit. C'est dangereux d'exister, tout simplement.  « Je crois que j'ai jamais été autant bourrée qu'en ce moment. Putain de merde. » Elle a ri. Pas moi. Peut-être parce que j'étais le seul à entendre ses appels à l'aide.  J'ai passé mes bras autour d'elle. Je faisais passer la vérité pour un mensonge, ou peut-être le contraire, je savais plus. Les choses devenaient trop compliquées. Trop insensées. Trop désordonnées. C'était ça, qui était insupportable. Il n'y avait plus aucun ordre. Plus aucune certitude. Plus rien de stable sur quoi se baser. Il n'y avait qu'un sol fissuré qui menaçait de s'effondrer à chaque faux pas.  « Ou peut-être défoncée. J'en ai aucune idée pour être honnête. » Elle s'est éloignée. Je l'ai regardée. J'ai vu ses yeux rouges, vides. Les supplices qu'elle s'infligeait. On a beau dire, mais on aime tous la destruction. On se détruit un peu plus chaque jour. Certains courent, d'autres y vont à reculons, mais on va tous au même endroit. Vic, c'était la fille qui aimait la destruction un peu plus que les autres, sans que personne ne sache réellement pourquoi. Peut-être qu'elle même ne le savait pas. Il y a toujours ces personnes qui nous fascinent. Ceux qui vivent tellement qu'ils finissent par se consumer en le faisant. Ceux qui ressentent tellement de choses que s'ils n'en détruisaient pas certaines, ils exploseraient. Elle faisait peut-être partie de cette catégorie de gens. Moi, je faisais partie de ceux qui regardaient et qui attendaient que la flamme tombe dans des cendres. Celui qui ramassait à la petite cuillère ce qui restait après l'ouragan.  « Tu m'as manqué Martin. Même si c'est moi qui t'évitais. » Par principe, j'ai levé les yeux au ciel. J'ai fermé la porte. Quand je me suis retourné, elle était allongée en travers de mon lit. J'ai soupiré, pour faire comme si ça me dérangeait de voir arriver le chaos dans mon univers ordonné au millimètre près.  « Fais comme chez toi... » Je me suis allongé à côté d'elle. C'était une habitude qu'on avait pris, il y a trop longtemps. On s'allongeait et on parlait. On rêvait à voix haute de tout ce qu'on n'arrivait pas à s'avouer tout bas. On perdait la tête, mais on s'en foutait, parce qu'on le faisait à deux, et que la nuit semblait nous appartenir. A ces instants précis, ces moments où rien ne semblait nous arrêter, on avait toujours ce sentiment de plénitude et d'éternité. On était invincibles. Ouais, on l'était. Avant, on passait nos nuits à refaire le monde. Aujourd'hui, on les passait à le détruire. « Si t'as des questions, lâches-toi, je crois que je serais jamais capable d'inventer un mensonge avec tout ce que j'ai dans le sang. » J'ai gardé le silence. Elle était trop intoxiquée pour entendre quoi que ce soit. Je fixais le plafond, et j'attendais la délivrance. Au fond, j'espérais qu'elle me l'apporterait. Mais Victoire n'était pas celle qui me sortirait des abysses dans lesquelles j'étais soit-disant plongé. Elle n'était qu'une ancre qui me retenait d'aller plus haut, et de couler plus bas. Elle tombait toujours plus bas et plus durement que moi. J'aurais aimé être celui qui la sauverait, mais j'y avais pensé longtemps et j'en étais venu à la conclusion que personne ne pourrait la sortir de sa torpeur. Elle s'y plaisait trop.   « Pourquoi tu dormais pas ? » Pendant un instant, j'ai hésité à lui dire la vérité. Certains peuvent trouver du réconfort à tout déclarer à quelqu'un qui ne s'en souviendra pas. Du soulagement, peut-être. Mais moi, ça me dérangeait que mes mots tombent dans le néant, comme s'ils n'avaient jamais été prononcés. Peut-être qu'elle était la seule personne que j'autorisais à me venir en aide. Mais pas de cette façon.  « Parce que t'es aussi discrète qu'un troll des montagnes. T'as la même gueule en tout cas...  » Je lui ai adressé un sourire complice. Je l'ai regardée, en silence, pendant quelques secondes. Puis j'ai repris ma contemplation du plafond où je l'avais laissée. « T'étais où, cette semaine ?   »
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Message Posté Lun 17 Fév - 20:14.

So I curse you, my vampire heart, for letting me love you from the start.


On étaient là, allongés l'un à côté de l'autre, et pourtant, c'était comme si on vivaient dans deux univers différents. Comme si toutes les mers et les océans nous séparaient, parce que nous n'étions pas les mêmes personnes. On ravalait nos peines en marchant comme des âmes désespérées, incapables d'avancer vers l'avant. On tournait en rond, on se perdait dans les chemins qu'on avait déjà empruntés, et c'était toujours aussi douloureux. Je savais pas comment faire pour fuir. Je savais pas comment faire pour échapper à mon cœur, parce qu'il continuait à me torturer, jour après jour, comme un monstre qui ne peut jamais se rassasier. J'avais vu les océans s'échouer contre moi, j'avais vu les tempêtes s'écraser contre les roches, et j'avais senti la pluie fouetter mon visage. J'avais découvert que le sang ne monte jamais assez vite vers notre cœur, pour l'empêcher de ressentir ce minuscule instant où tout n'est que froideur. Au fond d'un miracle se cachait la joie. Au fond d'un autre se cachait le malheur. Peut-être que ça s'était passé comme ça, au final. Peut-être que j'avais juste pris la mauvaise décision, peut-être que j'avais été incapable de savoir ce qui comptait réellement. Je regardais droit devant moi, et je comprenais que rien ne pourrait être réparé. Je regardais droit devant moi, et je ressentais tout ce qui ne pourrait jamais devenir un souvenir. Je ne pardonnais jamais, et je me rappelais de chaque blessure. Je blâmais les autres pour mes propres erreurs. Je blâmais mon cœur pour me pousser à faire les mauvais choix. Je blâmais mon cœur pour toute la haine qu'il diffusait autour de moi. Comme une aura dont je ne pouvais me défaire. J'étais persuadée que tout se terminerait dans le sang, et dans la peine, parce que c'était toujours comme ça que ça se finissait. Parce qu'on essayait toujours d'arranger les choses, et on finissait par comprendre que rien n'était éternel. Qu'on voit ce que l'on veut bien voir. Le temps passe et rien ne change. Le temps passe et tout se détruit peu à peu. On essaye d'arranger les choses mais il n'y a pas de retour en arrière. Pas aussi facilement. J'avais espéré beaucoup de la vie en réalité. J'avais espéré la rédemption, l'espoir. Mais tout ce que j'avais, c'était ce poids, ce trou noir qui se trouvait à la place de mon cœur. Tout ce que je pouvais faire, c'était me blâmer pour avoir si mal. C'était me blâmer pour aimer les mauvaises personnes, et pour abandonner les meilleures. Depuis le départ, tout se mélangeait. Tout se modifiait. On cherchait une nouvelle solution, là où il ne restait que des débris. Des cauchemars.

« Parce que t'es aussi discrète qu'un troll des montagnes. T'as la même gueule en tout cas... » J'ai éclaté de rire, tout en me tournant pour le voir. J'étais habituée à ça. Habituée à le retrouver quand tout allait mal, quand le monde devenait trop lourd et qu'il s'écroulait sur mes épaules. J'étais habituée à espérer tout ce qui ne serait jamais là, même si c'était pas assez. J'étais habituée à changer le monde avec des mots et des injures. Et j'étais habituée à briser son cœur, en le détruisant. En le laissant sur le bord de la route. Sans aucune solution pour retourner là où il était avant. Sauf qu'il changerait. Sauf qu'un jour, il arrêterait de se battre, comme tous les autres. C'était comme ça que ça se passait, jamais autrement. « T'étais où, cette semaine ? » J'avais trop de réponses restées en suspens. J'avais trop de choses à avouer, et j'avais mal, parce que j'aurai voulu lui dire tout ce que je pensais. Mais j'étais condamnée à mentir. Condamnée à répéter les mêmes erreurs. Condamnée à me perdre dans la douleur, dans cette même souffrance qui me détruisait. Je me battais. J'étais en guerre contre toutes ces émotions que je ne voulais pas ressentir, mais qui continuaient de se propager dans mes veines. « À des fêtes la plupart du temps. Ou seule, à me piquer. J'te l'ai dit, j't'évitais. » J'ai baissé les yeux, et je me suis replacée sur le dos pour fixer le plafond. J'évitais son regard. J'évitais le dernier jugement. « J'comprends pas comment est-ce que tu peux toujours me parler après tout ce temps. Je suis la pire des putes que t'ai pu connaître. Tu restes la seule personne qui en vaille la peine comparé à tous ces enculés et t'as choisi de traîner avec moi. » Je savais pas pourquoi est-ce qu'il essayait, c'était la vérité. Je savais pas pourquoi est-ce qu'il n'avait pas tout simplement choisi de disparaître. Ça serait plus simple pour tous le monde. Il continuerait à être lui, celui qui pouvait le héros. Et je continuerais à être moi. La fille qui tombait peu à peu dans la fosse. « Pourquoi tu continues encore d'essayer de m'aider, Martin ? C'est pas comme si j'le méritais. »
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Message Posté Dim 23 Fév - 17:28.
« I know the further I go,the harder I try, only keeps my eyes closed »
and somehow I've fallen in love with this middle ground at the cost of my soul





On pense aux étoiles, on pense à l'univers. On pense à la grandeur, à l'immensité, à l'infini. On se sent insignifiant. On n'est qu'un corps parmi tant d'autres. Une vie attrapée dans un filet, un destin qui se fraye un chemin sur des terres déjà piétinées. On ne pense pas que nos actions peuvent affecter quoi que ce soit. Mais le monde est une horloge et chaque respiration fait avancer des aiguilles trop lourdes à porter. Le moindre geste, le moindre choix, tout a une importance. C'est à la fois fascinant et effrayant de comprendre comment les actions d'une seule personne peuvent changer les constellations. C'est plus rassurant de se dire que ça n'aurait aucune importance et qu'on s'en sortira vivant . C'est plus facile de se dire qu'on oubliera tout une fois que le soleil se sera levé. C'est plus facile de se dire qu'on vit dans le futur et pas dans le passé. Mais le passé, on le porte, à chaque inspiration. On le garde avec nous, on en joue, on l'utilise et on le craint. Personne ne peut vaincre le passé, personne ne peut modifier ce qui a pris des années à se construire ou des secondes à se détruire. Le passé c'est elle, le passé c'est moi, le passé c'est tous les choix qu'on n'aurait pas dû faire et qu'on a quand même fait. Le passé c'est la raison pour laquelle on est allongés sur mon lit à se demander où est-ce qu'on a merdé tout en sachant exactement quel est le chemin qu'on n'aurait pas dû emprunter. Le passé c'est la raison pour laquelle on est incapable de s'endormir sans avoir bu des litres d'alcool, sans que ça soit la dernière solution possible. On se disait que la raison pour laquelle on restait debout jusqu'aux aurores, c'était parce qu'on voulait vivre le plus de choses possibles, mais la vérité, c'était qu'on voulait surtout oublier toutes celles qu'on avait déjà vécu. Il n'y a pas de retour à zéro pour les hommes. Il n'y a pas de nouveau départ, d'absolution et encore moins de rédemption. Il n'y a que le poids des regrets qui oxydent nos rêves. Au départ, je suis sûr qu'on était des navires, prêts à conquérir le monde, le moindre espoir semblait possible et réalisable. Aujourd'hui, on était des épaves qui n'en finissaient pas de couler. « À des fêtes la plupart du temps. Ou seule, à me piquer. J'te l'ai dit, j't'évitais. » Je l'ai entendue se replacer. J'ai pas bougé. J'en avais marre de la regarder se détruire. Parfois, je la comprenais. C'était humain, de fuir tout ce qui pouvait nous blesser. On le faisait tous. On chassait la souffrance comme on chasse un démon. Mais la plupart du temps, j'arrivais pas à comprendre pourquoi elle était comme ça, enfermée dans la survie, sans comprendre qu'elle était sa propre apocalypse. Personne n'essayait de la tuer à part elle-même.  Elle se piquait, je le savais. Elle prenait toutes les conneries qu'elle pouvait trouver. J'avais peur de ce qu'elle ferait le jour où ça ne serait plus suffisant. « J'comprends pas comment est-ce que tu peux toujours me parler après tout ce temps. Je suis la pire des putes que t'ai pu connaître. Tu restes la seule personne qui en vaille la peine comparé à tous ces enculés et t'as choisi de traîner avec moi. » J'ai soupiré. Il l'avait vraiment détruite. Elle était pas comme ça avant qu'elle ne le rencontre. Avant, elle avait envie de vivre. Aujourd'hui, c'était devenu une sorte d'obligation qu'elle estimait devoir remplir pour des raisons qui changeaient un peu tous les jours.  Je savais qu'elle était toujours là, cette fille qui rêvait de voir les étoiles. Je savais qu'elle la protégeait comme on protège un trésor, parce que la dernière fois qu'elle était sortie sans bouclier,  elle avait tellement saigné qu'elle était incapable d'oublier combien ça lui avait fait mal. « Pourquoi tu continues encore d'essayer de m'aider, Martin ? C'est pas comme si j'le méritais. » Parce qu'au cœur de la tempête, on était les rois. Peut-être qu'un jour, on serait capables d'expliquer l'infamie. De parler de la douleur au passé. Peut-être qu'un jour, on serait capable de vaincre tout ce qui nous tirait par le bas. Je l'ai dit, on a été des navires, un jour, on n'a simplement jamais atteint notre destination. Mais peut-être qu'on n'allait pas vers le bon endroit dès le départ. Peut-être que la seule solution, pour que ça s'arrange, c'est de descendre encore un peu pour pouvoir donner un coup de pied contre le sol et bénéficier de l'impulsion nécessaire pour retourner à la surface. Peut-être qu'un jour on s'en sortirait. Peut-être qu'on était condamnés à s'effondrer.

J'ai longtemps pensé à ce que je devais répondre. J'ai pensé à tout ce que j'aurais pu dire. Peut-être que j'aurais dû le dire. Mais à ce moment-là, j'avais pas de courage. J'avais rien que des souvenirs qui me hantaient et que je fuyais comme la peste. A ce moment-là, j'étais un lâche parce que oui, c'était plus facile, et ce qui est plus facile fait moins mal. Du moins, au départ. L'univers est fait de ces actes de courage ou de  lâcheté, de tous ces actes qu'on était supposés accomplir mais qu'on tait incapable de faire au bon moment. Le temps était contre nous. Ou le contraire. Ca demande du courage, de parler. De dire ce qu'on n'a jamais vraiment pu avouer. Ca demande du courage de sortir  de tout ce qui ressemble à une certaine sécurité. Ca demande du courage de prendre un risque et d'en assumer les conséquences. Ca demande du courage de sauter de l'immeuble en haut duquel on se tient et de croire dur comme fer que l'impact ne nous tuera pas. Comme je l'ai dit, j'avais pas de courage. Pas de force. Je continuais à regarder le plafond. J'ai murmuré.  « Tu sais pourquoi.  » Tout reposait sur le fait qu'elle savait. Elle devait bien savoir. Et si elle ne le savait pas, elle devait au moins le soupçonner. J'ai tourné la tête vers elle. Je parlais un peu plus fort.  « T'es pas une pute.  J'ai pas choisi, ça s'est juste passé et je regrette rien. Tu le mérites. Tu mérites plus de choses que ce que tu crois.  » Je l'ai contemplée en silence. J'ai regardé tout le chemin qu'on parcourait, plus vite que les autres, parce qu'on fuyait. Il n'y avait aucun moyen de le cacher, on courait jusqu'à en perdre le souffle. C'était comme ça qu'on avait appris à vivre. C'était peut-être la seule façon de le faire. J'ai saisi son menton entre mon pouce et mon index pour la forcer à me regarder.   « Tu sais pourquoi.  »
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Message Posté Dim 23 Fév - 19:42.


I’m giving you a nightcall to tell you how I feel.

« Tu sais pourquoi. » La vérité c'est que j'aurai voulu comprendre. J'étais cette fille qui avait bousillé les minutes, celle qui était incapable d'avancer, celle qui continuait à avoir trop peur, celle qui continuait à se détruire, parce qu'au fond, c'était la seule manière de se défendre. J'avais jamais su contrôler ce que je connaissais pas. J'ai jamais su abandonner ce qui me détruisait. Je continuais à me droguer comme si ça pouvait me sauver. Je continuais à me droguer comme si c'était une solution comme une autre. Peut-être que je le méritais pas. Peut-être que je méritais mieux, mais je refusais de le voir, parce qu'on préfère toujours tomber. C'est plus simple que de se relever. C'est plus simple que d'essayer de faire mieux. On se débat contre un passé et un présent qu'on ne contrôle jamais, mais on perd la bataille à chaque fois. C'est un appel à l'aide que l'on hurle, et que personne ne souhaite entendre. Je contemplais ma propre chute, je contemplais l'horreur de ma situation sans savoir comment la modifier. Je voyais que j'avais fait des erreurs. J'avais abandonné mon meilleur ami. Ma famille. Je les avais condamné à l'oubli parce que j'étais trop fière. Trop en colère. Parce qu'après tout ce temps, il ne me restait plus qu'à espérer que les choses changent. Que les empires de poussière se transforment tous en palais. Le monde n'offrait qu'un éternel bal, une mascarade, pour nous prouver que chacun d'entre nous se cachait derrière un masque. Le soucis, c'est qu'au bout d'un moment, ce masque finit par se coller sur notre peau, et il devient impossible de le retirer. Je faisais des putains d'erreur. Je faisais des putains de conneries et ça me tuait. Je voulais avoir plus de valeur que ça. Mais j'y arrivais pas. J'y arriverais peut-être jamais. « T'es pas une pute. J'ai pas choisi, ça s'est juste passé et je regrette rien. Tu le mérites. Tu mérites plus de choses que ce que tu crois. » Le problème avec les non-dits, c'est qu'on finit par s'y habituer. On finit par accepter le fait qu'on ne peut pas tout avoir, qu'on ne peut pas tout comprendre. On finit par se dévouer, et on accepte l'idée d'avoir tort. Le problème avec les non-dits, c'est qu'on s'habitue trop vite au confort des secrets, des mensonges. On s'habitue aux promesses, aux histoires qu'on se raconte le soir pour mieux dormir. On s'habitue au monde que l'on construit, parce qu'il est différent de la réalité. Parce qu'il est meilleur. Parce qu'on se perd dans nos propres énigmes, et on évite de comprendre que l'on s'empoisonne avec des mots, avec des phrases. Avec des promesses que l'on se fait à nous-même, comme pour changer le monde et inventer la plus belle des excuses. Le temps nous torture et c'est ça, le plus dur. L'accepter. Essayer de faire comme si ça ira mieux. Parce qu'au fond, c'est notre seul choix.

J'ai senti son regard sur moi, avant qu'il ne me pousse à tourner mon visage vers lui, grâce à son index et à son pouce. « Tu sais pourquoi. » J'ai baissé les yeux. Parfois je comprenais pas Martin. Peut-être qu'à chaque fois que je le comprenais pas, c'était plutôt parce que je refusais de le comprendre. Parce que je préférais continuer à prétendre. Mais la plupart du temps, je pensais rapidement à autre chose. Je pensais à quelque chose qui ne me torturait pas l'esprit, je pensais à quelque chose que je pouvais comprendre. J'ai murmuré. « J'ai largué le blond, au fait. Celui que t'aimais pas. » J'ai voulu éviter le sujet, mais je savais pas si je le pouvais réellement. J'ai évité le sujet, je savais que pourtant, j'aurai pas le choix. Un jour je devrais affronter la réalité, et c'est à ce moment-là que ça ferait mal. Parce que personne ne peut échapper à son destin. Personne ne peut échapper à ce qui se prépare dans l'ombre. On finit tous par y passer, toujours. J'ai relevé mes yeux. « T'es bizarre, parfois. » C'est vrai. Par moment je savais pas quoi en penser. Par moment, j'ignorais ce qui se passait. Par moment, je regardais ailleurs pour éviter d'avoir peur. J'ai souri, avant de rire légèrement. « Tu s'rais pas un peu bourré toi aussi ? » J'étais bourrée, mais pas autant que ça, en fait. Les effets s'étaient estompés depuis que j'avais avalé plus d'alcool que je n'aurai dû. Mais c'était pas ça qui me détruisait. C'était les piqûres. C'était la drogue pure. C'était toutes ces conneries-là, que j'avais commencé parce que j'avais le cœur brisé. Je m'étais convaincue qu'au final, on ne peut pas réparer un cœur qui s'est brisé. On ne peut pas le soigner, comme on aiderait une plaie à cicatriser. On ne peut pas l'aider à aller mieux, comme on assiste une personne malade. La cicatrice reste. Les blessures deviennent de plus en plus profonde. Et on espère qu'un jour, ça fera juste un peu moins mal. J'ai repris un ton plus sérieux, en me retournant complètement vers lui. « Et non, je sais pas pourquoi. Qu'est-ce que t'essaies de dire ? »
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Martin&victoire - do you got room for one more troubled soul ?

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