Virgile. Virgile Rubens était là. Sous le choc, je le regardai s'éloigner. Il se passait décidément quelque chose. Quelque chose de si important que le directeur venait en parler à de simples élèves. De simples élèves, pas tant que ça, à vrai dire. Ils semblaient proches du directeur, assez en tout cas pour lui parler sévèrement. Ils semblaient en savoir bien plus que nous tous. Ils semblaient pouvoir faire quelque chose, eux, alors que nous étions complètement inutiles face aux malheurs qui assaillaient l'académie. Et le monde magique tout entier. « Vous ne pouvez pas rester, nous en sommes désolés. Ne vous en faites pas nous transmettrons les informations à tout le monde en temps et en heure. Pour le moment, nous devons convaincre le directeur de... Hmm, bref. » Pas le temps de poser une question, pas le temps de leur demander qui ils étaient, le sujet de leur discussion. Pas le temps de parler, alors que tant de questions se bousculaient dans ma tête. Nous ne pouvions pas partir. Pas aussi vite. Je regardai Maxence et Wade. Eux aussi n'avaient pas l'air décidé à s'en aller. Ils restaient debout, immobiles, solidement campé sur leurs jambes. Le message était clair. J'ajoutai toutefois, d'une voix pour une fois ferme. Sans appel. « Non, on ne peut pas partir. On a trop de questions. Et vous, ça tombe bien, vous avez des réponses apparemment. Alors on reste. S'il vous plaît. ». Certes, le « s'il vous plaît » était de trop. Mais je n'avais pas pu m'en empêcher, trouvant au dernier moment mes paroles trop osées. Trop insolentes. Mais cela fonctionna. Et c'est plutôt fière de moi que je les écoutai révéler l'un de leur secret. Ils possédaient une bibliothèque. Une source inépuisable d'informations. C'était exactement ce que nous recherchions. Un grand sourire s'étala sur mes lèvres. Nous approchions de la vérité. Quand bien même nous allions devoir chercher pendant des heures, des jours, des semaines, j'étais prête. Je voulais le faire. Je ne les entendis même pas parler de Pritchard. Non, je pensais déjà à tout ce que nous allions pouvoir découvrir.

« Vous pouvez y pénétrer, à condition que vous vous engagiez à devenir membre du Cercle. Nous ne pouvons faire autrement. ». Sans hésiter, et sans même réfléchir aux conséquences, je répondis à tout vitesse, comme si j'avais peur qu'ils changent d'avis. « On accepte. Euh... enfin, j'accepte. » J'avais parlé un peu trop vite, embarquant avec moi les garçons sans connaître leur avis. Je me tournai vers eux, espérant qu'ils seraient d'accord, eux aussi. Car il n'était pas question de ne pas saisir cette chance.

Ils avançaient. Après leur échec de la dernière fois, quand ils recherchaient des informations sur les inféris, Wade était content. Cette fois-ci il y avait vraiment espoir et les trois camarades semblaient beaucoup plus déterminés que le mois dernier. En effet, alors que le petit groupe leur avait demandé de partir, Jeanne fit un pas en avant et d'un air convaincant leur expliqua clairement leur position. Il n'était pas question qu'ils partent si proches d'avoir enfin des réponses à leurs questions. Derrière elle, Wade approuva regardant droit dans les yeux les étudiants qui se tenaient devant lui.
Le groupe les informa qu'ils avaient à leur disposition une bibliothèque regorgeant de tous les livres possibles et imaginables qui abritaient toutes les réponses aux interrogations qu'ils pouvaient avoir.

G a r ç o n – « Bref. Ces individus du Ministère, venus pour sauver Beauxbâtons... Nous pensons qu'ils travaillent pour Pritchard. Bonne nouvelle, pas vrai ? »

Le garçon grimaça en entendant la fin de la phrase. Même s'il devait tout faire pour réussir à rentrer dans cette bibliothèque, il n'était pas question pour lui d'aller contre ses convictions.

W a d e – « Vous rigolez j'espère ?! Bonne nouvelle ?!! Foutaises ! »

En disant cela Wade eut un peu peur d'être allé trop loin mais, en voyant le sourire du groupe, il comprit qu'il s'agissait en fait d'une sorte de test.
Juste après avoir confirmé cette impression, le groupe les invita à devenir membre du Cercle afin d'avoir accès à la bibliothèque. Sans hésitation Jeanne répondit pour eux trois, puis se ravisa en se tournant vers eux.
Maxence était resté immobile un certain temps et en lui posant une main sur son épaule Wade le questionna du regard.

W a d e – « Heu, oups, pardon Maxence... J'accepte aussi ! »

Tout en retirant sa main de l'épaule de Maxence d'un air gêné, l'écossais n'attendait qu'une chose, pouvoir enfin mettre un pied dans l'antre du savoir de ce Cercle...